L'Équilibre d'Evangeline

By AnnaHolahalan

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« Elle ne savait pas qui allait partir ou rester. Alors elle les a tous repoussés. » Evangeline est une jeu... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Nouvelle couverture ! Rantbook ! Personnages !
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
IMPORTANT
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
YOOOOUUUHOUUUH !!! f. A. q
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Couverture, next
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Sweet dreams are made of this
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39 : Partie 1
Chapitre 39 : Partie 2
Chapitre 40
Write It Down
Chapitre 41
Chapitre 42
Couverture + Noël
Chapitre 43
Chapitre 44 : Partie 1
Chapitre 44 : Partie 2
Joyeux Noël !
Chapitre 45
Chapitre 46
Chapitre 47
Chapitre 48
New Year + Interview + Chapitre 49
Correction
Chapitre 49
Chapitre 50
Chapitre 51
Chapitre 52
Modifications
Autre question
Chapitre 53
Chapitre 54
Chapitre 55
Chapitre 56
Chapitre 57
Epilogue
c'est fini.
FAQ des personnages
Réponses à la FAQ des personnages
Playlist d'Eva #1
JTAV #1
JTAV#2
Tolstoy Team
Playlist d'Eva #2
Playlist d'Eva
La phobie scolaire
Bonus
Bande annonce
Bonus 1 : Séance photo
Bonus 2 : Réputation
Je t'apprendrai à voler
Bonus 3 : L'histoire des citations, de quatre murs et d'un plafond
Bonus 4 : Nathan (1)
Bonus 4 : Nathan (2)
Bonus 5 : Après le baiser
Bonus 6 : Des étincelles
Bonus 7 : Dernier au revoir
Bonus 8 : L'Equilibre de Roy
Playlist d'Eva Spotify
1M
Instagram et citations

Chapitre 16

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By AnnaHolahalan

« Après avoir tout perdu, elle a perdu la vie. »

Evangeline

« Alors ? Ça consiste en quoi exactement la soirée baiser sur la joue ?

- Tu passes ta soirée à recevoir des défis des personnes aux alentours qui te demandent d'aller embrasser d'abord sur la joue d'autres personnes, c'est des défis en gros, m'expliquait Claire tandis que Tammy bricolait je ne savais quoi sous une table. Puis c'est sur la bouche, puis pendant dix secondes. Et les niveaux augmentent comme ça tout au long de la soirée.

- C'est comme une bouteille géante en gros.

- Exactement ! Sauf que là personne ne reste en cercle pendant des heures à faire tourner une bouteille ! N'importe qui choisit de faire aller deux personnes ensemble. Pour les garçons, les traces de rouge à lèvres sont comme des trophées. Celui qui en a la plus a été le plus chanceux ce soir !

- Et pour les filles ? Comment savoir qui en a reçu ou distribué le plus ?

- Tu peux te faire un trait sur le poignet, dit-elle en me montrant le sien. »

Je glissai doucement mon pouce droit sur mon poignet gauche en hochant la tête.

« Et puis ça reste une fête pour s'amuser ! Les niveaux augmentent au fur et mesure de la soirée, ou plutôt du nombre de verres. Cinq verres, tu passes à la bouche, dix verres correspondent à dix secondes et il est très déconseillé d'aller au-delà, mais la légende dit qu'à quinze c'est le pelotage ou la fellation et à vingt tu couches avec la personne qu'on choisit pour toi.

- Plus t'es bourré, plus tu fais des trucs que tu risques de regretter pour résumé.

- Exactement ! s'exclama Tammy en sortant de sous la table.

- Donc dans le fond ce n'est pas une soirée si incroyable.

- Tu vas juste profiter et ne rien critiquer. »

Cela ressemblait presque à un ordre de la part de Tammy, que j'espérais pouvoir exécuter à la lettre.

« Tu as déjà eu ton premier baiser ? demanda l'asiatique.

- Non.

- Donc tu comptes t'arrêter au baiser sur la joue ce soir ?

- Non.

- Mais... Ça ne te dérange pas ?

- J'ai déjà embrassé quelqu'un dans des bouteilles ou des défis de ce type.

- Tu viens de dire que tu n'as pas eu de premier baiser !

- Le premier baiser c'est la première fois que tu embrasses une personne volontairement parce que tu as envie de le faire, parce que cette personne te plait, parce que... Tu penses vraiment avoir des sentiments pour cette personne ! C'est sérieux. Les échanges hasardeux seulement pour rire ne comptent pas. Donc cette soirée et toutes les embrassades que j'ai pu avoir avant ne se comptabilisent pas. »

Tammy hocha la tête plusieurs secondes, le regard perdu dans le vague puis les leva vers moi.

« Définie moi le véritable amour. »

J'ouvris la bouche pour répondre avant de me raviser.

« Je sais pas. Je n'y ai jamais réfléchi et je ne l'ai jamais vu sur internet.

- Parce que tu les trouvais sur internet les autres ?

- En partie. J'ai pas assez d'inspiration pour tout trouver toute seule. »

Elles hochèrent de nouveau la tête.

« Bon. Tenez. »

Tammy nous tendit à chacune une bière décapsulée, puis récupéra la sienne sur le bord de la cheminée et la tendit vers nous.

« Pour que cette soirée soit un franc succès ! »

Nous entrechoquâmes nos verres avant de prendre plusieurs gorgées.

« Maintenant musique ! »

Roy

Ce n'était pas elle qui m'avait calmé. Ou pas sa présence. Enfin dans un sens si, mais non. C'était de voir une personne aussi calme, droite, la tête sur les épaules. Ce n'était parce que j'étais en présence d'Evangeline, mais d'une personne comme elle. Ça aurait pu être n'importe qui d'autre, à condition que cet autre soit aussi maitre de ses émotions qu'Evangeline. Elle les maitrisait parfaitement, peut-être même trop, mais c'est ce qui me plaisait plus que tout chez elle. Ce contrôle d'elle-même dont j'étais dépourvu me poussait à toujours vouloir en s'avoir plus sur elle et sur comment elle faisait ça. Penser à ce maintien, à cette contenance, m'avait poussé à me calmer et en la voyant, à la touchant, j'y pensais deux fois plus. Evangeline en elle-même ne m'avait pas calmé, mais sa manière d'agir, de réagir, d'être. J'y réfléchissais, à l'arrière de la vieille voiture noire conduite par mon frère. Sur le siège passager, Carter semblait s'inquiéter pour sa sœur. Je me demandais d'où lui venait un tel instinct de protection pour elle. Evan était loin d'être comme ça. C'était un bon frère, certes, mais pas aussi soucieux de mon état que Carter. Ça ne me manquait pas. Il ne faisait pas complètement nuit, mais ça ne saurait tarder. J'avais failli ne pas venir à cause de Griffis, mais les arguments comme quoi c'était une soirée importante pour Tammy et de toute façon je ne le contrôlais pas puisque je n'avais pas pris de médicaments à l'approche du match m'avaient presque rendu innocents auprès de ma mère. J'étais pratiquement certain qu'Evan avait prévenu mon père et j'en entendrais sûrement parler vendredi prochain lorsque nous irions chez lui pour la semaine. Evan arrêta la voiture devant la maison. Il y avait énormément de voiture et pas de place pour se garer. Evan jura avant de redémarrer pour se garer au bout de la file de véhicule sur le bord du trottoir. On entendait la musique de relativement loin, donc Tammy devait plutôt être satisfaite de sa soirée. Nous descendîmes de la voiture puis remontâmes jusqu'à la maison des Gilbert. Ce n'était pas aussi dépravé qu'on aurait pu le croire. Deux adolescents s'embrassaient devant la maison, assis sur la pelouse. Je ne les avais jamais vu avant ensemble auparavant, il s'agissait sûrement d'un nouveau couple créé par le jeu. Un type vomissait ses tripes dans les roses de la mère de Tammy tandis que l'un de ses amis, ivre lui aussi, riait de lui en se tenant le ventre et que l'autre était penché lui aussi, une main sur le dos du malade, comme pour s'assurer qu'il allait bien.

« Evan ! »

Nous nous retournâmes. Une terminale de Twin Hills courrait vers mon frère et l'embrassa sur la joue, relativement près de la bouche en l'atteignant avant de lui faire un grand sourire.

« Salut Carleen ! sourit Evan.

- Vous savez que le jeu commence à l'intérieur ? »

Il me fusilla du regard et me donna une tape derrière la tête. Je lui relançai son regard noir puis montai sur le perron pour ne pas déranger plus longtemps les adolescents se roulant des pelles sur l'herbe et les trois fêtards. La porte restait ouverte et après avoir salué Carleen et ses amies, Carter et Evan me rejoignirent. Le blond me dépassa même pour rentrer dès qu'il aperçut Lindsey à l'intérieur. Mais au moment où il fit un pas à l'intérieur, deux mains se posèrent sur son épaule et Evangeline s'élança pour l'embrasser sur la joue avant de se reculer vivement sous les rires de Tammy et Claire.

« Ah nan ! Ça je fais pas !

- C'est sur la joue !

- On ne s'embrasse jamais sur la joue, leur apprit Carter en fronçant le nez. Ça va ? Pas trop fatiguée ?»

Evangeline fit non dans la tête en soulevant légèrement les coins de ses lèvres, nous donnant une vague impression qu'elle souriait.

« Tu me dis si tu veux rentrer.

- Ouai ouai, t'inquiète.

- C'est quoi sur tes yeux ?

- Des faux-cils. Vas retrouver ta petite-amie. »

Il hocha la tête en souriant puis s'empressa de rejoindre Lindsey. Evan leur fit un bref signe de la main avant de suivre son meilleur ami, Carleen et ses amies à l'intérieur.

« Bon bah... »

Je sentis deux lèvres se poser sur ma joue gauche et une main sur mon épaule. Je me tournai vers Evangeline lorsqu'elle éloignait sa tête de la mienne. Ses magnifiques yeux bleus me fixaient passant de la trace de rouge à lèvres à mes yeux la scrutant. Ses iris d'un bleu à couper le souffle ressortaient avec le noir entourant ses yeux. Ses longs cils lui donnaient un air de poupée et ne renforçait que la couleur mystique qui entourait ses pupilles. Ses lèvres rouges étaient la seconde chose qui nous sautait aux yeux. Ses longs cheveux blonds et lisses retombaient sur ses épaules complètement dénudées par le haut blanc qu'elle portait. Elle portait avec ça un pantalon noir et un collier. Elle finit par détourner le regard et je l'imitais. Je ne l'avais regardé que quelques secondes, mais je devais admettre qu'elle était vraiment sublime. Elle paraissait plus grande, plus mature, plus jeune, plus... Normale. Non pas qu'elle était bizarre les autres jours, elle était simplement différente.

« Bon, embrasser le prochain type qui passe la porte c'est fait, même si on a eu une complication, conclut Claire. Vous venez, on va retrouver Seb et Damien ! »

Nous approuvâmes tous et elle s'élança à travers la foule, suivie de Tammy, puis d'Evangeline. Elle me lança un dernier regard envoûtant qui suffit à me figer sur place avant de sourire légèrement et partit elle aussi. Je m'empressai de la suivre sans la quitter des yeux. J'étais incapable de sourire, toutes mes pensées étaient concentrées, focalisées sur elle. Elle dansait vaguement entre les gens pour parvenir à se faire un chemin et profiter au maximum. Son sourire s'élargissait au fur et à mesure que nous avancions et je commençai également à sourire devant son enthousiasme. Elle semblait connaitre les paroles de la chanson qui échouaient alors sur ses lèvres. Elle glissait, se faufillait entre les corps transpirants couverts de noir et de blanc des autres adolescents venus assister à la fête. Quelques paires de lèvres rouges pétant ressortaient dans le lot, mais celles qui m'obsédaient le plus étaient clairement celles d'Evangeline, qui encadraient un large sourire. Ses cheveux sautaient au rythme de ses pas, en unisson avec la musique et son regard pétillant échouait régulièrement sur moi, me faisant à chaque fois un peu plus sourire. Je finis par étendre clairement les lèvres et rire avec elle. C'était euphorique et incontrôlable. Nous ignorions pourquoi nous riions mais c'est pour ça que ça faisait du bien. Enfin, nous finîmes de traverser la foule pour atterrir sur le canapé des Gilbert, collé contre un mur. Seb et Damien se le partageaient à deux, les pieds sur le sofa pour bien réserver toutes les places.

« Merci ! gassouilla Claire en s'asseyant sur les genoux de Damien qui l'embrassa alors sur la joue. »

Seb se leva et Tammy et Evangeline se laissèrent tomber dessus. Je les saluai tous puis pris la bière que Tammy avait planqué derrière le canapé.

« Tu la fais ? demanda Seb à l'intention d'Evangeline.

- Ouai ! répondit-elle avec enthousiasme en me montrant. »

Je bus une première gorgée sans la quitter des yeux.

« Au tour de Claire !

- Embrasse-moi, ordonna immédiatement Damien. »

Elle s'exécuta sans problème et Sebastien se mit à râler :

« Non mais c'est pas drôle si vous faites qu'entre-vous toute la soirée !

- T'es jaloux ? Tu veux l'embrasser ? le questionna Damien.

- Non, mais si on ne crée pas une embrouille ce soir, c'est pas une vraie soirée !

- On se passera d'ennuis ! le reprit Tammy. C'est à qui ?

- Seb, embrasse Carleen Landsworth, la terminale, lui ordonnai-je rapidement.

- La super belle fille aux cheveux châtains ? La cheerleader avec un énorme c... »

Tammy le coupa en se raclant la gorge.

« Le respect des femmes, ça te dit un truc ?

- Elle ?

- Ouai, souris-je.

- Elle est pas sur ton frère ? m'interrogea-t-il prudemment.

- Possiblement.

- Mais lui il est pas sur elle au moins ? »

J'avais oublié qu'il comptait en partie sur Evan pour appuyer sa candidature de capitaine pour l'année prochaine.

« Non, et au pire c'est juste pour la soirée ! Je te demande pas de coucher avec elle ! »

Il soupira avant de partir, gobelet en main, vers mon frère qui discutait activement avec Carleen et son amie Natacha. Il ne semblait pas mal-assuré, mais comme toute personne jouant à ce jeu ce soir, il avait peur de se prendre un stop. Sébastian jouait dans l'équipe de football et n'avait pas une salle réputation auprès de qui que ce soit, alors les pronostics étaient plutôt en sa faveur pour Carleen.

« Roy, tu fais pas ça que pour emmerder ton frère quand même ?

- Je permets aussi à Seb d'embrasser une super belle fille, répondis-je sans le quitter des yeux tout en prenant une nouvelle gorgée de bière.

- Roy... me réprimanda Tammy tandis que le rouquin approchait du but. Il a déjà bu cinq verres. »

Je me tournai vers Tammy qui soupirait et en reposant mon regard sur Sébastien, il embrassait Carleen Landersworth. Evan fronça les sourcils, déçu de ne plus être le centre de l'attention de Carleen, puis leva les yeux sur moi. Je lui fis un grand sourire en faisant mine de trinquer avec lui et il me répondit par un doigt d'honneur. Mon sourire s'élargit, tout en pensant au fait que si ma mère avait vu ça, il se serait sûrement fait réprimander puisqu'elle avait horreur de ça. Elle ne comprenait juste pas que pour nous ce simple geste ne voulait plus rien dire à part éventuellement « Je te déteste », « je t'emmerde » et « petit con ». Seulement Sébastien ne fit pas que simplement coller ses lèvres sur celles de Carleen. En effet, l'adolescente passa ses bras autour du cou de mon meilleur ami et ils s'embrassèrent pendant au moins dix secondes si ce n'est plus. Evan semblait toujours plus dégouté et finit par faire l'indifférent auprès de Natacha. Je savais pertinemment qu'Evan n'en n'avait rien à faire de Carleen, pour lui s'était un jeu d'exécuter son pouvoir de séduction. Non pas qu'il était une espèce de cliché du bad boy ou du baise-tout-ce-qui-bouge, on va simplement dire qu'il était fier de plaire et ne se privait pas d'en tirer profit. Les bouches de Carleen et Sébastien se décollèrent enfin tandis que l'on passait à Can't Feel My Face de The Weeknd. Carleen lui fit un grand sourire auquel Seb répondit avant de rire. Puis il s'éloigna et Carleen se retourna vers mon frère et Natacha. Mon meilleur-ami avait du mal à contenir son sourire et n'arrêtait pas de nous faire des signes en revenant vers nous.

« Merci ! Merci ! Merci ! me remercia-t-il en me bousculant affectueusement.

- Je croyais que t'avais bu que cinq verres ! rit Damien.

- Ouai, mais ça elle ne le savait pas ! sourit le rouquin avant de reprendre une gorgée. »

Je ris tandis qu'il souriait fièrement.

« Tammy, embrasse Pete Radner, ordonna Evangeline qui semblait s'être prise au jeu.

- C'est un seconde ! s'offusqua la brune.

- Si tout le monde avait dit ça l'année dernière, ta soirée aurait été bien triste ! »

Tammy grogna tout en se levant, laissant son verre à Evangeline qui le but d'une traite dès qu'elle eut le dos tourné et s'avança lentement vers le jeune homme en pleine discussion avec ses amis. Elle en poussa légèrement un de l'épaule en entrant dans leur cercle et prit le visage de Pete en coupe pour l'embrasser avant de se retirer rapidement. Le lycéen, visiblement encore débutant à ce jeu, resta stupéfait quelques secondes avant de répondre au sourire de Tammy. C'était comme un accord tacite lors de cette soirée, pour dissimuler la gêne qui pouvait éventuellement s'installer. Après un défi, tu souris à ta victime pour détendre l'atmosphère, même si c'était nul à chier. Un peu comme quand tu vas dîner chez des amis de tes parents qui s'essaient à la gastronomie et que tu dis que c'est délicieux alors que t'as qu'une envie : tout recracher ou te faire enlever le sens du goût. Puis Tammy revint vers nous en grimaçant alors que Pete était le héros auprès de ses amis.

« Ne souris pas comme ça Eva, c'est ton tour !

- Faux ! Roy n'a embrassé personne ! »

Tout le monde se tourna vers moi avec un sourire flippant.

« Je m'en fous, j'ai pris qu'une bière !

- Ça compte pour deux verres !

- Depuis quand !?

- Depuis que c'est chez moi qu'à lieu cette fête !

- Mélanie Senderberg ! »

Je fis une grimace.

« Soyez sympas ! Seb ! Je t'ai offert Carleen !

- Ça va, c'était pas un exploit non plus.

- Faux frère.

- Le vrai va te tuer d'ailleurs pour m'avoir envoyé sur Carleen. »

Je grimaçai à nouveau puis me retournai pour regarder dans la foule.

« C'est quoi le problème avec Mélanie Senderberg ? demanda Evangeline.

- L'une de ses amies a voulu sortir avec Roy en... Cinquième. Sauf qu'ils se connaissaient à peine donc il a dit non. Et à l'époque c'était vraiment triste, alors maintenant la clique de Mélanie ne l'apprécie pas particulièrement.

- C'est des histoires de gamins.

- C'est des gamines. »

Je repérai enfin Mélanie, appuyée dans l'encadrement de la baie vitrée ouverte sur le jardin des Gilbert. Je jouai des épaules pour me faufiler jusqu'à elle. Elle parlait, un verre à la main, avec ses amies. Génial, toute la clique... Je lançai un regard plaintif à mes amis qui semblaient s'en foutre complètement, puis finis d'une traite ma bière. Puis je m'en servis un gobelet dans le fût sur la table à ma droite que je bus à moitié, tout en surveillant à ne pas trop en prendre. Il ne manquerait plus que je fasse mes cinq verres avant de l'atteindre ! Je repris mon ascension vers elle en priant pour pouvoir repartir sans me faire trop fusiller du regard. Je glissai rapidement ma main sur son épaule et posai mes lèvres à peine une seconde sur sa joue, presque sur l'oreille puisqu'elle avait tourné la tête.

« T'étais obligé de me baver sur la joue ? grogna-t-elle en me lançant un regard noir. »

Pour toute réponse je lui fis un grand sourire accompagné d'un sourire avant de m'éclipser rapidement. Damien et Seb étaient ceux qui riaient le plus. Claire et Tammy souriaient simplement en gloussant vaguement et Evangeline ne souriait pas vraiment, mais ses pommettes ressortaient plus que d'ordinaire. Je lâchai un soupire tout en finissant mon verre.

« Eva ! A toi ! sourit Claire avec enthousiasme. Alors tu vas aller embrasser... »

Claire n'eut pas le temps de révéler le nom de l'heureux gagnant, une ombre passait au milieu du groupe pour se pencher sur Evangeline et l'embrasser à peine trois secondes sur les lèvres. Puis Oliver se redressa, le sourire aux lèvres. Evangeline prit quelques secondes à réagir et, sans étonnement, haussa un sourcil. Le première lui adressa un clin d'œil accompagné d'un sourire charmeur puis s'éloigna tandis que la jeune blonde s'humidifiait les lèvres.

« Je l'avais pas vu venir ! rit subitement Tammy.

- Quelle chance d'être tombée sur Oliver O'Conneil ! C'est un très bon choix ! assura Claire en le regardant partir.

- Eh, grogna Damien. »

Pour toute réponse, sa petite-amie l'embrassa en l'enlaçant toujours plus.

« Evangeline, va embrasser Oliver, ordonna Seb avec un sourire en coin. »

Evangeline

Je frottai mes épaules tout en soufflant. Il faisait certes extrêmement chaud à l'intérieur, l'extérieur était parfaitement à l'opposé. Le jardin des Gilbert s'étendait jusqu'à la palissade bleu pâle quelques mètres plus loin. Sous des arbres, dans un coin de la propriété, je croyais distinguer une fontaine. Par contre, il n'y avait pas de piscine. Je m'assis à l'une des chaises en bois de la terrasse et passai ma main dans mes cheveux. Cette soirée était réellement géniale ! Du début à la fin ! J'avais exécuté mon gage, comme je le devais et retrouvé Oliver alors qu'il recevait à peine les remarques de son propre défi consistant à m'embrasser. N'en étant encore qu'à mon quatrième verre, je me contentai d'un simple baiser sur la joue. M'attendant d'abord à des moqueries, je fus surprise de ne recevoir que des « ouh ». Il fallait dire qu'Oliver et ses amis constituaient une bande plutôt imposante. Ils étaient à la limite de la popularité inter-niveau et tous plus impressionnants les uns que les autres. Oliver faisait partie de l'équipe de football américain, aussi je le connaissais déjà de vue. Il était vraiment grand, j'étais sûre qu'il aurait été un excellent joueur de basket, enfin si ça avait été le sport qu'il avait choisi. Ses cheveux blond doré, ses yeux verts et sa peau dorée lui donnait un vague air de Ken, en moins faux. Oliver était tout sauf faux, du moins c'était tout ce que les filles s'obligeaient à dire et penser dès qu'elles voyaient ses lèvres ou son regard. Je devais avouer qu'il avait des lèvres à tomber, charnues, quelque chose de tout à fait inexplicable ! Il dégageait une aura d'assurance qui le classifiait tout de suite dans la catégorie « personne à qui on aimerait plaire ». Oliver O'Conneil était ce genre de spécimen que je ne faisais que regarder du coin de l'œil. Je n'étais pas insensible à son charme, j'étais simplement capable de prendre du recul sur l'évènement. Il avait sûrement embrassé plus d'une fille à cette soirée, tout comme j'avais embrassé plus d'une personne à cette soirée. Je lâchai un soupire tout en passant mes doigts sous mes yeux pour effacer possiblement le maquillage qui avait pu coller. Ses faux-cils changeaient ma façon de voir, c'était assez amusant.

« Est-ce qu'on peut parler deux secondes ? »

Je me retournai. Damien tira une chaise en face de moi et s'y assit, l'air sérieux.

« Tu n'es pas avec Claire ?

- Elle danse et moi c'est pas trop mon délire alors j'ai dit que j'allais me prendre à boire en l'attendant. »

Il posa un gobelet rouge devant moi rempli d'un liquide bleu que je ne refusai pas. J'en bus une gorgée et grimaçai. C'était fort !

« De quoi tu veux parler ?

- Mon meilleur ami est à Tomales. »

J'arrêtai tout mouvement alors que je portais le gobelet à mes lèvres et levai les yeux sur lui. Cobrastyle de Teddybears passait comme une musique de fond à l'intérieur.

« On se voit chaque week-end. Et ce matin je lui ai parlé de toi. »

Je déglutis.

« Et il m'a redemandé cinq fois si tu étais bien LA Evangeline Shelton de Tomales qu'il avait connu. Il a fini par comprendre que l'on parlait bien de la même personne. »

Je portai le gobelet à mes lèvres en priant pour que ce soit un cauchemar.

« Il m'a tout raconté. Toutes les rumeurs, tout ce dont il était sûr. Tout ce qui c'était passé l'année dernière. Pourquoi tu avais quitté Tomales... »

Je finis cul-sec le liquide brûlant. Il baissa les yeux.

« Je suis désolé. »

Chanson du média

C'était douloureux. Beaucoup trop. Je sentais toute les coupures, la moindre égratignure. Pendant un instant j'avais cru que je ne sentais tout simplement plus rien, mais c'était faux. Je sentais tout. Mais je ne faisais plus attention à ce qui m'entourait. On avait replacé ma tête droite et je ne pouvais que fixer ce plafond aux néons beaucoup trop lumineux. Pourtant je les fixais. Mon brancard ne bougeait toujours pas. Tout bougeait autour. Tout criait. Tout demandait de l'attention, de la vitesse. Mais j'avais besoin de ralentir. Mon bus scolaire s'était renversé. Milo était en piteux état. Candice, une fille à qui j'avais dû parler trois fois au total dans toute ma vie, était morte. Chloé, ma meilleure amie était morte devant mes yeux, tout en serrant mon bras. J'étais en piteux état. Les larmes dévalaient mes joues silencieusement. Je n'avais plus la force de sangloter, je parvenais à peine à respirer.

Milo. Candice. Chloé.

Des personnes étaient mortes. J'avais perdu des amis. Pourquoi moi ? Pourquoi nous ? Pourquoi notre monde ? Pourquoi devions-nous disparaitre ? Qu'avions nous fait ? Si l'on voulait que je parte, je voulais en connaitre la raison. Mes mains tremblaient tandis que je fixais toujours un seul et unique néon. Celui qui vacillait. Je le sentais vibrer au rythme des battements de mon cœur. Comme quelque chose d'incontrôlable et d'irrégulier, tantôt rapide, tantôt lent. Il puisait ses dernières forces pour tenter de briller encore quelques instants. Exactement comme moi. Et je me demandais combien de temps il me restait encore, avant que mes ressources s'épuisent. Je sentais quelque chose couler le long de mes lèvres, jusqu'à ma mâchoire, puis tomber, probablement dans mes cheveux. Je fuyais. Tout partait chez moi. L'envie de ressentir. L'envie de lutter. L'envie de me battre. L'envie de vivre. L'envie de vaciller.

Milo. Candice. Chloé.

Je fermai quelques secondes les yeux et crus entendre mon prénom. Je ne regardais même plus les médecins et les secouristes penchés sur moi. Je passais outre le visage du Docteur Knight revenant inlassablement près de moi. Ce fut à cet instant que je compris quelque chose qui fut l'une des plus grandes leçons de toute ma vie : la douleur ne part pas, elle ne part jamais. On apprend simplement à vivre avec. On croit qu'elle n'est plus présente mais c'est faux. On s'y habitue. On encaisse. On oublie sa présence. Mais elle ne part pas. Elle reste et on vit avec, comme un frère ou une sœur. On n'a pas choisi de l'avoir, on cohabite.

Milo. Candice. Chloé.

Je n'entendais soudain plus rien d'autre que le bruit des vagues. Quelque chose de doux et de relaxant. L'eau s'écrasant, s'éclatant, sur le sable, glissant doucement entre les grains, les galets et les coquillages. Le vent troublant un peu plus sa surface. Le néon s'éteint et tout cessa subitement. Plus de douleur. Plus d'agitation. Plus de bruit. Pourtant il y avait toujours ces visages affolés, paniqués. Je me redressai calmement, sans le moindre effort, assise sur le brancard et regardai autour de moi. Ces expressions déchirées, ces pleurs, cet empressement. Je me sentais ailleurs, je me sentais loin. Pourtant j'étais juste là, parmi eux. Je pris appuie sur le bord du brancard et levai les yeux vers le néon. Il ne brillait plus du tout, il ne vacillait même pas. Il avait craqué. C'était bon. Il était vidé de toute énergie, il ne pouvait plus encaisser. Je me glissai maladroitement sur le sol et sentis mes pieds entrer en contact avec le sol glacé des urgences. Une lumière émanait de la porte, quelque chose de trop brillant pour que l'on le regarde sans plisser les yeux. Mais j'étais incapable de voir ce qui se trouvait de l'autre côté de ces portes grandes ouvertes. Je me mis à fendre la foule pour la rejoindre. Plus je m'approchais, plus le son des vagues se faisait plus fort, me poussant à accélérer. L'océan me calmait, quoi de mieux que lui pour poser ses idées et ses pensées ? Je n'avais plus aucune question. Je voulais juste voir plus loin, partir. Lorsque j'arrivai enfin juste devant le halo lumineux, je me retournai pour me rendre compte de l'agitation. Tout semblait s'être figé. Personne ne bougeait, ne parlait ou ne s'agitait. Le calme, enfin. Mes yeux voyagèrent sur chaque visage avant de m'arrêter sur le mien. Du sang coulait de ma bouche entrouverte et de mon nez. Mon corps aurait pu faire peur à voir tant il était amoché, ensanglanté et couvert de plaies. Isabelle serrait vainement ma main, une expression affolée peinte sur le visage. J'arrêtai mon regard sur mes yeux. Ils fixaient le néon au-dessus de brancard, sans aucune expression, gaieté ou même tristesse. C'était comme si je regardais à travers. Je restais allongée sur le brancard, vide d'expression, d'émotion, de vie. J'étais morte. J'eus soudain la sensation que j'avais finalement ma place ici, dans ce corps, parmi ses cris, ses plaintes, ses horreurs et ces lamentations. Je voulais retrouver ce monde hideux rempli de peur, de haine, de douleur et de larmes, c'était le mien. Mais avant que je ne puisse faire demi-tour, je sentis une main me prendre exactement là où Chloé m'avait attrapé quelques minutes plus tôt et me tirer à l'extérieur. Quelle surprise se fut de vraiment retrouver la jolie métisse une fois dehors. Nous n'étions pas sur le parking des ambulances, comme on aurait pu le croire, nous nous trouvions sur la côte, à un endroit où la terre ferme est bien plus haute que le niveau de la mer et forme donc une falaise. Les brins d'herbe mouillés se faufilaient entre mes orteils de pieds. Chloé me fixait en souriant. Ses magnifiques cheveux bruns s'arrêtant à la poitrine étaient dépourvus de nœuds et brillaient comme si elle sortait de chez le coiffeur. Ses lèvres pulpeuses s'étendaient en un large sourire laissant percevoir ses dents parfaitement blanches. Sa peau, propre, sans une seule imperfection reflétait légèrement les lumières du ciel couvert de nuage. Ses boucles sombres volaient au vent. Elle ne portait plus les vêtements que je l'avais vu porter dans le bus, mais une petite robe blanche à manche courtes, sans décolleté, s'arrêtant au genou. Une paire de ballerines vernies blanches également chaussait ses pieds.

« Prête ?

- Pour quoi ?

- Ça ! »

Elle me montra la falaise d'un large geste du bras. Une vingtaine d'adolescents fixaient l'horizon avec attention, comme s'ils n'attendaient qu'un mot, qu'une phrase, qu'un ordre pour sauter. Ils portaient tous du blanc et paraissaient impeccablement coiffés et lavés. Je me regardai. Je portais une robe courte ivoire à manche longue, faisant penser aux anciennes robes de nuit du siècle dernier, en tissu fin. Je portais avec ça une paire de bottines blanches ainsi qu'un long collier en pendentif. Je le pris et l'ouvris. A l'intérieur, on pouvait voir une photo de mes deux parents et de Carter.

« J'en ai un moi aussi ! sourit Chloé en faisant balancer son médaillon. »

Elle l'ouvrit et me montra une photo de ses parents et de ses deux petites sœurs.

« Tu viens, on y va ! »

Je fronçai les sourcils et elle attrapa à nouveau mon bras, là où elle m'avait déjà saisi à deux reprises et me tira vers les autres adolescents. Je les reconnaissais tous, j'apercevais chaque jour leurs visages dans les couloirs du lycée. Un peu plus loin, un jeune homme se tourna vers moi. Charly. Les pans de sa chemise blanche ouverte sur l'un de ses stupides t-shirts de groupes de rock blancs volaient avec le vent. Il esquissa un sourire.

« On fait le chemin ensemble, déclara-t-il d'une voix grave. »

Puis avant que je n'ai pu dire quoi que ce soit, il se laissa tomber dans le vide, les bras en croix. Je voulus pousser un cri d'épouvante, mais tout ce que je pouvais faire, c'était le regarder se faire avaler par les flots. Il n'y eut aucun autre bruit que le claquement lorsqu'il entra en contact avec l'eau, puis ce fut tout. Une autre personne sauta à son tour, suivie rapidement par une autre.

« M-mais...

- Les quinze minutes sont passées, glissa doucement Chloé.

- Comment ?

- Ils ont quinze minutes pour te réanimer. Passé ce délai, tu es déclaré mort, m'expliqua-t-elle.

- Quoi !? Non ! Je ne veux pas ! Je ne veux plus !

- On n'a pas le choix, murmura-t-elle en souriant tristement. »

Elle semblait si calme, si paisible.

« A combien de temps en es-tu ? »

Elle esquissa un sourire plus marqué.

« Quatorze et des cacahuètes.

- Non ! Tu ne peux pas !

- Tu as bien vu qu'ils ont arrêté le massage cardiaque. Ils savent que quoi qu'il arrive je ne reviendrai pas.

- Non ! pleurai-je. »

De nouvelles personnes sautèrent. En regardant autour de moi avec panique, je remarquai Milo, fixant lui aussi le gouffre avec effroi. Il leva les yeux sur nous avec incertitude. Ses cheveux désordonnés volaient au vent, comme les miens et des gouttes d'eau salées venaient s'écraser sur notre peau. Il ouvrit la bouche pour répondre quand soudain il fut comme brusquement tiré en arrière et la seconde d'après il n'était plus là.

« Q-Qu'est-ce qui lui est arrivé !?

- Ils l'ont ramené, sourit Chloé. Il est en vie, pour l'instant. »

Je la fixais avec stupéfaction et tristesse.

« C'est l'heure, soupira-t-elle finalement en souriant tristement. Je dois partir.

- Non ! Attends ! Ne pars pas !

- On part tous un jour. »

Une nouvelle personne sauta.

« Tu diras à ma famille que je l'aime. »

Une larme glissa sur sa joue. Elle voulait rester forte, comme elle l'avait toujours été.

« Non... pleurai-je. »

Elle émit une dernière pression sur mon bras.

« A un autre jour.

- Non ! »

Elle lâcha mon bras et se laissa tomber à son tour. Je voulus la suivre mais je me sentis soudain tiré en arrière et la vitesse à laquelle je bougeais me fis perdre tout notion de l'endroit et du temps. Lorsque je rouvris les yeux, la première chose que je vis fut le lot de néon de ma chambre d'hôpital, scintillants, brillants, lumineux, neufs.

Milo. Candice. Chloé. Charly.

Hey !

J'espère que vous passez de bonnes vacances !

N'hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de ce chapitre !

Je pense à ouvrir un rantbook, vous en pensez quoi ?

Merci pour tous vos votes, vues et commentaires ! Je vous aime !

Soutient aux blessés à Ansbach...

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