Chapitre 19

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« Je vis dans un monde sans magie. Sans miracle. Un endroit où n'existent ni voyants, ni loups-garous, ni anges, ni super-héros pour me sauver. Un lieu où les gens meurent. Où a musique tombe en miettes. Où tout est absolument nul à chier. Le poids de la réalité m'écrase tant que certains jours, je me demande si je serai capable de soulever mes pieds pour avancer. » Tes Mots Sur Mes Lèvres

Evangeline

« T'as beaucoup de trucs à faire pour demain ?

- Des maths, de l'anglais, de la physique... Un peu de tout, conclus-je.

- Ok. Tu comptes prendre qui pour la balade en bateau ? demanda Carter en tournant ses clefs dans le contact.

- De quoi tu parles ?

- Grand-père a dit qu'il pouvait y avoir jusqu'à dix personnes sur le bateau, donc lui, nous deux, mes amis, ça ne fait que huit personnes. Tu vas proposer à qui de venir ?

- Personne.

- Tu ne vas pas passer toute l'après-midi seule sur le bateau !

- Je lirai.

- Tu peux prendre deux personnes sur le bateau ! Pourquoi pas... Claire et Tammy ?

- C'est l'anniversaire de la petite sœur de Claire et elle doit rester chez elle pour aider ses parents à gérer les petites filles. Et comme ce serait malpoli d'inviter seulement Tammy, je préfère n'inviter personne !

- Et les garçons ?

- Vraiment Carter ? Ça t'irait ? »

Il se pinça les lèvres puis finit par sourire.

« Pas faux. Donc tu n'inviteras personne ?

- Personne.

- Donc moi je peux inviter deux autres personnes ?

- Fais toi plaisir, soupirai-je. »

Carter regarda qu'il n'y avait personne derrière nous pour sortir du parking du lycée.

« C'est quand votre prochain match ?

- Dans deux semaines.

- Et le premier match de la saison.

- Dans trois semaines. Tu ne t'ennuies pas trop aux entrainements ?

- Non. Vous voir souffrir est assez distrayant.

- Mon dieu tu deviens comme le coach. »

Je lui fis un clin d'œil pour approuver et il se mit à reculer pour sortir de la place où la voiture était garée.

« On ne ramène pas Lindsey.

- Non, entrainement de cheerleading. Sa mère vient la voir alors je n'ai pas besoin de la ramener. »

Je hochai la tête puis la tournai vers l'extérieur. Soudain j'écarquillai les yeux en criant un « attention » mais c'était trop tard. La Toyota grise venait de heurter la portière arrière de la Honda gris métallisé, la faisant déraper. Je fermai les yeux et par réflexe croisai mes bras devant mon visage en baissant la tête. Mon souffle se coupa avec le choc et rapidement je n'étais plus capable de respirer. Je ne sus quand je repris conscience de ce qui s'était passé. A vrai dire, toutes mes pensées étaient bloquées. Toutes les informations possibles et imaginables montaient à mon esprit mais je ne pouvais pas porter de l'attention à n'importe laquelle. Je ne voyais qu'un enchainement d'images et de visages.

L'Équilibre d'EvangelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant