Hidden Light [feat. J.D.B.]

By woundedworld

184K 9.1K 3.4K

London est ce qu'on peut appeler une bad-girl, membre d'un clan de racers, rien ne lui résiste. Jusque là, el... More

TOME 1 : HER BATTLE
CHAPITRE 1 : FIRST REVENGE
CHAPITRE 2 : SAVING
CHAPITRE 3 : WEAKNESSES
CHAPITRE 4 : POWERFUL WOUNDING
CHAPITRE 5 : DOMINANCE
CHAPITRE 6 : COLLABORATION
CHAPITRE 7 : THE PAST IS BACK
CHAPITRE 8 : SURVIVAL
CHAPITRE 9 : DRUNK CHILLS
CHAPITRE 10 : PLAY WITH US
CHAPITRE 11 : ATTRACTION & HESITATION
CHAPITRE 12 : TRUST ISSUES
CHAPITRE 13 : SECRETS
CHAPITRE 14 : ADDICTED
CHAPITRE 15 : MISSING
CHAPITRE 16 : SAVING
CHAPITRE 17 : FEELINGS
CHAPITRE 18 : MAY THE INK STAIN OUR SKINS
CHAPITRE 19 : NAKED SOULS
CHAPITRE 20 : SANTA'S NIGHTMARE
CHAPITRE 21 : BRING ME BACK MY LIGHT BEFORE IT GETS TOO DARK
CHAPITRE 22 : I CANT LIVE WITH OR WITHOUT YOU
CHAPITRE 23 : ONE NIGHTMARE OVER ANOTHER BEGINS
CHAPITRE 24 : SCARED TO GET LOST AGAIN
CHAPITRE 25 : THEY WANNA GET US
CHAPITRE 26 : SEE THE TRUTH IN MY EYES
CHAPITRE 27 : TIME FOR REVENGE
CHAPITRE 28 : HELL
CHAPITRE 29 : BREAKING, HURTING, PUNCHING, LOVING.
CHAPITRE 30 : FINAL GOODBYE
TOME 2 : HIS BATTLE
AVANT-GOÛT
CHAPITRE 1 - TOME 2 : HOME TO MAMA
CHAPITRE 2, TOME II : VIOLENT COLLAPSE
CHAPITRE 3, TOME II : GIANT CHANGES
CHAPITRE 4, TOME II : FRESH START
CHAPITRE 5, TOME II : DEVIL IS BACK
CHAPITRE 6, TOME II : TRUST ISSUES
CHAPITRE 7, TOME II : TREASON
CHAPITRE 8, TOME II : CRISIS
CHAPITRE 9, TOME II : LET THE HUNT BEGIN
CHAPITRE 10, TOME II : HITTING BOUNDARIES
CHAPITRE 12 (PARTIE 1), TOME II : BREAKDOWN
CHAPITRE 12 (PARTIE 2), TOME II : HOPE AS THE ONLY WAY
CHAPITRE 13, TOME II : PURPOSE
CHAPITRE 14, TOME II : REVIVAL
CHAPITRE 15, TOME II : FINAL RACE
ÉPILOGUE : THE END

CHAPITRE 11, TOME II : COUNTDOWN

2.7K 141 27
By woundedworld


Justin Bieber - L.A. Home - 05:13 P.M.


- Vous vous tenez à carreaux sinon, la punition va tomber.

 
Toby fronça les sourcils et fit la moue tout en fuyant mon regard dans le rétroviseur. Il était mécontent d'être emmené loin de la villa mais je n'avais pas le choix. Mia était comme à son habitude ; silencieuse et calme. 

Je les emmenais chez les parents de London, pour qu'ils les gardent le temps de l'assaut chez Ric. Je les voulais en sécurité permanente. 


- Moi je voulais que 'Lena nous emmène, fit Toby, un brin énervé.

- Tu as fini de te plaindre ?

- J'ai envie de faire pipi.

- Tu attendras.

- M'en fiche je vais me faire pipi dessus et tu devras nettoyer ta voiture, voilà.


Je cachais mon rire et continuais de conduire. Ce petit était vraiment l'image de l'éducation donnée par Matt, Brice et moi. J'avais encore du mal à réaliser que bientôt, il faudrait en élever un autre.


Je finis par arrêter la voiture devant un portail noir et baissai la vitre. J'appuyais sur l'interphone et une gouvernante m'ouvrit la grille à distance. J'entrais dans la demeure et arrêtais la voiture devant le perron.
 

- On est arrivés, fis-je en coupant le moteur. 


Je quittais mon siège et ouvris la portière arrière du 4x4 pour aider les petits à descendre. J'attrapais leur sac de voyage dans le coffre et la mini-valise qui contenait tous leurs papiers importants.
 

- Justin, fit une voix féminine.

 
Je me retournais et fis face à Lena, la soeur de London. Elle était bien différente de la Lena avec laquelle j'étais vaguement sorti, elle était désormais brune et avait enlevé ses piercings, calmée.
 


- Je les dépose et je repars.

- Tu peux monter le sac à l'étage, me proposa-t-elle. La gouvernante a préparé leur chambre.

- Cool, merci.
 


C'était vraiment bizarre entre nous et je doutais que cela changerait un jour. Lena s'occupa de faire entrer les petits dans la maison tandis que je grimpais l'escalier direction l'étage. Je devinais que les parents de London n'étaient pas là.

Je finis par trouver une chambre avec deux lits d'enfants, qui sentait le neuf et y déposai le sac ainsi que la petite valise. Je descendis ensuite et trouvais Lena qui appelait les deux frères jumeaux.
 


- Hey Evan, Mason, regardez qui est là.
 


Les quatre étaient contents de se retrouver et Toby se mit à sourire.
 


- Bon, on ne sait pas exactement quand je pourrais venir les chercher, mais d'ici une semaine ça devrait être bon.

- Vous faites quoi encore ? Demanda Lenah en plissant les yeux. 

- Rien de grave, t'inquiète.

- J'espère que tu mets pas ma soeur dans une situation dangereuse, c'est tout.
 


J'avais envie de lui dire que c'était tout ce que je souhaitais mais je préférais hausser les épaules. Elle ne devait rien savoir sur le plan pour Ric.


 
- J'ai mis une valise avec tous leurs papiers à l'étage, en cas de contrôle.

- Personne n'oserait jamais rien dire à tout ceux qui vivent sous le toit de mon beau-père, il n'y aura pas de problème, répondit-elle. 

- Tant mieux alors. Je vais y aller, on a du travail.
 


Lorsque je prononçais ces mots, Mia et Toby levèrent la tête vers moi, visiblement pas au courant que je les laissais là, alors qu'Elena leur avait expliqué la veille.


 
- Pourquoi tu t'en vas ? Demanda Toby, faussement désintéressé.

- Je vous l'ai déjà dit. On part travailler loin d'ici et on ne peut pas vous emmener.

- Oh bonhomme, tu vas bien t'amuser ici, sois pas triste ! S'exclama Lena en le soulevant dans ses bras.
 


Toby était visiblement bien déçu, et sur le point de pleurer.


 
- Tu veux le prendre ? Me demanda Lena.

- Nan, la séparation n'en sera que plus difficile, fis-je en reculant.

- Ne sois pas bête, bientôt tu n'auras pas le choix.
 


Lena me mit Toby de force dans les bras et ce dernier se mit à pleurer encore plus. Génial, merci du cadeau.
 


- Aller, c'est facile, rassurer, bercer, rassurer, bercer, m'encourageait Lena. Je veux que tu maitrises ce domaine !

- Est-ce que j'ai une tête à faire ça ? 

- Non mais t'as le courage pour faire autre chose, alors assume les conséquences.
 


C'était dit sans méchanceté, mais j'étais piqué à vif. Elle savait que j'étais loin d'être à l'aise avec les enfants et surtout lorsqu'ils avaient besoin de réconfort.

 
 
- Je vais revenir bientôt,
commençai-je en m'adressant à Toby. Tu ne remarqueras même pas que je suis absent. Regarde, Mia, elle pleure pas elle.


 
Mia ne pleurait quasi jamais en règle générale mais il était vrai qu'elle avait l'air blessée que je la laisse ici. C'était pour leur protection.


 
- Tu vas t'amuser ici, ça va aller.
 


Toby finit par se calmer et se contentait de renifler, heureusement sans se moucher dans mon pull. Je le reposai au sol et décidai qu'il était vraiment temps de partir.


 
- C'est une mission du style vie ou mort ? Me demanda Lenah.


 
Sa question me fit réfléchir. Prenais-je le risque d'y laisser ma peau en affrontant Ric ? Certainement. Je répondis positivement à Lenh et prit le temps d'embrasser Mia et Toby sur le front avant de partir. Je venais de réaliser que ça pouvait être la dernière fois que je les voyais.


.... 


  
- Matt arrive avec les bonnes munitions, me rassura Brice.

- C'est une erreur de débutant !

- Avec le stress, on fait tous des erreurs de débutant, intervint Elena.

- Je m'en fous , ça ne devrait pas arriver.
 
J'étais vraiment énervé. On avait passé des commandes pour au final se retrouver avec les mauvaises munitions. Elena avait passé les coups de fils nécessaires mais s'était trompée sur le type d'arme que l'on voulait et surtout, le type de balles dont on avait besoin. Une véritable erreur. 

Par conséquent, nous nous retrouvions avec des recharges limitées. Il était près de vingt-trois heures et c'était déjà trop tard pour aller en acheter en ville. Matt était donc parti en chercher chez Jonathan.
 


- On a les GPS incorporés, c'est bon, vérifia Brice.

- Tu peux pas en mettre sur les armes aussi ? Demandai-je.

- Justin, t'as déjà vu la taille d'une puce ? Cela ne tiendrait jamais dessus déjà et ça se verrait directement.

Je devais avouer que j'étais un peu anxieux. Pourquoi ? Je comprenais seulement maintenant l'enjeu de la situation et dans quel pétrin j'étais. Il fallait que l'on intervienne probablement loin d'ici pour récupérer ma mère, sans se faire repérer. Mission quasi impossible.

La nervosité se ressentait dans l'ensemble de la maison. Au rez-de-chaussée, chacun s'occupait de charger des armes, des voitures et autre. Il nous faudrait simplement une adresse et on pourrait partir.

Jonathan était là et travaillait en quatuor avec Faith, Ebony et Stephen pour tout ce qui concernait la vérification des voitures. Stephen acceptait de participer, parce que ça n'était pas directement contre son père. C'était surtout pour récupérer notre mère. 

Elena et Brice s'occupaient de l'informatique et de comment on pouvait localiser Ric rapidement tandis que je supervisais. London quant à elle, restait relativement en retrait, elle avait l'air complètement ailleurs et cela me rendait dingue. Je savais qu'elle n'aimait pas que je la mette de côté ainsi mais je n'avais pas le choix. Elle ne devait pas être blessée ou touchée d'une façon ou d'une autre, elle et le bébé


 
- Bon, tout semble OK. Il faudrait aller s'entrainer à viser maintenant, proposa Faith.
 


J'acceptais et tout le monde descendit au sous-sol. Il fallait s'entrainer à viser, tirer sans tuer, puisque j'avais pris l'engagement de ne pas abattre Ric. Je m'installais dans le fond de la salle de tir aménagé et observais Faith recevoir les leçons de Jonathan. Stephen en pris aussi de la graine et fut le premier à essayer. 

Les cibles furent rapidement criblées de balles. Il fallait viser les épaules, les bras mais éviter le thorax, bien évidemment la tête et les jambes qui pouvaient rapidement paralyser. 


 
- Justin, à ton tour, m'indiqua Jonathan.

 
Je haussai les épaules, saisis une arme sans prendre la peine de mettre un casque anti-bruit et me positionnai devant la cible. Je levai le bras et visai. Bien évidemment, je savais viser une tête, un thorax mais viser un bras c'était plus difficile.


 
- Écarte un peu les jambes pour être plus stable, continua Jonathan.

- Écart- les chérie, fit Brice en se moquant de moi.
 


Je ricanais avant de lui désigner mon majeur. Je bougeais donc légèrement et finis par tirer. La détonation résonna dans tout le sous-sol.


 
- L'épaule. C'est pas mal.
 


Effectivement, l'impact était en plein dans l'épaule droite de la cible cartonnée. Je continuais et parvins même à viser les mains. 


Brice et Elena passèrent après moi et réussirent sans problème. 


 
- A toi London, lui dit Jonathan.
 


Il fallait qu'elle soit entrainée aussi, même si elle ne ferait pas partie l'assaut. Elle resterait en retrait dans l'une des voitures avec Elena pour gérer le système d'alarme et compagnie 

Celle-ci se mit à viser et tira. Je vis pour la première fois un phénomène que je pouvais qualifier de paranormal ; London avait complètement raté la cible et la balle était allée s'encastrer dans le mur.
 


- Recommence, et serre bien l'arme de tes deux mains, l'encouragea Jonathan.
 


Chacun s'arrêta de parler pour regarder, puisque nous savions tous que London ne ratait jamais ses cibles, même avec une seule main. Elle soupira et recommença. A notre plus grande surprise, la balle fonça à nouveau droit dans le mur.
 


- C'est pas normal, murmura Faith en venant vers moi.

- Je vois ça.

- Il y a un truc qui va pas. Elle n'est pas dedans.
 


Je quittais le mur contre lequel j'étais appuyé et allais vers London et Jonathan. Je lui fis signe de me la laisser, et il recula. Je retirai le casque anti-bruit des oreilles de London et elle se retourna vers moi.


 
- Quoi ?

- Viens avec moi , lui dis-je en l'entrainant vers l'escalier.
 


Je la fis monter jusqu'à notre chambre et je sentais très clairement qu'elle était énervée de ses ratés. Je refermais la porte derrière moi et London alla s'asseoir sur le bord du lit. Je voyais qu'elle n'était pas dans son état normal mais je ne savais pas pourquoi.


 
- Qu'est-ce que t'as ? Demandai-je calmement.

- Rien.

- Écoute, pour la énième fois, je suis obligé de te mettre à part de tout, mais c'est nécessaire pour ta sécurité et celle du bébé, on ne peut pas prendre de risque.

- Je le sais.

- Alors c'est quoi le problème ?
 


London semblait blasée par mes propos, voire ennuyée. C'était rarement le type à être sujette aux sautes d'humeur, mais là, c'en était clairement une. 


 
- Je suis patient avec toi mais j'ai des limites. Soit tu me dis ce qu'il ne va pas et je répare ça comme je peux, soit tu arrêtes tes petites crises et tu retournes tirer.

- J'en ai assez, c'est tout, s'exclama-t-elle. Tu ne penses qu'à ma protection.
 


Je fronçais les sourcils, pas vraiment sûr de quoi elle voulait parler. Elle se redressa et commença à faire les cent pas dans la pièce.


 
- Tu ne comprends pas que je peux me défendre ! Il y a bien pleins de gens qui risquent leurs vies chaque jour sans que personne ne puisse les protéger !
 


Je fis rapidement un tour de la chambre pour voir s'il n'y avait pas un joint qui trainait. Ses propos n'avaient aucun sens et je n'y comprenais rien. London se rassit sur le lit et mit son visage entre ses mains, coudes posés sur ses genoux et là je compris.


 
- C'est ni à propos de Ric, ni à propos de Stephen, ni de ta protection, hein ?
 


Elle fit non de la tête et j'allais m'asseoir à côté d'elle. C'était du London tout craché. Elle était dans un déni constant de ce qu'elle pouvait ressentir ou exprimer et reportait tout sur d'autres problèmes.


 
- Raconte, aller.
 


London prit une longue inspiration et releva le visage, sans me regarder. Elle fit la moue puis déglutit.


 
- Le neurologue m'a clairement fait comprendre que l'état de mon père va très, très vite se dégrader. 

- Oh non.
 


Je ne savais pas vraiment quoi dire et comment réagir. Cela semblait surréaliste. Ces dernières semaines c'était plutôt London qui me remontait le moral. Je n'avais aucune idée de comment le faire.


 
- Il a dit que tout ce qu'il souhaitait, c'était de tenir son petit-enfant à la naissance et le médecin m'a dit à part qu'il faudrait que cette naissance arrive bien avant fin juillet pour que ce soit possible. On est déjà presque en mai !


 
Elle en voulait probablement à la Terre entière et elle était impuissance. Dans ce milieu, on luttait contre tout et chaque problème avait une solution. La réalité nous rattrapait toujours bien vite, la mort en particulier.


 
- Il va se battre, il y arrivera j'en suis sûr, dis-je en tentant de me montrer rassurant.

- Les traitements ne peuvent rien faire contre cette maladie de Parkinson. Cela sert simplement à stabiliser et sur lui ça ne fonctionne pas. Les médecins sont nuls.

- Si tu veux l'envoyer dans une clinique privée on peut, on a les moyens, proposai-je.

- Mon père refuse parce qu'il pense qu'il va très bien.

- Alors c'est l'essentiel.
 


Ma phrase eut pour effet de calmer London. C'était la vérité. S'il pensait qu'il allait bien, alors ça voulait tout dire. J'étais sur le point de l'attraper pour la prendre contre moi mais elle se releva et alla chercher son sac à main. Elle fouilla dedans quelques secondes avant d'en sortir un sac en plastique.


 
- Il m'a offert ça quand je l'ai déposé,
dit-elle en ouvrant ledit sac plastique.


 
Il me fallut un instant pour reconnaitre un ours en peluche de petite taille. Je levais les yeux vers London et j'y vis une certaine douleur. C'était dur à encaisser. Même si dans ce milieu, la famille passait toujours au second plan, je savais qu'elle aimait son père et qu'elle ne voulait surtout pas le perdre.

 
 
- Je suis sûr que ça lui plaira, fis-je en me relevant.
 


Je pris la peluche entre mes mains et tirai London contre moi. Lentement, elle passa ses bras autour de moi et ferma les yeux. Elle était exténuée et je me rendais compte que je lui en demandais beaucoup. Cette histoire avec Ric n'arrangeait rien. 


 
- Ca va aller. Il puisera la motivation dans cet enfant et il s'en sortira. Les médecins ne disent que des bêtises. 

- J'espère bien, répondit-elle. Et toi, tu te sens comment ?

- Confiant.

- Et sans mentir ?

- Je suis stressé.
 


London fit la moue et tendit les lèvres vers les miennes. Je l'embrassais assez lentement, histoire de profiter du léger calme qui nous entourait.
 


- Tu vas réussir, tu vas nous rendre fiers.

- Nous ?

- Bah oui.
 


Elle me fit un clin d'oeil et je compris qu'elle parlait du bébé. J'aimais sa détermination et le soutien total qu'elle m'apportait, même si ça n'était pas facile pour elle.

 
 
- Je ferai tout pour alors. 

- Justin ?
 


Je me retournai et vis Brice, se tenant dans l'encadrement de la porte. London s'écarta de moi, récupéra l'ours en peluche et le rangea dans le sac plastique.


 
- Faut appeler Ric, m'informa-t-il calmement.

- On peut le faire plus tard, répondis-je en lançant un regard à London.

- Je veux qu'on le fasse le plus rapidement possible, dit cette dernière. 

- Plus vite on appelle, plus vite tu récupères ta mère. Dès qu'on a l'adresse avec la localisation on se tire et on va la chercher.
 


Cette phrase me fit accepter la proposition de Brice. Je savais que Ric en voulait à ma mère et il n'hésiterait pas à la tuer. Il la rangeait dans la catégorie des « traitres ». Il fallait réagir vite. Elle m'avait sauvé de Ric, lorsque j'étais encore un nouveau-né. Désormais, c'était à mon tour de la sauver de ses mains.


On descendit donc les escaliers et tout le monde fut réuni dans le salon. Une certaine tension était perceptible dans l'air. Jonathan avait l'air confiant.

 
 
- Bon, je suis prêt,
me confirma Brice. 

- Le logiciel est lancé, prêt à pister le numéro. Il faut que tu tiennes en ligne une minute et quinze secondes pour que la localisation marche. Je pense que Ric le sait et va tout faire pour ne pas que ça dure aussi longtemps. A toi de jouer, ajouta Jonathan.
 


Le stress était présent. Brice me tendit un portable relié par un fil à l'ordinateur. Je composais le numéro et portais le téléphone à mon oreille. Les sonneries se firent entendre et à la troisième, Brice lança le décompte du chronomètre que j'avais sous les yeux.

 
 
- Justin, quel plaisir, répondit-il, presque enjoué. J'attendais ton appel avec impatience.

- On va se passer des politesses.

- Je vois que tu es raisonnable, si tu appelles c'est bien pour accepter ma proposition.

- Seulement si tu me dis pour quelle raison tu veux London. 

- Mon cher, je ne veux pas lui faire de mal, si c'est ça dont tu as peur, répondit-il. Je ne compte même pas l'égratigner un peu.

- Alors pourquoi elle et pas moi directement ?
 


Bordel, il fallait que je gagne bien plus de temps. Faith passait son bras autour de London et essayait de lui remonter le moral. Elle pensait encore à son père et avait l'air abattu.


 
- Je ne peux pas te le dire, cela ficherait en l'air mes plans. Je me fiche qu'elle soit armée, elle peut même se balader avec son arme autour de la taille, je ne l'attaquerai pas, ça serait une vraie perte de temps. Imagine les mesures nécessaires pour se débarrasser du corps.
 


Trente-huit secondes. Mes nerfs s'échauffaient à mesure qu'il parlait. Je devais lui faire croire que j'acceptais, mais non. Et rien que ça, c'était compliqué pour moi.


 
- Bien évidemment qu'elle sera armée. Et elle n'hésitera pas à s'en servir contre toi, si tu tentes quoique ce soit.

- Elle n'aura pas à le faire. Je veux simplement qu'elle m'aide pour un problème que j'ai. Rien de bien méchant, répondit-il rapidement. Je veux que Stephen et London, seuls bien évidemment, se rendent sur la huitième station essence de l'autoroute 6 à quatre heures du matin précisément. Là, je récupèrerai les deux et je libérerai ta mère qui repartira avec la voiture avec laquelle ils seront arrivés.
 


Cinquante-sept secondes. Cela semblait jouable mais ce con était capable de me couper et de raccrocher. Je devinais qu'il avait un chronomètre à portée de main. Jonathan me fit un signe et je compris de quoi il voulait que je parle.


 
- Et qu'est-ce qui me garantit qu'elle est toujours en vie ?

- Tu veux parler à maman ? 

- Je t'emmerde.

- Attends deux secondes, il me semble qu'elle dort. Tu me diras dans des conditions pareilles, on en a besoin, de sommeil.
 


Une minute et onze secondes. C'était jouable. Je retenais l'envie d'hurler que j'allais le tuer et faire couler son sang. Il savait où viser pour me faire péter les plombs et cela marchait presque.
 


- Aller bella, debout.
 


J'entendis une plainte étouffée qui me donna des sueurs froides. J'oubliais directement l'accord avec Stephen. J'allais faire bouffer le sol à Ric. Je voulais le voir crever sous mes yeux de la même façon dont il avait regardé mon père mourir. J'allais bien évidemment le faire souffrir comme il avait fait avec Elena et désormais, ma mère.
 


- Tiens, voilà ton fils qui veut te parler. Pas Stephen, l'autre, le raté, entendis-je Ric marmonner.

- Justin ! S'écria la voix cassée de ma mère. N'amène pas London, c'est un piège !

- Oh mais ta gueule.
 


Qu'est-ce qu'elle racontait ? J'entendis ensuite un bruit sourd, comme un objet lourd qui tomberait au sol. Je tremblais presque de rage. Et brutalement, l'appel cessa.
 


- Une minute et dix-sept secondes bordel, lâcha Brice lorsque je reposais le portable. Je lance la recherche. Préparez-vous à partir.
 


J'étais encore dans le gaz de cet appel. La voix de ma mère résonnait dans mon esprit, comme un martèlement.


 
- Hey, tu vas bien ?
Fit London en s'approchant de moi.

- J'ai eu ma mère quelques secondes. Elle a dit de ne pas venir, que c'était un piège.

- Ouais mais elle pense qu'on a accepté l'accord de la station essence, dit Faith.


 
Jonathan eut l'air perplexe et ajouta qu'on devait tous mettre les gilets pare-balles. London ne pouvait même pas en mettre, puisque nul part, il n'était vendu de gilets avec une partie extensible pour le ventre.

 

- Bon, Brice, ton logiciel ?

- Moins de temps d'appel il y a, plus de temps ça prend pour le retracer, répondit-il en se frottant les mains.

- Allez déjà tous dans les voitures respectives, ordonna Jonathan. On prend les devants.
 


Il ne restait que London, Jonathan, Brice et moi dans la pièce. On attendait que l'ordinateur nous donne le top départ.

 
 
- Je veux conduire,
fit London en me montrant les clefs du BMW. J'ai pas le droit de faire d'assaut, je veux être active d'une façon où d'une autre.

- OK mais tu rejoins Elena dans son van dès qu'on arrive, répondis-je. On aura besoin de vous pour faire sauter toutes les alarmes et pour que vous nous guidiez avec les caméras via les micros.

- S'il y en a, ajouta Jonathan.

- Je pense que oui, intervint Brice. On va droit dans une clinique abandonnée pas loin de Sacramento. On fonce.
 


Et le départ fut lancé. Brice prit son ordinateur ainsi que son gilet et nous quittions tous la villa pour rejoindre les voitures. Matt, Faith, Elena et Stephen partageaient un van Mercedes équipé en informatique, un réel bureau à l'arrière. Ebony, Jonathan et deux autres hommes appelés dans la journée occupaient un Range Rover. Brice, London et moi entrions dans le BMW. Toutes les voitures étaient chargées à bloc. J'espérais que les flics ne nous attraperaient pas.
 


- Prends l'autoroute direction le nord, je mets l'adresse dans le GPS, dit Brice à London qui démarrait. Justin, envoie par SMS l'adresse à chaque conducteur pour qu'ils suivent mais faut qu'on prenne tous des chemins différents, on évite d'être trop visibles.

- Comme d'habitude.
 


Je fis ce qu'il me disait et envoyai donc les SMS. Avec son van, Matt était obligé de prendre l'autoroute. Cela n'était pas puissant au niveau moteur et il perdrait énormément de temps à prendre une nationale. Jonathan qui conduisait un 4x4 prit ce chemin là tandis que London choisit de prendre l'autoroute, mais à une vitesse bien plus élevée, si bien qu'on ne voyait plus le van de Matt au bout de quelques minutes.
 


- Normalement, on met plus de cinq heures pour y aller. Mais si tu fais du 250 km/h ça devrait aller. En moins de trois heures on y est, calcula Brice.

- Cela n'est que ma vitesse de croisière, blagua London.
 


C'était une des rares fois où je me retrouvais sur le siège passager et ça n'était pas plus dérangeant. Cela me permettait de me concentrer sur ce que je devais faire et relâcher la pression.


- J'essaye de trouver des photos du lieu. Il doit garder ta mère dans une des anciennes chambre de l'hôpital. Ce n'est pas Sacramento même, c'est un coin reculé et campagnard selon Google Earth.

- C'est plus que propice, commentai-je. Personne ne peut la trouver là dedans.

- Je crois que y'a trois entrées, plus le côté anciennement pour les urgences, sur l'arrière.
 


Brice cherchait des tas d'infos sur le lieu via son ordinateur portable. Le but était de ne pas arriver en terrain totalement inconnu. C'était du suicide de faire ça.


 
- J'envoie Matt, Faith et Tom sur la première entrée, celle à gauche. Je mets Jonathan, Ebony et Chris sur la deuxième entrée. Justin, on prend les urgences tous les deux, avec Stephen. Je veux qu'il reste avec nous.

- Ouais bonne idée, répondis-je. Et l'autre entrée, celle qui reste ? 

- On n'est pas assez nombreux pour tout couvrir. Alors je propose qu'on place un explosif.

- Ça me va.

- Si t'avais accepté de prendre Tony et son pote, on n'en serait pas là, murmura London.
 


J'arquai un sourcil, surpris. Croyait-elle vraiment que j'allai accepter l'aide de Tony après qu'il l'ait embrassé devant mes yeux ?

 
 
- Même pas en rêve.
 


Elle soupira et continua de conduire, augmentant la vitesse. Il était plus de minuit et il y avait encore pas mal de monde sur la route. Bonne conductrice qu'elle était, London était capable de tous les doubler sans une secousse.

 
 
- Elena se garera en retrait, si possible, pour que vous puissiez tout pirater sans être vues.

- Oubliez pas de vous armer, dis-je, soucieux.

- Le van est déjà bien chargé.


 
Je finis par arrêter de conseiller London. Je savais au fond de moi que je n'avais pas besoin de la mettre en garde, et qu'elle savait gérer. 

Le trajet dura longtemps et au bout de deux heures, on approchait de la zone mais il nous restait encore une bonne centaine de kilomètres à parcourir. 

Et c'est à ce moment là que Jonathan nous téléphona. Grace au kit main-libre de la voiture, tout l'habitacle pouvait entendre et parler.


 
- J'y suis dans une demi-heure, dit-il. 

- Nous aussi, répondit London. Faut appeler Matt et Elena pour savoir où ils en sont.

- Quelle connerie ce van aussi, souffla Jonathan.

- Essentiel, insistai-je. On l'appelle et on se capte.
 


Jonathan raccrocha et je composai le numéro de Matt sur l'écran tactile de la voiture. Au bout de deux sonneries, il répondit.
 


- Yo, vous en êtes où ? 

- Il nous reste une bonne heure. Le van est super chargé, c'est lourd à tirer. Il a du mal à passer la barre des 160.

- Galère, sifflai-je. Faites au mieux. Et foncez.

- On essaye.
 


Matt coupa la conversation téléphonique et London relâcha un peu la vitesse, histoire de les attendre. La tension montait à mesure que les kilomètres entre Sacramento et nous diminuait.
 


- Ma mère m'a fait un SMS tout à l'heure pour me dire que les petits sont quand même bien tristes sans nous mais que mes frères les occupent bien.

- Faut qu'on les récupère le plus vite possible, dis-je en fronçant les sourcils.
 


J'avais une liste de priorités qui avaient toutes la première place dans mon esprit. Sauver ma mère. Mettre les petits en sécurité. Faire en sorte que London ne risque rien. Abattre Ric. Commencer les travaux de notre nouvelle maison. J'avais trop peu de temps pour tout faire.

London quitta l'autoroute et prit une sortie direction un petit coin perdu de Sacramento. Il faisait nuit noire et il y avait des champs partout, sans aucun éclairage. L'endroit parfait. On pouvait fusiller longtemps avant que les flics débarquent.
 


- Il ne nous attend pas, pas de raison que ça merde, lança Brice en me voyant stresser.

- Je sais. On va tout déchirer.
 


London attrapa ma main en signe d'encouragement et se gara à un kilomètre de l'hôpital. Jonathan arriva au même moment et on attendit le van de Matt. Il arriva vingt minutes après. London prit la tête et conduisit sans aucune lumière, éteignant les phares pour ne pas se faire repérer. La route était boueuse et sinueuse, ça allait encore être une épreuve pour s'enfuir. 


- Je me gare où, Brice ?

- Il y a une allée sur ta gauche dans vingt mètres, mets-toi là.  On ne peut pas nous voir depuis l'hôpital et c'est à 100 mètres, en cas de fuite on rejoint les voitures rapidement.
 


London obéit et fit un demi tour pour mettre la voiture dans le bon sens, afin de repartir facilement. Jonathan fit de même et Matt gara le van en parallèle. On sortit des voitures en silence et Elena ouvrit le van par l'arrière afin d'accéder au bureau. 

Il fallait maintenant s'équiper. Elena et London devaient nous donner le matériel en silence et tout se passa plutôt bien.
Je m'approchais de London et malgré l'obscurité, je pouvais voir qu'elle détestait cette situation. 

 
- Je suis désolé, chuchotai-je. Je voulais que tu fasses ça mais tu n'es pas en état.

- Je sais, je sais. C'est juste que je n'aime pas que t'ailles là-bas tout seul, sans moi.

- T'inquiète je suis bien entouré, même s'il me manque ma partenaire.


Je lui fis un clin d'oeil et parvins à lui arracher un sourire. Elle m'aida à placer une pastille GPS dans mon poignet, en cas de kidnapping, une oreillette pour communiquer et me tendit le gilet par-balles.


 
- Attends, ton oreillette est à l'envers petit crétin.


Elle sourit et se hissa sur la pointe des pieds pour la mettre dans le bon sens.



- Voilà, t'es prêt. Je te parlerai dans cette oreillette alors t'as intérêt d'écouter tous mes ordres. Et si je dis de reculer, tu recules pour de bon. Pas d'actes héroïques, compris ?
 


Je ne répondis pas et le fis taire en posant mes lèvres sur les siennes. Je ne pouvais pas lui promettre un truc comme ça. Dans ces cas là, mon instinct me guidait plus que quiconque et je savais que ça lui déplairait. 

Je reculai brutalement lorsque la sensation la plus étrange au monde me prit. Ma main, posée contre le ventre de London, avait reçu un coup. 
 


- T'es sur le point d'entrer dans la maison du diable et un petit coup de pied te fait tressauter ? Ricana London nouant ses mains dans ma nuque.

- Je ne suis pas habitué, fis-je en grimaçant. T'es sûre que c'était ça ?

- Il m'en donne toute la journée, alors ouais.

- Il ou elle, comme tu le dis si bien.
 


London se mit à sourire brutalement et lâcha même un petit rire. Je fronçais les sourcils, cherchant une explication, sans trouver.
 


- C'est un mini-toi, murmura-t-elle à mon oreille.

- Hein ? 

- Un petit mec quoi.
 


Ma bouche s'entrouvrit et je ne pus répondre à ça. C'était comme se prendre une grande claque, d'une violence encore inconnue.


 
- Mais comment.. Enfin quand as-tu..

- Quand j'ai accompagné mon père à son rendez-vous, on a croisé mon médecin par hasard dans les couloirs. Mon père a demandé de faire l'échographie, elle a accepté et on a regardé.  


London rit de nouveau en voyant mon visage qui devait probablement afficher une expression toute nouvelle. Celle du point d'interrogation. C'était donc un garçon. 

Cela devenait concret d'un coup. Jonathan nous fit signe de baisser d'un ton et je sus qu'il était temps de partir. 


 
- Bon, tu te concentres et tu fais en sorte de tout déchirer, compris ?

- Est-ce qu'il m'est déjà arrivé de rater quoique ce soit ? Même quand je ne le fais pas exprès, je fais les choses bien, fis-je en posant mes mains sur son ventre.

 
Je l'embrassai une dernière fois et Brice me fit signe qu'il était temps d'y aller. Je m'écartai de London, motivé à bloc.
 


- Allez, faites tout péter. Et Faith veille bien sur lui, ajouta London.

- T'inquiète, répondit cette dernière.
 


On avançait en file indienne et je fus le dernier à partir. Je lançais un dernier regard à London qui montait dans le van avec Elena puis arrivais sur le parking vide et abandonné de l'hôpital. 

Cette nuit, c'était quitte ou double. Je comptais bien tout doubler.

...

Fin du chapitre ! N'hésite pas à voter ci-dessous avant de lire la suite ! x

Continue Reading

You'll Also Like

145K 4.9K 61
Ils ne sont que deux inconnus, mais un soir de Saint Valentin ils vont se retrouver coincés ensemble dans un ascenseur. Mais l'histoire ne s'arrête p...
329K 20.7K 22
C'est les vacances pour toute la petite tribu de Welcome To My Life ! Sarah s'envole pour les Hamptons avec les AWC, Brian s'envole pour la Nouvell...
238K 1.4K 19
Cette histoire est là toute première histoire que j'ai créée. Elle n'est pas en lien avec l'histoire « un maître 2 » mais elle raconte différentes ch...
487K 24.6K 120
Soleil, bouffe, femmes. Trois mots pour définir les vacances de Mathieu à Ibiza. Après cette année forte en émotions pour lui, son seul objectif est...