PDV Simon.
Je descendis de la petite voiture noire avant de la fermer à clefs et me diriger vers cet établissement jaune où était écrit en gros le nom Butterfly.
De tous petits enfants couraient dans tous les sens, mais je continuai d'avancer jusqu'à arriver devant l'entrée de la section artistes, puis je me mit à sourire en reconnaissant des petites bouclettes orange foncées au loin.
Ma petite princesse atteindra le mois prochain ses cinq ans, et elle ressemblais comme deux goutes d'eau à sa mère, mît à part son regard et ses boucles qu'elle tenait de moi, elle était un véritable trésor.
- Jeanny?!
Mon bébé se retourna en reconnaissant son surnom, et ne tarda pas à atterrir dans mes bras.
- Papa, papa! Aujourd'hui j'ai invité toutes mes amies de l'école à mon anniversaire et elle m'ont toutes dit qu'elles allaient venir.
Je la portai dans mes bras avant de me diriger vers la sortie.
- Puis Ella m'a dit qu'elle m'offrira plein de nouvelles poupées, mais moi je lui ai dit que j'en avais déjà pleiinn, rajouta ma perle en ouvrant ses bras de façon à me montrer la grandeur. Alors elle à dit qu'elle m'offrira rien et moi je lui ai dis que si elle m'offre rien, et bien elle mangera pas de bonbon...
- Pourquoi tu lui as dit ça ma chérie?
- Mais parce qu'elle voulait pas me donner de cadeaux.
- Mais de quoi tu as besoin mon bébé?
- Je ... Je veux des crayons de couleurs et plein de robes de princesses.
Je souris alors en déposant un délicat baiser sur le front de ma fille avant de la déposer sur le siège arrière et boucler sa ceinture.
- Tu diras tout ça à ta maman d'accord?
Mon amour hocha alors la tête avant que je me mette à mon tour au volant et que je ne démarre le véhicule, pour ensuite, quelques minutes plus tard, arriver devant la maison qui m'avait accompagnée jusqu'ici.
- Annie?! Annie?!
La femme que j'aimais comme un fou sortit de la cuisine avant que Jeanne-Zèle ne lui saute dessus tout en faisant attention.
- Maman, papa m'a dit de te dire que je veux des crayons de couleur et plein de robes.
Je m'approchai alors d'Annie Pickens avant de déposer mes lèvres sur les siennes avec gourmandise, lui arrachant ainsi un sourire plus que magnifique.
- Tu sais très bien que je ne peux pas résister à ces prunelles bleus, dis-je pour essayer de me justifier.
Annie s'apprêtait à répondre mais Jeanny l'en empêcha:
- Maman y'a tintin qui va passer, on va voir?!!
- Bien-sûr ma chérie, répondis-je en saisissant la main de ma princesse dans une main, et la main de ma reine dans l'autre.
- Je vais chercher Milou.
Je n'eu même pas le temps de riposter que ma petite fille lâcha ma main pour se précipiter dehors et revenir avec une énorme boule de poils qui avait un air de perdu sur le visage, car visiblement, Jeanne-Zèle venait de le réveiller.
Je m'assis à côté d'Annie et déposai Jeanne-Zèle sur mes genoux, tandis que Milou s'installa au pied du canapé, avec la nette intention de repartir à son sommeil.
Au milieu de l'épisode, lorsque Milou sursauta et aboya en voyant le Milou de la télé, je sentis une matière inconfortable sur le canapé et la saisit pour reconnaître le cahier de dessin d'Annie.
Souriant, je l'ouvris et tomba sur la page d'un homme et une femme s'embrassant. Je savais parfaitement bien maintenant que c'était nous deux sur le dessin, mais le souvenir du mensonge que j'avais raconté à Annie me revint, et je repensai à tout ce que nous avons traversé elle et moi jusqu'à aujourd'hui.
Je me rapprochai alors de son oreille en souriant.
- Annie j'ai un secret pour toi.
Elle se retourna vers moi, et je croisai son regard bleu clair brillant plein d'amour, qui me rendait complètement fou.
- Je t'aime.
Le sourire tout timide de la femme de ma vie, le splendide rire de ma fille sur mes genoux, les battements irréguliers de mon cœur, les aboiements incessants de ce toutou au sol, et le générique de tintin et Milou à la télé.
... Tout ça me fit comprendre à quel point la vie n'était pas si injuste que ça car, si Annie n'avait pas été aveugle, je n'aurais jamais été son guide, et si je n'avais pas été son guide, je ne l'aurais peut-être jamais rencontrée.
Si Annie n'avait pas été aveugle, alors moi, je ne serais pas aujourd'hui l'homme le plus heureux du monde.
FIN