Forbidden love. (relation pro...

By road_to_infinite

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L'amour existe entre deux mêmes sexes et deux sexes opposés, mais pourquoi pas entre un prof et une élève ? J... More

Forbidden love.
Chapitre 1 : Fin des vacances
Chapitre 2 : Rentrée
Chapitre 3 : Romain Stevenson
Chapitre 4 : Forte pluie
Chapitre 5 : Cours de rattrapage
Chapitre 6 : Le baiser
Chapitre 7 : Le canular
Chapitre 8 : L'accident
Chapitre 9 : Piscine
Chapitre 10 : A l'hôpital
Chapitre 11 : Plusieurs cicatrices
Chapitre 12 : Souvenirs douloureux
Chapitre 13 : Alice Jones
Chapitre 14 : Quelques sms
Chapitre 15 : C'est moi qui te fait rougir autant ?
Chapitre 16 : Action, chiche ou vérité ?
Chapitre 17 : Vacances de Sophie
Chapitre 18 : Tu ES belle
Chapitre 19 : Forever, trusting who we are
Chapitre 20 : Une idée derrière la tête
Chapitre 21 : Baisers volés
Chapitre 22 : Tu es une belle salope en fait
Chapitre 23 : C'est fou comment je me sens privilégié !
Chapitre 25 : Lesbihonest ?
Chapitre 26 : Je ne vais pas pleurer... oh et puis merde.
Chapitre 27 : Je m'occuperai de toi
Chapitre 28 : Tout semble si juste avec toi
Chapitre 29 : C'était atrocement injuste
Chapitre 30 : Trop bonne, trop conne
Chapitre 31 : Non tu n'es pas conne Sophie, tu es amoureuse
Chapitre 32 : Te détester est la chose la plus épuisante à faire
Chapitre 33 : Et puis ça me tue quand tu es loin
Chapitre 34 : Ça va, tu n'as pas trop l'impression de draguer mon copain ?
Chapitre 35 : Sophie Brois est-elle donc absente ?
Chapitre 36 : Le veux-tu ?
Chapitre 37 : Hé ! Mais pourquoi donc tant de vulgarité ?!
Chapitre 38 : On a jamais été amis.
Chapitre 39 : Mais... vous aviez bien l'heure française sur votre montre ?
Chapitre 40 : 23 heures 30
Chapitre 41 : Dis-le moi et je te jure je ne vais même pas sourire !
Chapitre 42 : Il faut qu'on parle Sophie.
Chapitre 43 : Je l'ai aimé, je l'aime, et je l'aimerai. À jamais.
Chapitre 44 : J'ai toujours raison de toute façon
Épilogue

Chapitre 24 : Des projets ?! Lesquels ? Fais-moi en part, ils m'íntéressent.

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By road_to_infinite

Je viens de vooooir, l’histoire a atteint plus de 10 000 lectures et plus de 100 votes. Merci beaucoup beaucoup beaucoup, je vous aime. <3

La chanson du jour est My understandings de Of Mice & Men, cette chanson vaut vraiment le coup d’être écoutée. Je vous mets le lien à côté, comme ça vous allez l’écouter tout au long de ce chapitre! Je me suis relue au moins 400 000 fois, je voulais que ce chapitre soit bien écrit, bien décrit, patati patata, et parfait surtout. Je m’excuse si j’ai pris un mois à la publier, mais j’étais énormément débordée ces temps-ci, et figurez-vous que là j’ai une écriture d’invention à faire, plusieurs contrôles, mais je suis là, en train de vous raconter ma vie à travers un chapitre. Bref je m’excuse encore une fois pour tout le temps que j’ai pris, mais mettez-vous à ma place, ne pas pouvoir écrire pendant tout un mois, c’est l’agonie. D:

Est-ce qu’on saura enfin l’avis de Romain ?  Si oui, sera-t-il positif ? Vous verrez. ;)
À part ça, je vous souhaite une très bonne lecture !

POINT DE VUE DE ROMAIN

Paniqué, je m’agenouillais près de son corps pâle et inerte.

‘’Sophie ? Sophie ?’‘ demandais-je. Elle ne répondit pas, son pouls était faible. Je la plaçais doucement sur le dos. Sophie respirait à peine et très irrégulièrement. Je retirai doucement son écharpe et desserrai ses vêtements, comme la ceinture qu’elle portait et je déboutonnais quelques boutons de sa chemise, sous le regard paniqué des autres élèves qui nous entouraient. ‘’Écartez-vous, laissez-la respirer. Retournez à vos places.’‘ les élèves obéirent rapidement et allèrent s’asseoir.

‘’Qu’est-ce que vous faites m’sieur ? Pourquoi vous êtes en train de la déshabiller ?’‘ me questionna Catherine, sa voix tremblait.  

‘’Je ne la déshabille pas, si je fais ça c’est pour ne pas gêner sa respiration.’‘ Ses paupières s’ouvrirent lentement, et le gris familier de ses yeux rencontra les miens. ‘’Ça va ?’’ ai-je rapidement demandé.
DRIIIIIING. La sonnerie retentit, je demandais aux autres élèves d’évacuer la salle, ce qu’ils firent en un instant. Laura et Imane ont voulu rester mais je les obligeai à sortir. Ce dont Sophie avait besoin le moins, était cette horde d’élèves qui l’entouraient.

‘’Je me sens fatiguée, et j’ai un peu mal à la tête… Heureusement que cette nausée est partie.’’ a-t-elle faiblement répondu, ses yeux gris ne me quittaient pas, comme si elle avait peur de perdre mon regard. Comme si elle avait peur d’être partie loin, loin des autres, loin de tout, et de ne plus jamais revenir.

‘’Tu m’as fait peur.’’ un fantôme de sourire prit place sur ses lèvres pâles. Ça fait moins d’une minute qu’elle s’est évanouie, et j’avais l’impression de l’avoir perdue pendant des jours et des jours, tous aussi sempiternels l’un et l’autre.

‘’Avoue que tu serais pas triste si je partais...’’

‘’Ne dis pas ce genre de chose Sophie.’’ j’allais lui dire de ne pas me tutoyer pour le moment mais les élèves avaient déjà évacué la salle, donc ce n’était pas très grave. D’ailleurs, étant tellement inquiet pour elle, je ne m’étais pas rendu compte d’une chose : on était seuls. Dans une salle. La porte était fermée. Je n’avais vraiment pas intérêt à l’embrasser cette fois-ci. Sous mon regard qui contenait sans doute toujours cette lueur de peur, Sophie se releva doucement je fis de même. Elle était tremblante, et s’accrocha un peu à moi pour s’asseoir à sa place initiale. Elle passa une main dans ses cheveux et souffla un coup. Je m’étais adossé sur le tableau comme tout à l’heure, histoire de prendre mes distances et d’éviter de répéter une connerie.

‘’Pourquoi tu me fuis encore une fois ?’’ me demanda-t-elle. Sa voix était toujours faible. Elle referma sa ceinture et les boutons que j’avais ouvert tout à l’heure et renoua son écharpe autour de son cou.

‘’Je ne te fuis pas.’’ ai-je menti.

‘’Arrête de nier, j’ai l’impression que tu prends tes distances tout d’un coup.’’ elle retira ses cheveux noirs qui étaient coincés dans son écharpe. J’avais envie de mettre ma main dedans, de les caresser, et d’y déposer un léger baiser. Mais je ne pense pas que ça soit une bonne idée.

‘’Je-’’

‘’Écoute, de toute façon, on doit parler Romain, de ce qui s’est passé vendredi soir.’’ je savais qu’elle allait me dire ça. Je savais aussi que ce sujet était plus qu’inévitable, il fallait qu’on en parle. Mais je n’avais pas envie de parler de ça. Je ne voulais pas lui faire du mal, je voulais oublier.

‘’On en parlera après, pour le moment tu es fatiguée, tu as besoin de repos. Un évanouissement ça n’arrive pas à tout le monde. Tu iras à l’infirmerie et tu demanderas à l’infirmière si tu peux te reposer sur le lit. A ton réveil tu iras manger à la cantine d’accord ? Dis-moi, c’est la première fois que ça t’arrive ?’’

‘’D’accord papa.’’ elle leva les yeux au ciel. ‘’Oui c’est la première fois.’’ j’ignorais au maximum ses remarques, car je savais qu’elle savait que je m’inquiétais pour elle.

‘’Ok. Tu as mangé quelque chose ce matin ?’’ elle n’avait pas vraiment besoin de répondre. Son ventre le fit à sa place. Sophie me fit un petit sourire gêné, tandis que j’agitais ma tête en signe d’incrédulité. Ce qu’elle pouvait être ignorante parfois, mais je l’aimais comme elle était. En amitié ? Sûrement. En amour ? Je ne sais pas si je pourrais répondre en disant quelque chose de cohérent et de vrai. J’ouvris mon sac à bandoulière pour en sortir un petit paquet de prince au chocolat que je lui tendais. ‘’Tiens, mange.’’

‘’Non ça ira merci.’’

‘’Ce n’était pas une question.’’ timidement, elle a ouvert le petit paquet de biscuits pour en manger au moins trois. C’est après l’avoir promis qu’on parlerait à la fin des cours de ce qui s’était passé vendredi, qu’elle est partie à l’infirmerie, me laissant seul dans cette pièce vide d’élèves et de bruit.

C’était la première fois que j’allais dans la salle des professeurs pendant la pause de 11 heures, ayant tellement cette habitude de discutailler avec Sophie dans la salle de classe. Je m’entendais et me sentais tellement bien avec elle, malgré notre différence d’âge. Après avoir rangé mes affaires dans mon sac, je suis allé à la salle pour rencontrer le regard étonné de certains professeurs qui s’y trouvaient, mais principalement cette bonne odeur de café qui m’accueilla les bras grands ouverts. Je deposai mon sac sur une table où plusieurs professeurs rigolaient et retirai ma veste, la température ambiante me mit très à l’aise mais me donna un peu chaud.

‘’Romain ? Qu’est-ce que tu fais là ?’’ demanda un professeur de philosophie, j’ai complètement oublié son prénom. C’est à dire que depuis que je suis arrivé j’ai sympathisé avec très peu de professeurs. Le violet familier de Pronote me disait qu’il était occupé à faire entrer les notes de son dernier contrôle. Ses sourcils (sûrement mariés) étaient levés en signe d’interrogation. Il me regarda avec ses deux yeux d’un marron foncé, ou puis-je me permettre de dire quatre, en comptant ses lunettes rectangulaires salies de traces de doigts graisseuses.

‘’Je n’ai pas le droit d’être là ?’’ ai-je fini par questionner. J’avais bien envie d’un espresso moi.

‘’Ce n’est pas ça, c’est juste que tu ne viens jamais à cette heure-là.’’ il reprit son activité sur Pronote. J’allais vers le distributeur de café, et bizarrement il ne marchait pas. Un peu frustré car ça faisait depuis ce matin que j’en ai pas pris, j’essayais en vain en appuyant sur le bouton ‘expresso allongé’.

‘’Tu n’arrives pas à faire marcher le distributeur ?’’ demanda une voix féminine et derrière moi. Je me retournais pour avoir face à moi une jeune brune, elle devait avoir le même âge que moi. Ah mais oui c’était donc bien elle, la remplaçante de madame Morales qui s’est fracturée la jambe ? Elle s’approcha du distributeur et tapa dessus deux fois. L’espresso que j’avais demandé se mit à couler à flots dans le verre que j’avais placé.

‘’Dis-moi, as-tu des pouvoirs magiques ou quelque chose ?’’ ai-je demandé, un sourire en coin.

‘’Ahah non dommage.’’

‘’Bah merci.’’ j’allais approcher le gobelet chaud de mes lèvres quand elle me tendit sa main.

‘’Ophélie, je suis la remplaçante de madame Morales.’’

‘’C’est donc toi la nouvelle remplacante. Romain, enchanté. Je suis professeur d’anglais.’’ de ma main libre, je lui serrai la main. Je vais boire mon café plus tard, il peut attendre cette fois-ci. ‘’Bah sinon ça va, les élèves que tu as eu tout à l’heure ne sont pas trop durs avec toi ?’’

‘’Franchement ? Ça va, ils sont sympathiques. J’étais assez stressée car c’était ma première journée en tant que prof, et en plus je suis qu’une remplacante… Ce matin j’ai eu les terminales L A, les 1ères ES B et une classe de seconde.’’

‘’T’inquiètes pas, tout ira bien. C’est ma première année en tant que prof, et j’étais plus stressé que toi.’’

‘’Je me suis bien dit en te voyant, que c’était ta première année, tu as l’air jeune.’’

‘’Effectivement, je le suis. Tu veux un café ? Cette fois-ci, il marchera avec moi.’’ je lâchais un petit rire, elle fit de même et me regarda de ses yeux bruns amusés. Je ne l’avais pas vraiment remarqué au début, mais cette professeur était vraiment jolie. Sous une petite écharpe en laine, un jeans marron, un chemisier noir et des bottes se cachait une jeune femme de taille petite aux cheveux bruns lisses tombant sur ses épaules, un petit nez et une bouche fine aux coins toujours haussés.

‘’Volontiers, je tuerais pour un cappuccino, là tout de suite.’’

‘’Pas de problème.’’ et comme je l’avais dit, ça a marché avec moi. Un sourire fier aux coins des lèvres je lui tendis son petit gobelet rempli de café. C’est donc en discutant avec elle, et en savourant mon espresso, que les 25 minutes de pause s’écoulèrent très vite.

POINT DE VUE DE LAURA

Le self était rempli de lycéens affamés,  mais aussi de professeurs qui prenaient leur plateau pour aller manger dans la salle de profs. Plusieurs élèves m’ont doublé pour se servir et manger le plus vite possible. Ce n’est pas comme si  cela me posait un problème, je n’avais pas vraiment faim. Envahie par un brouhaha incessant venant des élèves et des cliquetis des couverts contre les assiettes,  je pris un plateau que je faisais glisser sur la rampe du self. Pas grand chose me donnait envie au final. Ayant juste pris un plat de lasagne à la bolognaise et un pot de yaourt nature, je cherchais des yeux ma bande parmi cette foule d’élèves. Les ayant enfin trouvés, j’allais vers eux avec un petit sourire soulagé au coin de mes lèvres.

‘’Et bah, tu en as mis du temps toi !’‘ s’exclama mon petit ami tandis que je m’asseyais à côté de lui, en face de Quentin. Il s’est servi au moins deux plats remplis de pâtes, quatre pots de yaourts, des frites, un peu de salade et du fromage. Ah ouais quand même, Julien ne mange pas beaucoup lui, alors là pas du tout.

‘’En même temps, si elle laisse les autres la doubler...’‘ fit remarquer Quentin. Je m’en passerais vraiment de ses remarques aujourd’hui.  ‘’Tu fais un régime Laura ?’‘ ses yeux étaient maintenant posés sur mon plateau.

‘’Non, je n’ai juste pas faim. Ça va mieux Sophie ?’‘ ai-je demandé en regardant ma meilleure amie. Je ne l’avais pas vue depuis la pause de 11 heures elle était moins pâle que tout à l’heure, c’était déjà bien. Elle ingurgita ce qui devait être un morceau de sa lasagne et me regarda.

‘’Ouais putain j’ai vraiment la dalle.’’ répondit-elle simplement, avant de mettre une autre bouchée dans sa bouche.

‘’Je vois ça.’’ elle avait prit autant de nourriture que Julien, et mangeait avec hâte, comme si sa vie en dépendait. ‘’Mais vas-y doucement quand même. Mais bon l’essentiel est que tu vas mieux que tout à l’heure.’’

‘’Comment cha tout à l’heure ?’’ demanda Quentin, la bouche pleine lui aussi et étouffée par la nourriture.

‘’Tu savais pas ?’‘ ai-je demandé, un sourcil haussé. Qu’est-ce qu’il peut être indifférent ce Quentin parfois.

‘’Bah en même temps, on est pas dans la même classe.’‘ fit-il remarquer en mordant dans son sandwich.  Ah c’est vrai, j’avais complètement oublié ce détail, qu’est-ce que je suis conne. ‘’Alors qu’est-ce qu’il y avait avec Sophie ?’‘

‘’Elle s’était évanouie ce matin.’‘ informa Imane. Quentin regarda mon amie avec les yeux gros comme des soucoupes. Il recracha un morceau de son sandwich, voulant sûrement faire comme dans les films.

‘’Putain Quentin tu es dégueulasse !’‘ me suis-je plains. Il y avait maintenant pleins de petits postillons de pain sur mon pull et un peu de tomate de salade mâchée. Une grimace de dégoût fit son apparence sur mon visage et j’utilisais ma serviette en papier pour tout essuyer.

‘’Mais comment ça se fait que personne m’ait prévenu ? Trop sympas les amis.’‘

‘’Je croyais que tu savais, calme-toi.’‘ ai-je répondu, il ne s’est même pas excusé ce gros porc.

‘’Non mais c’est bon Quentin. Je vais mieux là.’’

‘’Mais même !’’ s’exclama-t-il, visiblement offusqué. Il exagère trop parfois ce Quentin. J’entamai ma lasagne, après avoir soigneusement retiré les postillons tout dégeulasses. En regardant droit devant moi, je vis au loin Alice, un plateau dans ses mains, à la recherche d’une place dans ce lieu bondé. J’ai ressenti comme un pincement au coeur en la voyant. Nos regards se sont croisés, j’allais l’appeler pour lui dire de venir s’asseoir avec nous, mais j’imagine qu’elle a décidé autrement, en s’asseyant à une table où se trouvaient Julie, Julia et d’autres filles. Un peu jalouse, enfin je ne dirais pas un peu car j’avais envie de jeter mon plateau vers elles. Donc, très jalouse, j’essayais de me concentrer sur mon plat. Mais dans ma bouche, ma lasagne se transforma en plastique. Impossible de mâcher et d’avaler. Journée de merde franchement. Monsieur Stevenson s’approcha de notre table, son plateau dans les mains, avec derrière lui une prof.

‘’Tu vas mieux ?’’ demanda-t-il à Sophie, sa main posée sur l’épaule de cette dernière qui rougissait comme pas possible. Elle n’était tellement pas discrète que dans ce brouhaha infernal, je pouvais entendre et sentir les battements de son coeur. Ah les filles amoureuses, elles sont toutes comme un grand livre barbant de 400 pages, rempli de sentiments et d’émotions. Un livre que personne à part elles pourra comprendre. Mais au fond, je dois vous avouer que j’ai parfois tendance à comprendre ce gros roman. Sophie hocha de la tête et dit un petit sourire niais. ‘’Tant mieux, bon je vous souhaite bon appétit à tous.’’

‘’Merci m’sieur, bon appétit à vous aussi.’’ répondirent tous les autres en choeur. Il se tourna vers la jeune prof. ‘’On y va ?’’ cette prof hocha de la tête, et nous fit un petit sourire timide. Le sourire niais de Sophie s’évapora très vite et ses yeux inquisiteurs et jaloux suivirent du regard les deux professeurs, qui s’en allèrent.

‘’Vous l’aviez vu ? C’est la nouvelle remplaçante de madame Morales, je l’ai eue ce matin. Putain comment elle est bonne.’’ s’exclama Quentin, sous le regard plein de dédain de Sophie et de Léna. Il leva les deux mains, sous la défensive. ‘’Je rigolais, je rigolais. Calme.’’

***

POINT DE VUE DE SOPHIE

‘’Oui ?’’ demanda Romain, après que j’ai toqué à la porte. J’ouvris timidement la porte, pour le découvrir adossé contre la chaise de son bureau, il semblait pensif et ne corrigeait pas de copies, pour la première fois.

‘’Je te dérange… ?’’

‘’Non pas du tout. Euh, assieds-toi.’’ m’ordonna-t-il en pointant sa main vers une chaise sur le premier rang en face son bureau. Il avait le même regard que ce matin, avant mon évanouissement. Ce regard perdu, vide, qui me rendait craintive et appréhensive à chaque fois que je le rencontrais. Après avoir fermé la porte derrière moi, je m’avançais timidement pour m’asseoir.

‘’Ça va ?’’ ai-je demandé, de ma voix qui se faisait toute petite. Il se massait le front, le visage enfoui dans ses mains encore une fois tremblantes. Ses mains descendirent jusqu’à ses yeux, puis sur ses joues, où elles restèrent. Il me regarda droit dans les yeux, j’avais l’impression qu’il avait pleuré. Qu’est-ce que je raconte, c’est sûrement la fatigue qui fait ça, les quelques heures de sommeil à l’infirmerie n’ont pas trop suffi.

‘’Pas vraiment non. Écoute Sophie, tu as raison, il faut vraiment qu’on en parle.’’ je n’ai pas répondu, j’attendais ce qu’il allait me dire, j’attendais sa réaction. ‘’Tu te rends compte de ce que je risquais si jamais quelqu’un qu’on connaissait nous avait vu vendredi dernier ? Je serais au tribunal à cette heure-ci.’’

‘’J’en suis consciente de ce qu’on a fait Romain. Je sais que c’est mal mais-’’

‘’Non, tu ne sais pas Sophie, tu ne peux pas comprendre. Je suis ton professeur, tu es mineure, j’exerce une autorité sur toi. Ce qui s’est passé ne doit plus jamais se reproduire.’’ sa voix était presque agressive, chaque mot qu’il prononçait me consommait petit à petit, à petit feu. ‘’J’ai profité de toi Sophie, je me sens mal, sale. J’ai l’impression d’être un pédophile, j’en suis un d’ailleurs.’’

‘’Ne dis pas ça. Tu n’as en aucun cas profité de moi, j’avais autant envie de ce baiser que toi.’’ il retira vivement son de ma main, qui essayait de le réconforter, comme si je le brûlais. Un sentiment d’humiliation envahit mon esprit. Je me sentais tellement rejetée. J’essayais de retenir mes larmes le plus possible, malgré mes yeux qui picotaient. La dernière chose que je devais faire, était de brailler sous ses yeux.

‘’Tout est de ma faute, je n’aurais jamais du essayer de me rapprocher de toi, je n’aurais jamais du t’inviter au restaurant, je n’aurais jamais du te déposer tout les jours chez toi.’’ ces mots m’ont atteint à un point inimaginable. J’étais psychologiquement poignardée et le pire c’est que Romain se prenait le plus grand plaisir qui était de tourner ce gros couteau en moi et d’y verser du sel. Ma gorge était serrée, je prenais mon courage à deux pour parler sans pleurer.

‘’Tu regrettes tout ce qui s’est passé entre nous c’est bien ça ?’’

‘’Non je ne voulais pas dire ça Sophie. Écoute, je ne suis pas la bonne personne. Tu dois trouver quelqu’un de ton âge...’’ il s’arrêta et évita mon regard, sa voix était lointaine et pleine de contradiction. Comme si il se forçait de dire ça, comme si c’était la bonne chose à dire. Comme si il n’était pas d’accord avec ce qu’il disait.

‘’Je m’en fiche de tout ça Romain, je m’en fiche des garçons de mon âge. C’est toi que... j’aime.’’ il sembla très surpris par ma réponse. je venais juste de me rendre compte de mes mots, je me mis à rougir.

‘’Pardon ?’’ demanda-t-il, encore sur le choc.

‘’Tu m’as bien entendu.’’ ai-je marmonné, en baissant la tête, en jouant avec mes bracelets qui semblaient intéressants tout d’un coup. Mes mains devinrent moites, mon coeur ne cessait de sauter des battements. J’étais tellement mal à l’aise tout d’un coup.

‘’Sophie, tu dois m’oublier, nous deux c’est impossible. De plus j’aime Mélanie et elle et moi nous avions plein de projets en tête.’’ en temps normal, je me serais esclaffée en entendant ces mots. Mais ce n’était pas vraiment le bon moment. Je le regardais droit dans les yeux.

‘’Des projets ?!’’ un rire jaune échappa mes lèvres. ‘’Lesquels ? Fais-moi en part, ils m’íntéressent. Ah non non je sais déjà en fait. Vous allez déménager à la campagne, vous marier, élever vos trois futurs enfants, vos vaches et vos moutons, comme ça tu seras un bon petit père qui aime passionément sa femme ?’’ des poings formèrent mes mains. ‘’Et la passion que tu as mis dans notre baiser, tu le raconteras à vos futurs enfants le soir, avant qu’ils dorment ?’’ il fut complètement abasourdi par ma réponse exagérée. Mais je m’en fichais, c’était à moi de vider mon sac un peu.

‘’Tu-tu exagères un peu là Sophie.’’ finit-il par sortir de ses lèvres tremblantes.

‘’Non c’est toi qui exagères, à te mentir constamment à toi-même. Tu n’es plus amoureux de Mélanie, tu le sais très bien. Et ce qui s’est passé dans la voiture n’était pas rien. Je comprends ta réaction face à ça car tu risques de perdre ton boulot, mais je ne comprends pas le fait tu es train de bafouer tous tes sentiments.’’ il fut encore plus ahuri, et se leva brusquement, Romain passa sa main toujours tremblante dans ses cheveux en bataille. Je scrutais ses moindres mouvements. Il me donna dos.

‘’Je ne suis pas amoureux de toi Sophie, je n’ai aucun sentiments pour toi. J’aime Mélanie.’’

‘’Dis-le moi en face.’’ je pouvais le sentir raide, même de derrière. Il se retourna, et de son bureau, posa ses deux mains sur ma table et noya ses beaux yeux bleus dans les miens. Quelques foutus centimètres empêchaient nos lèvres de se toucher.

‘’Je ne suis pas amoureux de toi Sophie, je n’ai aucun sentiments pour toi. J’aime Mélanie.’’ répéta-t-il d’une voix tremblotante. Sa pomme d’Adam bougea tandis qu’il ravala sa salive. Sa respiration très irrégulière effleura mon visage et balaya toutes les imperfections qui s’y trouvaient. Son regard était le même que celui que j’avais rencontré vendredi soir dans sa voiture. Ce regard inondé de besoin, d’envie, de luxure. J’avais envie de l’aimer, j’avais envie d’être à lui, de lui appartenir. Je savais que je serais toujours là pour lui. Au fin fond de moi, je me sentais très capable d’assouvir ses besoins d’être aimé et d’avoir quelqu’un sur qui compter. ‘’Je-je crois que tu-tu dois t’en aller.’’ il recula doucement, pour me voir quitter la pièce et le laisser seul encore une fois, dans cette salle vide d’élèves, vide de bruit. Vide d’émotions et d’envie.


Voili voilou, c’est toooout ! J’espère que vous aviez aimé ce chapitre. Eh non, sa réaction n’a pas été bonne. ;( Bref dites-moi ce que vous en pensez, et votez, tout le monde aime bien un petit vote. ;)

Plein de bisous baveuuuuux! <3

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