Au-delà des limites

By Into_My_Universe

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L'amour peut-il naître entre un prince et une servante ? °°° Au Royaume de Manésie, Aurore Rowens travaille e... More

☀️ Préambule ☀️
Prologue
L'arrivée |1|
Confrontation |2|
Plan B |3|
Une seconde chance |4|
Lourdes responsabilités |5|
Marqué |6|
Douloureuse solitude |7|
Rapprochement |8|
Mother |9|
Party |10|
Closer |11|
Bal masqué |13|
Kiss&Feel |14|
Réveil agité |15|
One Last Heartbeat |16|
Ecroulement |17|
Battle Of The Sons |18|
Révélation |19|
The Queen |20|
Be ready |21|
Beyond the limits |22|
Et si ? |23|
Trahison |24|
Portée disparue |25|
Save Me |26|
Peaceful |27|
Échappatoire |28|
Unlimited Happiness |29|
Suspicions |30|
Sois prudente |31|
Menaces |32|
Dernier avertissement |33|
Un dernier "je t'aime" |34|
C'est fini |35|
Retour à la case départ |36|
Never give up |37|
Violente confrontation |38|
Wanna love you inside out |39|
Mauvaise rencontre |40|
I'm trying, I'm trying, I'm trying |41|
Way Too Good At Goodbyes |42|
She loves control |43|
Par les liens sacrés du mariage |44|
You again |45|
Il était une fois |46|
Vénus |47|
Deux ?! |48|
Sa Majesté |49|

Noir et doré |12|

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By Into_My_Universe

Aujourd'hui est un grand jour pour moi. Tout comme pour un tas d'autres servantes. En effet, les servantes novices recevront leur talons de l'OSI (l'Organisation des Servantes d'Imperio). Cela fait déjà huit mois que je travaille ici, mon temps d'essai est donc écoulé.

À mon réveil, je vais dans la chambre du prince pour le réveiller, mais il n'est pas là. Je suis soulagée parce que je ne veux pas le voir après l'échange électrique qu'on a eu dans sa chambre. Et aussi après le regard malicieux qu'il m'a lancé quand Kali lui a demandé s'il avait quelqu'un en Manésie...

Je descends les escaliers trois par trois à toute vitesse en manquant presque à chaque fois de tomber et de rouler comme une boule dans la cage d'escalier. Je m'empresse d'aller au Salon Miteux où Mme Delphine nous proclamera comme servantes à part entière.

À mon arrivée, les servantes sont divisées en deux groupes qui se font face ; les novices et les servantes sur leur talons de l'OSI. À gauche se tient Azélie qui regarde Zaria avec une expression indéchiffrable. Quand elle se rend compte que je la regarde, elle reprend contenance et détourne le regard comme si elle ne m'avait pas vue. Elle est bizarre. Si elle veut renouer avec mon amie, il suffit de ranger son orgueil et venir lui parler... enfin bref...

Zaria, elle, me glisse un rapide pouce en l'air pour m'encourager. À droite se trouvent les novices, à peu près une vingtaine. Il n'y a malheureusement que quatre garçons. À l'extrême droite, je vois Lina en train de m'attendre. Elle aussi va recevoir ses talons. Je me place à ses côtés, sautille et étouffe un rire nerveux. Je suis à la fois excitée et nerveuse, deux sentiments contradictoires.

Mme Delphine fait son entrée et le silence se fait. Les novices se jettent des regards heureux, leurs visages barrés d'un sourire qui vont d'une oreille à l'autre.

La gouvernante se place au milieu des deux groupes et commence la « cérémonie ».

— Qu'est-ce qu'une servante ? Elle est invisible et ne se fait surtout pas remarquer. Elle est à la fois invisible et omniprésente. Les servants sont si intégrés à la vie quotidienne qu'on oublie parfois leur existence propre. Certains pourraient penser que c'est facile d'exercer ce métier. Qu'il suffit de nettoyer et d'obéir. Seulement, ça ne se résume pas qu'à ça. Non seulement il nous faut veiller à nettoyer et obéir, mais aussi à s'attirer la confiance des propriétaires de la maison, ou dans notre cas, le château que l'on sert, et pas des moindres. Nous sommes bien au service de la première puissance mondiale, fait-elle avec fierté. Nous nous devons d'obéir et de ne pas rechigner, même si la façon dont on nous parle ne nous plaît pas.

À la prononciation de ces mots, j'ai l'impression que Mme Delphine me jette un coup d'œil espiègle. Mais ce n'est finalement peut-être que mon imagination. Je prête alors de nouveau attention au discours de la gouvernante.

— Vous avez tous prêté serment à votre arrivée. Vous avez juré de ne jamais trahir la famille royale. Notamment en colportant aux journalistes ce qui se passe au château contre de l'argent, ou en volant des biens royaux. Je vous sais gré de votre fidélité et pour cela vous serez récompensés. Chacun d'entre vous va recevoir ses talons, ou ses chaussures en cuir pour les quelques garçons, précise la gouvernante en leur lançant un clin d'œil. C'est un honneur que de les recevoir, c'est pourquoi vous devez en prendre soin. Ce ne sont pas des escarpins que vous pouvez porter en soirée. Ils ne quittent pas le château. Compris ? reprend-elle, sévère.

Nous hochons la tête en synchronisation.

— Bien, Émilie va vous appeler par ordre alphabétique et moi je vous donnerai vos chaussures. Que je sois bien clair, vous ne les essaierez qu'une fois dans votre chambre. Respectez vos camarades qui n'ont pas encore reçu les leurs.

Elle ouvre la grosse armoire en bois à sa gauche et je vois des milliers de boîtes noires sur lesquelles sont inscrites les initiales de l'organisation. Émilie commence à appeler les servantes chacune à leur tour et quand elles reviennent se placer dans leur rang, elles peinent à contenir leur excitation en ouvrant leur boîte.

— Rowens Aurore !

Je me dirige vers Mme Delphine en paraissant neutre. Je n'ai pas envie d'avoir l'air idiote en m'esclaffant. Je ne supporte déjà pas d'être au centre de l'attention, ça me déstabilise, et justement les regards de toutes mes « camarades » sont posés sur moi. Qu'on fasse vite. J'essuie mes mains moites contre mon tablier. La gouvernante me sonde de ses yeux gris et me tend la fameuse boîte noire en souriant.

— Tu le mérites, ma chérie, me chuchote-t-elle.

Je souris à mon tour et la serre dans mes bras. Elle ne réagit pas tout de suite, surprise. Elle me caresse le dos et je retourne à ma place, impatiente d'essayer mes nouvelles chaussures et de brûler mes ballerines.

J'écoute l'appel des autres sans vraiment faire attention, à part quand c'est le tour de Lina. Quand son nom est cité, je lui serre la main, aussi heureuse pour elle que pour moi.

Quand c'est enfin fini, Mme Delphine fait encore un petit discours et sort du Salon. Les groupes séparés se mélangent alors pour n'en former plus qu'un seul. Pour ma part, je préfère être dans ma chambre pour ouvrir la boîte. Zaria et Lina me suivent. Les chambres des servantes sont réparties sur deux étages, on peut trouver une fille par chambre, si la pièce est vraiment petite, comme la mienne, ou trois, voire quatre partenaires de chambre. J'ai la chance d'être seule pour l'instant, mais je vais demander à Mme Delphine s'il est possible de me placer avec Lina et Zaria. Elles partagent une chambre qui se trouve au même étage que la mienne et elles ont un lit de libre.

Je me jette sur mon matelas, Zaria et Lina en font de même. Il grince et s'affaisse bien trop sous notre poids.

— Vous voulez que mon lit se casse en deux ou quoi ? m'exclamé-je en riant.

— Oh, on s'en fout. De toute façon t'auras un autre lit quand tu emménageras dans notre chambre, me dit Lina en s'esclaffant.

— Il faut déjà que Mme Delphine accepte, je te rappelle.

Elle hoche la tête et reporte son attention sur la boîte noire qu'elle tient dans les bras. Je fais de même et glisse ma main sur le couvercle.

— Alors vous attendez quoi, lance Zaria avant de tchiper en balançant ses jambes déjà munies des talons qu'elle a reçu il y a quatre mois.

— Tu me mets la pression là, c'est comme si je recevais mes premiers Louboutins ! lui dis-je à moitié sérieuse.

Elle explose de rire jusqu'à en venir aux larmes.

— Des Louboutins ? Carrément ?

Et elle reprend son fou rire. Lina et moi nous lançons un sourire puis ouvrons nos boîtes. J'y découvre de magnifiques escarpins noirs avec une couronne dorée incrustée sur le flanc de la chaussure. Je les essaie immédiatement et une fois debout, je suis presque prise de vertige.
Je dois vraiment avoir l'air d'un géant.

— Aurore, si tu faisais un concours avec la tour Eiffel pour voir qui est la plus grande, je t'assure que tu gagnerais, me dit Zaria à moitié sérieuse.

— Moi je trouve qu'elle a de la chance. J'aurais aimé être plus grande, me défend Lina.

— Ah non Lina ! Tu es magnifique comme tu es, toute mignoooonne ! lui dis-je en lui pinçant les joues.

Affalées sur mon lit, nous rions de bon cœur et bougeons tellement que le lit descend soudainement de quelques centimètres dans un grincement inquiétant. Nous prenons une expression effrayée et en voyant les têtes apeurées les unes des autres, nous rions de plus belle.

Tout à coup, Zaria lâche un « AH OUI ! » retentissant.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande Lina en essuyant des larmes de rire.

— Pour fêter votre promotion, je nous ai dégotées trois invitations pour une fête privée.

Elle sort trois papiers de la poche de son tablier.

— Une fête privée ? Comment tu as fait pour dénicher des invitations pour ce genre de soirée ? demandé-je curieuse.

— J'ai des relations, lance-t-elle les yeux pétillants de malice.

J'accepte le prospectus qu'elle me tend et le lis.

"BAL MASQUÉ

VOUS AVEZ L'IMMENSE HONNEUR D'ÊTRE INVITÉ AU BAL MASQUÉ DE KALI ROUAN EN L'HONNEUR DU RETOUR DE SON BIEN-AIMÉ, LE PRINCE -

Mais je reconnais ce prospectus, c'est le même que Kali a donné au prince. Il n'y a pas de doute. C'est vraiment le même bal.

— Zaria, tu te rends compte qu'il n'y aura que des personnes haut placées à ce bal ? Des princes, des princesse, des ducs, des comtes, mais certainement pas des servantes.

— On n'a même pas de vêtements assez classes pour ce genre d'événements, intervient Lina.

— Mais les filles, faites-moi un peu confiance, déclare-t-elle en tapant dans ses mains à chaque mot. Vous pensez vraiment que je vous aurais donné ces invitations sans prévoir ce qu'on allait mettre à l'avance ?

— Explique-toi.

— Il y a quelques années, j'ai rendu service à une amie qui travaille pour un couturier renommé. Depuis, elle se sent redevable envers moi. Je lui ai alors demandé si elle pouvait m'aider à dégoter trois robes pour un bal masqué.

— Donc on va porter des robes de haute couture ?! s'exclame Lina excitée comme une puce.

— Et ouiii, répond Zaria, fière d'elle, en posant ses mains sur ses hanches.

— Tu as organisé tout ça pour nous, on va pas refuser ! On va s'éclater un max ! crié-je en enroulant mes bras autour des nuques de mes amies.

S'ensuit un câlin général et des éclats de rire sans fin.

— Au fait, c'est quand qu'on ira chercher ces robes ? demande Lina.

— Ce soir. Bon, ce sera très tard dans la soirée, mais on n'a pas vraiment le choix.

— Peu importe l'heure, j'ai hâte d'y être, fais-je en imaginant la sensation des tissus coûteux glisser sous mes doigts.

Zaria nous donne rendez-vous à une heure et un endroit précis, puis nous redescendons pour attaquer notre première journée en talons.
***
J'attends Zaria là où elle m'a dit de me rendre il y a quelques heures, c'est-à-dire près de la sortie, pour qu'on ne se rate pas. Je la vois arriver avec Lina après quelques minutes d'attente. Ça me fait toujours aussi bizarre de les voir habillées autrement qu'en uniforme.

— On y go ? me demande Zaria.

— On y go.

Nous sortons de la propriété royale et marchons dans les rues éclairées de Manésie.

— Alors, Aurore. Comment ça se passe en tant que servante personnelle du grand héritier Elian Imperio, alias le plus beau mec que j'ai jamais vu ?demande Lina.

— Qu'est-ce que tu veux savoir ? Il est chiant et jamais content, dis-je sur un ton désinvolte.

— Oh la la les détails juteux, s'il te plaît, dit Zaria presque en suppliant.

Je souris et dis fièrement :

— J'ai vu ses abdos, si ça vous intéresse.

— Il a un six pack ? s'enquièrent mes obsédées d'amies.

Je balance mon pied contre un caillou et glousse.

— Six pack, tu rigoles ! Il en a huit parfaitement bien dessinés. Vous pouvez pas savoir à quel point je galère pour pas le mater quand je le réveille tous les matins.

— Tu peux contempler cet Apollon tous les matins tandis que moi quand je me lève, c'est plutôt six packs de linge qui m'attendent, se plaint Lina tandis que Zahia tchipe, m'arrachant un sourire.

Je hausse les épaules et promène mon regard sur les magasins fermés de part et d'autre de la rue. Les lampadaires illuminent juste assez l'endroit pour pouvoir s'y retrouver. Ils donnent même un côté effrayant à la rue.

— Il s'est déjà passé quelque chose entre vous ? demande soudainement Zaria malicieusement.

Prise par surprise, je détourne le regard en sentant ses yeux foncés me scruter. Merde. Pourquoi j'ai un comportement de... coupable ?

— Qu'est-ce que tu veux dire par quelque chose ? demandé-je innocemment.

Je pense à ce qu'il s'est passé dans la chambre du prince après avoir été touché par l'eau de la piscine. À son regard insistant sur moi près de la fontaine. Au coup d'œil qu'il m'a lancé après que Kali lui ait demandé s'il avait quelqu'un.

— Je ne te connais peut-être pas depuis des années, mais depuis suffisamment longtemps pour remarquer que mademoiselle la servante personnelle fuit mon regard, insiste Zaria.

Je me mordille la lèvre et fourre mes mains dans mes poches. Je sursaute en me faisant mal à la bouche. Ma blessure est encore à vif. Je dois apprendre à arrêter ça...me dis-je en soupirant.

— Je ne fuis pas ton regard, dis-je en arrêtant de fixer les magasins pour la regarder dans les yeux.

Elle hausse les épaules et j'entends Lina s'exclamer :

— Je pense qu'on est arrivées !

Je regarde le bâtiment qui se dresse devant nous. Tout ce que je perçois en l'observant, c'est le luxe qui en émane. Très bien entretenu, les murs sont peints en rouge, les sublimes robes dans la vitrine sont éclairées par des spots et la porte, assez grande, est dorée. Le tout forme une ambiance glamour. Je suis sûre de trouver la robe qu'il me faut ici.

Zaria s'avance vers le parlophone et signale notre présence à une certaine Louise.

— Ah Zaria, je t'attendais.

La porte s'ouvre, Lina et moi suivons Zaria. Nous descendons des escaliers tapissés d'un tissu bordeaux et débouchons sur une autre porte beige. Elle s'ouvre subitement pour laisser place à une jeune fille aux traits asiatiques, sans doute Louise. Elle fait d'abord la bise à Zaria puis à Lina et moi. Je remarque plusieurs sparadraps sur ses doigts. Mon regard doit s'attarder, car Louise me dit en riant :

— Ici, on cout les robes à l'ancienne, dix pour centde machines à coudre et quatre-vingt dix pour cent de fait à la main. J'ai du talent, mais je suis assez maladroite avec les aiguilles. Tu comprends pourquoi j'ai tous ces sparadraps, dit-elle en riant.

Je souris.

— Je comprends très bien. Étant servantes, on ne compte pas le nombre de fois où on s'est brûlé les doigts ou ramassé le sol après avoir passé la serpillère.

Nous rions de bon cœur avant d'entrer dans la pièce d'où est sortie Louise. Je ne sais littéralement pas où donner de la tête. Des milliers de robes sont attachées à des cintres tandis que d'autres sont posées sur des mannequins. Je jette un coup d'œil à Zaria et Lina, qui sont toutes aussi perdues que moi.

Je m'avance et touche les tissus. Dentelle ou soie, tissu italien ou chinois, il y a de tout. D'après Zaria, ces robes sont condamnées aux ordures ou au recyclage. Quel gaspillage.

— Choisissez celle qui vous plaît. En attendant je vais chercher les masques, dit Louise gentiment.

Je reporte mon regard sur tous ces chef-d'œuvres et commence à chercher une robe. Zaria a déjà pris cinq robes en cabine d'essayage, je pense bien qu'elle est la plus enthousiaste de nous trois. Je n'arrive pas à choisir une seule robe, elles sont toutes magnifiques. Je prends quand même deux robes en cabine d'essayage, tout comme Lina.

— Je rentre pas dedans ! crie Zaria pour qu'on l'entende.

— Retiens ta respiration ! Ça marche toujours, enfin au début...

— Ouais, au début, parce qu'à force de retenir ma respiration, je vais mourir asphyxiée.

Nous sortons de nos cabines à peu près en même temps et nous nous regardons les unes les autres. La robe de Zaria est magnifique, mais ça se voit qu'elle est mal à l'aise dedans. Elle a un corps aux courbes généreuses et je pense qu'elle peut trouver mieux pour sa morphologie.

Quant à Lina, le dessus de la robe lui va comme un gant, mais comme elle est petite, la robe traîne par terre.

— Lina, j'aime bien ta robe. Mais elle est trop longue, essaie de mettre quelque chose qui t'arrive aux genoux, ça t'ira bien. T'auras l'air d'une poupée avec tes boucles blondes, lui dis-je pour la rassurer en voyant son air déçu.

Je regarde autour de moi à la recherche d'une robe que j'ai vue il y a quelques minutes. Une fois trouvée, je la donne à Lina.

— Essaie ça. Tu seras magnifique !

Elle retrouve le sourire et s'empresse de s'engouffrer dans la cabine d'essayage avec un entrain nouveau.

— Et moi ? me demande Zaria.

Je la regarde et pouffe en la voyant retenir son souffle.

— Toi, sors de cette robe. Je sens qu'au bout des dix premières minutes tu vas tomber comme un rat asphyxié, les pattes en l'air. Tu as une forme en « X » ma chérie, dis-je en imitant Cristina Cordula.

Elle rit aussi et avoue qu'elle ne sent pas à l'aise dedans.

— Toi par contre si tu trouves une robe avec la jupe fendue, ça t'irait mieux. Mets tes jambes en valeur.

— Je verrai bien si j'en trouve une, répondé-je en faisant planer mon regard sur les centaines de robes.

Après deux bonnes heures, j'entends que Lina et Zaria ont trouvé la robe parfaite. Lina a vraiment eu le coup de foudre pour celle que je lui ai proposé. Zaria quant à elle, a opté pour une robe rouge pétante qui s'accorde bien à son caractère. Moi, j'ai choisi une robe noire à bustier, la jupe touche le sol et une fente laisse entrevoir ma jambe droite depuis la mi-cuisse. Une ceinture dorée en forme de noeud papillon à l'arrière me serre la taille.

Louise me demande si elle peut entrer dans la cabine d'essayage pour voir ce que j'ai choisi et une fois à l'intérieur, ses yeux pétillent en voyant ma robe. Elle s'exclame :

— J'ai exactement ce qu'il te faut !

Elle sort à la quatrième vitesse et revient quelques minutes plus tard avec trois boîtes de tailles différentes.

— Ce sont les chaussures, explique-t-elle en ouvrant la première boîte : une paire d'escarpins dorés magnifiques m'attendent à l'intérieur.

À l'arrière de la chaussure, un noeud identique à celui de ma ceinture trône. Des fils dorés sont attachés aux escarpins, il faudra les faire croiser le long de mon mollet.

— C'est magnifique ! dis-je à Louise le souffle coupé en les enfilant.

— Attends, ce n'est pas fini, fait-elle excitée.

Elle ouvre la deuxième boîte et je vois une paire de gants en dentelle. Je les essaie tout de suite et ils m'arrivent jusqu'aux coudes. J'ouvre la troisième boîte moi-même et y découvre le plus beau collier qui puisse exister. C'est un épais collier doré aux motifs complexes, mais à la fois simples. C'est indescriptible.

— Je ne peux pas l'accepter. C'est trop, dis-je à Louise.

— Allez Aurore ! Ce collier pourrit dans sa boîte depuis bien trop longtemps ! Donne-lui la chance de se faire porter par une jolie fille. Tu es celle qui le fera briller en société !

— Mais si je le casse ou pire, le perds ?

— Oh tu ne le feras pas, on sait toutes les deux que tu vas y faire attention comme à la prunelle de tes yeux.

— Bon d'accord ! fais-je en me laissant convaincre, tout de même ravie de pouvoir porter cette merveille.

Louise sautille, ravie.

— Alors tu as fini ? me demande Lina de l'autre côté de la tenture.

— Presque ! dis-je en laissant Louise s'occuper de la fermeture du collier.

— Voilà tu es magnifique !

— Merci, lui dis-je en posant ma main sur la sienne, reconnaissante.

— Si tu veux me remercier tu as intérêt à porter ce collier, fait-elle en riant.

— Je ne risque pas d'y manquer !

Je sors enfin de la cabine d'essayage pour me montrer à mes deux amies. Je tourne sur moi-même et leur demande :

— Alors ?

Elles me fixent puis se jettent un coup d'œil l'une à l'autre. Je commence à me poser des questions là.

— Ça ne me va pas ? demandé-je, curieuse face à leur mutisme.

— Non c'est pas ça, au contraire... Tu es ma-gni-fique Aurore, sublime ! me complimente Lina.

— Oh, tu vas en faire tomber plus d'un, ma cocotte ! rajoute Zaria.

— Merci, les filles.

— Voilà les masques ! annonce Louise, une boîte rouge bordeaux dans les mains.

Elle l'ouvre et en sort trois masques : un vert, un blanc et un noir. Je présume que le noir est le mien. Je le prends et l'observe de plus près. Il est majoritairement noir, mais il y a du doré dessus. Je l'essaie et me regarde dans le miroir, le masque couvre la moitié de mon visage.

— Il te va bien ce masque, il met tes yeux en valeur, m'informe Louise.

Je lui souris et regarde Lina et Zaria. Elles portent elles aussi les masques à merveille. Zaria prend le bras de Lina et s'avance vers moi.

— Mademoiselle, vous avez l'air majestueuse ! dit Zaria en prenant un ton de noble aristocrate.

— Êtes-vous sûre de ne pas avoir du sang royal ? continue Lina sur le même ton.

J'explose de rire et me tient la taille. Elles me rejoignent toutes dans mon fou rire et des larmes coulent sur nos visages. Elles sont vraiment irrécupérables.

Lina se racle la gorge avant d'ajouter :

— Votre Altesse, me feriez-vous l'honneur ? demande-t-elle en me tendant son bras.

Je lève la tête en prenant un air hautain et enroule mon bras au sien. Je lève la main en saluant de manière royale un peuple inexistant. Nous continuons à nous pavaner un bon moment avant de nous rendre compte qu'il est déjà très tard. Nous enlevons nos robes et accessoires, que Louise met dans trois boîtes pour chacune d'entre nous. Nous la remercions et enfin, rentrons au château. J'ai hâte d'assister à ce bal masqué.

***

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