Au-delà des limites

By Into_My_Universe

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L'amour peut-il naître entre un prince et une servante ? °°° Au Royaume de Manésie, Aurore Rowens travaille e... More

☀️ Préambule ☀️
Prologue
L'arrivée |1|
Confrontation |2|
Plan B |3|
Une seconde chance |4|
Lourdes responsabilités |5|
Marqué |6|
Douloureuse solitude |7|
Rapprochement |8|
Mother |9|
Closer |11|
Noir et doré |12|
Bal masqué |13|
Kiss&Feel |14|
Réveil agité |15|
One Last Heartbeat |16|
Ecroulement |17|
Battle Of The Sons |18|
Révélation |19|
The Queen |20|
Be ready |21|
Beyond the limits |22|
Et si ? |23|
Trahison |24|
Portée disparue |25|
Save Me |26|
Peaceful |27|
Échappatoire |28|
Unlimited Happiness |29|
Suspicions |30|
Sois prudente |31|
Menaces |32|
Dernier avertissement |33|
Un dernier "je t'aime" |34|
C'est fini |35|
Retour à la case départ |36|
Never give up |37|
Violente confrontation |38|
Wanna love you inside out |39|
Mauvaise rencontre |40|
I'm trying, I'm trying, I'm trying |41|
Way Too Good At Goodbyes |42|
She loves control |43|
Par les liens sacrés du mariage |44|
You again |45|
Il était une fois |46|
Vénus |47|
Deux ?! |48|
Sa Majesté |49|

Party |10|

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By Into_My_Universe

Je dépoussière l'étagère du prince, le cœur lourd. Les mots du médecin ne quittent pas mon esprit. Son état s'aggrave et on ne peut rien y faire. L'argent ne peut rien y faire. Je ne peux rien y faire. Toutes ces pensées négatives me rendent morose, même Zaria et Lina l'ont remarqué. Elles m'ont dit que depuis que j'étais rentrée de mon congé, je ne souriais plus. Que d'habitude, quand je rentre, je leur redonne le sourire, alors pourquoi râler autant ?

Je comprends qu'elles pensent ça, j'aurais dû revenir pleine d'énergie et motivée. Mais ce n'est pas le cas. Je n'ai même pas la force de prétendre que tout va bien alors je me mets au travail à fond, comme à chaque fois que je vais mal. Ça doit bien être la troisième fois que je dépoussière cette étagère.

La chambre est déjà étincelante, mais je n'arrête pas de nettoyer sans arrêt cette pièce, je n'ai pas envie de descendre sinon je vais devoir côtoyer d'autres personnes et afficher un faux sourire. Au moins ici personne ne me pose de question, je suis seule. Enfin, presque. Il y a l'héritier qui travaille à son bureau, mais c'est tout comme si j'étais seule, vu qu'il ne me calcule pas.

Je remets les livres à leur place un à un en veillant bien à les essuyer eux aussi. Je lis leurs reliures ; Ulysse, Hercule, Percée. Il y a aussi Icare, de la même édition que mon propre livre traitant de la même histoire.

Je regarde la chambre de haut en bas, de gauche à droite à la recherche de ce que je pourrais faire de plus. J'ai déjà nettoyé la salle de bain de fond en comble deux fois. J'ai astiqué tous les meubles trois fois. J'ai passé la serpillère deux fois. J'ai nettoyé chaque lustre trois fois et enlevé les poussières du plafond quatre fois.

Qu'est-ce que je peux faire de plus ? Tout est scintillant... Mon regard se pose alors sur le prince. Il a l'air d'être plongé dans son travail. Comme à son habitude, c'est-a-dire tout le temps, il a les sourcils froncés. Il lit un dossier qui doit bien faire six cents ou sept centspages. À sa place, j'aurais mal aux yeux au bout de la centième page, au plus.

Il soupire en tournant une page pour la énième fois, et passe sa main dans ses cheveux. Il porte un T-shirt bleu clair et un jogging noir. Si je le pouvais, je le regarderais travailler sans fin et sans jamais en être rassasiée.

Merde. Mais qu'est-ce que je raconte encore ? Reprends-toi, Aurore !

Il tourne encore une page, se frotte les yeux puis se tient la tête entre les mains. J'en déduis qu'il doit avoir mal à la tête. Je n'ai plus rien à faire, autant m'occuper de lui maintenant, le souvenir de ma mère ne me quittant toujours pas. Je m'approche en veillant à faire du bruit pour ne pas le surprendre et lui demande gaiement :

- Vous avez mal à la tête ? Si vous voulez, je peux vous ramener de l'aspirine et un verre d'eau.

Il me répond sans lever la tête.

- Faites ce que vous voulez.

Quel grincheux. Il a trop de fierté pour accepter mon offre... Je ne me décourage pas et m'empresse quand même de lui amener de l'eau et de l'aspirine.

- Voilà, dis-je en posant le plateau devant lui.

Il me jette un rapide coup d'œil et pose la pilule dans sa bouche avant de porter le verre à ses lèvres. Sa pomme d'Adam fait le yoyo pendant qu'il boit jusqu'à la dernière goutte. Merde. Comment fait-il pour rendre ce simple geste, banal et quotidien, sensuel ?

- Le cachet fera effet dans quelques minutes, lui dis-je comme s'il ne le savait pas.

Je repense soudainement à ma mère et à toutes les pilules énormes qu'elle ingurgite je ne sais combien de fois par jour. Mon cœur se serre et quelques larmes tentent de se frayer un passage jusqu'à mes yeux, mais je les retiens. Je me mordille la lèvre, préférant me concentrer sur la douleur physique que morale.

Le prince pose le verre sur le plateau et lève les yeux vers moi. Ses yeux descendent vers mes lèvres et son regard sombre se verrouille à cet endroit.

- Arrêtez.

Je lui fais les yeux ronds. De quoi il parle ? Il pointe son doigt vers ses lèvres. Ah. J'arrête, sans toutefois saisir ce que ça peut bien lui foutre, ce que je fais de mon corps. Quand il s'est assuré que je ne touche plus à ma lèvre, il reprend sa lecture là où il l'avait laissée. Je soupire pour évacuer un peu mes pensées négatives.

- Vous avez besoin de quelque chose d'autre ? Ah oui ! Il fait chaud, je vais ouvrir la fenêtre !

Je me dirige vers ladite fenêtre qui donne sur le balcon. Il est en demi-cercle et rempli de fleurs de toutes sortes, on y trouve un hamac, une balançoire composée d'un siège géant ou encore une énième bibliothèque pleine à craquer. Le prince est vraiment un mordu de lecture on dirait. Je me retourne enfin et lui lance :

- Vous voulez boire un café ? Ou un thé ?

Il me regarde en fronçant les sourcils, comme agacé parmes questions incessantes.

- Je n'ai besoin de rien. Laissez-moi travailler maintenant.

Je hoche la tête frénétiquement. Mais je ne m'arrête pas là.

- Si vous avez mal à la tête ou au dos, je peux prendre rendez-vous chez un masseur professionnel.

Il ne répond pas.

- Vous n'auriez pas faim par hasard ? Vous n'avez rien avalé depuis le petit-déjeuner.

Toujours rien.

- Sinon je peux-

- Mais fermez-la bon sang ! Qu'est-ce qui vous prend ? Vous faites exprès pour m'empêcher de me concentrer ?! J'ai dit que je n'avais besoin de rien, savez-vous ce que rien veut dire ? Ça ne se voit pas que je suis débordé ? Je vous ai laissé prendre un jour de congé pour aller voir votre mère, et c'est comme ça que vous me remerciez ? En me plantant des bâtons dans les roues ?

Il a l'air excédé. Non, il n'en a pas seulement l'air. Il est excédé. Je comprends. J'avoue que j'en fais trop. Mais je ne peux empêcher des larmes de glisser sur mes joues quand il mentionne ma mère. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

J'essuie mes larmes salées autant que je peux, mais elles sont intarissables. La gorge sèche, je n'ai pas la force de riposter, je suis lasse de tout. Je me retourne pour ne plus sentir le regard brûlant du fils du roi.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande le prince avec plus de douceur.

J'avale ma salive et me racle la gorge pour que les mots soient compréhensibles.

- Je suis à bout c'est tout, dis-je en tentant de sourire pour masquer ma tristesse.

Cependant, mes larmes trahissent mon véritable état.

- Pourtant, vous avez été voir votre mère hier, ce n'était pas censé vous remonter le moral ? demande-t-il sur un ton neutre.

À la mention de ma mère, je me dirige vers le fauteuil en cuir et essuie mes larmes abondantes retenues trop longtemps.

- Si, si, bien sûr. Quand je l'ai vue, j'étais aux anges. Là n'est pas le problème.

Le prince ne me quitte toujours pas du regard, semblant m'encourager à continuer. Il s'écarte de ses feuilles pour s'adosser à son siège et poser son menton dans sa paume. Son regard océan m'invite à m'y plonger. Cependant, je secoue la tête et continue.

- Mais en partant, son médecin traitant m'a dit que l'état de ma mère empirait, qu'il n'y avait rien à faire. Même si je lui ai dit que j'allais travailler plus encore pour récolter d'avantage d'argent s'il le fallait, il a insisté pour me faire comprendre que l'argent n'y ferait rien. C'est biologique.

Les larmes coulent de plus belle alors que je me souviens de l'air désolé du médecin.

- C'est pour ça que vous n'arrêtiez pas de m'ennuyer avec vos questions, comprend-il. Vous vouliez oublier.

Je hoche la tête doucement. Il se racle la gorge.

- J'ai faim. Apportez-moi un café et quelque chose à manger. Et je veux que vous le prépariez vous-même. Après tout, en tant que servante personnelle, c'est votre rôle.

Je le regarde, étonnée. Il veut m'aider à me vider la tête ou est-ce qu'il en a marre de mes babillages ? Quoiqu'il en soit, c'est mon travail de faire ce qu'il me demande. Je ravale mes larmes vaines et reprends les choses en main.

- Sans problème ! dis-je en me levant et en essuyant définitivement mes larmes.

L'héritier n'arrête pas de me faire courir dans tous les sens. Je dois avouer que ça m'aide. Étant débordée, j'ai moins de temps pour me lamenter sur mon sort.

Je lui en suis très reconnaissante.
***
Après trois heures passées à faire tout ce que le prince me demande, je m'assieds sur le fauteuil en cuir et expire un bon coup. Contrairement à quand je m'y suis assise il y a quelques heures, je me sens un peu plus légère. Je me sens la force de sourire et un brin d'optimisme me gagne.

Le téléphone se met soudainement à sonner et je sursaute. Je me racle la gorge pour me donner contenance et le fils du roi met le haut-parleur tout en continuant ce qu'il fait.

- Tu as fini ce que je t'ai demandé de faire ?

C'est la voix du roi.

- Presque. J'ai lu le dossier et je suis en train de rédiger les avantages et les inconvénients de ce projet, répond le prince.

- Tu n'as donc pas fini, en somme. Fallait s'y attendre. Enfin bref, j'ai organisé une fête qui se déroulera demain. À la piscine, pour qu'on ne sente pas que le but de cette fête est politique. J'ai invité quelques princes et princesse des quatre coins du monde. Essaie de te lier d'amitié avec Liam, le fils du roi de Grékorie, il y a quelques tensions entre nos pays, tensions qui peuvent mener à une guerre avec le temps. Il vaut mieux prévenir que guérir.

Le fils écoute sans broncher les instructions de son père.

- J'oubliais. Tu as le droit de t'amuser à gauche et à droite, mais prends tes précautions, je ne veux pas me retrouver avec un bâtard sur les bras. Sur ce, ne me déçois pas.

L'appel est terminé, mais le concerné n'a pas eu son mot à dire. D'une certaine façon, il ne peut qu'obéir... L'héritier se masse les tempes et soupire longuement en faisant tourner sa chaise.

- Préparez ce que je vais mettre demain. Je n'ai pas le temps de le faire moi-même, dit-il sur un ton fatigué en se grattant les yeux.

J'acquiesce, me lève pour lisser ma jupe puis me dirige silencieusement vers son dressing.
***
Le soleil brille fortement. Une chaleur étouffante plane dans l'air et la musique au volume maximum explose mes oreilles. Une centaine de princes et de princesses sont éparpillés un peu partout. Dans la piscine, près du buffet, sur les transats et même dans des coins suspicieux à faire je ne sais quoi. Il n'y a pas de paparazzis, donc ils s'en donnent à cœur joie.

Malgré la chaleur, je suis obligée de porter mon uniforme étouffant. Si je le pouvais, je sauterais dans la piscine complètement habillée.

J'ignore les longs regards insistants de certains et me dirige vers la fille qui m'a demandé un essuie (une serviette) il y a quelques minutes.

- Voici, lui dis-je en le lui tendant.

- Ouais, ouais, fait-elle agacée d'avoir été interrompue dans son baiser langoureux avec un garçon bien plus jeune qu'elle.

Je lève les yeux au ciel, m'éloigne de cette scène écœurante, puis observe ce qui se passe autour de moi pour voir s'il y a quelque chose à faire. Zaria applique de la crème solaire à une blonde et Lina prépare un cocktail au buffet. À quelques mètres de la piscine, j'aperçois le prince en train de discuter avec un jeune homme de son âge. Sûrement le fameux Liam.

Je ressens un petit pincement au cœur quand je vois quelques filles en bikini tourner autour du prince sans arrêt pour montrer les bouées de sauvetages qui leur servent de seins. Mais il les chasse à chaque fois d'un revers de main comme s'il s'agissait de vulgaires mouches. Je souris, amusée par son geste. Mais pourquoi suis-je amusée ? Merde. Au fond qu'est-ce que ça peut me foutre ? Il peut accepter de passer du temps avec elles et encore plus, je n'ai pas à me sentir mal.

Malgré le désintérêt évident du prince, elles n'arrêtent pas. C'est compréhensible dans un certain sens. L'héritier vole la vedette à tous les autres princes présents. Ses cheveux sont décoiffés comme à leur habitude. Il porte des lunettes de soleil qui lui donne un côté d'acteur Hollywoodien et ne porte qu'un simple short, laissant à tous et à toutes le loisir d'observer son torse bronzé parfaitement musclé.

Une heure plus tard, rien n'a changé. La musique est toujours aussi forte et les héritiers tout aussi déjantés. Un groupe de filles et de garçons assez bruyant attire mon attention à ma gauche, ils sont à sept et se tiennent tous la main en s'esclaffant. Ils s'éloignent petit à petit de la piscine et je devine ce qu'ils vont faire. Ils vont sauter dans la piscine. Je plains tous ceux qui se tiennent autour. Elian y est d'ailleurs. Il ne va pas être content quand il sera trempé.

Je réprime mon rire et observe la suite pour voir la réaction du prince. Les amis comptent jusqu'à trois en criant et foncent vers l'eau. Ils sautent et des milliers de gouttes volent hors de la piscine. Le fils du roi est touché.

Je l'observe, sûre qu'il va gueuler sur les personnes qui lui ont fait ça. Seulement, il ne s'énerve pas. Il ne réagit pas. Il s'éloigne de plusieurs mètres de l'eau comme si on l'avait brûlé. Il reste là où il est. Les secondes passent sans qu'il ne bouge. Le rire de ceux qui ont sauté retentit affreusement.

Ils n'ont pas vu la réaction d'Elian. Personne ne l'a remarqué d'ailleurs, tous trop centrés sur eux-mêmes. Le garçon à qui l'héritier parlait a quant à lui sauté dans l'eau pour rejoindre les autres. Le prince a toute mon attention. Il fixe la piscine d'un air absent. Son verre éclate soudainement en mille morceaux. Il l'a serré trop fort.

La douleur semble le faire émerger puisqu'il arrête de fixer la piscine et regarde sa main ensanglantée. Il la regarde d'abord comme si il était étonné de voir du sang puis son expression se rembrunit. L'héritier reprend ses esprits et se dirige vers l'intérieur du château, sûrement en direction de sa chambre. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je le suis et m'engouffre dans le château à mon tour.

***

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