-Salut les gars ..., tentais-je.
J'étais adossée contre le mur et les quatre gars m'entouraient. Nous étions à l'arrière du lycée, à côté des poubelles donc seuls. Ils me fixaient tous d'un regard dur. Evan avait un pansement sur le nez à cause mon coup de poing lors de la fête. Je me sentais toute frêle à leurs côtés. J'ai un de moins q'eux.
-C'est quoi ton problème ? cracha mon ex petit-copain.
-Ce con l'a mérité, repondis-je en pointant Evan du doigt.
-Tu as aussi frappé ma petite-amie, rappela Graham en se rapprochant dangereusement.
-J'étais soûle, ok ? Et puis tu étais là quand elle avait besoin de toi ? Bien sûr que non ! Quelle question ! Tu devais être trop occupé !
-Tu as dit quoi ?! rugissa-t-il.
-Et puis tu nous as piqué Cole, ajouta Gavin.
-Il a juste réfléchi un peu, et il s'est dit qu'être ami avec des gros malades n'était pas un très bon choix. Il a préféré être avec des gens sympa et pleins de bon sens. Voyez-vous ?
-Mais aurais-tu oublié ce qu'on t'a dit hier midi ? me demanda Peter.
-...
-Je m'en doutais, se moqua Graham.
-Bah dites !
-Tu as révélé à tous les terminales que nous étions tes agresseurs indirects alors qu'à la cantine on t'avait gentiment de ne rien dire, s'exclama Evan.
-La blague ! Si "gentiment" veut signifier être menacer ...
Ils étaient maintenant à moins d'un mètre de moi.
-4 garçons contre 1fille c'est lâche !
-Rien à foutre !
Je mis mes mains devant mon visage.
-Me frappez pas ! mais ma voix se brisa, j'avoue que je commençais à avoir peur.
Ils ricanèrent. Ils étaient si proches que je sentais leurs souffles effleuraient ma peau. Si ils ne me menaçaient pas de me frapper j'aurais peut-être pu apprécier le rapprochement de Gavin mais ce n'est pas le cas.
Soudain, je pris mes jambes à mon cou en les bousculant au passage. Ils furent d'abord surpris de mon action mais ils se reprirent très vite, trop vite.
-Reviens ! Tout de suite !
J'oubliais qu'ils étaient sportifs et ils me rattrapèrent sans effort. Evan me fit un croche pied et je tombais sur le goudron. Aïe ! Je crois que mes mains ont peu apprécié cette glissade.
Graham me retourna et je me retrouvais sur le dos. Ce connard se mit à califourchon sur moi. Il me déteste vraiment alors quand il m'a une droite au visage, je pene qu'il y a mit tout son coeur. Je juste supeeeeeeer maaaaaaaal ... je sens plus mon visage.
Je dois faire peur à voir. Car il se relève. La bande sourit en me voyant dans cet état au sol. Juste avant de partir, Evan me donne un coup de pied dans le ventre. Mon souffle est coupé.
Ils se sont vengés et me laissent pour morte sur le goudron.
-Maintenant ne nous adresse plus une fois la parole !
Lorsqu'ils disparurent de mon champ de vision. Je me relevais comme une vieille mamie. Je ramassais mon sac. La sonnerie retentit pour annoncer la fin de la pause. Mes amis devaient m'attendre.
J'atteignis les couloirs. Vides. Ouf ! J'allais au toilettes et me regardais dans le miroir. J'avais les cheveux en pétard, mon jean était troué, les mains en sang et le visage tuméfié. J'avais un gros coquart à l'oeil gauche. Les larmes sortirent toutes seules. Je me rafraîchis le visage avec de l'eau fraîche.
Je ne rentrais pas en cours mais allais à l'infirmerie.
-Bonjour ... excusez moi ...
-Oui ma belle ... Oh ! Mais qu'est ce qui t'es arrivé ? s'écria l'infirmière.
-Je suis tombée dans les escaliers ..., mentis-je.
Elle n'y croya pas une seule seconde mais n'insista pas. Elle devait avoir l'habitude, les ados et leur fierté. Elle me nettoya les mains, me mit de l'antiseptique puis me donna une poche de glace pour mon oeil.
Faudrait qu'un jour, j'arrête de me battre ou de chercher les problèmes. Je remerciais la jeune femme et partis en cours.
Toc toc
-Entrez !
J'entrais la tête baissée, donnais mon mot au professeur et m'installait au fond de la classe. Sasha m'observa, horrifiée, je la rassurais d'un signe de la tête. Peter et Graham me fixaient, un sourire plaqué sur le visage.
*
A midi, le lycée ne parlait que de l'incident de ce matin. Les rumeurs sur les populaires et moi faisaient fureur ces temps-ci.
Assis à notre table habituelle, Sasha, dans les bras de Cole, me demanda des explications. Après lui avoir ressasser mes mésaventures, je lui lançais :
-Mais tu étais trop occupée avec ton petit ami pour te soucier de ta meilleure amie !
-Dana, je ... comment peux tu oser ?!
-Je suis sincèrement désolée, dis-je, regrettant mes paroles. Je suis à cran, excuse moi ...
-C'est mou aussi sista, tu vis des moments difficiles. Tu as failli mourir et moi je suis même pas là ... je, me répondit Sasha puis elle se mit à pleurer.
Je la pris dans mes bras et lui carressais les cheveux. Pour elle aussi c'est difficile, son père est militaire. Il est rarement à la maison et tout peu lui arriver.
-Tu n'y est pour rien sista. Je t'aime.
-Moi aussi, chuchota-t-elle en me souriant.
Cole lui fit un petit bisou et on continua de manger nos spaghettis.
*
Aujourd'hui c'est samedi. Durant la fin de semaine, j'étais avec mes amis et j'ai ignorais les populaires. On ne se parle plus. Pas un seul mot.
Je montais dans ma voiture, allumais ma radio et partis rendre visite à mon frère pour la première fois. Je suis un peu stressée. C'est à 2h d'ici.
Durant le trajet, je chantais comme une folle. Mais l'orque j'arrivais devant le bâtiment, je perdis mon sourire rapidement. Je passais dans des couloirs, des grilles jusqu'à arrivais dans la salle de visite.
Je retrouvais Jake assi à une table.
-Hey ...
-Salut p'tite soeur ...
Un silence gênant s'installa. Jake finit par le briser.
-Desolé. Si tu ne me pardonne pas tout de suite ou même jamais, je comprendrais.
-Je te pardonnerai un jour Jake. C'est surtout à cette bande de moule que j'en veux.
Je l'epiais, mon frère avait de grosses cernes. Il me parlais d'une voix douce, comme si il avait peur de me faire mal.
-Papa et maman vont bien ?
-Oui. Je voulais juste savoir une chose ...
-Quoi ?
-Ça vient de qui l'idée ?
-L'idée de quoi ?
-Tu le sais aussi bien que moi ...
-C'est ... pas d'actes irréfléchis, d'accord ?
-Pas d'actes irréflechis ? Bien sûr ! Tu me connais !
On se regarda et on explosa de rire. Je SUIS une personne irréfléchie !
-C'est Gavin.
-Oh ... Le salaud !
On discuta. Nous étions tous les deux mal à l'aise mais on en fit abstraction. Je lui dis au revoir et rentrais chez moi. J'étais partagée. D'un côté c'était mon frère et de l'autre il avait tenté de me supprimer, pour ne pas dire tuer. Mais je l'aime, nous sommes unis par les liens du sang.