Faolàn gémit à nouveau dans son sommeil et Freyja ouvre les yeux. Elle se redresse, pose sa tête contre son ventre: les mains du guerriers sont tordus en poings, son visage est déformé en une grimace douloureuse. La jeune fille lui caresse lentement les cheveux. Elle lui essuie la sueur, le berce doucement.
Cela fait presque deux semaines maintenant que Faolàn ne revient pas à lui et reste dans ce stade. Elle soupire. Freyja est fatiguée, elle a besoin d'une pause. Elle veut aussi aider Erohel et sa mère... L'hiver est rude et nourrir quatre personnes s'avère de plus en plus difficile.
Un bruit de pas.
Quelques secondes plus tard, Erohel est aux côtés de Freyja et lui tend un gobelet. Elle secoue la tête et sourit.
"Bois.", lui dit-il "Les êtres humains ne peuvent pas que vivre d'eau fraîche et d'amour."
La jeune femme soupire à nouveau.
"Je sais bien."
Elle lâche Faolàn quelques instants et prend l'objet tendu. Ses mains tremblent alors elle tient le gobelet à deux mains. Elle avale des petites gorgées: elle sent que Faolàn, allongé sur elle, s'agite. Sa main bouge de droite à gauche, ses yeux papillonnent... Freyja lève les yeux aux ciels quelques instants avant d' ensuite reposer sa boisson au sol. Elle lui pose les deux mains sur le visage, murmure des mots calmes...
Erohel, brusquement, l'écarte du guerrier.
"Tu as besoin de repos, Freyja. Va te coucher. Je vais m'occuper de lui." D'abord, Freyja hésite. Il a besoin de moi. Mais elle ne lui sert à rien si elle même ne tient plus debout...
Lentement, la jeune fille hoche alors la tête et se lève. Faolàn ne réagit pas et reste dans son délire.
~***~
Freyja s'allonge sur ses fourrures et ferme les yeux, exténuée... Comment en était-elle arrivée là ? Elle a un peu envie de pleurer. Elle était passée de la petite villageoise heureuse à une prisonnière torturée, puis à un être entre vie et mort: maintenant, elle est une criminelle ayant sauvé un meurtrier. Une criminelle au bout de ses forces avec un meurtrier au coeur en lambeaux.
Elle n'avait jamais voulu une vie pareil.
Freyja soupire. Déjà, elle regrette être née femme: sans pouvoir, sans droits, maintenue dans une faiblesse continuelle. Freyja aurait voulu être prêtresse pour s'élever de ce rang. Elle remonte un peu plus les fourrures, sa respiration s'apèse doucement.
~***~
Il la regarde dormir.
Elle est belle, son visage fatiguée et tourmenté a pris une insouciance enfantine, elle a repoussé les fourrures qui la recouvrent.
Ses jambes sont dénudées.
Sa poitrine se soulève et se baisse au gré de sa respiration.
Lui a la respiration étatique. Il aimerait bien la toucher. Lui enlever ces quelques habits restant du corps pour pouvoir l'admirer dans toute sa splendeur. Mais il se retient. Il faut avoir patience pour pouvoir accéder au paradis. De plus, il faut encore qu'il se débarrasse de l'accompagnateur.
Cet homme qui n'est qu'une loque, qui pleure et gémit comme une mauviette, un gosse de quatre ou cinq ans. Devoir le regarder lui ait déjà dégoûtant: elle aurait mieux fait de le laisser mourir dans sa cage, comme un animal.
Il la regarde encore une dernière fois, elle semble sourire. Ensuite, il retourne voir le guerrier sur sa couche. Il ricane et lui donne un léger coup de pied dans les côtes. Faolàn gémit: il est incapable de se défendre, trop faible encore. Il n'ouvre même pas les yeux.
L'autre va chercher un gobelet qu'il remplit de toutes sortes d'herbes et de liquides. Cela ne va pas encore tuer le guerrier mais le mettre dans un tel état qu'il souhaitera mourir.
Il ricane à nouveau et fait avaler la boisson au malade dans son entièreté. Il suffoque.
"Frey-...ja", gémit-il en dodelinant de la tête. L'homme grogne, n'a-t-il donc aucun autre mot à la bouche ? La femme n'est pas pour lui.
De toute façon, dans quelques heures, elle ne voudra plus de lui. Les plantes qu'il venait d'avaler allait le rendre agressif et violent. Il allait perdre tout contrôle sur soi. L'homme sourit cruellement en lui tapotant l'épaule.
Heureusement que lui sera là pour la sauver: et bientôt, Freyja sera sa femme.
Salut la compagnie!
Déjà, je suis désolée de ne publier que si rarement, mais je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment... Mais bon. Je vais essayer de m'améliorer!
Ce chapitre n'est pas super long, mais normalement il y en aura d'autres dans la journée alors ne vous inquiétez pas :)
N'oubliez pas de me donner votre avis, ça me fait toujours plaisir !
Je vous aime tout fort ❤
Blondouille