Hidden Light [feat. J.D.B.]

By woundedworld

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London est ce qu'on peut appeler une bad-girl, membre d'un clan de racers, rien ne lui résiste. Jusque là, el... More

TOME 1 : HER BATTLE
CHAPITRE 1 : FIRST REVENGE
CHAPITRE 2 : SAVING
CHAPITRE 3 : WEAKNESSES
CHAPITRE 4 : POWERFUL WOUNDING
CHAPITRE 5 : DOMINANCE
CHAPITRE 6 : COLLABORATION
CHAPITRE 7 : THE PAST IS BACK
CHAPITRE 8 : SURVIVAL
CHAPITRE 9 : DRUNK CHILLS
CHAPITRE 10 : PLAY WITH US
CHAPITRE 11 : ATTRACTION & HESITATION
CHAPITRE 12 : TRUST ISSUES
CHAPITRE 13 : SECRETS
CHAPITRE 14 : ADDICTED
CHAPITRE 15 : MISSING
CHAPITRE 16 : SAVING
CHAPITRE 17 : FEELINGS
CHAPITRE 18 : MAY THE INK STAIN OUR SKINS
CHAPITRE 19 : NAKED SOULS
CHAPITRE 20 : SANTA'S NIGHTMARE
CHAPITRE 21 : BRING ME BACK MY LIGHT BEFORE IT GETS TOO DARK
CHAPITRE 22 : I CANT LIVE WITH OR WITHOUT YOU
CHAPITRE 23 : ONE NIGHTMARE OVER ANOTHER BEGINS
CHAPITRE 25 : THEY WANNA GET US
CHAPITRE 26 : SEE THE TRUTH IN MY EYES
CHAPITRE 27 : TIME FOR REVENGE
CHAPITRE 28 : HELL
CHAPITRE 29 : BREAKING, HURTING, PUNCHING, LOVING.
CHAPITRE 30 : FINAL GOODBYE
TOME 2 : HIS BATTLE
AVANT-GOÛT
CHAPITRE 1 - TOME 2 : HOME TO MAMA
CHAPITRE 2, TOME II : VIOLENT COLLAPSE
CHAPITRE 3, TOME II : GIANT CHANGES
CHAPITRE 4, TOME II : FRESH START
CHAPITRE 5, TOME II : DEVIL IS BACK
CHAPITRE 6, TOME II : TRUST ISSUES
CHAPITRE 7, TOME II : TREASON
CHAPITRE 8, TOME II : CRISIS
CHAPITRE 9, TOME II : LET THE HUNT BEGIN
CHAPITRE 10, TOME II : HITTING BOUNDARIES
CHAPITRE 11, TOME II : COUNTDOWN
CHAPITRE 12 (PARTIE 1), TOME II : BREAKDOWN
CHAPITRE 12 (PARTIE 2), TOME II : HOPE AS THE ONLY WAY
CHAPITRE 13, TOME II : PURPOSE
CHAPITRE 14, TOME II : REVIVAL
CHAPITRE 15, TOME II : FINAL RACE
ÉPILOGUE : THE END

CHAPITRE 24 : SCARED TO GET LOST AGAIN

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By woundedworld

FLASH BACK

 
Le mardi 12 Mars 2012. La nuit était tombée depuis bien longtemps sur la Californie. Brice et moi nous trouvions dans le quartier de Brentwood, plus précisément, celui d'un certain Steven Waldorf, un célèbre architecte de la jet-set californienne. Dans ce milieu-là, la plus part des gens étaient sous coke et nous les fournissions souvent. C'était de bons clients, riches et qui payaient rapidement. Tous sauf lui.   

Quelques mois auparavant, j'avais fourni plus de cinq kilos de marchandise à Steven mais ce dernier n'avait pas apprécié la qualité de la substance et avait refusé de me payer. Brice et moi avions alors procédé à des techniques de menaces, vols de voitures, agressions, mais rien ne semblait vouloir marcher. Alors, nous avions décidé d'utiliser les gros moyens.
 
- T'es prêt ? Me demanda Brice en rajustant sa cagoule.
- Plus que ça.
 
Nous étions masqués car nous savions très bien que la grande villa de Steven était surveillée par des caméras, probablement reliées aux stations de police les plus proches. L'action devait être rapide. C'était censé lui faire peur, pas le tuer.
 
- Prends ton bidon.
 
J'attrapais la grosse bonbonne d'essence à l'arrière de la voiture puis quittais le siège passager. L'air dehors sentait bon l'adrénaline. 
 
- On y va, finit par dire Brice, presque en ricanant.
 
Tout se passa très vite. Après avoir passé le portail principal sans grande difficulté, il fallut faire éteindre le système d'alarme, via un petit ordinateur que Brice avait amené avec lui, puis je fis briser une fenêtre, afin que l'on puisse entrer tranquillement. Nous étions défoncés, mais nos gestes étaient précis.
 
- Ouh, c'est presque beau ici. C'est nul de tout cramer, commenta Brice en découvrant le salon.
 
J'allumais ma lampe de poche et regardais autour de moi, la tête me tournait. Brice continuait de parler, de raconter des conneries tandis que je m'amusais presque, en vidant le contenu de ma bonbonne partout dans le rez-de-chaussée. Brice faisait de même, en ricanant. Il avait la défonce plutôt drôle.
 
- On fait pas le premier étage ?
- Non,
répondis-je en vidant le reste de mon bidon sur le canapé de cuir.
- Cool. Bon, tu mets le feu ?
- Ma partie préférée.
 
Brice lança son bidon dans la cuisine tandis que je sortais un paquet d'allumettes de ma poche arrière. La partie la plus drôle s'annonçait. Courir pour échapper aux flammes. De la pure adrénaline. J'en allumais une et la lançai le plus loin possible. Le feu prit tout de suite, au bas de l'escalier. Je ricanais et Brice se mit à courir, euphorique. La température montait rapidement, et les flammes se diffusaient très vite. On avait quand même dégagé une voie de sortie.
 
- Accélère ! Cria Brice.
 
L'alarme incendie, désactivée, ne sonnait pas. Seul le bruit des flammes se propageant se faisait entendre. Nous atteignions bientôt la fenêtre par laquelle nous étions entrés quand un cri perçant nous stoppa dans notre lancée. Un cri des plus horribles que j'avais pu entendre dans ma vie. Ça n'était pas un cri de douleur. C'était de la panique, de la panique folle. Et j'aurai parié que ça n'était pas celle de Steven ou celle de sa copine, s'il en avait une.
 
- C'était quoi ça ? Demandai-je, presque paniqué à mon tour.
- On s'en fout, mec, on sort de là !
 
Brice commençait déjà à passer de l'autre côté de la fenêtre mais ce cri continuait de résonner dans ma tête, en écho. C'était comme s'il m'appelait.
 
- Putain, Justin, tu veux finir cramé ? Bouge !
- Suis-moi !

 
Je ne lui laissai pas le temps de répliquer et fis demi-tour, je courrai plus vite que je ne l'aurai cru, évitant les flammes comme je pouvais, mon pull relevé sur mon nez, tentant de ne pas respirer de monoxyde de carbone. 

L'escalier semblait impraticable, mais je réussis à me hisser sur la rampe de celui-ci, puis à basculer de l'autre côté, sur les marches. Les flammes derrière moi, je continuai de courir, sans trop savoir où j'allai.

Puis je m'arrêtai net. Brice me criait depuis je ne sais où de revenir, mais j'étais trop choqué pour réagir. Deux petites silhouettes se trouvaient dans le couloir, au fond. Des enfants, bien évidemment. 

- Bordel de merde.
 
Brice me rejoignit quelques secondes plus tard et lâcha un juron à son tour quand il vit ce que j'avais découvert.

- Il a des gosses ce mec ? Putain, on fait quoi ? S'écria Brice, affolé.

- On n'a pas le choix, merde. 

Je n'étais pas sobre et j'avais du mal à analyser les enjeux de mes actions, ainsi que leurs conséquences mais je savais que je ne pouvais pas abandonner des enfants comme ça. Je me mis donc à courir vers eux, Brice m'insulta avant de me suivre.

- On les sort de là, enroule les dans ta veste et on les laisse dehors, ordonnai-je.

Devant moi, une petite fille et un petit garçon. Quatre, cinq ans grand maximum, bien que je ne m'y connaissais vraiment pas en gosses. Ils pleuraient tout deux à chaudes larmes, paniqués. 

Je retirai donc ma veste et entourai la petite fille avec, tandis que Brice faisait pareil avec le garçon. Ils ne se débattaient même pas, ce que je trouvais bizarre sur le moment. 

Le temps était compté, alors on se rua vers l'escalier. Il fallut que je laisse la petite fille quelques secondes le temps de sauter par dessus la rampe de l'escalier, Brice me tendit les deux gamins en même temps et finit par sauter à son tour. Il reprit le petit garçon dans ses bras et on se mit donc à courir vers la sortie. L'air était irrespirable et mes yeux me piquaient mais je finis par atteindre la fenêtre. Tout en tenant la gamine, je parvins à sortir, puis Brice m'imita.

- Ca peut péter, faut les éloigner d'ici, criai-je à Brice en recommençant à courir. 

En quelques secondes, nous étions hors de la propriété. J'allais parler mais je fus coupée par une sonnerie de voiture de flics qui arrivait à grande allure. 

- Laisse-les là, on s'tire ! S'écria Brice, en reposant le garçon. 

L'espace d'une seconde, je revis mon enfance à l'orphelinat. Ces gamins allaient probablement finir là-bas. Je ne pouvais pas faire ça.

- On les embarque.

- QUOI ?

- Fais ce que je te dis putain, soufflai-je en ouvrant la portière arrière de notre véhicule.

Je posai la petite fille à l'arrière, puis attrapai d'une main son frère afin qu'il la rejoigne. Brice m'insulta à nouveau et prit place côté passager tandis que je me jetais presque sur le volant. Je voyais les flics dans mes rétros et démarrait en trombe. La Bugatti fonça tout de suite, et je m'engageai sur l'autoroute, direction San Diego. Je ne savais même plus quoi faire, mon esprit semblait déconnecté.

Il régnait un silence de mort dans la voiture. Les petits ne faisaient aucun bruit, j'avais même cru qu'ils étaient inconscients à cause de la fumée, mais je les voyais à l'arrière, recroquevillés sur eux-mêmes.

- Putain. On est morts, fit Brice en brisant le silence.

- Mais non.

- Mec. Kidnapping de mineurs là. En plus ils sont blancs, tu sais même pas combien on va prendre pour ton idée de merde.

- Calme-toi, répondis-je en tentant de me concentrer. Il nous faut un plan.

- Ca change tout de suite la donne, dit-il ironiquement.

- Je sais ce qu'on va faire.


...


- Tu te moques de moi ?

Ma relation avec Elena était à son point mort. Rien n'allait plus. On s'engueulait pour rien. J'étais malade à l'idée de ce que Stephen lui avait fait, elle m'en voulait, c'était la merde. Et voilà que je débarquais au Texas avec deux gamins.

- C'était pas mon idée, fit Brice en levant les mains.

- Je ne suis pas une baby-sitter. 

- 'Lena, arrête.

- Je t'ai dit de plus m'appeler comme ça, on est plus ensemble. Et non, ramène-les d'où ils viennent.

Elle enfonçait le couteau dans la plaie. J'étais dingue d'elle et elle m'envoyait bouler constamment.

- Je suis d'accord, rajouta Brice.

- Vous voulez vraiment envoyer ces deux petits dans un orphelinat ? Où ils seront probablement séparés ?

Elena fuyait mon regard, visiblement honteuse de ses propos. Les petits étaient dans la cuisine et je leur avais donné des céréales. Nous étions dans le salon, à débattre. Après des heures de voiture et d'avion, nous étions tous crevés.

- Je les garderai pas putain, ramène-les. Je déconne pas. 

- Très bien, cédai-je, résigné. Mais tu peux au moins les nettoyer ? Si on les rend en bon état peut-être que les flics ne chercheront pas à savoir qui les a enlevés.

Elena finit par accepter. Brice et moi nous retrouvions donc bras ballants dans le salon. 

J'étais énervé, à bout. J'en avais plus que marre que ma team s'éclate ainsi. Brice ne m'obéissait plus, mon pseudo mentor m'avait littéralement planté un couteau dans le dos, Matt était parti pour New York et Elena semblait me vouloir mort. 

Je me laissais tomber dans le canapé afin de laisser mon esprit se calmer. J'allais déposer ces enfants dans un orphelinat, en espérant qu'ils aient encore de la famille pour s'occuper d'eux. Tout ça pour quelques milliers de dollars.

- Justin ! S'écria la voix de Elena.

A chaque fois que j'entendais la voix d'Elena crier, je sentais une certaine pression, comme si elle était menacée. Je me rendis donc à l'étage presque en courant. Je vis de la lumière dans la salle de bain et y entrai.

- Approche, me dit Elena, abasourdie.

Je fis ce qu'elle me dit et eut la même réaction qu'elle. Elle avait déshabillé les petits, la petite portait ses sous-vêtements et le garçon portait sa couche. Leurs corps étaient parsemés de bleus, certains même violacés. On voyait presque des traces de doigts sur leurs clavicules.

- Bordel, c'est quoi ça, t'as été les chercher où ?

Les petits semblaient mal à l'aise, qu'on les regarde ainsi. Je compris alors pourquoi aucun n'osait parler depuis des heures. Ils avaient peur, peur des coups qu'ils pouvaient recevoir si jamais ils faisaient un pas de travers. Leur père, sous coke. Tout avait un sens maintenant.

- Je crois que la coke ça enlève toute raison... Même aux parents, soufflai-je, presque dépité.

Elena tentait de faire comme si de rien n'était pour ne pas blesser les enfants. Elle fit donc couler le bain et les aida à y entrer, en leur murmurant des paroles rassurantes. Je reconnus une part d'Elena disparue depuis quelques semaines maintenant.

- Justin, je crois que ...

- Que ? 

- On les garde, répondit-elle, pensive. Ils ont besoin de nous.

Et nous avions besoin d'eux.

London Rivkin - Q.G. - 02:31 A.M.

« La maladie de Parkinson est une maladie dégénérative qui résulte de la mort lente et progressive de neurones du cerveau. Comme la zone du cerveau atteinte par la maladie joue un rôle important dans le contrôle de nos mouvements, les personnes atteintes font peu à peu des gestes rigides, saccadés et incontrôlables. Par exemple, porter une tasse à ses lèvres avec précision et souplesse devient difficile. De nos jours, les traitements disponibles permettent de diminuer les symptômes et de ralentir la progression de la maladie assez efficacement. On peut vivre avec le Parkinson pendant plusieurs années.
 
Les troubles liés au Parkinson apparaissent le plus souvent vers 50 ans à 70 ans. L'âge moyen d'apparition de la maladie au Canada est de 57 ans. Au début, les symptômes peuvent être confondus avec le vieillissement normal de la personne mais au fur et à mesure qu'ils s'aggravent, le diagnostic devient plus évident. Au moment où les premiers symptômes se manifestent, on croit que de 60 % à 80 % des cellules nerveuses de la substance noire (voir encadré) seraient déjà détruites. Ainsi, lorsque les symptômes apparaissent, la maladie a déjà en moyenne 5 à 10 ans d'évolution à bas bruit. » 

Cela faisait des heures que je lisais des tas d'articles médicaux. Causes, symptômes, traitements. Les mêmes informations revenaient, et la fatalité me frappait. « Il n'existe pas de traitement pouvant guérir la maladie de Parkinson ».

Mon père était atteint de cette maladie. Il avait été diagnostiqué deux semaines auparavant, mais selon les médecins, plus de 60% de ses cellules étaient déjà atteintes. Sa maladie avait déjà des années. Simplement, il n'avait jamais trop fait attention. Mon père n'était pas vraiment le type d'homme à être hypocondriaque. 

Ma mère me l'avait annoncé de but en blanc, en me précisant que mon père allait désormais vivre dans une dépendance au fond du jardin de chez ma mère et mon beau-père. Cette situation me paraissait irréelle. Mes parents se réconciliaient pour sa maladie. Et j'étais grandement invitée à y aller. Ce que je comptais faire. Et ainsi, venait un autre problème. Justin.

- London ? Hey il est tard. Faut que tu dormes.

Je relevai la tête vers la porte d'entrée du salon et vis Brice, l'air endormi.

- J'ai pas vraiment sommeil, répondis-je en grimaçant.

- Franchement, je me sens mal pour toi.

- J'ai pas à me plaindre, c'est mon père qui est malade.

Cette pensée me brisa le coeur. Mon père était malade. Ca ne voulait pas rentrer.

- Justin n'est pas rentré ? Me demanda-t-il en s'asseyant à côté de moi.

- Non mais je ne l'attends pas. 

Justin. Il avait littéralement explosé quand je lui avais dit que je devais partir. Il m'avait hurlé dessus en disant que je n'étais vraiment pas reconnaissante, que lui et son clan avaient tout risqué pour moi et que j'avais pas l'air de m'en rendre compte puis il s'était barré à moto. J'étais restée sans voix face à son éclat de colère, mais si je l'avais en face de moi à ce moment précis, je lui aurai expliqué le fond de ma pensée sans détour.

Il était tellement injuste avec moi. Je ne demandais rien de plus que du calme et de la compréhension et tout ce qu'il savait faire, c'était me faire la morale. Ce qui me dérangeait d'autant plus c'est qu'après le kidnapping de Elena, quelques années auparavant, celle-ci m'avait raconté que Justin avait pris le temps pour elle. Il n'avait pas du tout adopté ce comportement là avec moi. Putain.

- Il est con, il n'y a que lui qui ne comprend pas, rajoutai-je, en tentant de garder mon calme.

- London. Il a pas de parents. Il peut pas comprendre qu'on peut tenir à des gens qui nous ont donné naissance.

- Et alors ? Toi, Elena, Faith et tout le monde ici n'a quasi pas de parents et vous comprenez tous. 

- On tient pas à toi de la même façon qu'il tient à toi. 

- Pourquoi il ne rentre pas à San Diego alors ? Je serai juste à Los Angeles. On comptait pas rester ici toute notre vie non plus.

- C'est probablement ce qu'il va faire mais il est juste trop con pour s'en rendre compte maintenant, répondit Brice, en baillant.

Je finis par éteindre l'ordinateur. On repartait probablement dans les heures à venir et Justin n'était même pas là pour profiter des derniers instants ensembles. Enfin, si on était encore ensemble. 

Jonathan, Ebony et Tony avaient fini par repartir, ravis de savoir que je retournais sur Los Angeles, même si ça n'était pas avec eux. Ils pensaient probablement que j'allais me rallier à leur cause, si Justin ne se calmait pas.

Mes parents et Lena occupaient une chambre, Elena et Brice également, et celle de Justin et moi était vide. C'était déprimant. Étant seule, je pus enfin retirer mon gros pull qui me tenait chaud. J'essayais de tout faire pour que personne ne remarque les balafres et autres hématomes sur mon corps.

Je décidais ensuite de faire ma valise. Elena m'en avait passé une, compatissante. J'appréciais cette fille de plus en plus. Dommage, il était temps de partir. 

En un quart d'heure, j'avais déjà rempli la moitié de la valise. Je mis de côté un jogging et un pull, pour le voyage. Alors que je plaçais une paire de baskets dans la valise, une main se posa sur mon épaule, me faisant sursauter et d'un geste rapide, j'envoyai mon coude en arrière, qui percuta le visage de la personne qui venait de me toucher, avant d'aller attraper l'arme dans le tiroir de la table de chevet la plus proche de moi.

- T'es complètement barrée !

Je sursautai en entendant la voix de Justin. Ce dernier se tenait le nez, visiblement blessé. Je lâchai l'arme et mis mes deux mains devant ma bouche, aussi surprise que lui.

- Merde, je savais pas, je..

- Ouais, bien sûr ! Me coupa-t-il en se dirigeant vers la salle de bain.

Il m'énervait déjà. Je l'avais blessé. Retenant un juron, je sautai sur le lit, afin de passer de l'autre côté pour ensuite le rejoindre dans la salle de bain. Il se tenait au-dessus du lavabo, à regarder les dégâts. Du sang s'échappait de son nez, mon geste avait été plus violent que prévu.

- Toi et tes réflexes, je te jure, cracha-t-il, énervé.

- Pourquoi tu t'es pas annoncé aussi ?! Répliquai-je, en posant les mains sur mes hanches.

- Parce que toi t'es du genre à prévenir quand t'arrives ou quand tu pars, c'est vrai, répondit-il, sarcastique.

C'était con, et c'était vain. Utiliser un vulgaire nez sanglant pour rabâcher mon départ, enfants que nous étions.

- Laisse-moi t'aider, soufflai-je, presque blasée.

- Nan. 

- Fais pas le gamin.

Justin me lança un regard noir. J'avais presque l'impression qu'il m'en voulait au point de me détester. Ca faisait mal. Surtout que c'était à moi de lui en vouloir. Pas le contraire. Je pris sur moi et le poussai jusqu'à ce qu'il s'assoit sur le rebord de la baignoire.

- Mets la tête en avant et pince ton nez, si tu gardes ta tête comme ça tu vas créer un caillot de sang.

Justin -qui avait la tête en arrière- hésita quelques secondes puis suivit mes conseils. Ce mec n'y connaissait rien en soins. Je me mis à fouiller dans les placards afin de mettre la main sur des tissus, au moins pour nettoyer le bas de son nez et son visage, qui avaient un peu de sang. Je les humidifiais et m'approchais de lui. Ce crétin restait beau, même avec le nez explosé.

- C'est froid ta merde là, se plaignit-il quand j'appliquais le tissus sur son menton.

- T'es un bébé.

Justin avait cette part d'enfant en lui. Plusieurs signes me l'indiquaient. Il était capricieux, borné et détestait qu'on le laisse seul. Il aimait les conneries. Dire pardon était une corvée, et la politesse souvent oubliée. Comme Toby en fait. D'ailleurs il s'entendait presque trop bien avec. Au fond, Elena et Brice aussi. Ils n'avaient pas vécu de véritable enfance comme je l'avais fait, c'était donc logique qu'ils aient une part enfantine qui ressorte de temps à autre. Il fallait juste savoir la maîtriser.

- C'est pourri. T'es même pas en colère, on a rien à s'dire.

- Tu préfères que je t'hurle dessus, comme tu l'as fait peut-être ? Demandai-je en levant les yeux au ciel.

- Ouais, au moins je sais ce que tu penses. Quand tu dis rien, c'est pas bon signe.

J'avais souvent remarqué que lorsque Justin regardait quelqu'un droit dans les yeux, la personne détournait la tête. Personnellement, je parvenais à soutenir son regard sans problème. Mais quand un sujet piquant arrivait sur la table, c'était bien plus compliqué.

- Je sors de l'enfer, j'apprends que mon père est malade et que je dois tous vous quitter. Et le gars en qui j'ai le plus confiance ici m'hurle dessus comme si ça pouvait changer quoique ce soit. Je crois que j'ai juste plus la force de m'énerver.

Je me retournai et jetai les tissus à la poubelle. Justin restait silencieux, se rendant probablement compte du niveau de sa connerie.

- C'est quoi ça ?

Je lui fis face, cherchant l'objet avec lequel il tentait de détourner le sujet.

- De quoi ?

- Sur ton bras, dit-il en pointant mon bras gauche.

Mon regard suivit le sien et je me rendis compte que je portais un débardeur et que je n'avais pas remis mon pull. On voyait clairement une balafre, qui partait de l'intérieur de mon coude jusqu'à mon épaule. Elle était fine, mais assez longue.

- C'est rien, fis-je en secouant la tête.

J'allais quitter la pièce mais il fut plus rapide et m'attrapa la main avant de me repousser contre le plan de travail.

- Je veux savoir.

Mes yeux fuyaient clairement les siens. Rapidement, je le vis me détailler, tout du moins mes bras, cherchant une quelconque deuxième marque.

- C'est lui qui t'a fait ça ? Demanda-t-il, étrangement calme.

- Je pense que c'est évident, soufflai-je, résignée.

- Pourquoi tu m'en as pas parlé ?

- Je te rappelle que je suis arrivée ce matin. On m'a directement mis la pression pour que je choisisse un clan débile. Et après j'ai appris la maladie de mon père, puis j'ai du encaisser ton énervement.

Justin se passa une main dans la nuque, signe qu'il s'en voulait. Je commençais à le connaître par coeur. Et je commençais également à m'énerver.

- T'en as d'autres ?

- Je ne veux pas te les montrer, répondis-je en tentant de rejoindre la chambre.

- London.

Il me bloqua le passage en passant son bras autour de moi. A cet instant ? C'était moi l'enfant.

- Tu peux pas me forcer, lançai-je, tentant d'avoir l'air énervée.

- Tu veux parier ?

Sans que j'ai le temps de faire quoique ce soit, il me souleva afin de m'asseoir sur le plan de travail. Mes sens étaient dans tous leurs états tellement j'étais anxieuse. Il me forçait à le confronter. Je ne voulais pas lui montrer. Il me faisait plus peur qu'autre chose enfin de compte.

- Parle-moi.

- Non.

- Qu'est-ce qu'il t'a fait, hein ?

- Rien que j'aie envie de te dire, répondis-je, du tac au tac.

Je savais que c'était une lutte intérieure pour lui de ne pas se mettre à me crier dessus. Mais s'en était une aussi pour moi. Mes nerfs étaient en feu.

- Pourquoi tu veux rien me dire sur ça ? T'es si égoïste ?

- Égoïste ? Tu ignores tout. T'ignores à quel point je me suis sentie coupable de partir en obéissant à Greg. Tu n'as aucune idée de la façon dont j'ai espéré que tu viennes me chercher quand j'étais là-bas. Tu n'imagines pas mon niveau de panique quand il entrait dans la pièce pour m'faire du mal. J'espérais qu'il allait m'achever, pour arrêter cette torture. Et tu ne sais même pas comment il m'a puni parce que je tentais de te défendre quand il n'arrêtait pas de me répéter que tu coucherais avec une autre, ou que tu me laisserais crever dans ce trou perdu. J'ai honte de la boucherie qu'est devenu mon corps à cause de lui. Et toi t'es d'aucune aide, à par me hurler dessus et me faire la morale, et t'oses dire que je suis égoïste ? J'aurai du te péter le nez pour de vrai !

J'étais essoufflée tellement j'avais parlé vite. J'avais eu besoin de sortir tout ça, de lui révéler ce que je pensais vraiment. Visiblement surpris, il ne répondit pas. Je décidais de continuer sur ma lancée.

- Je ne te comprends vraiment pas, Elena a bien subi quelque chose de similaire, pourtant quand elle en est revenue, avec elle tu prenais le temps, n'est-ce pas ? T'as passé des heures à tenter de la rassurer, tu ne la laissais pas seule une seconde pour qu'elle se sente en sécurité, mais visiblement, ce que j'ai subi, c'est pas aussi grave !

Ma colère l'emportait sur la raison. Sans trop me contrôler, je retirai d'un coup mon débardeur, ne portant plus qu'un soutien-gorge. Quand je m'en rendis compte, il était trop tard pour reculer.

- Tu voulais voir, alors regarde, et viens me dire quel est l'égoïste de nous deux ! Celle qui voulait s'en cacher ou celui qui ne l'a même pas remarqué, trop occupé à hurler ?

Mon ventre était encore couvert d'hématomes et de marques. Mon décolleté comportait des nouvelles cicatrices. Boucherie. Je sentais les yeux de Justin se balader sur ma peau, ce qui me donnait presque une sensation de brûlure. 

- T'as raison, souffla Justin, dont la frustration se lisait sur son visage. Je ne savais pas comment réagir. Je ne trouve pas les mots non plus. Je me sens impuissant, j'ai rien pu faire pour empêcher tout ça et j'arrive pas à l'accepter.

Ce mec était né pour me faire passer d'une émotion extrême à une autre. 

- C'est pas de ta faute, il m'aurait eue, d'une façon ou d'une autre. J'ai juste l'impression que.. Même s'il est mort, il sera toujours là, en quelque sorte, murmurai-je, calmée.

- Je te le dis et je te le redirai autant que nécessaire, c'est terminé, ok ? 

- Ces marques resteront pour toujours.

Je baissais la tête, sentant les larmes approcher. Il y en avait tellement, je ne voyais que ça. Et c'était douloureux, psychologiquement et mentalement. Chaque lame, chaque coup.

- Bébé, t'as besoin d'extérioriser ce que tu ressens là-dessus. C'est le seul moyen pour avancer.

- J'ai pas envie d'en parler, répondis-je, le regard dans le vide.

- Alors trouve un autre moyen. Pourquoi t'essaies pas d'écrire ?

- Ecrire pourquoi ?

- Je sais pas. Elena avait essayé, sans succès. Mais peut-être que ça marcherait pour toi.

Justin était vraiment ambigu. Il parvenait à passer d'enragé, à totalement calme et rationnel. Bien que son idée me paraissait un brin étrange.

- Je ne sais pas...

- Pour moi, ces marques font ce que tu es aujourd'hui, dit-il fermement. C'est pas laid, ça montre juste que t'as survécu au pire. Ca te pousse à donner le meilleur de toi. Et si le meilleur de toi, c'est d'aller aider ton père dans sa maladie, alors qui suis-je pour t'en empêcher ?

Une dizaine de mots et boom, je ne ressentais plus une once de colère pour lui. Bordel, qu'est-ce qu'il se passait ?

- Je veux que tu viennes avec moi, dis-je en le regardant droit dans les yeux.

- Quoi ?

- On était pas censés rester ici toute notre vie. Je retourne juste à Los Angeles, fais de même.

C'était une solution logique. On pouvait très bien continuer à se voir, mais en Californie. Simple.

- J'avais pas de date de retour prévu, je veux dire il y'a Elena et les petits, je ne peux pas les emmener en Californie..

- Avant que je débarque, ils se débrouillaient bien ici. Et puis j'crois qu'ils ont besoin de calme maintenant, répondis-je, en tenant d'être convaincante.

Justin semblait coincé. Je savais que j'avais besoin de lui avec moi, surtout avec mon père étant malade.

- De toute façon, d'une façon ou d'une autre, je ne te laisserai pas partir comme ça, loin de moi.

Justin se plaça entre mes genoux et me tira contre lui. L'atmosphère était devenue si détendue, qu'on aurait jamais cru que j'étais en train de crier quelques minutes auparavant. Mais c'était nous, c'était ça, c'était électrique. D'une humeur à l'autre en quelques instants. Est-ce que cela pouvait durer ? Une chose était sûre, je voulais que ça dure.

- Les petits vont pas vouloir te voir partir.

Cette phrase me fit penser à ce qu'Elena avait raconté. Comment Justin avait sauvé les petits. C'était incroyable. Jonathan m'en avait parlé, avant même que je considère Justin comme un allié. Il m'avait dit que Justin avait laissé ces gosses crever.

- Je te l'ai déjà dit, mais je suis fière de ce que tu as fait.

Justin passa son index sous mon menton avant de poser ses lèvres sur les miennes. Je profitais de cet instant, sachant que d'ici quelques heures, je serais forcée de me détacher de Justin, pour une durée indéterminée.

Ses mains finirent par quitter mon visage pour descendre sur mes épaules, puis plus bas. Machinalement, je repris mon débardeur mais Justin me l'ôta des mains, en se détachant légèrement.

- Je veux que tu t'habitues à ne pas t'en cacher.

- Parce que tu crois que je vais me balader souvent dans cette tenue ? Demandai-je, en plissant les yeux.

- Pour moi, ouais.

- N'importe quoi, répondis-je en essayant de le reprendre. De toute façon, je vais me mettre en pyjama, il est tard.

- Qui a dit que c'était l'heure de dormir ? Fit-il, en me faisant un clin d'oeil.


12:17 A.M.


J'avais la boule au ventre. Le départ était avancé car mon père, malade, n'avait plus assez de médicaments pour rester ici, il devait absolument rentrer. Du coup, Elena avait pris des billets d'avions directs, allant de Victoria à Los Angeles, pour mes parents, Lena et moi. C'était presque ironique qu'on se retrouve ainsi en famille.

Je me remettais lendemain de la soirée de la veille, où j'avais -légèrement- explosé contre Justin. Mais visiblement, ça avait permis de rendre les choses plus calmes, au final. Il m'avait promis de venir en Californie dans les semaines à venir, et qu'il utiliserait des appels vidéos pour me parler chaque jour. J'espérais qu'il allait venir le plus vite possible.

C'était donc le gros bazar à la villa. Les valises étaient prêtes, posées déjà dans le coffre du 4x4 qui allait nous mener à Austin, afin de prendre un vol direction LAX. 2h30 de route, et 3h30 d'avion.

Je descendais un sac poubelle de ma chambre afin de le mettre à l'extérieur, quand je passais devant la cuisine et entendis le son d'un bruit métallique assez étrange. Je laissai le sac et allai voir ce qu'il se passait. Mon coeur se serra quand je vis mon père tenter d'ouvrir une canette de jus.

- Laisse-moi t'aider papa, fis-je en m'avançant.

- Je peux le faire London, me répondit-il, voulant se montrer rassurant.

Je voyais bien qu'il avait une raideur dans le bras. Je l'observai essayer de l'ouvrir mais son bras était trop raide et il n'arrêtait pas de la faire tomber sur le plan de travail de la cuisine.

- Papa, c'est mon rôle, laisse-moi faire ça.

Je lui pris des mains et lui ouvris la cannette. Je sentais bien qu'il était gêné. Il n'en était pas au stade des tremblements trop grave, mais il avait beaucoup de raideurs dans les muscles. Lorsqu'il marchait, il fallait faire attention aux chutes. La fatigue était aussi un symptôme important. Ma mère m'avait dit que certains jours, il restait couché toute la journée, tellement il était épuisé. J'avais mal de le voir comme ça.

- Justin est prêt ?

- Il s'habille là-haut, mais oui, répondis-je en souriant.

Je finis par quitter la cuisine et allais sortir la poubelle. Lorsque je revins dans la villa, Toby me fonça dessus.

- Pourquoi tu t'en vas ? S'écria-t-il, mécontent.

- Je vais revenir bientôt, t'inquiète pas.

Je lui racontais que je devais ramener mes parents chez eux mais qu'on se reverrait bientôt, même si je n'avais aucune idée de la date. Je fis la même chose avec Mia.

Je finis par rejoindre le salon, où tout le monde attendait. Justin était encore dans notre chambre à s'habiller, c'était lui qui nous emmenait à Austin. Faith m'indiqua une place à côté d'elle et je la rejoignis.

- Je te promets qu'on va revenir aussi vite que possible en Californie, me dit-elle en me serrant contre elle.

- J'espère bien.

- On achètera une maison, pas loin de chez tes parents et on reprendra notre rythme de vie.

C'était ce que Justin me disait aussi. Il fallait qu'il règle la sécurité d'Elena et des petits ici, avant qu'il puisse revenir. J'étais plus qu'anxieuse à l'idée d'être en famille, loin de mon clan et loin de mon milieu. Mais je le devais à mon père.

- On y va ? Demanda ma mère, en ne levant pas les yeux de son écran de téléphone.

Quelques jours sans voir ses trois bébés et elle était déjà paniquée. J'allais donc devoir supporter mes demi-frères, ces bambins infernaux. Génial.

- Je suis là, fit la voix de Justin en entrant dans le salon.

J'eus presque mal au coeur en le voyant. Premièrement, il était beau, sortant à peine de la douche, habillé tout en noir. Et deuxièmement, je savais que d'ici quelques heures, je ne serais plus à ses côtés, pour une durée totalement inconnue.

- On y va alors.

Je pris tout le monde dans mes bras, y compris Elena -oui oui.

- Je vais t'appeler tous les jours, tu vas en avoir marre de moi, me dit Faith en riant.

- Tu vas me manquer !

C'était la première fois depuis des années que j'allais être séparée de Faith et je devais avouer que je n'y étais pas habituée. Mes repères allaient tous s'envoler d'un coup.

Mon père et ma mère échangèrent des poignets de mains avec chacun et Lena faisait la gueule depuis qu'elle savait que mon père était malade. Matt lui donna une tape dans l'épaule et celle-ci rougit, elle avait un réel problème avec les garçons. On finit par regagner la voiture, Justin prit le volant tandis que je m'installais côté passager. Il était nerveux, ça se voyait. Et moi aussi.

- Il est cool ton blouson, me lança Justin, avec un clin d'oeil.

Je portais le cuir avec son nom gravé dans le dos. Il me fallait un moyen d'être près de lui.

- Ouais, le nom me dit vaguement quelque chose, répondis-je, sur le même ton.

Justin sourit et attrapa ma main. Plus on approchait de l'aéroport, plus mon humeur devenait morose. En plus, on allait dans un avion public, et non pas privé, puisqu'on devait passer pour une famille typique aux yeux des douanes et autres contrôleurs. L'avantage était que ma mère portait désormais le nom de mon beau-père, un nom important au niveau politique. On n'aurait donc aucun problème.

Le silence régnait dans la voiture. De temps en temps, Justin et moi échangions, mais peu, à cause de mes parents qui nous regardaient lourdement. Je me contentais de tenir sa main. C'était devenu un geste rassurant, entre nous.

- On arrive, annonça Justin.

Mon ventre se noua. Justin prit la sortie de l'autoroute direction l'aéroport et en cinq minutes, nous étions dans le parking. Toujours dans un silence de mort, Justin gara la voiture et chacun sortit de celle-ci. Justin attrapa les valises du coffre et prit celle de mon père, par courtoisie. Je reçus un SMS de Faith qui m'envoyait une photo d'elle et Toby. Ils me manquaient déjà.

- C'est quoi cette tête, me dit Justin en passant un bras autour de mes épaules.

- C'est ma tête quand je sais que je dois retrouver une vie dite "normale", maugréai-je en mimant des guillemets.

- Et je serai ton prince charmant qui viendra te sortir de l'ennui pour t'emmener faire des choses complètement barrées.

Je ris à sa réplique. J'avais vraiment hâte qu'on se retrouve tous les deux, en Californie, qu'on puisse relier nos réseaux et faire des courses à nouveau.

On entra dans l'aéroport, direction notre salle d'embarquement. Nous fîmes valider nos passeports et nos valises, puis mes parents et Lena partirent attendre dans une salle spéciale pour l'attente des vols. Justin n'ayant pas de billet, il ne pouvait pas y avoir accès, alors je décidais d'attendre avec lui dans un coin.

- J'ai pas d'arme, c'est trop bizarre, chuchota-t-il dans mon oreille.

- Tu vas pas me voir pendant je ne sais combien de temps et tu penses à ton arme ? Demandai-je, faussement blessée.

- Je plaisante, répondit-il en me tirant contre lui.

Portant des baskets pour le confort, j'avais donc le visage contre ses pectoraux que monsieur contractait. Je ris intérieurement, de peur de vexer son égo, et passais mes bras autour de lui. A croire que ma captivité nous avait rendu affectueux.

- Pas de conneries pendant mon absence.

- Oui chef, dit-il en glissant ses mains dans le bas de mon dos. Et pas de gars autour de toi, porte mon blouson et je pense que ça sera clair.

Je n'eus pas le temps de répliquer une réponse assez sarcastique car je fus coupée par sa bouche se posant sur la mienne. Pendant quelques instants, j'oubliais un peu Greg, les tensions, mon père et la distance qui n'allait pas tarder à se creuser entre Justin et moi pour juste me concentrer sur ce dernier. Et c'était plus qu'agréable.

Malheureusement, un texto de Lena nous interrompit.

De : Lena - On embarque dans deux minutes.

- Je dois y aller, fis-je en reculant légèrement.

J'avais presque envie de pleurer.

- Appelle quand t'es arrivée, ok ?

- J'oublierai pas, répondis-je.

- T'es sûre que t'as pas besoin de livraison chez tes parents ?

- Je me débrouille, Jay.

Il voulait parler d'armes à faire livrer chez mes parents mais je savais que je n'en aurai pas besoin.

- Je dois vraiment y aller, insistai-je, désolée.

- Je serai là quand tu t'y attendras le moins, dit-il, un regard plein de sous-entendus.

Je préférais le quitter sous cette note, après un énième baiser, plutôt que de le jouer trop sentimental. C'était pas nous. Je finis par rejoindre la salle d'embarquement et repérais mes parents qui faisaient valider leurs tickets.

- Tu veux vraiment de ce type dans ta vie, London ? Me demanda ma mère, blasée.

- Sincèrement ? Ouais.

Elle secoua la tête et l'hôtesse lui rendit son ticket. Nous finîmes par entrer dans l'avion, Elena nous avait pris des premières classes et je la remerciais d'avance pour ça. J'étais assise près du hublot et mon père était à ma gauche. C'était tellement étrange d'être de nouveau en société, en quelque sorte. J'étais trop habituée au milieu des trafiquants.

- London, éteins ton téléphone, m'ordonna ma mère.

- Quoi ?

- Il sonne, indiqua Lenah.

Effectivement, il vibrait, annonçant l'arrivée d'un SMS que j'ouvris tout de suite.

De : Justin - Check ton sac à dos, partenaire x

J'arquai un sourcil et ouvris mon sac à dos, posé à mes pieds. Je vis en effet une petite boite carrée, noire, sobre. Je l'ouvris et y découvris un carnet en cuir, dont les feuilles étaient vierges. Sauf la première, je reconnus tout de suite l'écriture de Justin qui disait « Raconte ton histoire, x »

Il tenait donc vraiment à ce que j'écrive. Je trouvais ensuite un petit paquet au fond de la boite. Intriguée, je l'ouvris et ne pus retenir un éclat de rire. Ce mec.

A : Justin - T'es le meilleur.

C'était un bracelet  fin, en argent, fermé par deux menottes. Il y avait deux emplacements et il en manquait un, signe qu'il avait pris celui qui lui était destiné. Au-dessus du petit carton était écrit « partner in crime », nous décrivant parfaitement.

Putain, il allait me manquer.

...

Fin du chapitre ! N'hésite pas à voter ci-dessus avant de passer au prochain ! x

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