- Point de vue de Thaïs -
Quatre jours. Cela faisait exactement quatre jours que je n'avais pas mis les pieds à la maison. Mais surtout, quatre longs jours pendant lesquels je n'avais pas adressé un mot à Ethan. Nous ne nous étions même pas vu, mis à part hier, quand je l'avais aperçu au lycée avant que je ne déguerpisse. Je faisais clairement tout pour l'éviter, allant jusqu'à sécher nos cours en communs. Je savais pertinemment que mon attitude était puérile et ridicule, et que tôt ou tard, je devrais l'affronter mais c'était tout simplement au-dessus de mes forces. Je savais que ma volonté me lâcherait, et qu'à l'instant où ses yeux bleus se poseraient sur moi, ma colère et ma rancoeur s'envoleraient pour laisser place à tout le torrent de ressentiments que je contenais. C'est absurde, tu es malheureuse sans lui Thaïs. Oui, je l'étais. Et il me manquait, comme-ci je ne respirai plus aussi bien mais pourtant, ma fierté me guidait aveuglement. Parce qu'il m'avait blessé.
C'était un fait, mon petit-ami avait vendu de la drogue. Cette idée, étonnamment, avait été plutôt bien intégrée. Le soucis résidait dans son mensonge. Parce qu'Ethan ne m'avait pas fait confiance, et cela me brisait littéralement. Qu'il est préféré jouer la comédie, et me tenir à l'écart de sa vie alors qu'il avait clairement besoin de moi avait été un coup de massue pour moi. Je ne savais plus où j'en étais. Ben voyons. Tu ne vas jamais le quitter. Si me séparer de lui signifiait passer une grande partie de mon temps affalée devant la télé, à me nourrir essentiellement de corn-flakes comme je l'avais fais ces derniers jours, je crois que je ne pourrais jamais, en effet.
Je soupirai, et m'arrêtai au milieu du trottoir, essoufflée. J'avais commencer à courir pour me changer les idées mais évidemment, cet abruti arrivait à s'immiscer dans les moindres recoins de ma tête. Heureusement, lorsque que je me lançais à corps perdu dans cette nouvelle activité, mes jambes douloureuses et mon souffle court s'avéraient plus préoccupants que le trou béant dans ma poitrine. Encore une fois, je faisais la sourde. Je contournais le problème et j'en avais parfaitement conscience, mais la réalité était bien trop affligeante. J'étais blessée, en colère et déçue, et pourtant même en me voilant la face, j'avais bien conscience que je ne pourrais pas tenir plus longtemps sans lui. Ce calvaire était sur le point de se terminer.
Je me trouvais au bout de notre rue. Consciemment ou pas, j'avais couru et j'avais atterrie ici. Je pris une grande inspiration, puis commençai à remonter l'allée. Le stresse grandissait à chaque pas. Et tu vas lui dire quoi ? Peut-être n'avait t-il même pas envie de me voir, après tout ça serait compréhensible. Mon corps se crispa à cette idée. Allait-il crier ? Ou au contraire, ne rien dire ? Je préférais qu'il crie. Oui, vraiment.
Sa voiture était dans le garage, devant celle de mon père. Ce dernier était toujours en voyage d'affaire, et son absence commençait à me peser. J'avais beau avoir l'habitude, mon papa me manquait.
Je ne pris pas le soin de frapper et entrai directement. Après tout, j'étais chez moi. Je j'étais un coup d'œil circulaire à la cuisine puis au salon. Tout était parfaitement rangé. Ethan avait nettoyé les dégâts du cambriolage et il me semblait même que la maison n'avait pas été aussi propre depuis un bon bout de temps. J'esquissai un sourire, tout en enroulant une mèche de cheveux vagabondante autour de mon doigt. Réveille toi, on a pas que ca a faire. C'était vrai. Je lâchai le salon de regard et me dirigeai vers la chambre d'Ethan. Je soufflai brutalement et toquai à la porte, nerveuse.
Lorsque la porte s'ouvrit et laissa apparaître Ethan, je crus étouffer. Son visage était tourné vers le mien, vide de toute expression. Les cernes qui encadraient ses deux prunelles étaient violacées et le creux de ses joues aurait pu faire penser qu'il ne s'était pas correctement nourrit depuis des .. jours. J'avalai difficilement ma salive et détournai le regard. C'était douloureux, bien trop douloureux de le voir dans cet état. Je commençai à réaliser l'enfer qu'il avait dû subir, seul ici, entouré de toutes mes affaires. Et merde.
Une tension c'était installée entre nous. Ma gorge était serrée et j'avais l'impression d'avoir perdu l'usage du langage.
Brusquement, il m'attrapa par la mâchoire et planta son regard dans le mien. Je tressailli. Brûlante. La lueur dans ses yeux était brûlante, comparable à des braises, de véritables braises.
Et je la sentis. Cette chaleur qui se répandait doucement dans mon corps tout entier. Ces fourmillements qui prenaient le contrôle de chacun de mes membres. Comment avais-je pu tenir aussi longtemps ? Comme prévu, tout semblait s'envoler. Ma colère, mes blessures et mes rancœurs, tout était littéralement entrain de brûler. A cet instant, il était la seule chose que je voyais. Et je compris, qu'il était bien la seule chose qui puisse me rendre vivante.
- Ethan .. , murmurai-je sans trop savoir pourquoi.
Il ne m'avait pas lâché du regard, et quand sa bouche plongea en direction de la mienne, mes jambes se dérobèrent littéralement. Je me retrouvai rapidement projetée contre son torse nu et chaud. A ce contact, ma peau sembla s'enflammer. Mon dieu.
Je m'accrochais à son cou désespérément tandis que ses bras musclés me soulevèrent du sol. Il m'embrassait comme il ne l'avait jamais fait, comme-ci sa vie en dépendait. J'étais à bout de souffle mais je ne le lâchai pas. Plus jamais. Je savais pertinemment que nos problèmes étaient loin d'être réglés mais pour l'heure, je ne voulais que lui montrer à quel point il avait pu manquer.
- Ethan, je ..
- Tait toi, me coupa t-il brusquement.
D'un geste habile, il referma la porte de sa chambre d'un coup de pied. L'instant d'après je me retrouvai allongée sur son lit, compressée par tout son poids.
- Ne dis rien Thaïs. Pas maintenant, dit-il à quelques centimètres de mon visage.
J'hochai la tete docilement. Il ferma un instant les yeux et prit une grande inspiration. Quand il les rouvrit, les braises semblaient s'être atténuées et avaient laissées place à une immense tristesse. Oh mon amour ..
Je ne pu m'empêcher l'embrasser. Il captura rapidement ma lèvre inférieure entre ses dents et me mordilla quelque peu. Un sourire se dessina sur les lèvres. Il m'a tellement manqué.
- Je t'aime, soufflais-je inaudible.
Je savais parfaitement qu'il m'avait entendu, et qu'il mesurait mes paroles. C'était vrai. Je l'aimais, à m'en rendre malade. Ces quatre jours avaient été un véritable enfler, pour chacun de nous deux.
Il intensifia l'action de ses lèvres, et me débarrassa de mon débardeur de sport. Je me sentais défaillir sous sa langue chaude. Il m'assaillit d'une pluie de baisers tous plus précis les uns que les autres le long de ma poitrine. Je n'étais plus que sensations.
Rapidement, nous furent débarrasser de tout bout de tissu. Nos corps brûlants ne semblaient ne faire plus qu'un et quand il entra en moi, ce fut la fin. Les gémissements étaient incontrôlables. Je sentais toute la frustration, la colère et l'amertume qu'il avait pu refouler ces derniers jours. Il se donnait à moi, en entier. Je fis de même.
- Ne pars plus jamais Thaïs .. Je refais jamais ça, me souffla t-il, le regard pointé sur moi.
- Je..
- Promets le.
Je l'observai un instant. Il avait besoin de cette réponse, je le voyais. Et alors ? Je ne pourrais pas partir, en aucune façon.
- Je te le promets, chuchotai-je.
**
Si on m'avait dit que je verrais Ethan Devros marcher pendant plus de 20 minutes, je ne l'aurais certainement pas cru. Et pourtant, lorsque je lui avais proposer d'aller faire un tour, il avait accepté sans discuter. Ne t'y habitue pas trop.
Cela faisait plus d'une heure que nous marchions, en discutant. Je me sentais bien à ses côtés. Il avait fini par tout m'expliquer, depuis le commencement. Il s'était excusé mais je gardais une certaine réserve. Cette histoire était sordide.
- Je ne veux plus jamais que tu me mentes.
- D'accord.
Il attrapa ma main et me fit tourner telle une danseuse. Son geste était terriblement maladroit et j'éclatai de rire. Il me lança un regard mauvais et continua sans moi.
- On peut rentrer maintenant ? râla t-il.
Mon rire s'amplifia face à sa réaction et je me précipitais vers lui, en bondissant sur son dos.
- Mais quel âge as-tu Thaïs ?
Je resserrai mes jambes autour de sa taille ainsi que ma prise sur ses épaules et lui tirai la langue.
- Arrêtes de te plaindre mon coeur et avance, on va chez maman.
- Parfait.
Je souris. Je revivais, littéralement et j'avais été bien idiote de penser une seule seconde que j'aurais pu réussir sans lui. Ethan était loin d'être parfait mais il était avec moi et c'était tout ce qui importait. Je posai ma tête sur son épaule et lui fit un léger baiser sur la joue. C'était ça, mon bonheur.
Maman avait vraiment sorti le grand jeu. A peine lui avais-je annoncé qu'Ethan dormait à l'appartement qu'elle s'était attelée à faire la cuisine. Au menu, salade niçoise et tarte aux fraises.
- C'est vraiment délicieux, madame.
- Oh je t'en pris Ethan, appelle moi Ella.
Il lui sourit et m'adressa un clin d'œil. Ce dîner m'avait véritablement redonner du baume au coeur.
Nous passèrent tout les trois le reste de la soirée sur le canapé, devant un film absolument génial dont je n'avais pas retenu le titre. Bah bravo. Si cette soirée était une sorte d'extrait de mon futur, je crois bien que j'avais hâte d'y être.
La fatigue me tomba dessus brutalement, bien qu'après cette journée pleine d'émotion cela n'avait rien de surprenant.
- Je vais au lit, je ne tiens plus, annonçais-je en prenant ma mère dans mes bras. Bonne nuit maman.
J'ébouriffais rapidement la touffe désordonnée de mon petit-ami et parti vers la chambre.
Je m'écroulais sur mon lit, le sourire aux lèvres. J'étais sur un nuage. Les événements des derniers jours semblaient lointains et oubliés. Même si je ne lui avouerais jamais, je comprenais ce qui avait poussé Ethan à faire ce qu'il avait fait. Pour me protéger. Je savais que j'étais aussi prête à tout pour le rendre heureux, et rien que l'idée qu'il puisse être en danger pourrait me faire perdre toute raison.
Mes paupières étaient lourdes, et je ne tardai pas à sombrer.
**
Dring dring
7:00.
La lumière aveuglante qui émanait des rideaux était douloureuse, mais la présence dans mon dos dissipait tout mécontentement. Je n'avais pas aussi bien dormi depuis un petit moment. Ethan bougea légèrement.
- Bonjour toi, lui dis-je.
- Bonjour mon ange.
Il se redressa sur le coude et m'offrit un sourire radieux.
- Joyeux anniversaire Thaïs.
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Vous allez finir par croire que vos menaces m'influencent et vous aurez bien raison !
J'espère que vous êtes heureux mdrrr.
Des bisous !
Tessy.