- Point de vue d'Ethan -
Il était exactement 18:03. Je me trouvais actuellement assis sur le canapé de Thaïs, face à son père. Dans quelle merde me suis-je encore foutu. Habituellement, M. Varez n'était pas chez lui aussi tôt, bien au contraire. Évidemment, le jour où sa taré de fille avait décidé de m'installer chez elle, il y était. Évidemment. Bordel, mais qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ?! Et toi alors. Quel con. Je m'étais laissé traîner comme un idiot, au lieu de refuser catégoriquement. Je ne pouvais tout simplement pas habiter avec Thaïs, c'était .. Ca n'avait aucun sens, putain ! Calme. Il fallait que je me calme. J'aurais très bien pu me lever immédiatement et déguerpir, mais je ne pouvais pas. Pas devant elle, pas devant lui. Il nous observait, depuis un bon moment d'ailleurs. Peut-être qu'il essayait de trouver une façon polie de me congédier. Allez-y direct Monsieur, je ne me ferai pas prier. Parce qu'il allait refuser, non ? Quel genre de père dirait oui ? Je frissonnai pendant une seconde. Si il y avait bien quelqu'un capable de dire oui, c'était bien le père de Thaïs.
- Papa, s'il te plaît. Si ce n'était pas important, je ne te l'aurais pas demander.
Elle avait parlé avec une douceur extrême. Je soupirai. Personne ne pourrait jamais lui refuser quoique ce soit avec cette voix. Son regard semblait transpercer son père. Je crois qu'une sorte de discussion télépathique se déroulait sous mes yeux. M. Varez fini par s'éclaircir la voix.
- Et bien, je ne vous mentirais pas en vous disant que je suis un peu surpris, déclara t-il d'une voix posée. Mais si tu as besoin de rester ici pour un temps, tu es le bienvenu Ethan.
Il m'avait adressé un léger sourire, et je lui répondis par automatisme. Il devait sûrement me prendre pour un sale con, mal élevé, mais j'étais juste sur le cul. Il avait dit oui. Je suis dans la merde. Je ne sais pas si ma réaction était trop extrême, mais je n'arrivais pas à m'imaginer une seconde vivre avec elle. J'allais finir par la tuer, si elle n'avait pas réussi à m'étrangler avant. J'adorais cette fille autant qu'elle pouvait m'exaspérer. Réfléchis. Alors que je m'apprêtais à l'ouvrir, le père de Thaïs repris la parole.
- Chacun sa chambre. Tu peux prendre celle d'ami Ethan, et si tu as besoin de quoique ce soit, tu n'as qu'à demander.
C'était maintenant ou jamais. Je devrais protester, gueuler, les envoyer balader. Mais non. Elle a gagné.
- Merci beaucoup Monsieur, cédai-je.
- Appelle moi Will, je t'en pris.
Il nous sourit une dernière fois, se leva et disparu dans le couloir.
Thaïs m'observait du coin de l'œil depuis un moment déjà. Elle attendait une réaction de ma part, une pluie de reproches. Mais je restai muet. Que pouvais-je bien dire ? Lui reprocher d'être un soutient inconditionnel ? D'être totalement adorable avec cette tête ? Je fermai les yeux et inspirai lourdement. Lorsque que je rouvris les yeux, son regard reflétait une lueur de victoire. Elle a gagné et elle le sait.
- Bon, tu me montres ma chambre ou il faut que je devine moi-même ? bougonnais-je
Elle éclata de rire. Elle me tenait putain. Qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante. Thaïs prit ma main et me traîna en direction de ma fameuse chambre. Je n'étais pas souvent venue chez elle mais je savais qu'elle était en face de la sienne, avec une salle de bain commune.
La chambre était simple et spacieuse. Elle sentait bon, et même si je ne le dirais jamais à voix haute, je fu soulagé. Comparé à ma propre maison, il n'y avait pas photo. Peut-être que ce n'était pas une si mauvaise idée que ça tout ce bordel de cohabitation. Perdu dans mes pensées, je n'écoutais même plus mon hôte.
- Ethan ! Tu m'écoutes ou pas ? se plaint-elle comme une enfant gâtée.
- Non, absolument pas.
Elle me toisa. J'étais vraiment l'ami de rêve. Je m'avançai vers elle et la pris soudainement dans mes bras. Elle était tellement petite par rapport à moi. Sa tête brune pleine de sable reposait sur le milieux de mon torse. Elle sentait toujours aussi bon. Mon souffle se perdait dans ses cheveux.
- Merci, lui soufflai-je.
Elle ne dit rien pendant quelques instants, puis releva la tête, m'embrassa sur la joue et partie dans le salon en babillant.
- C'est bien joli tout ça, mais il faut aller récupérer tes affaires. Hop hop Devros.
Je levai les yeux au ciel. Tellement chiante je vous dis. En silence, je la suivis sans discuter. Le trajet fut calme. À vrai dire, j'appréhendais énormément. Même si ma mère était une droguée, j'avais l'impression de l'abandonner. Et puis qui s'occuperait de la maison pendant son absence ? Tout ceci était sûrement une grosse erreur mais pourtant, malgré ma réticence du début, j'avais maintenant envie d'y croire. J'avais le droit de vivre normalement. Je devais réussir mes examens pour commencer ma vie sur de bonnes bases. Et puis merde. Elle n'allait certainement pas gâcher ma vie. Une fois arrivés, je dis à Thaïs de m'attendre dans la voiture. Je n'avais pas envie de m'attarder dans cet endroit et encore moins la laissée découvrir l'état des lieux. Cela ne sembla pas lui plaire mais elle ne protesta pas. Amen.
Je ressortis quelques minutes plus tard, un carton sous le bras et un sac sur le dos. J'avais pris ce qui m'avait paru essentiel, afin de ne pas avoir à revenir ici. Quand je m'installai derrière le volant, je remarquai qu'elle s'était endormie. Ses cheveux lui tombaient devant le visage, et elle s'était repliée sur elle-même. A cet instant, elle paraissait si apaisée. Cette fille était tout simplement belle.
Je détournai les yeux et démarrai en douceur pour ne pas la réveiller mais mon portable sonna. Je jurai et répondis rapidement. Thaïs n'avait pas bougée d'un pouce.
- Charlie ? répondis-je
- Je te dérange ?
Je jetai un coup d'œil à ma passagère inconsciente. Oui.
- Hmm, non pas du tout. Ça va ?
- Ouais, je me demandais .. Ca te dirais qu'on se voit ce soir ? Chez toi ou chez moi je
- Ca va pas être possible, la coupai-je.
Elle ne répond pas tout de suite. J'avais parler rapidement mais pour ma défense, je ne voulais pas réveiller Thaïs.
- Pourquoi ? fini t-elle par lâcher.
- Ecoute je .. J'ai dû déménager, et ce soir ça va être compliqué Charlie.
- Pourquoi ? répéta t-elle
Merde, j'étais vraiment mal là. Je devais lui dire, de toute façon.
- Je suis chez Thaïs maintenant ..
Silence. Blanc. Je pensais qu'elle allait crier mais non, rien. C'était sûrement pire.
- D'accord.
Et elle raccrocha. Ouille. Je soufflai. Parfois, je me demandais pourquoi nous étions toujours ensemble. Charlie est une fille géniale mais elle n'était pas heureuse avec moi, c'était évident. Quant à moi .. Je ne l'aimais pas. Du moins, par comme elle le voudrait. Encore un problème à gérer.
Il était maintenant 22:30. Thaïs et moi étions affalés sur le canapé, devant Danse avec les Stars. Je n'aimais pas particulèrement mais si ca pouvait lui faire plaisir. Nous étions enfin douchés et débarrassés de sable. J'avais déballé mes affaires et je m'étais à peu près installer. Demain jeudi, et je n'avais aucune envie d'aller au lycée. Je redoutaits un peu les réactions de tout le monde, en apprenant que j'habitais désormais chez Thaïs. Elle était couchée tranquillement, la tête sur mon ventre, les sourcils froncés, concentrée sur l'écran. Je me retiens de ricaner. On avait l'impression qu'elle était face à un problème d'algèbre très complexe. Soudain, une idée me vint et ni une ni deux, un coussin atterrit violemment sur son visage.
- ETHAN PUTAIN !
J'étais officiellement mort de rire. On aurait dit une furie. Dire qu'il y a quelques instants, elle ressemblait à un petit ange.
- Abruti !
Elle saisit un verre d'eau posé sur la table et me le lança à la figure. Je me clamai net. Elle n'avait pas fais ça, si ? Mon pyjama était mouillé. Sans prévenir, je l'attrapai par la taille et la balançai par dessus mon épaule, tel un bon gros sac à patate.
- Lâches moi Ethan ! Reposes moi immédiatement ou je ferais de ta vie un enfer.
J'ignorai royalement ses vaines menaces et me dirigeai vers la salle de bain, avec une grande intention de la foutre sous la douche.
Les coups qu'elle me donnait dans le dos commençaient à me faire mal mais je fu rapide. J'ouvris l'eau et la lâcha dessous.
En 1 seconde, elle se retrouva complètement mouillée, trempée jusqu'à l'os. Si un regard pouvait tuer, je serais surmènent un cadavre à l'heure qui l'était. Satisfait, je lui adressai un sourire arrogant. Mon regard l'a parcouru de la tête aux pieds. Ses longs cheveux lui collaient au visage, tout comme ses vêtements, et surtout son t-shi.. Et merde. Son haut de pyjama blanc ne lui servait plus à rien. Il était complètement transparent, et laissa voir absolument toute sa poitrine. Wow, c'était.. PUTAIN. J'étais entrain de la mater. Je détournai rapidement le regards et lui tendis la première serviette que je trouvai. Lorsqu'elle l'attrapa, je disparu en direction de ma chambre. Bordel. C'était quoi mon problème ? C'est la première fois que t'en vois ou quoi ? Bien sûr que non. Et pourtant, je n'avais pas su me contrôler. Elle devait me prendre pour un malade, enfin si ça n'était pas déjà le cas depuis le temps. Canalise toi. Je soufflai. Rester zen. Ok.
Je pris mon courage à deux mains et retournai en direction de la salle de bain. Elle était vide. Je me dirigeai alors vers la chambre de Thaïs. Alors que j'allais toquer, la porte s'ouvrit devant une gamine entrain de sauter dans tous les sens. Elle rougit.
- Zac m'a 'invité à déjeuner demain, tu te rends compte !
Super. L'envie de lui balancer à la gueule que son Zac n'était qu'un débile était tentante mais je me retiens. Je n'avais aucunes raisons valables de le dire. Pourquoi tu le penses alors ? Je lui adressai un faux-sourire.
- Quel romantisme.
- Oh ça va, Ethan. Tu n'es pas plus romantique que lui.
Parce que je n'ai pas besoin de l'être. Là non plus je ne dis rien. Pas besoin de se prendre la tête, il était trop tard pour cela.
- Je vais dormir, lancai-je.
- Très bien. A plus.
Et la voilà vexée. Cette fille m'épuisait, littéralement. J'aurais pu faire comme ci je m'en fichais et la laisser là, mais je savais qu'elle ne dormirait pas bien à cause de ça. Je la connaissais. Je me pencha sur elle et l'embrassa sur le front avant de partir. Pas besoin de milles mots, elle comprendrait.
Couché sur le dos, mon cerveau était en pleine éboulion. En moins de 24h, j'avais changé de maison et je crois que j'étais entrain de perdre ma "copine". Ca pourrait paraître cruel, mais la première nouvelle me perturbait bien plus que la deuxième. Je vis avec Thaïs. La fille la plus chiante que je connaissais. Je soufflai. Il était évidement que quelque chose m'attirait chez elle. Qu'est ce que tu fous ? Depuis le premier jour, elle m'avait intriguée. C'était une fille douce et discrète mais avec moi, elle changeait du tout au tout, ce qui l'a rendait encore plus attirante. Tu penses comme une fille mon pauvre ami. La ferme.
Je fermais les yeux. Pas question de gâcher cette amitié et de la décevoir. Pas question.
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Hellooooo ! J'espère que vous allez bien. Un chapitre plutôt calme mais qui est tout de même important ;)
Merci pour vos commentaires, j'adore les lire vraiment !
Des bisous.