Chapitre 2 : Un voyage très british
Le voyage jusqu'en Angleterre dura 10 heures pendant lesquelles il dormit jusqu'à ce que la secousse d'atterrissage le réveille. Il attacha sa ceinture.
Ils firent une première escale à St-John's, Canada, puis une deuxième en Irlande pour prendre des vivres et du carburant afin d'entreprendre la dernière étape du vol. C'est dans la matinée, à 2h avec le décalage horaire, qu'il mit pied à Norwich, Grande-Bretagne.
Les passagers du vol applaudirent le pilote du British Airway, puis ils s'empressèrent de récupérer leurs bagages à main avant de descendre de l'engin. Du haut de l'escalier, les passagers s'entassant derrière lui pour toucher le sol, Len sentit l'air chaud lui réchauffer le visage. Il soupira doucement, se mordit la lèvre, puis inspira profondément.
Il verrait bientôt Jayce.
***
Seul, sur le trottoir, juste devant l'aéroport, la valise debout près de lui, Len devait admettre qu'il ne savait pas du tout quoi faire. Sa main toucha l'argent, les 5 000 $ devenus 3 177 livres après la conversion.
Sans savoir où aller, il essaya plusieurs fois d'arrêter un taxi, mais il était samedi et il n'était pas le seul 'rechercher un moyen de transport pour quitter l'aéroport. Au bout d'un moment, Len perdit patience et c'est avec un air renfrogné qu'il décida de marcher à gauche.
Marchant sur le trottoir sans même savoir s'il était parti du bon côté, il finit par avoir une drôle de surprise quand un petit garçon d'une dizaine d'année l'aborda.
— Mister ! l'appela-t-il. Vous êtes Len ?
Len chercha des yeux son interlocuteur jusqu'à voir le gamin qui n'était pas plus grand que le haut de ses hanches.
— Je... oui, c'est moi.
— On m'a payé dix livres pour que je vous remette ça quand je vous verrai.
Le garçon glissa un bout de papier dans sa main et disparu en courant. Len sourcilla quelques instants, ébranlé par sa rencontre. Puis, il déplia le papier et fut surpris d'y trouver l'adresse d'un hôtel. Visiblement, une réservation l'attendait.
Il chercha l'hôtel et finit par le trouver dans le centre-ville. Il s'agissait d'un établissement trois étoiles des plus banals. Un homme un peu rondelet l'accueillit derrière le comptoir de la réception.
— Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ?
— En fait, j'aimerais louer une chambre pour la nuit, c'est possible ?
L'homme semblait beaucoup trop content d'accueillir un touriste dans son humble établissement et de, par la même occasion, lui soutirer une petite fortune.
— Bien sûr ! Votre nom ?
— Yukimura.
Soudainement, le regard de l'homme se plissa alors qu'il le contemplait des pieds à la tête, perplexe. Il jeta un regard à son bureau où une petite photographie était scotchée sur le bois. Eh bien, c'était toute une affaire ! Il se racla la gorge.
— Len Yukimura?
Len plissa à son tour les yeux.
— Heu... Oui, c'est cela, mais d'où tenez-vous mon nom complet ?
— Il se trouve, monsieur, qu'on a déjà réservé pour vous. Un homme est venu voilà une semaine ou deux et a réservé une chambre à votre nom pour cette nuit en laissant une photographie de vous. Moi et ma femme ne pensions pas que vous viendrez pour vrai !
Sur ce, l'homme lui tendit la photo à son effigie. Len la contempla, muet d'étonnement. La photo le représentait, torse nu, enveloppé dans une couverture et dormant à poings fermés. Jayce devait avoir pris cette photo la nuit où ils avaient... Eh bien, couchez ensemble, pendant qu'il dormait.
Jayce aurait très bien pu donner à cet homme la photo de lui que le FBI gardait dans ses fichiers, celle qui ornait son passeport, mais il avait certainement voulu que le japonais se remémore cette nuit toute spéciale et à quel point il avait aimé le tenir dans ses bras et l'entendre gémir, à quel point ils avaient passé du bon temps ensemble avant que Len ne vienne tout gâcher... Le jeune homme déglutit puis, en tripotant la photo dans ses mains, il en vint à la retourner. Ses yeux tombèrent alors sur le message...
Regarde dans la taie d'oreiller, chambre 367,
Viens vite, je t'attends,
Avec amour,
J. C.
xxx
Len avait du mal à le croire. Son cœur battit plus vite, il avait des papillons dans le ventre. Une fois de plus, Jayce se jouait de lui et avait tout prémédité, mais pour une fois, ne pas tenir les rênes ne le dérangeait pas plus que ça. L'ombre d'un sourire en vint même à effleurer ses lèvres roses.
Il remercia simplement l'homme de la réception et, d'un pas empressé, une nouvelle excitation le remplissant, il se dirigea vers la chambre 367, celle que Jayce avait louée pour lui. Les derniers mots de la lettre l'avaient marqué. Ainsi donc, l'homme l'aimait toujours? Après tout ce qu'il lui avait fait ? C'était inattendu... Comment pouvait-il continuer de l'aimer tout en sachant qu'il était un meurtrier ? Si Jayce avait été un assassin, Len lui-même ignorait s'il aurait été capable de continuer à l'aimer. Il avait tué des gens et démontré un sang-froid hors du commun, mais Jayce avait toujours été le plus fort d'entre eux.
***
— Merde, Kyle! Jura l'homme brun avec un accent britannique prononcé. Pourquoi t'es venu ?
Le mafieux eut un sourire en coin et tapota l'épaule nue de son interlocuteur.
— Calme-toi, Jayce, tu m'as dit que tu avais besoin de mon aide, je suis venu.
— Tu n'étais pas obligé, murmura l'autre entre ses dents, en plus, tu as ramené Harvard avec toi... Merde, mais à quoi tu pensais ?!
Kyle mordilla tranquillement l'oreille de Jayce qui se laissait faire sans un mot.
— C'est pas moi qui l'ai ramené...
— Quoi ?
— Ce petit morveux a entendu que Len venait à Norwich et l'a suivi.
Jayce sembla se détendre légèrement, mais presque aussitôt sa mâchoire se crispa à nouveau.
— Et pourquoi a-t-il suivi Len jusqu'en Angleterre ?
— Il le croit coupable. Il a des doutes, il pense que Len est BlackPen.
— Moi qui croyais qu'on avait bien caché notre jeu ! Comment... Pourquoi il a des doutes ?
Jayce se prit la tête entre les mains et s'assit sur le lit derrière lui alors que Kyle suivait le mouvement, se retrouvant à califourchon sur lui.
— Il est naïf et stupide, il croit en toi, rien que ça, c'est mignon, non ? Il n'a aucune preuve concrète, ne t'en fais pas. Il ne découvrira rien de notre petit manège, affirma calmement Kyle en joignant ses mains dans le dos de l'ex-agent du FBI, frottant son torse nu contre le sien.
— Je l'espère bien.
— Et si tu te détendais un peu l'esprit, maintenant ? proposa Kyle, une lueur mal placée dans le regard et commençant à frotter lascivement son corps contre Jayce qui le regardait sans bouger d'un iota si ce n'était de sa respiration vive.
— Arrête ça toute suite, Kyle, le prévint-il sur un ton menaçant.
— Pourquoi ? répliqua innocemment son vis-à-vis.
— Parce que. Tu sais très bien que je suis fidèle à Len.
— Mais ça fait des mois que tu ne l'as pas revu ! Il c'est peut-être envoyé des dizaines de nanas depuis le temps, tu ne peux pas aussi facilement convertir un hétéro et le privé de bonne baise pendant si longtemps... Mon Dieu, je ne sais pas comment tu fais pour tenir aussi longtemps sans sexe !
— Je l'aime.
Comment trop simples petits mots pouvaient-ils résoudre tous les problèmes ? Kyle glissa au sol et se plaça à genoux entre les jambes de Jayce, il écarta les pans de la serviette accrochée à la taille du brun. Il posa le bout de sa langue sur le gland du jeune homme, en visant la petite fente. Un grognement étouffé surgit du corps de Jayce qui s'apprêtait à le réprimander, mais qui s'en trouvait incapable.
— Et moi, je sais que tu aimes ça, aussi, susurra Kyle d'une voix tentatrice. Allez, pour une fois, laisse-toi aller, ça ne va pas te tuer, puis se ne sera que justice.
Kyle sourit d'une manière perverse et il tint la virilité de Jayce dans son poing tandis qu'il en prenait la moitié entre ses lèvres entrouvertes. Tranquillement, il fit descendre le reste du sexe du brun jusqu'à ce que ce dernier touche le fond de sa gorge. Kyle combattit l'effet de nausée qui l'envahissait et fit tournoyer sa langue autour de la fine peau. Il caressa les boules de Jayce de ses doigts gauches, les soupesant et les faisant rouler, pendant que ceux de droit allaient agripper fermement sa hanche. La respiration de Jayce devint erratique et, cédant à la tentation, il se mit à grogner et gémir. Il plongea sa main dans la chevelure noire de l'homme et agrippa fermement ses mèches folles.
— Oh, putain, Kyle!
Il tira les cheveux vers lui, poussant son sexe plus profondément en Kyle, le forçant à le sucer plus avidement. Kyle releva ses yeux vers lui pour l'observer avec une lueur de défi dans le regard avant de fermer les paupières pour se concentrer sur sa tâche avec plus d'attention et d'habilités. Jayce ne pouvait s'empêcher de regarder le O parfait que formaient les lèvres de Kyle autour de sa virilité et de s'en sentir que plus excité. Son sexe n'avait pas tardé à se durcir de même que celui de son partenaire. La main posée sur sa hanche commença à se montrer plus aventureuse et se glissa sous Jayce qui ne s'en rendit pas compte immédiat, trop prit par son plaisir. L'aventurière caressa ses reins, puis descendit sur ses fesses rebondies. Les doigts caressèrent son entrée avec douceur pendant quelques secondes.
Une première phalange pénétra ses chairs tendres et c'est alors que l'ex-agent se rendit compte de l'intrusion. D'abord surpris, il ouvrit la bouche pour réprimander Kyle et lui demander d'arrêter immédiatement son petit manège, mais l'entrée d'un deuxième, puis d'un troisième doigt en lui fut suffisant pour lui couper le souffle, l'empêchant ainsi de parler. La sensation humide et chaude sur son membre alliée à ses doigts inquisiteurs en lui était une sensation incroyable. Son regard ambré descendit sur le sexe dressé de Kyle qui déformait en une bosse évidente la serviette lâchement nouée à ses hanches. Jayce souhaitait pouvoir soulager le jeune homme, mais il n'avait aucun moyen d'atteindre la virilité de Kyle.
Le voyant chercher une solution, Kyle lui fit signe d'un mouvement de la tête que ce n'était pas grave. Même s'il ne trouvait pas juste qu'un seul d'eux trouve la jouissance, Jayce se résigna et ferma les yeux.
— Ah ! Merde !
Son partenaire venait d'atteindre sa prostate avec ses doigts en lui, provoquant une secousse dans tout son corps. Sitôt, Kyle la cogna à nouveau, à trois reprises, s'amusant des expressions de plaisir qui ravageaient le visage de Jayce. Après cela, il ne fut plus long à atteindre le point de non-retour. Il cria le prénom de Kyle, s'accrochant plus fermement à ses boucles comme a une bouée de sauvetage, alors qu'il jouissait dans la gorge de l'autre homme. Kyle avala le liquide amer d'un coup, prenant à peine le temps d'en savourer la texture sur sa langue et contre son palet. Se léchant sensuellement les lèvres, il releva les yeux sur Jayce qui l'observait également, essoufflé. Il retira ses doigts de l'orifice rosé et se releva, exposant fièrement son membre plein de vie sous le regard de Jayce.
— Tu comptes faire quelque chose pour ça ? Demanda-t-il, légèrement taquin.
Jayce sembla revenir à la réalité, d'un coup.
— Merde, Kyle ! On n'aurait pas dû...
Le mafieux entendait le remords dans la voix de son vis-à-vis.
— Tu n'as pas à te sentir coupable, Jay, tu ne l'as pas trahi.
— Si, je l'ai fait ! C'était mal !
L'érection de Kyle commençait à descendre sous les mots emplis de regrets de Jayce, mais à la dernière seconde ce dernier agrippa fermement son sexe entre ses mains et commença à le caresser. Jayce fit de long mouvement de va-et-vient, visiblement concentré sur sa tâche, le front plissé et se mordant la lèvre inférieure.
Kyle souffla brusquement et ferma les yeux. Il sentait que ses jambes allaient lâcher à tout moment sous les mains expertes de son compagnon. Jayce appuya le bout de son ongle contre l'urètre de Kyle et fit rouler ses boules de son autre main. Il sentait tout le liquide séminal qu'elles contenaient. Il se servit du liquide pré-éjaculatoire qui s'échappait du sexe qu'il caressait pour le lubrifier.
— Jay, tu n'es pas for...–
Kyle échappa un grognement alors que Jayce le faisait taire en serrant d'une pression agréable son sexe dans son poing, descendant ensuite ce dernier le long de son membre de bas en haut. Kyle siffla bruyamment.
— Putain !
Sa serviette était tombée depuis un moment et, tenant dans un équilibre précaire sur ses jambes molles, il craignait de s'y emmêler les pieds dedans et de gâcher ce moment. Kyle agrippa alors les épaules de Jayce, enfonçant ses ongles dans la peau offerte pour se retenir. Dans les muscles tendus de Jayce, il pouvait presque sentir sa rage. Sa haine envers soi-même, sa haine pour avoir cédé à ses pulsions.
— Jayce!
Il vint dans un grand cri, explosant son foutre sur le torse de Jayce. Ses jambes choisirent ce moment précis pour céder totalement et il s'effondra sur le brun, se fichant éperdument de se coller dans le sperme encore chaud. Les deux hommes restèrent un moment l'un sur l'autre, récupérant doucement. Puis, Jayce repoussa gentiment Kyle sur le côté du lit.
— Je vais... Je suis bon pour une deuxième douche, maintenant.
— C'était quoi, ça ? Demanda Kyle, plissant les yeux.
— Du sexe de charité, répliqua l'autre.
Jayce s'était relevé et avait à nouveau drapé la serviette autour de son corps, il se dirigeait maintenant vers la salle de bain de la villa.
— De la charité... Mais pour qui ? Murmura Kyle à lui-même une fois Jayce hors de vue.