Point de vue de Leah:
En lui demandant de partir, je me haïssais. Je suis consciente que je suis la seule personne à qui elle peut se confier ou simplement discuter, mais je me dis qu'il faut que je m'écoute. J'ai peur. J'ai pas vraiment peur d'elle, j'ai peur de ce qu'elle est, de ce qu'elle a vécu. J'ai aussi très peur de moi. De toutes les personnes qui la pleurent en ce moment même, je suis la seule qui puisse encore communiquer avec elle.
Quand son père à appeler ce matin-là, je savais que ce n'était pas rien, que c'était grave car, il n'appelait jamais chez moi. Quand il m'a annoncé ce que je redoutais tant, j'étais terrifiée à l'idée de la vie sans Madison. Vous savez, quand on perd une personne qui nous est tellement importante mais, qu'on se rend compte que, au final, malgré tout ce temps qu'on a passé aux côtés de cette personne, on ne lui a jamais dit ce qu'elle représentait pour nous? Eh bien, c'est exactement ce que je ressentais. Cette journée-là, à l'école, on a parlé d'elle mais, j'avais l'impression que Madison ne manquerait pas à la majeure partie des élèves de ma classe. On est quand même passé chez elle après l'école. Sur les vingt-neuf personnes de ma classe qui étaient là, une seule pleurait, moi. Puis, j'ai eu l'impression qu'elle était là et qu'elle me regardait pleurer. Après, je l'ai entendue, elle me disait que tout allait bien, qu'elle était enfin heureuse. Je me suis retournée, et je l'ai vue. Ensuite, elle est partie.
En résumé, sa vie ressemble à neuf ans de bonheur et de joie, un rendez-vous chez le médecin et tout s'écroule, ensuite je la rencontre et nous devenons amies, meilleures amies, deux ans plus tard, toute cette histoire se termine avec sa mort.
Vous devez vous dire que je suis une saleté d'hypocrite parce que je suis en train de dire que je l'aimais et que je tenais à elle mais, que je ne faisais rien pour l'aider à se sentir mieux. Vous avez raison, je suis une hypocrite qui a eu comme amie une fille très gentille et très courageuse qui ne me méritait pas. Pourtant, cette fille, elle m'aimait comme je suis et même après sa mort, elle continue à m'aimer.