Fatima : La Femme Du Boss

MlleGueye23

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Fatima est une brillante jeune femme très ouverte avec beaucoup de caractère. Elle vit à la Médina, un quarti... Еще

présentation de Fatima
Mara bi ( le marabout ) 1ère partie
Mara bi ( la suite ).
Brioche omelette
coucou Yaay😟
guys
le départ
appel vidéo bi🥵
A new day has come.
Diamniadio
( Diamniadio: La suite )
le boss ?
la rencontre partie 1
La rencontre ( suite )
message
Ndiouga
Ndiouga 2
l'ultimatum
message
ultimatum suite
clamer
Le début des ennuis ?
bataille psychologique
visite surprise 1 ( bb Maty )
visite surprise 2 ( bb Maty et bb Aida ).
Fatima vs Zara (1-0)
mission remontada ?
wekh dounk ( avoir bon dos ).
Par force
Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis
le Bonjour 🤣😭
Goumin
matelas de la réconciliation ( Ndiouga et Seynabou )
Du Maïga au dîner
Un anniversaire peu joyeux.
le signe
Coup de gueule et passion
chez maman Jongué ( l'astucieuse)
Message visé de maman
Déjà la fin entre eux ?
jubbo bi ( la réconciliation)
Chaud comme la braise.🥵
ceci N'est pas un chapitre mais plutôt un msg
dewenety
un rêve éveillé
La convocation
Affaire vol de données
Show must go on ( le spectacle doit continuer)
LA taupe dans la trappe.
Le pardon
KFC
jour de vérité
mission 2e dame
Karma
joyeux anniversaire
préparatifs.
noces
petite lune de miel
ceci n'est pas un chapitre
hello choix 1
choix 2

wedding day le mariage

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MlleGueye23

Hello mes amours sorry pour le retard. Des imprévus mais c'est bon votre article et là. La suite c'est pour demain inchaaAllah.
Je vous aime so much.
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Wedding day.

Le jour-j. On est l'aube pour la prière de fadjr avec tonton MaLamine qui dirigeait la prière comme à l'accoutumée. Maman, Mariam, Fanta et moi nous tenions derrière. Cette prière était spéciale et nous étions remplis d'émotions. C'était la dernière que je faisais avec ma famille. Désormais ce sera avec mon mari que je prierai. J'en étais très émotive mais je ne voulais pas faire pleurer tout le monde comme la veille...

La veille lors du henné time.

21 heures, les décorateurs avaient déjà terminé d'installer la tente dehors. C'était un chapiteau pour protéger les invités du vent et du sable mais aussi pour garder un peu d'intimité. Elle n'était pas très grande car comme je vous , nous avons privilégié la sobriété. Tous les invités ne pouvaient être installés à l'interieur. Et au passage le salon, les chambres tout avait été reéaménagé pour l'événement. Maman voulsit que l'on fasse le mariage ici plutôt que leur nouvelle maison offerte par Ndiouga pour des raisons qu'elle seule a connaissance. Je n'y trouvais aucun inconvénient.

N'empêche le chapiteau était magnifiquement décoré et climatisé. Ile sol était entièrement recouvert d'un tapis de gazon super doux et de tapis rouges tout le long au milieu. Tout au fond, l'estrade sur laquelle j'étais installée pour la séance de henné. J'étais en Abaya noir avec sur le visage en masque en chaîne doré. Il me recouvrait presque tout le visage sauf les yeux. Des yeux parfaitement mis en valeur. J'avais un regard foudroyant et je le savais. Je captivais de par mon regard, on aurait dit une reine égyptienne. Ce masque je l'ai porté tout du long car il était assez léger et peu encombrant à mon goût. Parfois, pour prendre quelques photos ou danser Amina me l'enlevait.

Mes demoiselles d'honneur étaient elles aussi en tenue orientale beige de différents modèles selon ce qui allait mieux avec leur morphologie. Je portais une looongue perruque raw hair bien lissée et qui brillait sous les flash. Pour le henné j'ai entièrement été préparée chez moi pour gagner du temps.
Elles étaient installées au milieu de la tente sur une longue table basse joliment ornée de fleurs, de dragées et de perles non loin de moi sur des coussins, la tendance quoi Une dame chantait le " ngoyane " avec ses musiciens en mon honneur. J'avais un mini sac à main avec plein de billets pour en donner aux griots et autres chanteurs. Amina a battu les records avant même le mariage. On la chantait très souvent car savait que nous étions très proches.
Après ma séance de henné, une bonne ambiance et quelques pas de danse je me retirais de la tente pour laisser les grandes personnes s'occupaient de leurs affaires.
Maman et tata Alima devaient donner des présents en tous genres pour moi et ma belle-famille : argent, bijoux, tissus etc. Elles avaient chacune leur griot pour faire passer les cadeaux et en faire l'inventaire mais aussi pour assurer l'ambiance. Cela a duré jusque vers 1 heure du matin.
Pendant ce temps j'étais à l'intérieur à danser avec mes demoiselles d'honneur, Bijou, Awa et consort. Nous faisions des trucs de jeunes quoi. Nous nous amusions et je prenais un malin plaisir à rejeter les appels de monsieur. Plus tard, il m'envoie un message comme quoi je le negligeais pour faire la fête. Il se victimisait mais ça ne marchera pas. Finalement on se parlera en appel vidéo avant d'aller me coucher vers deux heures.

Fin...

La nuit a été courte et la prière j'aurai voulu qu'elle dure des heures. Je me sentais déjà nostalgique. Après avoir fini et tonton MaLamine de formuler une prière à laquelle nous toutes dirent amine. Il se retourne pour se mettre en face de nous. Il tenait à nous parler et à moi en particulier.

Tonton MaLamine : alors ma fille comment te sens-tu ? C'est le grand jour.

Ma gorge se nouait. J'avais senti dans sa parole un peu d'émotion. Il me l'a dit avec tant de douceur.

Tonton MaLamine : tu n'as pas de raison d'être stressée. Aujourd'hui est un grand jour. Un jour où il m'est permis moi de danser pour célébrer le mariage de ma fille. Je vais danser, chanter, donner de l'argent et prier pour toi.

Cette phrase a su détendre l'atmosphère et nous faire sourire. Ça a aussi libéré une larme que retenais captive au coin de l'œil. Vite je l'essuie sur ma joue.

Tonton MaLamine : personne ne dit que c'est facile de quitter sa famille du jour au lendemain pour en rejoindre une autre. Mais c'est une étape incontournable. La famille que tu t'appretes à rejoindre et qui va devenir la tienne est l'une des meilleures qu'un parent puisse souhaiter à sa fille. Avec eux je suis sûre que tu resteras dans le droit chemin. Tu as du respect envers les gens surtout tes aînés, tu sais prendre soin de ta famille et la choyer, tu sais endurer les épreuves sans te plaindre. Tout ceci fait que je n'ai aucune crainte que ça se passe mal pour toi. Où que tu ailles tu t'adapteras à ce milieu ainsi qu'à ses occupants. Ta mère t'a déjà préparé à cette nouvelle vie en t'inculquant des valeurs remarquables et nobles. La digne épouse musulmane ce sera toi. Celle que son mari n'osera jamais manquer de respect. Tu as certes tes défauts comme tout être humain mais continue à faire des efforts. Je tiens les propos que ton défunt père aurait tenu s'il était encore là avec vous. Qu'est-ce qu'il aurait été fier de toi ! Mais rien n'est le fruit du hasard. Aujourd'hui c'est moi qui joue le rôle de figure paternelle pour vous donc je l'assumerai jusqu'au bout et avec fierté. 

Nous gardions toutes la tête baissée. Je sentais que maman et mes sœurs pleuraient mais silencieusement.

Tonton MaLamine : je n'ai aucune crainte pour toi. Tu es la fille rêvée que Dieu te préserve du mauvais œil. Mais désormais tu dois fonder ton foyer. Que ton mari soit ta priorité. Le mariage c'est du sérieux et que le tien dure toute la vie et au-delà. Tu es déjà très belle mais en ce jour soit encore plus belle, plus radieuse tu seras le centre de l'attention. Profite de ce jour et ne pleure pas beaucoup sinon tu risques de gâcher ton maquillage. On va formuler une autre prière celle-ci t'est uniquement dédiée dans cette nouvelle vie. Je te confie à Dieu et à ton futur mari ma fille. Que cette nouvelle vie soit bénie et remplie de bonheur.

Il me tient les mains. Tous ensembles prions. Là je ne pouvais retenir mes larmes. Je sanglotais. A la fin il me serre dans ses bras et me console. Maman elle consolait mes sœurs. Je ne saurai dire combien de temps tout cela a duré.

Dans la matinée...
Après la prière j'ai pu dormir encore un moment. Vers 11 heures je vais dans le salon et y trouve plein de gens qui s'affairaient. Et le ptit déjeuner était sur un buffet. Chacun venait se servir y compris moi. Maman s'adressait à une de ses amies.

Maman : faute d'espace ici toute la vaisselle et les autres affaires sont chez Alima. Le taxi bagage les récupérera plus tard pour les amener chez elle.

Voisine Fatou : c'est aujourd'hui le " seet " (lorsque la mariée rejoint définitivement son domicile conjugal) .

Maman : oui. Aujourd'hui même.

Voisine Fatou : tu te sentiras seule deh. Vous êtes tellement attachée l'une à l'autre.

Maman : c'est le cycle de la vie. C'est tout ce que je souhaite à mes filles.

Je vais l'enlacer et lui demandait la question qui me chatouillait la langue.

-et les badienes.

Maman : j'ignore pourquoi elles ne sont pas venues à la cérémonie d'hier.

-si j'étais toi je ne les aurai même pas invité.

Maman : on les a juste invités. Tu sais que c'est elles qui devraient se charger de préparer le gingembre et les colas. Elles devraient t'emmener dans ta nouvelle maison. Elles ne devraient même pas être invitées car c'est ta famille. Mais là elles devront se contenter de regarder en bonnes spectatrices sinon elles saboteraient ton mariage chose que je ne tolérerai pas.

-tu as bien fait maman. Quand quelqu'un ne t'aime pas et ne te respecte pas mieux vaut la tenir en dehors de tes projets.

Maman : regarde toi en pyjama. Va t'habiller classe way.

-ah maman tu as quoi avec ma robe. Elle est en soie et coûte très chère.

Maman : tu frimes déjà ? J'ai peur pour la suite.

-on avait dit un mariage simple mais même hier il y avait du monde.

Maman : je ne vais tout de même pas ne pas inviter mes amies et proches. C'est simple et organisé. Je n'ai pas invité beaucoup de monde dih.

-j'étais choquée quand j'ai vu certains membres de ta famille. Des gens qui ne t'invitaient même pas à leurs fêtes tellement ils te marginalisaient aujourd'hui ils te font la bise. Thieyyy Le pouvoir silencieux de l'argent.

Maman : laisse les là-bas. Toi vas te changer que je ne te revois pas ainsi.

Je m'exécute et porte ma tenue traditionnelle lebou rouge et bleu avec les accessoires qui vont avec : écharpe, cauris, bracelets en or. Je portais une perruque tressée. Une raie au milieu et les tresses au lieu d'aller vers l'arrière elles tombaient des deux côtés de ma tête. Plusieurs perles de couleur noire, blanche et orange. Le maquillage était assez simple. Un rouge à lèvres de couleur noire. Et quelques paires de trait dessinés sur le front, les joues et le menton.
Un éventail traditionnel rond entre les mains et une calebasse pour la pose photo. Le photographe a d'ailleurs tenu à faire un shooting de rêve sur la terrasse. A mon arrivée, il l'avait déjà emménagé selon le besoin. Un vrai studio photo improvisé. Un fond sombre, une natte, des calebasses et des plantes en guise de décoré. J'avais droit à des photos artistiques comme j'aime dans lesquelles était mise en valeur ma coutume. J'étais contente du résultat et le photographe visiblement.

Plus tard je vais rejoindre ma team en bas dans le salon. Nous discutions et prenions 1000 et une photos. Maman n'avait pas une seule seconde pour moi. Elle entrait et sortait tout le temps et passait des coups de fil à je ne sais qui.

Les décorateurs terminaient la déco de la chambre : " from Ms.Diop to Mrs.Fall ". Une déco trop mignonne avec des fleurs et guirlandes de perles transparentes.

14 heures. Les repas étaient prêts. Au menu, du riz au poisson et du riz à la viande. Ensuite il fallait préparer de grands bols qu'une délégation va emmener chez ma belle-famille c'est le "yobou agne". Avec en plus des caisses et des caisses de boissons, d'eau, de fruits et de l'argent. Eux aussi avaient emménagé la grande cour de la maison. Une grande tente plein de gens y étaient, des membres de la famille essentiellement.

Je ne me séparais plus de mon sourire. Je n'avais qu'une hâte, devenir officiellement madame. SA madame.

Le moment tant attendu arrivait. 15 heures je vais vite chez chic face cosmetics pour me préparer. Pas de perruque ni de faux cils. Seulement un maquillage simple un fond de teint, peu de fards à paupières, les sourcils dessinés mais naturels et un peu de gloss. Mes cheveux ont à eux seuls assez de volumes, il suffisait juste de bien les coiffer : un raie au milieu et un chignon bas avec des boucles puis  mettre un accessoire en forme de courbes dessus. Ma robe était entièrement brodée et d'un blanc immaculé. Elle épousait ma silhouette tout en étant assez pudique. Elle est longue, m'arrive jusqu'au niveau du cou avec des manches longues. Je portais des boucles d'oreille et une bague en diamant pour matcher avec le blanc de ma robe. Pour combler le tout, un voile d'un blanc éclatant qu'on me met sur la tête.

Peu avant 17 heures ma team et moi avions fini. Ce que je ne savais pas c'est qu'une escorte de voitures de luxe : BMW, Mercedes, Range Rover, Maserati et Bentley m'attendaient tranquillement dehors pour m'accompagner. Et dans l'une des voitures, une Mercedes, Monsieur Fall m'y attendait.

A la sortie je me tenais la bouche tellement j'étais surprise. Ndiouga se tenait là adossé à Ia voiture. Ses amis et membres de la famille qui l'accompagnait se lançait dans un concert de klaxons. Des bongoman ( des hommes qui ambiancent avec leurs calebasses transformé en un mélange de guitare et de tam-tam) assuraient l'ambiance. Ils chantaient. Les filles dansaient et les garçons klaxonnaient. Je voulais pleurer mais avais peur de foirer mon léger maquillage. J'éclate de rire quand je redresse la tête et vois Ndiouga danser dans son beau grand boubou blanc immaculé lui aussi.
" Ndiouga Fall nekhuleinam ?" Chante le bonhoman ( Ndiouga Fall ne vous plaît-il pas ?)  " wa walay ni keineu bagnuko" ( juré personne ne le desteste" répondent en choeurs les autres. Ils répétait la phrase plusieurs fois en chantant.

Nous dansions en nous rapprochant des voitures. Ndiouga vient me faire un bisou sur le front. Et me dit tout bas.

Ndiouga : ta beauté est éblouissante. J'arrive pas à croire que j'épouse cette bombe.

-tu t'es regardé ? Tu es juste parfait. Beau, rayonnant. Je t'aime énormément Mr.Fall. merci de m'honorer et de m'avoir choisi.

Amina : oooohhhhhhhhhhhhhhhhhhhh. Fatima Mr.Fall neina kuniuko takkal beuguko mom ioe rek la beug ( Fatima, Mr.Fall dit qu'il ne veut pas d'une femme qu'on lui donne c'est toi qu'il aime".

Et les bongomans s'enflamment. Même ceux qui étaient dans leurs voitures sont sortis pour danser.

En réplique les ambianceurs répondent "Awo awo awo kein douko yabb awo dey door" ( c'est une première dame personne ne lui manque de respect car elle chicote.

Même les habitants aux alentours dansaient sur leur balcon. Tout le monde s'y mettait. Le rythme des "tama" (un format plus petit des tam-tam avec un son plus prononcé et aigu qui a le don de faire bouger les plus timides).

Vite Ndiouga met en pause cette ambiance car l'heure approchait. Nous entrions tous en voiture direction Mermoz pour sceller notre union. Notre chauffeur n'était autre aue son meilleur ami Seydina Alioune.

Ndiouga : je ne vais pas te toucher car on va à la mosquée quand même mais plus tard tu ne m'échapperas pas. Me chuchote t-il.

-je ne compte même pas m'échapper.

On y retrouve tonton MaLamine, ses amis mais aussi les responsables et amis de Ndiouga ainsi que l'imam. Il est rare de voir un couple ensemble lors de la cérémonie or c'est conseillé de le faire. Nous avons décidé de suivre cette voie qui pourrait renforcer encore plus nos liens.

Les parents des mariés se mettent près de l'imam qui demande qui est-ce qui donne et qui est-ce qui demande ( ma main ). Il y a des discussions. Il demandera est-ce un mariage arrangé ou forcé. La réponse était non. La dot symbolique était de 50.000 francs.
L'imam prêchait sur l'importance d'avoir des kilifa "guides" ( parents, oncle ou autres aînés vers qui se tourner pour avoir son avis ou ses conseils en toutes circonstances). C'était un moment de rappel sur le mariage, la vie d'un couple et les responsabilités qui en découlent. Ils témoignaient aussi chacun sur nous.
Puis après signature des papiers attestant du mariage et la distribution de colas par les amis de Ndiouga et Youssouf mon ami, le mariage est scellé. Je suis devenue Fatima Diop FALL.
Le sourire de Ndiouga pourrait illuminer toute une ville en pleine coupure. L'imam et ses amis ne manquait pas l'occasion de le taquiner. Deux photographes nous accompagnaient et prenaient des photos tout le long de la cérémonie ainsi que dehors.

Nous sortions enfin de la mosquée. Tous ceux qui avaient assisté à la cérémonie avaient leur pack de beignets, de jus de gingembre etc en main. Tout cela préparé minutieusement par maman, tata Alima et consort. Mr.Fall ne voulait plus lâcher ma main même pour saluer les gens. C'était un supplice pour lui. On dirait que j'allais m'enfuir loin de lui. Cependant il allait me laisser car je devais retourner à la maison.

Ndiouga : on se revoit plus tard bb. Je ne cesserai de le répéter tu es magnifique. J'en perds mes mots. Comment on peut être aussi belle je comprends pas. Tu vas me manquer tu sais.

-tu vas trop me manquer aussi.

Ndiouga : t'inquiètes tu m'auras pour toute la nuit.

-et toute la vie.

Ndiouga : tu as tout compris. Je laisse Seydina Alioune te conduire jusque chez toi avec tes copines. Je vous rejoins un peu plus tard.

-vite donc. On se fait la bise sur la bouche puis je monte dans la voiture.

Une fois à la maison rebelote. Concert de klaxons et de bongos. Maman dispose des pagnes traditionnels tissés à la main par terre et les autres en disposent sur tout le long jusqu'à l'entrée de l'immeuble pour que je marche dessus. Nous nous tenons dans nos bras et ne pouvions retenir nos larmes. Elle n'en croyait pas ses yeux. Sa fille aînée se mariait. L'émotion nous submergeait et Amina et mes sœurs commençaient elles aussi à pleurer. Mais les griots nous sauvent en reprenant ce qu'ils savent faire de mieux. Nous montons ensuite à l'étage. Avant d'entrer fallait que les griots et bongoman se mettent bien en place. Un vrai protocole je vous dis. Ils chantaient et les invités chantaient en choeur.

Bongomans : eehh kouy dougou ? Fatimay dougou  ( qui entre ? C'est Fatima qui entre )

Bongoman : nelein awo yeksina ( dites la première dame est arrivée.) Ndiouga dit qu'il ne veut pas d'une autre femme devant Dieu et les hommes il a décidé que c'est toi sa femme.

Les applaudissement et les battements résonnaient de partout.

Bongoman : ayyeeeeee iiyyaaaawooooo Fatima amna djeukeur x2 ( ayyeeeeee iiyaaaawooooo Fatima a un mari ).

Et nous étions tous en feu même maman qui leur battrait des billets de 5000 francs de même que moi, tata Alima et Amina qui elle aussi a été plusieurs fois chantée elle ma domou ndaye ( sœur d'une mère même littéralement traduit).

Le salon était devenu une vraie piste de danse. Amina décidée à me faire danser comme une folle m'emmène me changer. Elle avait préparé une robe pour l'occasion. Un grand boubou blanc super léger avec un col en V doré sur le côté. J'enlève mes chaussures et reviens au milieu des gens décidée à mettre le feu. Je dansais comme si j'avais remporté des millions au loto. C'était mon jour donc il fallait bien que j'exteriorise ma joie. Tonton MaLamine qui revenait de la mosquée arrive et s'y met lui aussi. Je ne le savais pas si bon danseur j'en été si surprise que je me mettais à lui donner des billets de 10.000 francs tellement j'étais contente. Tous étaient visiblement aussi surpris que moi. On l'applaudissait très fort. Il me sortait des pas de danse qui allaient du "doukat" au moulaye thieuguine et même du "ndawrabine". Quand il eut fini ce fut le tour de maman de montrer ses compétences en la matière. Elle portait un grand boubou argenté de même que tata Alima et autres tantes. Puis Amina est invitée à se mettre au milieu. Elle n'attendait que cela

Bongoman : Amina bo gneuwul mou gnaw thiey suniu kharit bangi ( Amina si tu ne viens pas ce sera moche...Notre amie est là).
Aussitôt dit aussitôt fait. Elle se jette au milieu avec sa belle robe. Je savais qu'elle n'avait pas choisi une robe avec le bas ample pour rien. C'était pour bien sauter et se contorsionner à sa guise. Elle était dans une jolie robe bleu. Le haut était en dentelle et le bas en soie.

Tantôt elle était accroupie tantôt elle volait presque dans les airs. Elle dansait et donnait de l'argent. Elle nous a tellement fait marrer avec ses mimiques.
Quand l'ambiance n'est pas à son goût elle va chuchoter aux griots ce qu'elle veut et quand elle ne l'obtient toujours pas elle saisit le haut-parleurs et s'en charge elle-même.
Puis elle décide de chanter pour moi une chanson de Aida Samb "temps biy" ( enfance). La partie la plus émouvante.

"🎵Souma fateliko fima diar ak ioe bamay khaleil kein douma lale kein douma togne fo tolou yangi prendre soin de moi. Taw  taww tawww taw beuri mbok Fatima yay taw. Bima neikei khalei fo meunti nek fouma meunti nek sama make dji limalay gnanal moy goudou fan ak wer goudou fan wer lalay gnanal. 🎵🥳"( quand je me rappelle tout ce par quoi on est passées plus jeunes. Personne n'osait me toucher ni me causer du tort car tu es tout le temps à prendre soin de moi. Aînée, aînée, aînée qui a beaucoup de parents/amis Fatima tu es l'aînée. Depuis que je suis petite où que je sois, où que tu sois grande sœur tout ce que je souhaite c'est longue vie et santé de fer, longue vie et santé de fer que je te souhaite.) Elle-même craque à la fin. Et nous nous enlaçons.

Awa elle, était décidée à danser et elle arrête vite nos larmes.Awa elle aussi n'en parlons même pas elle était Amina en version la trentaine d'années. Elles avaient la même énergie.
Toutes les danses du moment nous les avons dansé "bari bari" en passant par "momo dieng" ou encore le "wa li nekhna deh". Et justement c'est sur cette danse là que Ndiouga, son frère et quelques uns de ses amis font leur entrée. Je vous laisse imaginer la scène et l'effervescence avec. Tous criaient euphoriques. Lui s'en donnait à coeur joie et dansait sans aucun gène ni aucune timidité devant ses beaux-parents. Je lui fais face et ensemble nous dansions sous les applaudissements et les cris des gens autour. La scène et le moment était juste magnifiques et spontanés. La joie et le bonheur étaient nos moteurs. Le lendemain, le passé plus rien ne comptait. Seul le moment que nous vivons comptait et il était magique.
Maman était morte de rire de voir son gendre d'habitude très posé danser avec autant de facilité. Mais elle le savait bien ce jour était spécial donc on ne pouvait que le rendre plus magique.

Puis l'effervescence redescend et nous recevons ensuite nos félicitations. Il salue ses beaux-parents. Puis nous prendrons quelques photos tous ensembles avant qu'il ne  retourne à nouveau chez lui.

Je vais reprendre une douche pour me refaire une petite beauté. C'était juste pour poser avec ma troisième tenue vers 20 heures. Il y avait du monde mais pas beaucoup cela restait restreint c'est ce que nous voulions. Mes belle-sœurs sont biensur venues me voir les mains chargés du quart de leurs cadeaux disent-elles. Le reste était bien plus nombreux. Tata Alimatou et consorts s'étaient elles aussi changées ainsi que Amina.

21 heures le dîner était prêt. Là aussi il faut emmener le dîner chez la belle-famille. Ndiouga était revenu pour couper le gâteau avec moi. Et oui on avait même commandé un grand et beau gâteau pour cela. Je ne voulais pas le fatiguer à faire des aller-retours mais c'est lui-même qui adoraient venir me voir. Et puis moi aussi hein.

Donc il repart m'attendre. La prochaine fois qu'on se verra c'est lorsque que je serai voilée et conduite chez lui...

J'ai dîné tranquillement tandis que maman elle ne trouvait pas l'appétit. L'heure fatidique arrivait. Le moment où je quitterai la maison pour rejoindre mon mari.
Mais après le dîner Amina et ma team ont quand même tenu à un dernier round de danse avant de passer aux choses sérieuses.

C'est ainsi que nous dansons encore et encore.

Vers minuit, la plupart du voisinage et invités étaient déjà partis. Il ne restait plus que la famille proche. Je portais une robe en coton large et décontractée. Mariam me fait des tresses tous vers l'arrière. Je pris une douche encore et enlevais tout mon maquillage. Nos visages n'étaient plus aussi joyeux que quelques heures plus tôt. Je voyais mes valises défiler devant moi. Amina et tata Alima les sortaient tout doucement de la chambre. Ça y est je réalise que je quittais la maison et je commence à pleurer. Amina était en face de moi et ne trouvait d'autres occupations que de me masser les pieds sûrement un moyen pour elle de ne pas craquer. Dès qu'elle me vit pleurer, elle ne pouvait pas non plus retenir ses larmes. Cela devenait contagieux et plus personne ne pouvait contenir sa peine à commencer par moi.

Tonton MaLamine ayant remarqué le calme plat dans la chambre vient nous voir et nous invite à le rejoindre dans le salon dès que Mariam aurait fini de nous tresser.

Maman demande aux autres de sortir afin de s'entretenir avec moi un moment.

Maman : ne pleure pas ma fille. Presque tout le monde passe par là. Aujourd'hui je suis comme et fière que tu aies trouvé quelqu'un dont tu es le bonheur. Ne me fais pas pleurer. Nos larmes ne doivent être que de joie. Je ne te connais que joyeuse, gentille, attentionnée, respectueuse et je sais que je n'ai pas de souci à me faire pour toi car tu es pleine de qualités. Tu n'es pas loin de moi. Tu pourras m'appeler quand tu voudras. Ne reviens pas fréquemment à la maison même si on meurt d'envie de te voir tous les jours. Car une fois mariée tu es responsable de ta maison donc ne laisse pas trop souvent ta maison vide pour venir nous voir même si notre porte te reste grande ouverte. On est certes ta famille de sang mais tu as aujourd'hui une nouvelle famille. Un nouveau kilifa qui est ton mari. Ses décisions, sa parole comptent plus que la nôtre. Nous avons plus aucun droit sur toi une fois que tu auras franchi le seuil de cette porte. Que ton mari soit ton guide, ton père, ta mère et ton confident. Sois comme une tombe et ne parle à personne de ta vie conjugale et surtout de votre vie intime. Garde ses secrets tout comme il gardera les siens. Ne t'emporte jamais contre lui fais toujours en sorte qu'il se sente gêné de te hurler dessus ou de lever la maim sur toi. Ce mariage là doit tout représenter pour toi. Préserve le autant que tu pourras. La communication est la base de tout. Communiquez et même si vous êtes en froid ne le montrez jamais aux gens extérieurs. Au moindre signe de faiblesse vous risquez de sombrer. Travaille dur pour que demain cela se reflète sur tes enfants. Des enfants respectueux et respectés, des leaders dans leur domaine. Des enfants dont l'opinion compte et est indéniable. Ce sera ton boulot à toi. Moi j'estime que je n'ai pas failli à cette mission car de ta naissance à aujourd'hui jamais tu ne m'as fait douter, jamais tu ne m'as posé de problème. Je te remercie pour avoir été une si bonne et aimable fille. Je remercie Dieu de m'avoir choisi pour être ta mère. Va ma fille et N'aie nulle crainte. Tu ne peux qu'être victorieuse. Seulement une question?

-oui maman.

Maman : es-tu prête pour ta nuit de noces ? Je t'avais prévenu que ça risquait d'être un peu douloureux.

- ça ira maman. T'inquiètes pas.

Maman : bien ma fille. Sèche tes larmes et viens avec moi dans le salon. D'abord il faut que je te recouvre avec le pagne.

-pourquoi tu ne me poses pas la question que toutes les mamans posent. A soir si je suis vierge.

Maman : j'ai une entière confiance en toi. Et te la poser serait pour moi te vexer et douter de toi. Tu es une femme sûre de toi rien qu'en te regardant je sais qui tu es. Tu crains trop Dieu pour plonger dans des futilités. Allez on y va sinon tu risques de ne jamais partir.

Nous allons dans le salon où tonton MaLamine, ses frères  ainsi que les kilifa de maman étaient assis. Seydina Alioune aussi était là.

Les témoignages et conseils reprenaient de plus belle. Chacun se mettait à dire qui j'étais et ce qu'ils attendaient de moi dans ma future vie. Chacun me conseillait sur ce que je devais faire ou pas pour préserver mon ménage. Amina sanglotait tellement que par moments quelqu'un lui donnait de l'eau à boire. Mes sœurs pareillement. Elles (mes soeurs) étaient à côté de moi, elles aussi voilées car doivent m'accompagner jusque dans ma nouvelle demeure.

Après tout ceci, une session de prière a été ouverte et c'était le moment des au revoir. Même tonton MaLamine qui nous calmait a versé quelques larmes. Un moment émouvant. Je les embrasse un à un et ils prièrent tous pour moi. Seydina Alioune accompagné de Issa un autre ami de Ndiouga emportaient mes valises dans les voitures.
Maman verse de l'eau au niveau de l'entrée pour me souhaiter bonne chance. Nous sortions de l'immeuble et j'entre dans le 4x4 blanc avec Mariam, Amina et tata Alima. Les mamans ne sont pas obligées d'emmener leur fille. Ce sont généralement les badienes qui le font et il ne faut pas compter sur les miennes pour le faire.

Seydina Alioune nous conduit à Mermoz. Derrière, quatre autres voitures : quelques cousines, Fanta, la femme de Seydina Alioune Sokhna et ma team du bureau : Bijou et Cie. Elles m'accompagnaient toutes à Mermoz puisqu'elles devront ambiancer un peu pour ramener un peu la joie...

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