Les Héros de Rien (en cours)

By LeodeGalGal

1.9K 371 2.4K

Souverain promis à la légende, Arthur veille sur le royaume de Bretagne en l'absence de ses chevaliers, parti... More

Préambule
Prologue
1. Un combat contre les ténèbres
2. Une rencontre en sous-sol
3. Un roi qui obéit à plus sage que lui
4. Une nuit riche en mystères
Première partie : Tu n'es plus une légende
5. Escapade
6. Séquestration
7. Sursaut
8. Relâchement
9. Stupeur
10. Ravitaillement
11. Esquives
12. Contact
13. Retraite
14. Confidences
15. Palabres
16. Préparatifs
17. Opportunité
18. Communion
19. Confusion
20. Perte
Deuxième partie : Être ou le néant
21. Secouru
22. Guidé
23. Déçu
24. Errant
25. Encerclé
26. Captif
27. Replié
28. Stoïque
29. Réconforté
30. Indécis
31. Ambivalent
32. Déterminé
33. Soutenu
34. Entraîné
35. Averti
36. Prêt
Troisième partie : Le Bref Retour du Roi
37. Nina
38. Nina
39. Nina
40. Nina
41. Alex
Quatrième partie : Dix petits héros (et quelques déesses)
42. Sleeping Beauty
43. Kiss of the Spider Woman
44. True Lies
45. Sense and Sensibility
46. Short Cuts
47. Gladiator
48. Face/Off
49. Interview with the Vampire
50. Close Encounters of the Third Kind
51. A simple plan
53. Into the wild
54. About a boy
55. Basic Instinct
56. Behind Enemy Lines
57. Labyrinth
58. O Brother, where are thou ?
59. Mission Impossible : Ghost Protocol
60. There will be blood
61. Live and let die

52. The Help

29 5 43
By LeodeGalGal

Hector sommeillait depuis plusieurs heures dans sa chambre – une cellule, désormais, malgré son confort certain – lorsque la porte s'ouvrit. Il lui fallut une seconde pour s'extirper de ses songes, dans lesquels Troie et ses tourments s'imposaient malgré tout, et reconnaître Athéna, ou plutôt Alex, dans sa toge blanche aux poches alourdies.

— Allez, on bouge, déclara-t-elle, puis elle s'en fut sans rien ajouter.

Le prince troyen avait eu largement le temps de tourner et retourner la situation dans sa tête et n'était pas parvenu à dégager de solution. Prisonnier d'un monde dont il commençait seulement à assimiler les règles, isolé, pion dans un conflit en cours depuis des années et dont il était à la fois l'enjeu et la victime, il oscillait entre de profonds sentiments de révolte, où sa mort lui paraissait souhaitable si elle pouvait laver son honneur, ou une lassitude pensive, lorsqu'il comprenait que sa position était, à peu de choses près, celle de bien des soldats. Obéir en dépit de ses intérêts personnels, malgré un frère, une femme, un fils dans les geôles de l'ennemi, se plier à un idéal noble ou les envies égoïstes d'un autre, sacrifier le nécessaire, faire son travail. D'entre tous, il aurait dû comprendre qu'il s'agissait là de la manière logique d'agir, qu'il ne pouvait pas s'offusquer. Il avait été général dans ses rêves, mais il ne l'était pas dans la réalité.

La déesse avait surgi et il devait obtempérer. Il suivit donc Alex, plus curieux qu'inquiet. Dans la pièce voisine, ses gardes mal embouchés formaient une haie d'honneur, et aucun ne broncha. Ils sortirent sans leur adresser un mot.

— Où allons-nous ? demanda-t-il.

— Torcher Sparte, répondit-elle à mi-voix.

Voilà qui était imprévu.

— Max a donné son accord ?

Elle lui décocha un regard qui signifiait que c'était une mauvaise question et il haussa les épaules. Scission dans l'équipe. Il avait l'habitude des familles divines qui se déchiraient. En général, seuls les mortels en pâtissaient tandis que les Olympiens se réconciliaient autour d'un festin.

Alors qu'ils remontaient les couloirs du complexe, personne ne s'interposa, bien que leur passage attire bien des regards, bien des murmures. Alex disposait manifestement des mêmes pouvoirs que son frère, peut-être davantage. S'il avait été des leurs, Hector aurait eu du mal à placer sa loyauté. Alex semblait plus intelligente mais moins morale. Max était fragile derrière ses convictions.

Alex finit par atteindre le service médical, poussa la porte de la salle où elle l'avait déjà examiné plus d'une fois, lui indiqua le lit couvert de papier blanc. Interdit, Hector s'assit sagement et observa la guérisseuse tandis qu'elle préparait ses instruments barbares. Il avait fait l'expérience des aiguilles qui percent la peau, des bandes qui compressent le bras, du cercle de métal froid posé sur sa poitrine. Des broutilles au regard des blessures que l'on s'infligeait sur le sable.

— Donne ton bras.

Il secoua la tête.

— Vous avez parlé de Sparte.

— Oui.

La porte du fond s'ouvrit sur une petite silhouette. Comme il le lui avait suggéré, Leo avait abandonné ses cheveux verts, qu'elle avait désormais noirs et bouclés, ramenés en un chignon d'un volume spectaculaire. Elle portait des vêtements aux teintes sombres, pantalon et veste sur une chemise blanche, un style sobre qui ne lui allait pas trop bien. Hector avait compris que, dans ce monde, les hommes et les femmes pouvaient se vêtir à l'identique sans que personne ne s'en offusque, aussi se garda-t-il de faire le moindre commentaire. Leo lui adressa un sourire dur, il se contenta d'un petit signe du menton. La voir le rassura, une émotion furtive, curieuse, qu'il accueillit avec joie.

— Bon, reprit Alex. Je ne trempe pas dans votre combine par esprit romantique. Je me fiche complètement de Nina et Arthur. Mais je pense moi aussi que l'occasion est trop belle, si et seulement si vous êtes déterminés à la saisir.

Elle se tut, les dévisagea l'un puis l'autre.

— Est-ce que vous êtes déterminés à la saisir ?

— Quel est l'objectif ? demanda Hector.

— Le plan que tu as exposé dans les douches m'a paru se tenir, mais détruire tout doit passer avant la libération, très hypothétique, de Nina et d'Arthur.

— Tu penses qu'Arthur est vivant.

— Je pense qu'il y a des chances, oui. Miles est sentimental et cruel. Et il déteste qu'on lui tienne tête. Il a un compte à régler avec la souche d'Arthur et avec cet Arthur lui-même. Donc, oui, je pense qu'il existe une probabilité, peu élevée mais réelle, qu'il soit toujours vivant. Ce qui ne veut pas dire que sa libération doit devenir une priorité.

Elle s'appuya à son bureau, croisa les bras.

— Le gala de ce soir commence à dix-huit heures. On boit, on bavarde, quelques discours, on mange des petits fours, musique choisie, interviews... Miles va faire une déclaration, tout le monde s'interroge sur sa teneur, certains murmurent que ça pourrait être plus spectaculaire que des modifications cosmétiques dans le Tournoi ou l'ajout de héros copyrightés dont il aurait négocié les droits. Bref, on s'en fiche. À vingt heures, le Duel commence. Deux sont prévus sur la soirée. Nos informateurs nous ont relayé qu'Achille, Hector, Lancelot et Rodrigue seraient alignés. Les chances qu'Achille contre Hector soit la première affiche sont élevées. C'est une opposition populaire, classique, avec des enjeux clairs, des groupes de soutien très motivés. Là aussi, peu importe. Votre objectif doit être la chute complète de leur organisation, pas juste la sauvegarde d'une EBA ou l'autre. Comment dit-on... Il faut sacrifier des soldats pour gagner la guerre. Rappelez-vous qu'il en reste mille dans leurs entrepôts. Ce sont ces mille-là que vous voulez sauver.

— Détruire, corrigea Hector, peu dupe de ce discours.

— C'est la même chose.

Elle le fixa droit dans les yeux, le mettant au défi de la contredire.

— C'est important que nous soyons sur la même longueur d'ondes, Hector, à cet égard. Le but n'est pas, ne sera jamais, ne peut pas être, de protéger ces corps vides. Le but est de les détruire avant qu'ils ne soient investis d'une personnalité factice. Même si c'est la tienne et qu'elle te plait. Tu as vécu, tu n'es plus un réceptacle. Mais ils le sont, tous. Ils ne peuvent pas exister. Ils n'existent d'ailleurs pas. Si tu ne peux pas t'engager sur ce point, alors je te ramène dans ta chambre. Et ne me regarde pas avec cette mine qui veut dire : je te tordrai le cou avant que tu bouges, sorcière. Ta survie dépend de moi. De ce que je peux t'injecter pour empêcher Miles de te renvoyer dans les limbes.

Hector cligna des yeux, surpris par la menace, tandis qu'elle tapotait le tube rempli de liquide de sa seringue.

— Je ne suis pas tiré d'affaire.

— Tu ne le seras jamais. Tu dépendras toujours de mon sérum pour contrecarrer ce qui se trouve dans ton système et cherche à t'abattre.

Il croisa les bras, relâcha sa respiration. Leur lien de subordination était clair. Un héros, la déesse qui déroulait le fil de son destin.

— Comment détruire ces corps, alors ?

— Ce n'est pas votre problème. Votre problème est de créer suffisamment de désordre pour gâcher la soirée.

— Nous ne sommes pas les seuls impliqués, réalisa le Troyen. N'y a-t-il pas un risque à faire agir en parallèle des équipes qui ne se connaissent pas ?

— Si. Mais le jeu en vaut la chandelle. En compartimentant notre action, nous lui garantissons de meilleures chances de succès. Si vous êtes pris, vous ne pourrez rien trahir car vous ne savez rien.

— Quel est notre objectif, alors ?

— Comme je te l'ai dit, le désordre. Lâcher les EBAs déjà activées me semble une bonne idée.

— Les lâcher où ?

— Peu importe. Là où elles se trouvent. Dans les couloirs. La foule.

— Ils vont se faire massacrer.

— Oui. Deux d'entre eux ce soir, a minima. Deux après-demain. Puis deux dans deux jours, et les deux derniers dans une semaine.

— Le vainqueur est tué, lui aussi ?

— D'une balle dans la tête, dans une arrière-cour, avant que son corps ne soit débité et vendu au plus offrant.

Hector frissonna. Elle mentait sans doute en partie, mais peut-être pas. Son regard glacial le fixait sans ciller.

— N'as-tu rien compris, Hector ? s'exclama-t-elle. Rien assimilé ? Ils seront tous morts dans une semaine, pour du vent. Va les libérer, offre leur la possibilité de se sacrifier pour quelque chose.

— Je ne promets pas de les envoyer à la mort.

— Dommage, répliqua-t-elle, sans se démonter. Mais soit. Libère-les et fais-en ce que tu veux. Avant le Duel, de préférence. Au moins le second, si tu arrives trop tard pour le premier. La soirée doit être perturbée pendant le gala. C'est une nécessité.

Faire diversion, en somme, pour attirer les forces de sécurité de Miles le plus loin possible des zones critiques où d'autres tenteraient de détruire les installations. Hector aurait préféré connaître tout le dispositif. Il était général, après tout, ce que n'était pas cette femme. Mais Athéna était la déesse de la guerre et de la stratégie. Si Miles lui avait donné ce visage, il fallait s'y fier.

— Tu parles de moi, mais qu'en est-il de Leo ?

— Elle sait ce qu'elle a à faire, et tu n'as pas besoin, toi, de le savoir.

Il lança un regard à la jeune femme, qui répondit d'une grimace. Hector se promit de lui tirer les vers du nez dès qu'ils seraient seuls. Sous les yeux d'Alex, il n'avait aucune chance de la faire plier.

— Je ne comprends pas, reprit-il alors. Max cherche à humaniser les EBAs en préparant tout un programme de vidéos dont je suis le héros... et tu veux que je lâche des guerriers assoiffés de sang sur la foule. Ce genre d'initiative ne va-t-elle pas réduire ses efforts à néant ?

— Parce que tu penses que Max a une chance de réussir ?

Non, et elle le savait, puisqu'elle avait manifestement écouté la conversation qu'ils avaient eue dans les douches, un peu plus tôt. Miles éteindrait ces fameux écrans, les belles preuves seraient effacées avant même d'avoir été diffusées.

— Tu ne lui en donnes même pas la possibilité, dit-il cependant.

— Max est mignon, mais naïf. Mais sa diversion, plus la vôtre, nous donnent une chance de tout faire basculer. Une vraie chance, pour une fois. Une opportunité.

Elle pinça les lèvres, parut sur le point d'ajouter quelque chose, mais se contenta d'un geste de dépit.

— Donne ton bras.

Il lui offrit, cette fois. Elle y injecta un produit transparent avant de presser sa peau d'un doigt glacé.

— Tu as quarante-huit heures avant d'avoir besoin d'une nouvelle dose. Utilise les à bon escient.

Il acquiesça, les prunelles vissées à son regard reptilien. Elle se détourna pour charger son instrument d'un nouveau liquide, qu'elle fit perler au bout de l'aiguille.

— Ceci va te renforcer et chasser la fatigue.

Elle le piqua dans une veine de l'autre bras, Hector ressentit une chaleur diffuse, qui circula dans son épaule, sa nuque, puis sa poitrine.

— Potion magique de sorcière, offrit-elle, avant de reculer.

La bénédiction d'une déesse, songea-t-il plutôt.

Elle l'observa un moment, lèvres pincées, comme hésitante, puis lui fit signe de se retourner. Un froid intense lui gagna l'omoplate, suivi d'une piqûre, puis d'un engourdissement. Il sentit qu'elle le palpait sans vraiment le percevoir, la pression de moins en moins ferme, jusqu'à disparaître.

— Tu es différent, Hector, souffla-t-elle à son oreille. J'ai confiance en toi. Fais ce que tu dois, pas ce que tu veux.

Elle lui tritura encore le dos pendant quelques minutes, puis le gratifia d'une claque sur le bras.

— Bien. Il est temps de vous mettre en route.

Continue Reading

You'll Also Like

293K 21.5K 89
Recueil de memes sur la Kpop Chapitre 1 à 61 BTS Chapitre 61 à ?? Kpop
26K 914 37
Kim est un jeune homme qui a réussi sa vie en ouvrant son propre cabinet d'audit. Mais comme tout être humain, il a besoin de quelqu'un pour partager...
4.4K 346 20
~•~. ~•~. ~•~. ~•~. « La paix règne à Auradon depuis que les méchants ont été envoyées sur l'île de l'oubli. Ben, fils d...
2.5K 171 14
Hey, c'est ma première histoire publié alors soyez sympa svp. C'est un bakudeku donc un BL donc les homophobe du balai. Pour l'histoire : Katsuki Ba...