Pablo
La soirée que je venais de passer était sans doute l'une des meilleures de ma vie, même si j'avais un peu raté mon discours.
Je venais de remporter le trophée Kopa, qui récompensais le meilleur espoir des moins de vingt et un an, et pour le coup, j'étais fier de moi.
Lorsque j'ai entendu mon nom, prononcé par mon meilleur ami qui était sur scène, je n'en revenais pas, et je ne savais même plus quoi faire.
C'était Lewandowski qui avait dû me mettre un coup de coude pour me réveiller, et m'inciter à monter sur scène également.
La salle était bondée de monde, et le stress m'avait fortement envahi lorsque je m'étais approché du micro.
Quand je parlais, ma tête était ailleurs, et c'était comme si je répétais simplement ce que mon agent m'avait dit de dire plus tôt.
J'aurais voulu parler d'Ely, de dire à quel point c'était l'une des personnes qui avait le plus contribué à mon succès, et à quel point sans elle, j'aurais abandonné le foot depuis de nombreuses années.
Je ne pensais qu'à une chose. L'avoir au téléphone, et l'entendre me dire que mon discours n'avait pas été si catastrophique que ça, ou du moins qu'elle l'avait apprécié quand même.
Depuis que la cérémonie était finit, je ne cessait de prendre des photos avec chaque personne qui croisait mon chemin. Je n'avais pas le choix, si je voulais faire bonne impression jusqu'au bout.
Les seules photos que j'avais apprécié prendre étaient celles avec mes proches. Ma sœur, mes parents, Pedri, Robert, ou encore le président du club.
Je voulais juste rentrer à l'hôtel, dormir, et retourner à Barcelone le plus vite possible. Les soirées comme ça, ce n'était pas pour moi.
Lorsqu'enfin, mon agent m'informait que nous pouvions partir, je n'attendais pas, et je pressais même Pedri, qui lui n'était pas si décidé que ça à rentrer.
Une fois enfin dans le van, toute la pression retombais, et je souriais franchement, enfin. J'admirais d'autant plus le trophée que je tenais entre mes mains, je réalisais alors qu'il était à moi, et que j'avais battu mes concurrents, j'étais le premier, le vainqueur.
- T'as kiffé la soirée ? Me demandait Pedri lorsque l'on s'éloignait du théâtre du Châtelet.
- Je suis content d'avoir gagné. Mais l'after c'était pas fou, j'avais juste envie de rentrer.
- Je voyais ça ouais.. Tu vas pouvoir bien dormir maintenant.
- Je dois appeler Ely avant.
- Mais, tu l'as pas déjà appelé juste avant la cérémonie ?
- Si. Mais j'ai envie de l'appeler maintenant, j'ai besoin qu'elle me dise que j'ai pas été ridicule sur scène.
- T'es sûr que c'est seulement ton amie ?
- Je crois.
- Moi je crois pas.. Mais bon.
- Je me sens bien quand elle est là, c'est tout.
- Pablo. T'es en train de tomber amoureux, et ne me contredis pas.
- J'ai même pas envie de te contredire si tu veux tout savoir..
Je relevais la tête vers Pedri qui me souriait grandement. Je ne savais pas si c'était la fatigue qui me faisait dire des choses pareil, mais mes paroles étaient plus que sincères.
Une fois arrivés à l'hôtel, Pedri partait dans sa chambre, et je faisais de même en allant dans la mienne.
J'enlevais directement ce costard bien trop serré et inconfortable pour moi, et le troquait contre un short Nike et un maillot du club, après m'être douché.
Enfin posé dans mon lit, j'envoyais directement un message à Elysia, espérant qu'elle ne se soit pas endormie depuis la fin de la cérémonie.
C'était en voyant son nom s'afficher en haut de mon écran que toutes mes craintes disparaissaient, alors j'appuyais rapidement sur le bouton répondre.
- Ely ? Demandais-je alors, n'entendant pas la voix de la brune.
- Je suis fière de toi Pablo.
Putain, il ne m'en fallait pas plus. Ces six petits mots valaient plus que cent, et je ne pouvais pas rêver mieux lorsque je réalisais que c'était Elysia qui les avaient prononcés.
- J'ai pas été trop ridicule ?
- T'as été parfait Pablo, absolument parfait.
- C'était stressant.
- C'était génial. On voyait même pas ton stress à travers la télé. T'étais beau en plus, le costard te va bien.
- Il était désagréable à porter pourtant, il me grattait de partout.
- Tu te rends compte ? T'as gagné Pablito !
- J'ai hâte de te montrer le trophée, on l'exposera dans le salon.
- Imagine tu prends le Golden Boy aussi ! C'est quand les résultats ?
- Le 21, et si je le gagne, la grande cérémonie c'est le 7 novembre, mais je pourrais pas y aller, on a un match le lendemain.
- T'as quatre jours pour te préparer à potentiellement recevoir un nouveau trophée alors..
- Un ça me va déjà bien, mais j'avoue que je ne dirais pas non à en avoir un deuxième !
- Tu l'auras, je crois en toi, mais vas dormir maintenant, il est tard.
- Tu rentres bien demain à Barcelone ?
- Oui, toi aussi ?
- Oui.
- Alors à demain Pablo, et n'oublie pas, t'as été parfait.
- Si tu le dis..
- Pablo ?
- Mhh ?
- Je suis fière de toi, encore une fois.
- Merci Ely, à demain.
Elle raccrochait rapidement et heureusement, parce que si elle avait prononcée ne serait-ce qu'un seul mot en plus, j'aurais pu me mettre à pleurer, sérieusement.
Certains diront qu'elle ne m'avait pas dit de choses si spectaculaires que ça, mais pour moi, ça représentait tellement.
Elle avait été là. Depuis toujours, même quand des centaines de kilomètres nous avaient séparés pendant plusieurs années.
Elle m'avait soutenu, quand on était encore en Andalousie, et que je perdais mes matchs. Elle trouvait toujours les bons mots, là où mon père me disait que ce n'était rien de grave de perdre, elle elle me disait toujours qu'elle était fière, et que je ferais mieux la fois prochaine.
Plus d'une fois j'avais pensé à arrête le foot, parce que souvent on me disait que je n'irais pas loin, et on me démotivait toujours.
Ma taille ne jouait pas en ma faveur, c'était toujours ce que me disait les coachs, mais Elysia me disait que c'était un avantage, grâce à ça, je pouvais me faufiler partout sur le terrain plus facilement.
Elle trouvait toujours le positif dans le négatif, même quand ça semblait inimaginable et impossible.
Quand j'avais appris que j'avais été accepté à La Masia, j'avais été vraiment heureux. Mais quelques jours avant de partir, j'avais dit à mes parents que finalement, c'était une mauvaise idée, parce que je ne voulais pas partir loin d'eux.
C'était un mensonge. Je ne voulais pas partir loin d'Elysia. Je savais que loin d'elle, je serais démotivé, et j'avais peur de ne pas réussir à faire mes preuves au sein du club.
Mais finalement, grâce à ses nombreux appels et ses messages constants, j'étais motivé, et déterminé à montrer à tout le monde qui j'étais, et ça avait marché.
Alors c'était sur une bonne note que je posais mon téléphone sur la table de chevet, tout en admirant une dernière fois mon trophée posé sur cette dernière.
La soirée avait été longue, très longue, et j'avais juste hâte de retrouver ma maison, et par la même occasion, ma colocataire, qui commençait à prendre un peu plus de place dans mon esprit que d'habitude.
—
C'était pas trop tôt. Notre jet venait d'arriver à l'aéroport de Barcelone, sans encombres.
Après avoir salué mon meilleur ami et l'avoir remercié pour m'avoir accompagné hier, je montais dans ma voiture au plus vite afin de retrouver la route qui me menait à mon domicile.
Arrivé devant ce dernier, j'étais déçu de voir qu'aucune lumière ne se reflétait à l'intérieur, d'autant plus que les volets étaient encore fermés.
La conclusion était simple, Elysia n'était pas encore arrivée, et ça, ça me démoralisait.
Je ne lui avait même pas demandée à quelle heure elle devait arriver. Tout ce que je savais, c'était que son avion décollait à midi, et qu'elle avait un peu moins de deux heures de vol.
Il était quatorze heures, alors pour moi, il me semblait logique qu'elle soit déjà arrivée, mais apparemment non.
Je défaisais ma valise en rentrant, histoire qu'Ely soit contente, parce que je savais très bien qu'elle m'aurait engueulé si j'avais laissé ça traîner.
Après ça, j'ouvrais enfin les volets, que j'avais laissés clos jusque là, juste pour apporter un peu de lumière à la maison.
Elysia n'étant toujours pas là, je me posais sur le canapé, et prenais mon mal en patience, sans savoir trop quoi faire.
Par chance, mon supplice prenait fin lorsque j'entendais la porte d'entrée s'ouvrir. Étirant d'avance mon sourire, sans m'être retourné, j'étais déjà le plus heureux quant à ces retrouvailles, même si cela ne faisait que trois jours.
Quand j'entendais la porte se refermer, je cessais mes souffrances et me levais du canapé pour apercevoir Ely poser sa valise dans l'entrée.
Mon regard croisait le siens, et je sentais ma bouche s'étirer encore plus lorsque je remarquais qu'elle était passée chez le coiffeur.
Elle était belle, encore plus qu'avant.
En silence, j'étais à la limite de trottiner pour la rejoindre, comme si ma maison faisait la taille d'un terrain de foot.
Je lui ouvrais sans plus attendre mes bras et l'enlaçais de toutes mes forces, comme si ma vie et la sienne en dépendaient.
J'avais réellement l'impression qu'on avait encore été séparés pendant presque huit ans, alors que non, c'était seulement 72 heures.
- C'était long trois jours. Disais-je toujours en la câlinant.
- C'est vrai qu'après réflexion, j'ai trouvé ça un peu long.
Je souriais franchement, avant de faire tournoyer sur elle-même Elysia, afin de mieux admirer cette nouvelle coupe.
- J'aime beaucoup, c'est pour ça que tu voulais pas qu'on fasse de FaceTime ? Demandais-je en ricanant.
- Oui.. Je voulais te faire une petite surprise.
- C'est réussi, c'est vraiment beau.
- Bon sinon.. T'as pas quelque chose à me montrer ? Questionnait-elle avec un sourire en coin.
Je souriais en retour, avant de l'emmener vers le salon, ou le trophée était déjà positionné à sa future place, autrement dit, sur le meuble à côté de la télé.
Je le prenais alors dans mes mains, réalisant encore une fois que j'étais le gagnant. Ely me regardait, je pouvais percevoir de la fierté dans son regard, et c'était tout ce que je demandais.
- Fais une pose, je te prends en photo. Disait-elle en sortant son téléphone.
Prenant mon rôle à cœur, je montrais le trophée face à la caméra, sans oublier de faire une tête à peu près potable, pour la galerie photos d'Elysia.
Une fois le cliché capturé, elle s'asseyait sur le canapé en trafiquant quelque chose sur son téléphone, sans me laisser voir ce que c'était.
- Mais dis moi tu fais quoi ! Insistais-je en riant.
- Attends deux minutes, j'ai bientôt fini.
Une dizaine de seconde plus tard, Elysia éteignait son téléphone, puis le rallumait dans la foulée, avant de sourire et de me montrer ce qu'elle venait de faire.
Elle m'avait mis en fond d'écran, suite à la photo que nous venions de faire. J'essayais de ne pas le montrer, mais j'étais touché, du plus profond de mon cœur.
- Fais une photo avec moi et le trophée maintenant. Demandais-je en sortant mon téléphone et me rapprochant d'elle pour prendre une selfie.
Je tendais le trophée à Ely, qui le saisissait joyeusement, et je capturais cet instant, que j'avais attendu toute la journée.
Je m'étais également cette photo en fond d'écran, parce qu'elle était vraiment belle, la photo bien sûr.
- Bon maintenant, raconte moi tout ! Je veux tout savoir de la soirée ! S'exclamait-elle en se posant sur le canapé.
- Prépare toi, j'ai appris pleins de trucs sur certains joueurs, tu vas être choquée !
Elysia tapait dans ses mains, en signe d'excitation, et je commençais alors à lui conter mon escapade parisienne.
Elle m'avait demandée de détailler, alors je tentais de n'oublier aucun détail de cette soirée, qui malgré mon passage sur scène douteux, et mon énorme ennui à la fin, avait été exceptionnelle.
J'étais quand même sûr d'une chose, c'était qu'elle aurait été encore plus exceptionnelle si Elysia avait été présente.
"Think I like you best when you're just with me, and no one else" 🌟
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Un chapitre aujourd'hui alors que j'ai posté hier ?? C'est cadeauuuu (ça arrivera pas souvent parce que j'écris toujours au dernier moment normalement)
Sinon.. J'aime beaucoup le chapitre !
Y'a pas beaucoup de dialogues, mais ça avance, doucement mais sûrement
Donnez moi votre avis, et à bientôt pour le prochain chapitre !!