BLINDLY

By polat_gokay_

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On dit que l'amour est aveugle, mais est-ce réellement le cas ? Aylin a bientôt vingt ans et s'il y a bien un... More

Cover + Titre + Résumé Reveal
Avant-propos (à lire)
~Fiches personnages~
DNA
Prélude (à lire)
Prologue (à lire)
Chapitre 1
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
~CONCOURS 100K~
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17

Chapitre 2

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By polat_gokay_

Aylin

À peine sommes-nous hors de la maison que ça ne rate pas.

— Alors qu'est-ce que tu lui as dit ? Me demande Alec sans perdre une seconde après m'avoir pris le bras.

Et c'est parti pour un tour.

— Rien d'important. Juste qu'il était temps que je me trouve un nouveau meilleur ami.

Bien sûr, il ne perd pas une seconde pour passer à l'offensive.

— Tu ne me prendrais pas un peu pour un débile par hasard ? Je te connais par cœur, depuis le temps. Et pour ta gouverne, sache que je sais très bien qu'Anne ça veut dire "maman" et Tamam ça veut dire "d'accord" ou "ok". Alors à moins qu'en un mot tu aies réussi à dire toute une phrase...

J'avais oublié à quel point il est observateur. Il adore analyser.

— Al c'est bon, je rigole !

— Si j'étais toi, j'éviterais de rigoler avec moi ou je te promets qu'à la place d'avoir le gars le plus beau de l'université pour t'aider, je m'occuperais personnellement de te trouver une canne et un chien pour malvoyants.

Oh.

Je n'en reviens pas.

Il a osé.

Quel connard.

Lui et son humour piquant. Il n'y va jamais de main morte mais c'est comme ça qu'on fonctionne entre nous.

— D'ailleurs Al, en parlant de ça, tu n'aurais pas vu le gars le plus beau de l'université ? raillé-je. J'attends toujours qu'il vienne pour m'aider.

Qui a dit que la vengeance est un plat qui se mange froid ?

Je suis fière de moi, car réussir à clouer le bec d'Alec Gomez, ce n'est pas un privilège donné à tout le monde.

Alors que je pensais qu'il allait contre-attaquer. Il me prend dans ses bras. Et cette douce étreinte suffit à me permettre de mieux respirer. À me sentir un peu plus en sécurité. Comme si, peu à peu, je retrouvais mes repères. Comme si, peu à peu, la lumière faisait son retour dans mon univers.

— Tu m'as vraiment beaucoup manqué Ay. Et ne crois pas que t'as réussi à me clouer le bec. Tu sais très bien que c'est parce que je t'aime, plus que je ne m'aime, que je te laisse cet honneur, m'avertit-il.

Et je peux assurer qu'il s'aime beaucoup. Donc je prends ça comme un compliment, car il en fait très rarement. Enfin sauf quand il fait l'hypocrite avec ma mère, là il se lâche.

Moi aussi, à mon tour, je décide de répondre à sa mini déclaration d'amour.

— Moi aussi je t'aime, plus que je ne m'aime, pour ce que ça vaut. Même si à côté de l'admiration inconditionnelle et infini que tu te portes, c'est faible, ajouté-je en riant.

Nous partons dans un fou rire.

Oh qu'est-ce que ça m'avait manqué de rire.

Oh qu'est-ce qu'il m'avait manqué.

— Bon, passons aux choses sérieuses, élude-t-il.

Je savais qu'il n'allait pas oublier.

— Mademoiselle Aylin Yildiz, comptez-vous, enfin, autoriser un homme à pénétrer l'enceinte du château fortifié qu'est votre cœur cette année ?

Je fais au moins semblant de réfléchir, comme à chaque rentrée depuis ma première année d'université. Mais ma réponse est, et restera à jamais la même.

— Après mûre réflexion et un calcul coût/avantage, je suis ravie de t'apprendre que la réponse est...(j'imite un roulement de tambours en tapant avec mes mains sur mes cuisses) Non ! m'exclamé-je.

Je ne peux pas.

Je ne veux pas.

C'est encore trop tôt. Mes fêlures ne sont toujours pas pansées.

— Ah ! Chaque année c'est la même réponse, mais c'est fou comme je ne m'en lasse pas. Donc ça va encore être une année men are trash. Rien de mieux pour commencer l'année que de se rappeler à quel point les hommes sont des déceptions sans fin. Enfin tous, sauf moi, bien sûr. Et quelques petites, rarissimes, miraculeuses exceptions. Bref, vive les femmes ! scande-t-il un peu trop fort.

Je ris et me rappelle pourquoi j'aime tant ce garçon. Je suis très féministe, mais à côté d'Alec, je fais pâle figure.

« Et quelques petites, rarissimes, miraculeuses exceptions »

Louis.

Il faut vraiment que j'arrête de penser à lui.

Deux ans déjà. Pourtant mon cœur pleure encore son départ. C'est fou, comme la vie aime nous prendre ce que nous avons de plus précieux. Il était tout pour moi. Ma première pensée en me réveillant et la dernière avant de clore mes paupières. Enfin, il hantait aussi mes rêves.

Son visage. Jamais je ne pourrais oublier son visage. Que ce soit dans un an, dix ou même cent. On n'oublie jamais son premier amour. Pourtant lui m'a oublié.

Alors pourquoi moi, je n'y parviens pas ?

Parce que je l'aime toujours. Pour mon plus grand malheur.

Et comme s'il lisait en moi, comme dans un livre ouvert, Alec dit :

— Ay, arrête de penser à lui. C'est du passé. Puis s'il a réussi à te lâcher comme ça, il ne vaut vraiment pas mieux que les autres hommes. Même si j'avais espoir au départ...

Pour moi il valait tout. Mais comme l'a dit Al, c'est du passé.

— Pour une fois, tu as peut-être raison, dis-je d'une voix pleine d'amertume.

Bien sûr, il ne tarde pas à mordre à l'hameçon.

— Comment ça pour une fois ? J'ai toujours raison et tu le sais !

— L'humilité incarnée tu disais ?

Et nous repartons dans un fou rire. Mais je n'allais pas le louper pour autant.

— Et vous, chère jeune homme, comptez-vous offrir la clé de la prison qu'est votre cœur à quelqu'un ?

Il ne rit plus. À ce moment précis, j'aurai tout donné pour voir les émotions qui traversent son visage.

— Al, ça va ? Je rigole hein tu le sais ? Le prévins-je inquiète.

Silence de quelques secondes.

— Ay, tu penses que moi aussi, un jour, j'aurai droit au bonheur ?

La peine dans sa voix me heurte de plein fouet lorsqu'elle résonne comme un appel à l'aide.

J'ai mal. Mal pour lui. Il le mérite, sans équivoque.

Ce destin je le déteste !

— Un jour, Al, je te le promets. Et puis quoi, tu ne peux pas te contenter de moi, c'est ça ? me moqué-je. Une jolie fille comme moi à ton bras et tu veux voir ailleurs ? Honte à toi.

Et là, le plus beau son du monde. Entendre quelqu'un qu'on aime rire.

— Qu'est-ce que je ferais sans toi Ay ?

— Tout Al, tu es incroyable. Mais c'est quand même plus drôle d'être incroyable a deux !

L'amitié, c'est toujours pousser l'autre vers le haut. Et si jamais il lui arrive de chuter, être là pour le rattraper.

Le bruit. Il devient de plus en plus fort à mesure qu'on approche de l'université.

— On est bientôt arrivé Ay.

— Ouais trop bien ! J'ai vraiment trop hâte.

— J'adore quand tu es ironique et cynique.

— Pas moi, maugréé-je.

Je n'ai pas loupé le fait qu'il n'ait pas répondu à ma question. Ça me fait chier. Vraiment.

Il n'y a rien de pire que de voir des gens qu'on aime souffrir. Mais bon, je sais déjà comment je vais lui remonter le moral. J'ai hâte d'arriver à l'université en fin de compte.

— D'ailleurs, t'as toujours interdiction de revoir Alya ?

Alya.

Heureusement, elle n'a rien eu de grave. Seulement des blessures superficielles qui sont déjà toutes guéries.

Mais elle à perdu quelque chose de très important. La confiance de mes parents. Désormais, j'ai interdiction de la voir. Ce n'est pas uniquement l'accident qui a motivé leur décision. Ce sont surtout les analyses réalisées aux urgences qui ont démontré qu'elle avait un taux d'alcoolémie trop élevé comparé à celle autorisée par la loi.

Elle s'est d'ailleurs vu retirer son permis suite à l'accident.

Comme le motard ne s'est pas arrêté et s'est enfui, il est encore recherché pour délit de fuite.

Je crois que je n'ai jamais autant détesté quelqu'un. Tout ça c'est à cause de lui. Si je suis comme ça. J'aimerais le retrouver pour me venger. Il ne s'est même pas arrêté pour appeler les urgences.

Quel connard.

Je ne comprends pas ce qu'il faisait à contre-sens. Et pourquoi s'est-il enfui ? Pourquoi la police n'arrive pas à retrouver sa trace ?

Beaucoup de questions, mais peu de réponses.

On marche encore deux minutes et là je le sens. Rien qu'à l'agitation que je perçois autour de moi. L'air est chargé de toutes sortes d'émotions. Le bruit aussi, j'entends le stress, la joie, la tristesse, l'excitation. Il faut croire qu'avoir perdu un sens m'a aidé à en développer d'autres.

— On est arrivé devant le portail Ay ! Annonce-t-il gaiement.

Quand l'anxiété suinte par tous les pores de ma peau, je resserre ma prise autour de son bras. J'ai peur, mais j'imagine que c'est normal.

Je savais déjà qu'il y aurait une bonne et une mauvaise nouvelle, aujourd'hui.

Autant commencer par la mauvaise : c'est la rentrée, donc les autres vont voir que moi, en l'occurrence, je ne vois plus. Une fois débarrassée de ce sinistre aspect, je pourrai me concentrer sur la bonne : je suis en troisième année ! La dernière de ma licence ! Après je serai enfin libéré.

Ça fait déjà deux mois que je vis comme ça, mais je n'avais encore jamais eu à interagir avec d'autres personnes que ma famille, mon médecin et les formateurs lors du cours de dressage.

Dans quelques instants, tout va changer. Ils vont tous découvrir ce que je suis devenue.

Ces énormes patches qui recouvrent mes yeux. Même sans pouvoir me regarder dans le miroir, j'ai la certitude de ne ressembler à rien.

J'ai perdu mon plus gros atout physique. Mes yeux. Car oui, c'est important. Le beauty privilege n'est pas une légende. Ce que l'on voit en premier chez quelqu'un, c'est son physique.

Les gens sont toujours plus gentils avec les personnes belles et qui entrent dans les normes de beauté. C'est triste, mais c'est la réalité.

Mes yeux étaient d'un vert si clair, que la première chose qu'on me disait en me rencontrant c'était « Tu as de ses yeux ! ».

On ne me le redira probablement jamais.

Au début, ça me faisait vraiment plaisir. En revanche, avec le temps, j'ai commencé à me demander si mes yeux étaient le seul trait qui me rendait agréable à regarder.

Bien sûr que ce n'est pas le cas. Tout est magnifique chez moi. (Remercier Al pour cet excès de confiance, c'est contagieux). Chez tout le monde d'ailleurs, nous sommes tous parfaits à notre manière et le meilleur moyen de le faire ressortir, c'est de s'accepter et de s'aimer comme on est.

Néanmoins, tout cela est passager. Le temps est impitoyable, avec tout et tout le monde. C'est pourquoi grand-mère me répète toujours : « Sache que la beauté est éphémère, mais la bonté, elle, est éternelle. Elle te suivra jusqu'à ton dernier souffle et c'est de cette dernière, dont les gens se souviendront ».

Ma grand-mère...

Elle aussi me manque beaucoup. Il faudrait que je demande à Al qu'il m'emmène chez elle, le plus tôt possible. Je n'aime pas beaucoup d'êtres humains sur Terre, mais ma grand-mère est différente. Notre relation est très spéciale et pour rien au monde je n'échangerais cela.

C'est chez elle que je me rends, quand le poids de la vie se fait trop lourd sur mes épaules. Quand j'ai envie de pleurer ou même quand j'ai besoin de conseils. Elle m'est très précieuse.

Si je redoute la réaction des gens, je sais qu'Al sera là pour moi. Alec a toujours été mon meilleur ami. Du plus loin que je m'en souvienne. Il m'a soutenue dans les moments les plus sombres de ma vie et moi j'en ai fait de même pour lui.

Alec est un garçon incroyable, mais il ouvre son cœur à très peu de gens. Il a ses raisons, mais ça me peine de me dire qu'il cache toute sa bienveillance aux autres.

Il est un phare dans l'obscurité qu'est devenue ma vie. Il est ma lumière dans la nuit sans fin qu'est désormais mon existence. Et ma plus grande peur, c'est de ne jamais revoir son visage, son sourire, ses beaux yeux bleus.

Heureusement, je n'ai pas perdu l'ouïe, ce qui me permet toujours d'entendre ses blagues et son sarcasme qui le caractérisent si bien.

Je pense que les âmes sœurs amicales existent, car Alec et moi sommes inséparables. Peu importe les obstacles à notre amitié, nous avons toujours réussi à les dépasser. Je suis prête à tout pour lui et je suis presque sûre que s'en est de même de son côté.

Mais tout le monde n'est pas comme Alec. Et c'est la dure réalité à laquelle je vais devoir me confronter dans quelques secondes.

Peu importe, avec lui à mes côtés, il ne peut rien m'arriver.

Il est temps.

Alors que je suis enfin prête, je sens soudain quelqu'un me heurter l'épaule.

— Pardon, je n'ai pas fait exprès.

Et je reconnais cette voix.

Immédiatement.


—————————————

Alors Alec vous en pensez quoi ?

Qui a bien pu heurter l'épaule d'Aylin ?

Préparez-vous pour le chapitre 3 car ça va être explosif (j'ai hâte de voir vos tiktoks/reels sur cette scène).

Merci à ceux qui lâchent des ⭐️ et qui sont abonnés ça compte beaucoup pour moi❤️

J'espère de tout cœur que la suite vous plaira et merci de me soutenir.

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Venez me suivre si c'est pas encore fait !

Love u,

Polat<3

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