Le rôle de ma vie...

By CaraSolak

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Cameron et Eden, ça fait des étincelles, et pas forcement dans le bon sens du terme. Pourtant, ils sont oblig... More

Note d'auteure
1. Eden
2. Eden (1)
2. Eden (2)
3. Cameron (1)
3. Cameron (2)
4.Eden (1)
4.Eden (2)
5. Cameron (2)
6. Eden (1)
6. Eden (2)
7. Eden (1)
7. Eden(2)
8. Cameron (1)
8. Cameron (2)
9. Eden (1)
9. Eden (2)
9. Eden (3)
10. Eden (1)
10. Eden (2)

5. Cameron (1)

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By CaraSolak

J'ai du mal à émerger du sommeil, ça fait trois nuits que je ressasse la soirée où j'ai appris pour Lane et Hailey, sans réellement trouver le sommeil. Le bon côté des choses, c'est que je ne suis pas dans l'obligation de pointer au chômage. Il semblerait que je me sois inquiété pour rien.

Je traverse mon appartement pour me faire couler un café bien corsé, histoire de survivre à cette journée.

Mes yeux se posent alors sur une photo installée dans son cadre sur la commode depuis des années, vestige d'un bonheur éphémère qui n'a réussi qu'à créer l'illusion. Mon cœur se serre.

Je me rapproche de l'image et la fixe, hypnotisé. C'est une photo de ma mère et nous. Une des trop rares où l'on semble irradier de bonheur. Elle venait d'être embauchée en tant qu'aide soignante au General Hospital ; son sourire se reflète dans son regard obsidienne, elle nous enlace afin de coller nos têtes les unes contre les autres pour ce cliché hors du temps. Puis très vite, la colère supplante la douleur. Je secoue la tête et en chasse tous les souvenirs. Ils sont bons à être enfermés à double tour...

Et pour être honnête, le visage poupin de ma sœur n'amoindrit absolument pas la déception que je ressens. Je n'arrive pas à croire ce que j'ai vu à l'appartement. Ni la trahison de Lane. Depuis quand se foutent-ils de moi ?

Tout se mélange dans mon esprit jusqu'à faire remonter une bile acide dans ma gorge. J'ai juste envie de coller une bonne droite à mon ex meilleur ami, qui a profité de la jeunesse et de l'insouciance d'Hailey pour la séduire. Je ne pourrai jamais lui pardonner ce coup bas.

Je malaxe mes poings, la rage au ventre, prêt à en découdre, lorsque mon téléphone se met à vibrer. Je suis sur le point de le couper, pensant que c'est une nouvelle tentative d'approche de Lane, qui m'a envoyé au moins quinze textos et appelé au moins autant de fois.

Mais non, ce sont juste les réseaux sociaux qui se déchaînent. J'ignore ce qui me pousse à déverrouiller l'écran pour satisfaire ma curiosité.

Bordel...

Des photos d'Eden et moi sur le tournage, des story instagram et même des tiktoks sur notre pseudo couple. Comment font les journalistes pour réaliser ce genre de cliché ? Eden et moi en train d'éclater de rire à une pitrerie d'Eliott, Eden et moi lors d'un duel de regard dans la série, Eden et moi à la soirée où on a l'impression que l'on s'embrasse. C'est dingue, même moi je pourrais y croire !

Et les mêmes hashtag, qui me font rire : #Mathy #camedem.

Je prends ça à la rigolade, mais j'imagine les conséquences que ces conneries pourraient avoir si Eden et moi avions une famille, un conjoint, des enfants. De quoi briser une vie...

Évidemment, le dommage collatéral Eden-Alex est un mal pour un bien. Hailey – même si je lui fais la gueule – m'a mise au courant pour leur rupture, et tant mieux ! Je côtoie suffisamment Eden pour admettre qu'elle vaut bien mieux que lui.

Je regrette désormais de ne pas lui avoir parlé de ce que j'ai vu en boîte. C'est pourtant pour cette raison que j'ai débarqué chez elle il y a trois jours, mais je me suis dégonflé, en me répétant que je ne devais pas m'en mêler. Le principal, c'est qu'il est désormais loin d'elle...

La sonnette de la porte d'entrée retentit. J'attrape une madeleine qui traîne sur le bar avant d'ouvrir, mais il n'y a personne.

Je baisse alors les yeux sur un colis déposé sur le pas de la porte. J'attrape la boîte, le gâteau en bouche, et referme du bout du pied. Le paquet a été emballé soigneusement dans du papier kraft décoré. Je le dépose sur ma table basse avant de le renifler : quelqu'un a visiblement renversé son flacon de parfum dessus. À l'intérieur, je découvre une boite de chocolat de chez Whooper, ceux que je préfère, ainsi qu'une bouteille de vin. Un petit mot manuscrit complète l'ensemble. Perplexe, je le déplie.

« Cher Cameron, je tiens à vous envoyer ce petit présent pour vous prouver à quel point je vous admire en tant qu'acteur, mais aussi en tant qu'homme. Je ne cesse de rêver d'un jour vous rencontrer, et peut-être partager un bon verre de vin et des chocolats. En attendant, je vous les offre. Bonne dégustation. Avec tout mon amour.

Sophia »

J'engloutis un des chocolats en me demandant si c'est encore une fan lambda qui confond mon rôle de Matthew Baker dans la série avec l'homme que je suis réellement. Je décide que oui, comme d'habitude.

Après un rapide passage sous la douche, je m'apprête à prendre la route vers les studios, où est tourné aujourd'hui un des derniers épisode de la saison. Après celui-ci, il n'en restera que deux. Nous avons reçu les scénarios par mail hier, et j'avoue que Brian a fait fort ! La saison finit sur un cliffhanger de folie, où Matthew et Gaby sont séparés dans d'affreuses circonstances. Bon, les épisodes d'avant me stressent davantage, car le couple Matt/Gaby est bien en marche. Et moi, je suis un bébé acteur. Je n'ai jamais réellement joué que dans cette série. Si j'ai mis pas mal de filles dans mon lit – et encore plus depuis que je suis acteur –, tripoter, bécoter et faire semblant de baiser Eden, qui plus est devant les caméras, c'est une autre paire de manche !

Je passe mes mains derrière ma nuque et m'étire, avant de saisir les clés de ma moto.

Après une matinée de tournage où j'ai adoré les scènes d'action, je rejoins Eliott pour le repas.

— Pourquoi tout le monde fait cette tête d'enterrement aujourd'hui ? constaté-je après avoir vu Kate rentrer chez elle en faisant la gueule.

Lewis s'installe avec nous, et sa bienveillance d'homme sage apaise cette sensation de malaise que je ressens.

— Kate n'a pas dormi de la nuit, son bébé a des coliques. Elle n'en pouvait plus ! nous confie-t-il. Quant à Eliott, aucune idée.

Nos regards convergent vers l'intéressé, qui se rembrunit.

Je croque dans mon sandwich, tandis qu'il joue avec la paille de sa boisson.

— Qu'est-ce qui t'arrive mon pote ?

Eliott est un boute-en-train. Il passe son temps à plaisanter, à sourire, et dégage une joie de vivre qui instaure dans notre travail cette cohésion de groupe qui nous est chère. Le voir dans cet état m'inquiète.

Il frotte ses yeux, puis passe sa main dans ses cheveux blonds comme les blés. Sa peau tannée par le soleil lui confère un air de surfeur qui fait immanquablement craquer les filles. Pourtant, mon collègue n'en profite pas et reste désespérément sage.

— On va vraiment parler de ma vie privée entre ton sandwich bacon tomate et celui au poulet de Lewis ?

Je hausse les épaules et plisse les paupières.

— Aller, accouche ! Je savais bien qu'il y avait une fille là-dessous !

— J'ai appris que la nana qui m'a brisé le cœur était de retour en ville. Bref, fin de l'histoire, ça ira mieux demain !

— Si tu as besoin d'en parler, on est là, propose Lewis.

— Ce dont j'ai besoin, c'est que vous me changiez les idées.

Sans filtre, les mots sortent de ma bouche.

— Lane baise Hailey.

Je grimace, à la limite de la nausée, tandis qu'ils me dévisagent avec leurs yeux ronds. Je soupire. D'agacement, de colère, de peine aussi.

— Bin merde alors. Il lui manque combien de dents ? demande Eliott.

— Ça va, tu as vite remonté la pente, à ce que je vois, marmonné-je.

Lewis esquisse un sourire.

— Ils vont plutôt bien ensemble, je trouve.

Je le fusille du regard.

— Retire ce que tu viens de dire !

Ma voix gronde, et je ne sais plus très bien si je plaisante ou pas. Au moins, la diversion a l'air de porter ses fruits sur notre ami.

Offusqué, Eliott me soutient :

— C'est le bro code mec. Interdit de toucher la sœur ! C'est sacré !

Le rire de Lewis emplit la petite cafétéria.

— La fougue de la jeunesse ! Et si c'était sérieux ? m'interroge-t-il en me dévisageant.

— Certainement pas ! Bon sang, on peut changer de sujet avant que je vrille ?

Je me renfrogne, j'aurais dû garder ça pour moi...

— T'as refait ma journée ! Tu devrais être prescrit pour remonter le moral !

Je lève les yeux au ciel, avant de distraitement faire tourner mon verre entre mes doigts.

— Et si... je savais un truc que je n'aurais pas dû savoir ? Ou vu un truc que je n'aurais pas dû voir ?

Je souffle, conscient d'avoir un poids sur la conscience.

— C'est fou, je crois que je vais avoir besoin de popcorn, moi.

— Ce truc, reprends Lewis, le partager serait une bonne, ou une mauvaise chose ?

— Est-ce que je dois m'en mêler ? C'est surtout ça...

— Si tu en viens à ces réflexions, c'est que tu as déjà la réponse, non ?

— J'ai vu le mec d'Eden avec une autre nana.

Eliott recrache une partie de son coca sur son sandwich. S'ensuit une bonne quinte de toux.

— Mais putain, t'en as d'autres des comme ça aujourd'hui Cam ? T'es sûr de ce que t'as vu ?

La mine sérieuse, Lewis gratte son crâne légèrement dégarni. Ses cheveux poivre et sel, ses lunettes d'intello et son regard ébène lui donne un côté intello mûr et sexy qui fait craquer les jeunes filles. Heureusement qu'il ne jure que par sa femme, une ancienne mannequin avec laquelle il est marié depuis près de vingt ans.

— Je pense que la vraie question est : seras-tu à l'aise avec le fait de ne lui avoir rien dit si leur couple se reforme ?

— Ils comptent se remettre ensemble ? Et oui, Eliott, je suis sûr.

— Il semblerait qu'ils soient en froid.

— Eh bien c'est plutôt une bonne chose ! Ce mec est un parfait connard. Je ne suis pas proche d'Eden, mais franchement, ça me ferait chier qu'elle retombe dans le panneau.

— Alors, tu as ta réponse.

Lewis esquisse un léger sourire, sans me lâcher des yeux. Je saisis le message. Il adore Eden, il la pouponne comme si elle était la fille qu'il n'a jamais eue.

Quant à Eliott, il recouvre son sérieux, puis me fixe droit dans les yeux en se frottant sa barbe de trois jours.

— Eden est notre amie, ce n'est pas quelque chose à cacher. Elle doit savoir.

— Bon, je suppose que je devrais aller la voir, ne serait-ce que pour enfoncer le clou avec ce type...

Mon collègue acquiesce, avant d'ajouter :

— Si ce n'est pas toi qui le fait, ce sera moi !

C'était l'impulsion qu'il me manquait, et tant pis si elle prend ma démarche comme une intrusion. Je passerai chez elle après la dernière scène qu'il me reste à tourner aujourd'hui...

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