Shitty transmigration

By Osiriana2350

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Hestia Redfield est l'unique fille d'une des familles les plus prestigieuses de la ville. Elle a tout pour êt... More

Avant-propos
Chapitre 1 - Une histoire dans l'histoire
Chapitre 2 - Le début des ennuis
Chapitre 3 - Qui va à la chasse, perds sa place
Chapitre 4 - Comme un cheveu sur la soupe
Chapitre 5 - On ne choisit pas sa famille
Chapitre 6 - La troisième roue du carrosse
Chapitre 7 - La cerise sur le gâteau
Chapitre 8 - La douceur d'un foyer
Chapitre 9 - Tel père, tels fils
Chapitre 10 - Le dîner de cons
Chapitre 11 - Le loup dans la bergerie
Chapitre 12 - Tu ne mentiras point
Chapitre 13 - Bad guy
Chapitre 14 - Surprise !
Chapitre 15 - Connards un jour, connards toujours
Chapitre 16 - Le roi des enfoirés
Chapitre 17 - Couché de soleil
Chapitre 18 - Coïncidence ? Je ne crois pas...
Chapitre 19 - Aux abonnés absents
Chapitre 21 - Ce qui ne tourne pas rond
Chapitre 22 - Les amours tragiques anonymes
Chapitre 23 - Quand la musique est bonne
Chapitre 24 - L'envers du décor
Chapitre 25 - Mais où est Charlie ?
Chapitre 26 - Se débarrasser d'un corps pour les nuls
Chapitre 27 - L'huile sur le feu
Chapitre 28 - J'irai dormir chez vous
Chapitre 29 - Remontage de bretelles
Chapitre 30 - Copains comme cochons
Chapitre 31 - Le pot aux roses
Chapitre 32 - À couteaux tirés
Chapitre 33 - L'alcool c'est de l'eau
Chapitre 34 - Apprendre au vieux singe à faire la grimace
Chapitre 35 - Le lard ou le cochon
Chapitre 36 - Remettre les pendules à l'heure
Chapitre 37 - Sortir la tête du sable
Chapitre 38 - Comme un chewing-gum à une chaussure
Chapitre 39 - Les démons de minuit
Chapitre 40 - La fièvre du mercredi soir
Chapitre 41 - Un sang d'encre
Chapitre 42 - Retour au bercail
Chapitre 43 - Après l'effort, le réconfort
Chapitre 44 - Taillage de bavette
Chapitre 45 - L'après-midi porte conseil
Chapitre 46 - Trempée comme une soupe
Chapitre 47 - Entre quatre yeux
Chapitre 48 - Plus dure sera la chute
Chapitre 49 - Le dindon de la farce
Chapitre 50 - Rendez-vous en terre inconnue
Chapitre 51 - Ennuyée comme un rat mort
Chapitre 52 - La chèvre et le chou
Chapitre 53 - Éclairer sa lanterne
Chapitre 54 - Martel en tête
Chapitre 55 - Chercher midi à quatorze heures
Chapitre 56 - Vidage de sac
Chapitre 57 - La goutte d'eau qui fait déborder le vase
Chapitre 58 - Une oreille attentive
Chapitre 59 - Œil pour Œil
Chapitre 60 - Prêts à en découdre

Chapitre 20 - L'avocat du diable

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By Osiriana2350

Les deux amis prennent place à l'endroit habituel : Duncan devant et Damon à côté de moi. Alors qu'ils s'assoient, je gigote inconfortablement sur ma chaise, parce que j'aurais parié qu'ils ne viendraient pas ici. Même si je ne suis pas mécontente d'avoir tort, je dois dire que la perspective de les trouver à mes côtés m'angoisse bien plus qu'elle me rassure.

Pourquoi ?

Parce que je ne sais pas quoi leur dire et je suis presque sûre qu'eux non plus, vu les petits regards en coin qu'ils se jettent.

Fort heureusement, ma plus grosse difficulté n'est pas présente, ce qui a au moins le mérite de me rendre un petit peu plus à l'aise.

Les autres élèves autour n'ont pas l'air de capter notre trouble, puisque ceux-ci continuent à se comporter comme si de rien n'était. Notre blonde nationale persiste à me fusiller du regard, tandis que ses claudettes gloussent en faisant semblant qu'elles sont d'accord avec elle. Les autres continuent à parler, sans faire cas du professeur qui a déjà commencé un cours sur les intégrales.

Tout va bien dans le meilleur des mondes !

Enfin, en apparence.

« Tu as bien dormi ? » me demande soudainement Duncan.

Je grimace en l'entendant, croisant les jambes avant de m'enfoncer un peu plus dans le siège de ma chaise.

Pourquoi il me demande ça ?

« Ca va... » je rétorque, un peu suspicieuse, avant de me raviser en voyant qu'il attends désespérément un signe positif de ma part. « Et vous ? »

Duncan semble aussitôt soulagé de me voir démarrer la discussion avec lui. Peut-être craignait-il que je ne veuille pas lui répondre ? Mais pourquoi ? Il n'a rien fait. En plus ce ça, je ne suis pas sûre que le personnage de Duncan soit en mesure de se soucier de ce que pourrait penser les autres... Malgré tout, on dirait qu'il essaie de faire preuve de considération, de faire la conversation, ce qui ne colle pas du tout à l'image que j'ai de lui.

« Ca va, Damon et moi avons mangé dans un super endroit ce matin, il faudrait vraiment qu'on te fasse découvrir, n'est-ce pas ? Tu sais celui – » commence à déblatérer Duncan, avant que je perde le fil de ses propos, bien trop préoccupée par autre chose.

Sérieusement ? Il compte me parler de son déjeuner... ? Duncan Romano ?

J'ai du mal à croire ce que j'entends et même ce que je vois. Duncan n'est pas aussi taciturne et silencieux que Damon, mais parmi les gens normaux, il serait plutôt du côté des moins bavards. Alors le voir ainsi débiter autant de mots et de phrases qui n'ont aucun sens à la seconde me fait dire qu'il est peut-être tombé sur la tête avant de venir...

Sinon pourquoi perdrait-il son temps à essayer tant bien que mal de combler la moindre parcelle de vide en racontant des choses qui ne suscitent l'intérêt de personne, pas même de son fidèle et vieil ami, dont les yeux froids et désintéressés fixent quelque part dans le vide.

Damon est fidèle à lui-même à ce que je vois.

Et tout ça à quelque chose de rassurant. Malgré tout, je n'arrive pas à ignorer Duncan, qui continue à converser totalement seul, à propos du restaurant dans lequel lui et Damon sont allés ce matin, comme si c'était la découverte du siècle. Il parle extrêmement vite et sans parvenir à me regarder franchement, comme s'il avait peur que je finisse par dire quelque chose, s'il prenait le temps de s'arrêter pour me laisser le champ libre.

Je sens bien que quelque chose ne va pas et qu'il n'est pas comme d'habitude. Même si je ne le connais que très peu, en réalité, je vois bien que son attitude ne colle pas du tout au personnage et j'ai une idée assez précise de la raison pour laquelle c'est le cas.

« Duncan. » je l'appelle, espérant qu'il s'arrête de parler, mais il est tellement concentré dans son récit qu'il m'ignore presque.

« ... Franchement, j'avais jamais mangé un petit déjeuner aussi bon - » continue-t-il, infatigable, au grand désespoir de Damon, qui malgré tout ne l'arrête pas.

Il se prend pour un Youtubeur cuisine ou quoi ?

J'ai presque envie de rire de la situation, mais je me ravise.

« Duncan. » je dis un peu plus fort et un peu plus fermement et cette fois-ci, j'accompagne la parole du geste en lui tapotant sur l'épaule.

Cette fois-ci, il s'arrête et se tourne vers moi. Je vois à ce moment que faire autant la conversation lui a demandé beaucoup d'efforts, car il est essoufflé comme s'il avait couru un marathon. Malgré tout, il ne m'ignore pas et à l'air d'attendre de voir ce que je vais bien pouvoir dire, une pointe d'inquiétude visible dans son expression. Même Damon a porté son attention sur moi, ce qui me fait dire que lui aussi n'est pas tout à fait dans son état normal.

Toute cette journée est bizarre...

Entre ça et ma rencontre avec Chris... Rien n'a de sens.

Mi-amusée, mi-agacée par la situation, je croise les bras en relevant le menton, adressant un regard légèrement désapprobateur à l'intention des garçons.

« Bon... C'est quoi ce cirque ? »

Je vois Duncan plisser les lèvres, sans pour autant qu'il trahisse les émotions qui semblent l'habiter. Il a retrouvé de sa stature habituelle, si bien que je me demande presque si je n'ai pas rêvé de son attitude d'il y a quelques minutes.

« Comment ça ? »

Je hausse un sourcil en soufflant du nez.

Oh... Tu veux jouer à ça ?

Pas question.

« Te fiche pas de moi Duncan, c'est quoi ton problème ? » j'insiste, lui faisant bien comprendre par mon regard et mon attitude que je ne suis pas dupe.

Il jette un coup d'œil à Damon, qui ne dit rien et hausse les sourcils.

« Je n'ai pas de problème. »

Regardez-moi ça, la mauvaise foi personnifiée !

Il veut vraiment faire semblant que tout va bien, dans cette situation ? Alors qu'il n'a jamais été si étrange avant ? Il me prends vraiment pour une idiote, c'est clair !

« Sérieusement ? Tu crois vraiment que je vois pas que t'es bizarre ? »

Il tique à ma remarque, ce qui confirme bien que j'ai raison, même si je n'en ai jamais douté.

« Bizarre... » il répète, presque sceptique. « Je suis pas bizarre. »

Je me mets à rire en le toisant d'un air mauvais.

« Me prends pas pour une andouille Duncan. Si tu voulais avoir l'air normal, fallait pas faire le moulin à parole pendant un quart d'heure et surtout pas à propos de ton déjeuner... » je rétorque et ça m'amuse presque de le dire. « Sérieusement, j'ai bien cru que t'avais fumé un truc pas net ! »

Je vois à sa mine déconfite qu'il ne s'attendait pas à ça, ce qui m'étonnes un peu. Pensait-il vraiment être crédible dans cette situation ? Croyait-il vraiment que son petit manège ne m'y ferait voir que du feu ? Sérieusement...

Il ne doit pas avoir l'habitude d'être dans ce genre de situation.

J'imagine que tout ça vient de ce qu'il s'est passé la veille avec Alexander. Les garçons et plus particulièrement Duncan, ne doivent pas avoir l'habitude d'être mal à l'aise avec quelqu'un.

De marcher sur des œufs.

Ca doit être plutôt eux, qui mettent mal à l'aise les gens en général...

Nos petits protagonistes au potentiel social et empathique presque nul apprennent la vie, on dirait. C'est bien, on avance !

Je vois qu'il ne dit rien, alors je pousse un soupire, en me passant la main sur le visage.

« Ecoutes, je comprends que ce soit difficile pour toi d'être honnête, mais si tu as quelque chose à dire, dis-le. Je vais pas te manger. »

Il a l'air de se débattre avec lui-même, hésitant à jouer carte sur table ou non. Franchement, je ne sais pas de quoi il a peur ? Dans le pire des cas, je vais me mettre en colère et peut-être l'injurier, si ce qu'il a à dire est aberrent, mais c'est tout...

Rien de bien méchant en soi.

Je constate que Damon ne dit rien, même s'il semble suivre la conversation avec attention, lui aussi curieux de ce qui pourrait être dit. Après un long moment, je vois Duncan se gratter l'arrière de la tête, avant d'ouvrir la bouche.

« A propos d'hier, Alexander – » il commence, mais je le coupe en tournant la tête vers l'extérieur.

« C'était rien. » je souffle. « Je n'ai pas très envie d'en parler. »

Je sais que je suis un peu injuste, car je lui ai dit d'être honnête avec moi, mais je ne suis pas tout à fait disposée à aborder le sujet Alexander maintenant. Il ne dit rien pendant quelques secondes, avant de soupirer et de reprendre.

« Je suis sûr qu'il pensait pas ce qu'il a dit. »

Je hausse les sourcils, retenant un rire un peu amer.

« J'en suis pas sûre. » je rétorque, un peu plus sèche que je le voudrais.

[T'es bien conne si tu crois qu'on est là parce qu'on est tes amis.]

Je ne vois pas comment une telle chose lui serait venue à l'esprit s'il ne la pensait pas, même ne serait-ce qu'un peu. Pour moi, la colère, l'alcool et l'humour, c'est la même chose. Les choses que l'on dit et qui blessent sous couvert de bonnes raisons sont pour moi des semblants de vérité. Même si on ne les auraient peut-être jamais dis en d'autres circonstances, le fait qu'elles sortent de nos bouches et peu importe comment ou pourquoi, sont pour moi un signe qu'on les a pensées à un moment donné. C'est pour cette raison que je n'arrive pas à me dire qu'Alexander ne croyait aucune des choses qu'il m'a envoyé au visage.

« Je t'assure, il ne le pensait pas, crois-moi. » insiste Duncan, cherchant visiblement à réhabiliter la réputation de son ami.

« Est-ce que tu sais au moins ce qu'il a dit ? » je rétorque, posant cette fois-ci le regard sur mon interlocuteur, qui grimace d'inconfort face à mon obstination.

Il hésite quelques instants, entrouvrant occasionnellement les lèvres comme pour parler.

« Non, mais il est toujours comme ça. Quand il est en colère, ses mots dépassent sa pensée. »

Cette fois-ci, c'est Damon qui s'y met. Je ne perçois aucune émotion dans sa voix ou son attitude, mais je vois malgré tout qu'il tente de soutenir Duncan dans son entreprise, même si je ne suis pas facile à convaincre lorsque j'ai une idée en tête.

Mais c'est trop facile.

Bien trop facile.

« C'est pas une raison. » je grogne, avant de prendre une inspiration, parce qu'il n'est pas juste de passer mes nerfs sur eux. « On ne peut pas mettre n'importe quoi sur le compte de la colère. »

[Ferme ta gueule, t'as compris ?]

Oui..

La colère n'excuse pas tout.

Je baisse les yeux en grimaçant, chassant le souvenir déplaisant qui commence à me revenir. Celui de la fois où une personne qui m'est cher à dépassé les bornes, à cause de cette colère. La fois où elle a dit quelque chose qu'elle allait regretter toute sa vie.

« Je – » reprends Duncan en se raclant la gorge, visiblement mal à l'aise. « Je sais qu'il n'en a pas l'air, mais Alexander est un type bien. Il a juste des problèmes qui font qu'il est comme ça. »

Mais on a tous nos propres problèmes, c'est bien ça qui fait que la situation en est encore moins acceptable. Pourquoi devrais-je tout endurer sous prétexte que quelqu'un a – aux yeux de tous – des problèmes bien plus graves que les miens ? Moi aussi je me débat avec tout un tas de choses dont ils n'auront jamais connaissance et c'est pas pour ça que je suis ignoble avec eux.

C'est pas une excuse.

Même si je comprends ce que les garçons me disent dans une certaine mesure, car j'ai été, à une époque, animée par la même colère... La même rancœur... Je ne peux pas me permettre de laisser ça simplement passer, en faisant comme si de rien n'était. Car je sais à quel point ce genre d'attitude peut-être destructrice.

Je veux que comme je l'ai fait – même s'il était bien trop tard – Alexander se rende compte qu'il a merdé et qu'il agisse en conséquence.

« Moi aussi j'ai des problèmes Duncan... Je suis une personne, avec des sentiments et même si j'en ai pas l'air, ça m'arrive d'être blessée par ce que les gens disent. »

Il baisse les yeux, l'air presque coupable.

« Je suis pas juste un défouloir pour qu'on puisse passer ses nerfs. »

Mes mots sont peut-être froids et durs, mais j'aimerais que les garçons comprennent que derrière ceux qu'ils prennent parfois pour des moins que rien, il y a des gens.

Des personnes comme eux, avec un cœur, une vie, des envies et des rêves.

Des personnes qu'un simple évènement qui leur parait anodin, pourrait marquer toute une vie.

« Je sais. » souffle-t-il. « Je suis sûr qu'il s'en veut et qu'il viendra s'expliquer avec toi. »

Honnêtement, j'en doute, mais c'est pas grave. Je suis déjà plutôt contente que les garçons se posent la question de savoir comment je vais, qu'ils se demandent si leurs mots ont un impact sur moi.

Ils ont l'air bien plus humains comme ça...

Pour Alexander... Eh bien je ne sais pas quoi penser. Pour l'instant, je n'ai aucune opinion là-dessus. Je verrais bien ce que l'avenir nous réserve, même si je ne crois pas trop à la thèse de Duncan, selon laquelle il se sentirait coupable.

D'ailleurs...

« Il est où Alexander au fait ? »

Duncan et Damon semblent nettement plus détendus depuis que nous avons parlé de ce qu'il s'est passé hier, mais je vois bien malgré tout que ma question les rends inconfortable, vu le petit regard qu'ils se jettent.

« Je ne sais pas. » réponds-t-il tristement.

Je hausse un sourcil, me réavançant vers eux.

« Tu ne sais pas ? » je répète, incrédule.

Il hoche la tête en silence, la mine sombre. Damon, qui semble remarquer que je ne suis pas tout à fait satisfaite de la réponse, tourne la tête dans ma direction, pour me fixer.

« Il fait ça parfois. Quand ça ne va pas, il disparaît pendant plusieurs jours. »

Voyant que je me mets à grimacer, il s'empresse de continuer.

« Mais il revient toujours et ça va mieux. »

Il nous fait une petite Edward Cullen.

Pour un peu, j'aurais presque rit s'ils m'avaient dit qu'il était parti au ski ou faire une randonnée. Malgré tout, je n'ai pas le cœur à m'amuser. Même si Duncan et Damon en ont l'air convaincus, je ne suis pas tout à fait certaine qu'il soit bon de laisser une personne en détresse – comme les garçons annoncent qu'il l'est – complètement seule et livrée à elle-même pendant des jours.

Personne ne sait en plus où il est.

Si Alexander était mon ami ou un membre de ma famille, je me ferais un sang d'encre. Et même s'il ne l'est pas, je ne peux pas dire que je suis tout à fait insensible à ce qui pourrait bien lui arriver.

Le fait que personne ne sache où il se trouve me questionne un peu, mais je ne suis pas tout à fait certaine qu'il mérite que je m'intéresse à son sort... Enfin bon... De toutes manières, je ne sais pas où il habite et je n'ai pas ses coordonnées.

En plus de ça, je suis presque sûre que je dois être la dernière personne qu'il a envie de voir.

Je laisse ça à ses amis.

Quand je reviens sur terre, je me rends compte que les garçons n'ont rien dit depuis un moment et qu'avec tout ça, l'ambiance est devenue un petit peu pesante et inconfortable.

« Alors, sinon... Comment tu as trouvé le cadeau ? » finit par dire Damon, à ma grande surprise.

Je suis un peu étonnée de voir qu'il est celui qui tente de relancer la conversation et de détendre l'atmosphère, mais je ne dis rien, parce que je préfère ça à un lourd silence qui donne à tout le monde envie de déguerpir d'ici.

« Le cadeau... ? » je répète, un peu machinalement.

« Le cadeau d'anniversaire. » ajoute Duncan, son sourire retrouvé.

J'entrouvre les lèvres de surprise, avant de froncer les sourcils, l'agacement me montant à la tête.

« Non mais tu te fout de ma gueule ? »

Il ose me demander si j'ai aimé !?

« Bah quoi ? »

Je lève les yeux au ciel, en me mordant les lèvres, pour être sûre de ne pas me mettre à jurer devant tout le monde. Je vois que ma réaction amuse grandement Duncan, qui pose la main devant sa bouche pour s'empêcher de rire.

« Nous mais vous vous êtes vus ? Un guide de la popularité pour les nuls, sérieusement ? »

Ils me prennent vraiment pour une cruche ! Dire que j'ai faillis me ridiculiser devant ma famille. Quelle bande d'idiots ! Duncan continu à rire, tandis que Damon m'observe curieusement, comme s'il ne comprenait pas de quoi je parle. Au bout d'un moment, je le vois se tourner vers son ami, d'un air nonchalant.

« Tu vois, je t'avais dit qu'elle aimerait pas. »

Mais qu'il est con.

J'ai presque envie de me frapper le front de la paume, tellement je suis consternée par le peu de jugeote de Damon, mais je me retiens en prenant une grande inspiration, parce que bon, même si je n'en ai pas l'air, je suis visiblement la seule adulte ici. Je ne peux pas laisser mes émotions prendre le dessus.

Calme-toi Hestia.

Duncan doit voir que je bouillonne et même s'il meurt probablement d'envie de me faire encore plus enrager, il choisit de changer de sujet, probablement parce que je lui ai fait pitié avec notre précédente conversation.

« Il y a une fête à la fin de la semaine, tu vas venir ? »

Une fête...

Ma mauvaise humeur redescend aussitôt et je me frotte le menton, pensive.

« Je sais pas trop... » je marmonne, les sourcils froncés. « Je me sens pas d'y aller seule. »

Je me rends compte immédiatement de la perche que je tends, mais il est déjà trop tard.

« Ah... » commence Duncan, de son air moqueur insupportable, alors que je le regarde d'un air menaçant. « Alors, on a pas d'amis ? »

L'enflure.

Je claque la langue contre mon palais, sans lui répondre pour autant, parce que ça n'en vaut pas le coup.

« Si tu veux, je veux bien me dévouer pour venir avec toi. »

Je n'aime pas du tout le ton qu'il prends en disant ça, comme un bon samaritain qui proposerait de me sauver de la noyade. Je n'ai peut-être pas d'amis, mais j'ai une dignité et une fierté et je ne risque pas de les abandonner pour ce type !

« Même pas en rêve. » je réponds avec une grimace, qui fait bien rire mon interlocuteur.

« Sinon... Tu peux sûrement venir avec ton amie... » Damon commence, se frottant le menton, comme s'il pensait. « Ally, non ? »

Je hausse les sourcils, légèrement surprise par les mots de Damon. Moi qui croyait qu'il se fichait de tout, je suis forcée de constater qu'il a été plus attentif que prévu. Il a écouté ce que je dis au point de retenir le prénom de ma seule amie, c'est étonnant !

Mais ce n'est pas désagréable.

« Aller, ça sera drôle. » m'encourage Duncan avec un sourire.

Les soirées, ça n'a jamais trop été mon truc, mais justement... J'ai toujours un petit peu regretté de ne pas avoir pris plus d'initiatives et de risques avant... Peut-être est-ce le moment de passer le pas ?

Si je peux y aller avec Ally, pourquoi ne pas prendre mon courage à deux mains et tenter de nouvelles choses ?

« Je vais voir. » je réponds sobrement.

Tout ça risque d'être mouvementé.

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