Trois semaines plus tard... Métamorphose.
J’étais méconnaissable. Je rayonnais selon mon entourage. J’avais repris le sport et je petais la forme. J’ai repris du poids ( javais un peu maigri à cause du stress, je mangeais moins ).
Maintenant c’est une routine saine. Je fais le plein de vitamines tous les jours (fruits, jus, vitamines C et compléments alimentaires).
Le sport c’est au quotidien : course à pied jusqu’à la plage, puis séance de course sur le sable pendant trente minutes ( autant vous dire que peu filles le feraient et pour celles qui le font je vous félicite ). Je travaille autant le cardio que les exercices pour avoir de la force et de belles formes ( les fentes, push-up, squat, abdos avec les bandes élastiques ). Le soulevé de poids ne me tente pas.
Rapidement je retrouvais ma personnalité joviale d’avant pour le plus grand bonheur de la famille et amis. Je m’ouvrais à nouveau aux autres. Je me sentais à nouveau bien dans ma peau, bien tout court. J’avais confiance en moi et plus que jamais déterminée à atteindre mes objectifs.
Au bureau, c’est maintenant moi qui anime les discussions, je prenais des initiatives que ce soit pour le boulot ou pour des activités hors temps de travail. Ils se disaient bluffés. La Fatima qui, au début était timide avait laissé place à une Fatima sûre d’elle et pleine de vie.
Même M.Diop a failli ne pas me reconnaître. Je l’ai croisé quelques fois, il voyage très souvent. Il me complimentait si souvent que ça en rendait jaloux certains.
J’avais déjà un surnom : la chouchou du boss. Je ne m’attarde même pas là-dessus. J’en faisais même l’objet de plaisanteries.
J’ai fait mes preuves et rapidement des tâches plus importantes m’ont été confiées parfois dans d’autres départements, d’autres blocs. Mais je pouvais travailler dessus depuis mon bureau.
Et bien sûr j’ai eu à recaler des propositions de relations ( pas moins de 4 ) dont un de Moulaye, l'agent immobilier. Je suis là pour travailler donc je reste concentrée sur mon boulot pas comme Mme.Diagne qui arrive toujours à l’heure de la pause sauf les rares jours où boss est là. Il est au courant de son attitude, seulement je ne saiis pas pourquoi elle est toujours là.
Tout se passait bien, au mieux à quelques détails près.
Mes collègues commençaient à changer d’attitude car je les surprenais trop souvent dans une position disons inconfortable. Quelques fois à mon arrivée je remarquais que les stores étaient baissés du coup de l’extérieur on ne pouvait rien entrevoir.
Dès que je rentre je tombe sur... des moments de flirt parfois ça va clairement plus loin. Une fois je les ai trouvé sur le fauteuil du bureau. La main du gars sous la jupe de la fille qui elle a son haut déboutonné et la main dans le pantalon du garçon.
Au total, 4 fois que je tombais sur de telles scènes. L’atmosphère sentait... bizarre. Je preferais passer le reste de la journée dans un autre bureau de libre.
Un jour j’en ai eu marre. J’arrive les stores sont baissés je sais à quoi m’attendre j’ouvre violemment la porte manquant de la casser ( ay soumako yakkei loumay wakh borom? Que vais-je dire si jamais je brise la vitre? ).
-il est temps que vous pensiez à faire vos trucs dans une chambre. Ceci est un lieu de travail. Vous n’avez pas honte qu’on vous surprenne à chaque fois de la sorte ? Soit vous arrêtez vos cochonneries maintenant ou je ferai un rapport et raconterais tout ce que vous foutez.
Diatou : on etait bien, tranquilles avant que tu n’arrives donc tu dois t’y faire. Yaa niu fekeussi ( nous étions là avant toi ). Tu as déjà des indices : si tu vois les stores baissés tu devrais comprendre qu'on a besoin d'intimité.
-n’empêche il n’est mentionné nulle part que c’est un bureau pour baiser et ce n’est pas non plus votre propriété privée. Ce n’est pas chez vous. Et le propriétaire ne serait pas du tout content de savoir ce qu’il se passe ici. Pas vrai?
Son partenaire fait mine de la calmer. Pourquoi même? Elle n’a qu’à essayer de s’attaquer à moi que je lui refasse le portrait.
Depuis, leurs elébats ont tourné court et pour cause Diatou est enceinte et fréquemment malade. Une info que nous a communiquée notre ministre chargée des ragots AWA Dabo. Les épisodes hot au bureau lui ont je ne sais par quel miracle ou sortilège échappé. Moi je ne lui ai rien raconté. C’est pas trop mom problème et je vais pas déballer la vie des gens dehors. Mais ce qui m'a plutôt choqué c'était de savoir qu'elle était en réalité mariée. Et pas avec Pape
Ce dernier a lui, tout simplement changé de carrière d'après les rumeurs. Il a prétendu vouloir se rapprocher de sa famille et est parti.
Perso je me suis installée avec Awa. Qu’est-ce qu’on se marre avec elle. Mais elle est souvent appellée à faire quelque chose quelque part et moi aussi.
Aujourd’hui est un jour un peu différent. Il y a de l’effervescence. Un peu plus que d’habitude. Il y a une grande réunion qui se prépare apparemment. Tout le monde s’active à tous les étages pour que tout soit parfait. A un moment j’ai cru qu’ils recevaient le président de la République.
Lahad m’appelle pour que je le rejoigne au premier étage. Une fois arrivée et que j’ai emprunté un beau couloir très large je suis devant une grande salle de conférence avec une longue table (un bois resplendissant) des lumières et des murs magnifiques. Le vintage y embrasse la modernité. J'hésite même à toucher les meubles tellement ils sont parfaits. Pas une once de poussière.
De l’or, du bronze, des bouquins, un grand écran avec un vidéo-projecteur. Une déco à la fois sobre et élégante. Ils ont du goût dans cette boîte. Tout ça pour une salle de réunion.
Lahad : coucou je suis là.
Il me sort de mes pensées en claquant des doigts. Il riait bêtement.
-je regarde. C’est ma première fois ici. Et c’est la première fois que je vois une salle pareille et crois-moi je ne suis pas du genre facile à impressionner. Mais là je suis fan.
Lahad : tout le monde a eu la même réaction que toi. Il y a plusieurs salles de réunion mais celle-ci c’est LA salle. Une grande réunion doit se tenir aujourd’hui vers midi. C’est pourquoi tout le monde s’affaire. Une vingtaine d’actionnaires, de partenaires, les boss et LE boss bien sûr seront là ( 27 au total hommes et femmes). Ce dernier (big boss ) n y a assisté la dernière fois que par visioconférence. Une telle chose n’arrive que deux fois par an. Parfois il y a des situations exceptionnelles.
Après les explications j’aidais un peu mais tout était déjà presque prêt pour les accueillir.
Mon ange gardien est là. M.Diop. Je l’appelle boss maintenant comme tout le monde ici.
-alors boss que pensez-vous de ma déco. De toutes mes installations ?. ça a demandé énormément de travail alors je ne vous autorise qu'à complimenter
Ça l'amusait tellement. Et il s'est prêté au jeu.
Boss : tu as à peine déposé un bouquet de fleurs et une tasse. Mais j’avoue que c’est beaucoup de boulot comme tu dis.
Je faisais semblant d’être en colère. Et lui, semblant de demander pardon tout en gardantson légendaire sourire. Ce qui m’a valu certains regards dédaigneux de la part de quelques aigris.
Mais Boss est libre comme l’air il fait ce que bon lui chante le tout dans le respect envers les autres. Et j’avais la même philosophie.
Après cela je suis remontée traiter quelques dossiers. Un moment je regarde ma montre et oupps ...il est midi 10. Je m’empresse de retourner au premier étage. Mais trop tard ils étaient déjà dans la salle. Je voulais les voir arriver. Faire partie du comité d’accueil ou juste prétendre l’être. J'étais tellement curieuse.
Awa passe devant moi d’un pas pressé je la rattrape.
Awa : aah ma chérie aujourd’hui personne n’a le temps de personne. Je n’ai même pas ton temps ni le temps de commérages.
-mais pourquoi tout ce sérieux ça en devient flippant ? Y a quoi ?
Awa : aujourd’hui certains d’entre nous risquent de perdre leur boulot si rien n’est bien fait. Retourne bosser tranquillement dans ton bureau avant qu’on te voit trimballer partout.
-mais qui va renvoyer qui? Et pourquoi ?
Awa : il y a un gars là-bas. Il ne badine pas. Il ne rigole pas. Ou peut-être parfois. C’est le boss et c’est le plus jeune en plus. Il aime les problèmes. Il veut que tout soit carré même s’il n’est jamais là. Mais rassure-toi tu ne le reverras pas après aujourd’hui avant des mois.
Elle part régler le staff chargé des repars. Je n’y comprenais rien. C’est qui celui qui les fait trembler autant ? Et pour moi c’est M. Diop le boss.
Sans tarder je suis retournée à mon bureau pour redescendre à 14 h. La réunion devait se terminer sous peu. Et c’était la pause pour nous. Je suis allée direct au rez-de-chaussée une salle pour les gens de la réunion était déjà bien aménagée et la nourriture prête.
Mme.Diagne était sur tous les fronts je l’ai rarement vu aussi active et souriante. Sûrement ce soir, elle se couchera avec des courbatures.
Soudain je vois un petit groupe de cinq personnes, un deuxième, puis un troisième sortir de l’ascenseur. Ils vont déjeuner.
La porte s’ouvrait pour laisser sortir le dernier groupe mais Bijou m’interpelle à ce moment là
Bijou : que fais-tu là ? va là-bas à l'entrée il y manque une personne pour accueillir les invités dans la salle vas-y vite.
Je cours me mettre en place. Là c’est sûr je ne vais pas le rater.
Mais comment le reconnaître parmi tant de visages qui ne me sont pas familiers?. Indice : il est plutôt jeune. Ça ne devrait pas être compliqué. Enfin si 3 jeunes sont déjà passés devant moi.
Puis un quatrième. J’aperçois au loin venir un homme grand. Un peu plus que les gens qui marchaient à ses côtés. Il saluait quelqu’un. Ça y est il se retourne. Il arrive. C’est sûrement lui. Je ne vois pas encore distinctement son visage. Mais puisque c’est le dernier à entrer c’est lui le VIP. Je le verrai de très près car il devra passer devant moi.
Et ...( bruit de verre qui se casse ). Une dame qui entrait a fait tomber sa tasse à ma hauteur.
Elle s’apprêtait à se baisser pour ramasser les débris mais je la stoppe gentiment. Je m’y colle je ramassais soigneusement les débris tout en évitant de me couper.
... : que quelqu’un nettoie correctement ça et vite. Dit une voix sur un ton sec.
Qui parlait? Et pourquoi autant d’insolence. Je me levai pour regarder qui en était l’auteur. Et je tombe sur Boss. Bienveillant qu’il est il me demande.
Boss : tu veux avoir mal? Pourquoi tu ramasses avec tes mains si fragiles là c’est pas sûr dépose ça vite.
Un employé est vite arrivé en trombes avec l’attirail nécessaire pour nettoyer le sol.
Cette voix n’était pas celle de boss. C’était lui. Mais je n’ai pas pu voir son visage. Mince même là je n'ai pas réussi à le voir. Cet homme est bien irrespectueux. Il donne des ordres sur un ton déplaisant. J’aurais aimé lui lancer un de ces regards qu’il en perdrait l’équilibre.
Je quitte la salle comme tous les autres et m’affaire à autre chose.
On m’annonce qu’une fête se prépare pour fêter le 12 e anniversaire de l’entreprise. C’était prévu dans 15 jours. Tous les débats tournent autour de cette fête, les tenues, les repas. Toute une journée et une soirée de de fête j’ai hâte d’y être. Ça fait un moment que je ne me suis pas rendue à ce genre d’événement.
Mais cet homme, cette voix me troublaient. Le mystère autour de cet homme ne me laissait pas indifférente. Je veux quand même savoir pour qui je travaille. Je demande à Awa.
Awa : si tu t'attends à ce que je te fasse sa biographie c’est mort ma belle. C’est le genre de boss qui paye bien mais qui est invivable. Heureusement qu’on ne le voit pas souvent. Il est si mystérieux.
-C'est ça mon souci. Comment peut-il avoir autant de responsabilités et ne jamais être là. Où se trouve son bureau ?dans quel bloc?
Awa : si seulement il en avait. Il gère tout à distance. Voyage la plupart du temps et délègue les responsabilités à différentes personnes qui le représentent et lui rendent compte de tout.
Il lui arrivait parfois de venir à l’improviste mais c’est très rare Ça fait deux ans qu’il ne l’a pas fait.
Il est beau mais déteste les femmes. Il en a renvoyé plusieurs parce que dit-il elles voulaient le draguer ou en voulaient pour son argent( ne dis cela à personne hein. J’ai entendu ça quelque part je sais pas si c’est vrai ).
Et c’est de lui qu’est venue l’idée de créer cette entreprise. Certains membres de sa famille et amis l’ont rejoint dans ce projet jusqu’à ce que ça devienne ça aujourd’hui. Une entreprise qui pèse des milliards et des milliards. Inutile de te dire qu’il bourré de fric et discret comme l’air.
-il s’appelle comment ?
Awa : c’est....
sonnerie de téléphone.
Awa : excuse-moi c’est important. Et tu peux rentrer chez toi. Les autres vont gérer le reste. Liberté sur nous.
Je ne me le fais pas répéter. Rentrer à 16 h ça me donne un peu plus de temps pour enquêter sur ce boss peu commun. Et pourquoi je m’en fais déjà ? Je travaille bien je serai payée. Je ne le vois pas. Boss est gentil avec moi. Cet insolent ne devrait avoir aucun impact sur moi. On ne se connaît même pas et c’est tant mieux.
Mais c’était sans savoir que le lendemain...