ASAEL
- Papa ?
Je frappe à la porte de son bureau pendant qu'il range des papiers.
Papa - Oui, entre mon fils, assieds-toi.
Je m'installe près de lui.
- Ta prédication du jour, je l'ai trouvée puissante, ça m'a touché.
Papa - *souriant* Tu as besoin de parler, n'est-ce pas ?
- En fait, papa, j'te mens pas , aujourd'hui, j'ai croisé Eliyanah, et même si j'ai semblé insensible, la vérité ça m'a vraiment touché de la voir dans cet état. Un énorme pincement au cœur que je saurais décrire. Elle et moi, c'est comme une connexion. À travers son regard, j'ai ressenti sa douleur, tu vois ?
Papa - Je comprends, mon fils. C'est pareil avec ta mère et moi. Quand elle ne va pas bien, je vais mal aussi. C'est inexplicable, cette connexion.
- Ouais, mais le problème, c'est que son absence m'a blesser profondément. J'ai même remarqué qu'elle portait une alliance. Que signifie cela wesh ? Qu'elle est fiancée ou mariée, je sais pas.
Et en plus, tout le monde me parle d'elle, comme si personne ne voulait que je passe à autre chose après c'est normal que j'arrive pas à l'oublier si tout le monde me rapelle des souvenirs d'elle et tout le monde cherche à faire en sorte de me rapprocher à nouveau d'elle. Est-ce normal qu'on doive ignorer son départ subit sans nouvelles et agir comme si rien ne s'était passé ?
Papa - Ah oui, ça craint.
- C'est tout ce que tu as à dire ?
Mutu - Il est sérieux ?
Papa - Non, vas-y, continue.
- Le truc bizarre, c'est la manière dont on s'est retrouvés à l'hôpital. Pourquoi était-elle là-bas ? Honnêtement, je m'en tape, mais ça m'intrigue. Bref, ma tête est un sacré bazar.
Papa - *rires* Mais au départ, c'était juste ta pote, non ?
Je suis surpris, c'est sérieux, mon père ?
- Oui, c'est le cas, enfin... c'est-à-dire que c'était.
Papa - Tu es amoureux, Asael.
- Je pense pas non.
Papa - Ouais, si tu veux, mais depuis que tu as revu Eliyanah, tes sentiments ont refait surface. Tu as essayé de les cacher, mais c'est plus fort que toi. Je comprends, j'ai vécu ça avec ta mère. Tu peux pas me mentir, je suis ton père et tu es mon fils.
- *soupir* OK, tu dis que je suis en déni ?
Papa - Je t'assure que tu es en déni.
- C'est possible.
Il me regarde intensément.
Quand mon père parle, il faut l'écouter. Il représente la voix de la raison.
Papa - La Bible dit dans Matthieu 19:6 : « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint. » Vous formez déjà une seule chair, inconsciemment, malgré le temps, la distance et les aléas de la vie.
- OKEEE , j'ai compris.
Papa - Alors, mon fils, je te parle en connaissance de cause. Comme je l'ai prêché aujourd'hui : « Dieu peut œuvrer dans le secret, dans le silence des cœurs. Il peut transformer, guérir et réaligner les chemins de chacun pour qu'ils puissent, selon Sa volonté et Son timing parfait, se retrouver et être meilleurs l'un pour l'autre. » La foi et l'amour sont des forces incroyablement puissantes. Si tu penses qu'Eliyanah est celle que Dieu a prévue pour toi, continue à prier et à avoir foi en Sa direction. Car comme j'ai prêché aujourd'hui, la puissance de l'amour et de la foi peut tout changer, même les cœurs les plus endurcis. Je serais pas contre l'avoir comme belle-fille, si c'est la volonté de Dieu.
- OK.
Papa - Dis « amen » déjà .
- Amen, papa, Pasteur Nathan.
Papa - Ne m'appelle pas comme ça, c'est affreux.
- Tu préfères qu'on t'appelle comment ?
Papa - Patron céleste héritier.
- *rires* Tu es ridicule,
Papa - Je vais demander à Canaan alors.
On a ri ensemble.
- Merci, papa, pour tout.
Papa - C'est normal, ne t'inquiète pas. Allez, va mettre tout ça en prière.
- Et toi, tu vas te coucher après ?
Papa - Non, j'ai des choses à faire avec ta mère.
- Genre quoi ?
Papa - Te faire un autre petit frère.
- Pardon ?
Papa - Je plaisante, maintenant sors de mon bureau, je travaille.
- OK, OK *rires*
C'est édifiant hein ?
Mutu - Franchement voir ton père prêcher comme ça ? C'est incroyable moi je l'ai connu à ses débuts j'suis ému.
ELIYANAH
Je suis sortie de l'hôpital depuis un certain temps déjà, mais j'ai retrouvé cette vie d'emprisonnée avec les gars de Carmelo sur le dos.
En un an, Carmelo a gagné énormément d'influence dans les rues et s'est rempli les poches illégalement. Pour effacer son image sordide, il offre des cadeaux et soutient des associations.
Cet hypocrite me dégoûte.
Vanessa - Tu penses à parler à... euh... à notre ami?
- Évite son prénom ici, trouve-lui un nom code.
Vanessa est venue à "chez moi", du moins dans la maison où je vis avec Carmelo.
Vanessa - « Guerrier », ça marche ?
- Ouais, si tu veux.
Vanessa - Alors, comment ça se passe avec « Guerrier » ?
- Eh bien, il est venu me voir une fois à l'hôpital. Je te jure, j'étais là, oubliée par son apparence, et lui, plus beau que sur les photos, comme toujours. Mais moi, vilaine, démaquillée, en blouse d'hôpital, j'étais outrée quand j'ai appris qu'il sortait avec Mélissa.
Vanessa - QUOI ?
- Ouais, Eliakim me l'a dit.
Vanessa - Mais sérieux, il est tombé bien bas, elle est musulmane, c'est quoi ce truc ?
- Aucune idée, mais bon, voilà, j'ai raté le coche.
Vanessa - Si tu crois que tu finiras ta vie avec Carmelo, tu te trompes.
- J'ai déjà l'alliance au doigt.
Je la regarde au passage.
Vanessa - Cette bague ne signifie rien pour toi. T'inquiète pas, bientôt tu la retireras quand « Guerrier » reviendra dans ta vie pour te sauver du grand méchant loup.
- *rires* Arrête de délirer, laissons-le vivre sa vie tranquillement, il a des choses à gérer, comme sa carrière.
Vanessa - Depuis quand Eliyanah Mercedes n'est plus déterminée ? Tu es forte et courageuse, tu ne réalises pas.
- Je remercie juste Dieu de me maintenir en vie, c'est déjà ça.
Vanessa - Tu me fais de la peine, arrête de parler comme si tout était fini. Je te promets que la douleur que tu ressens sera guérie.
- On verra bien.
Vanessa - Quand tu auras une vraie conversation avec la personne concernée, ton cœur et ton esprit seront apaisés.
- Tu plaisantes ? Il ne me regarde presque pas, il m'a juste adressé à peine une phrase à l'hôpital.
Vanessa - Laquelle ?
- « Arrête de pleurer, je n'aime pas ça. »
Vanessa - C'est tellement mignon.
- N'importe quoi.
Vanessa - Autre chose que je devrais savoir ?
- Il porte toujours le bracelet que je lui ai offert, rien de plus intéressant.
Vanessa - Il le garde alors qu'il est en couple ?
- Apparemment.
Vanessa - Ma belle, il ne l'aime pas.
- Tu ne te mets pas en couple avec quelqu'un que tu n'aimes pas.
Elle me regarde d'un air entendu...
Moi et mes ex, c'est une autre histoire.
- Bon, de toute façon, ça ne compte pas.
Vanessa - Stop, on arrête là.
- Je ne sais pas, mais pour le moment, ce sera difficile tant que j'ai Carmelo sur le dos. Impossible de discuter avec « Guerrier ».
Vanessa - Je te dis, tout est possible à celui qui croit.
- Oh, tu sors les versets quand ça t'arrange, c'est ça ? *rires*
Vanessa - Ah, tu m'attrapes.
Nous avons ri ensemble. Carmelo rentre généralement entre 3h et 5h du matin, ce qui signifie que nous étions tranquilles toute l'après-midi, même s'il nous surveille probablement avec ses caméras. Enfin bon, c'est comme ça..
💕