#Dans la peau de Tissa.
Je décide de ne rien dire à Momo à propos de la conversation que j'ai entendu puisque lui aussi fait comme si de rien était . Une femme que je ne connais pas lui parle de 30millions, de grossesse, du fait que j'ai perdu mon emploi et il ne semble pas surpris. Ça me laisse croire qu'il était au courant de tout, qu'il savait ce qui m'est arrivé. Est ce que c'est lui qui a commandité ce complot ? Tout me le fait penser. Je brûle d'envie de lui en parler mais j'attends d'abord qu'il m'achéte la voiture. Aprés je réfléchirais à comment lui poser toutes les questions qui me taraudent. Plus tard dans l'après-midi, je suis allée le rejoindre et ensemble on est parti chez son concessionnaire. Il m'a demandé de prendre la voiture qui me plaisait, j'ai pris la même que lui. Cette virée m'a tellement réjouit que j'ai oublié mon angoisse à propos de sa discussion avec cette inconnue. La joie que j'ai eu quand j'ai serré le volant, il souriait en me regardant, il savait que ça me rendrait heureuse. Désormais je ne prendrais plus de taxi, je suis tellement soulagée, je ne voulais plus descendre de la voiture, je suis rentrée avec. Momo est rentré plus tard, l'air fatigué, je lui ai servi de l'eau et je suis réstée là à le regarder. À un moment, il m'a demandé :
Lui: Qu'est ce que j'ai encore fait ?
Moi: rien.
Mon regard ne ment pas.
Il est allé prendre sa douche et je suis retournée au salon me demandant si je devais lui poser des questions en ce moment. J'ai donc attendu après le diner, on était seul dans la cuisine. On parlait de la voiture, de tout et de rien puis je lui ai dit.
Moi: j'aimerai bien savoir une chose.
Il me massait les épaules, debout derrière moi.
Lui: quoi donc ?
J'ai pris un souffle.
Moi: est ce que... Euh... Selon toi... Je veux dire... Quelle doit-être la raison pour la quelle tu me cacherais quelque chose ?
Silence.
Lui: si cette chose te fait du mal je préfére te la cacher.
Moi: tu me mentirais ?
Lui: Non dit-il fermement, je ne fais que ce qui est bien pour toi.
Moi: Cette femme... Au téléphone... Je vous ai entendu, je sais que vous parliez de moi, je le sais, j'en suis convaincue. Les 30 millions, ma grossesse, mon boulot, tout. Tu étais au courant n'est ce pas ? Tu le savais ?
Il se stoppe et me retourne, nos regards se croisent puis il fait deux pas avant de taper sur le comptoir. Puis il revient et pose ses mains sur mes épaules, se mordant la lévre inférieure comme s'il voulait se la déchirer, c'est ce qu'il fait quand il ne sait pas quoi dire.
Lui: Tissa lache t'il, je vais tout te dire, toute la vérité.
Je tremble rien qu'à l'idée qu'il puisse savoir la vérité sur cette sombre partie de mon existence.
Il me prend par la main et m'emméne au salon avec lui, Khadija dormait déjya.
Lui: Tu dois me croire, je n'y suis pour rien de ce qui t'est arrivé. Tout est de la faute de Nabou, c'est elle qui...
Moi: C'est qui Nabou ?
Lui: Nabou, la nabou de Fadel.
Ma main se porte à ma bouche. Je me léve du canapé soudain.
Moi: mais je ne la connais même pas, pourquoi elle me ferait ça? Dis-je la voix tremblante. Tu me mens, c'est... C'est complétement faux, c'est absurde.
Lui: Elle en avait après moi.
Moi: Après toi? Mais pourquoi?
Lui: assieds toi je vais t'expliquer dit-il en me tendant la main, je m'éxecute.
Il prend mes mains dans les siennes et me raconte l'histoire avec Nabou, depuis le début, quand leurs pères étaient amis jusqu'à ce que Nabou aille en prison et en ressorte grâce à l'homme que sa mère a toujours aimé et qu'elle a failli tuer.
Mon père est passé pour ramener les jumeaux, heureusement qu'ils se sont vite endormis. Momo est allé coucher Khadija ensuite on est retourné au salon continuer notre discussion.
Lui: Nabou suivait juste les ordres de son père. Elle ne savait pas, quand tu as entendu notre discussion, elle était justement venu s'excuser encore. Je pense vraiment qu'elle regrette et j'ai appris à lui pardonner bien que ça m'ait pris du temps.
Moi: Ne la défend pas s'il te plaît. Elle m'a détruite, moi, ma dignité, toute ma vie. Et toi pendant tout ce temps, tu étais au courant; tu savais tout mais tu as préféré me mentir.
Lui: pour te protéger.
Moi: mais de quoi ?
Il ne dit rien.
Moi: On s'était dit plus de cachotteries.
Lui: Je sais, je suis vraiment désolé.
- Ça fait des années qu'on est mariée, on a trois gosses, on devrait dépasser cette stade.
Je vais dans ma chambre, prendre un bain de larmes. Il me retrouve plus tard et tente de me prendre dans ses bras, je lui tourne le dos. J'ai beau m'interdir de pleurer, mes larmes n'ont pas pu s'empêcher de couler.
Je revois ce jour où mon patron a déposé une plainte sur mon bureau, mes collégues autour de moi, le commissariat où j'ai subi une longue interrogatoire, les pleurs de ma grand-mère, la décéption et la tristesse que j'ai eu... Tout ça causé par une seule et unique personne qui en avait marre de sa vie et a décidé de pourir celle des autres. Quelle salope! Voilà pourquoi Momo disait que c'est une garce quand il a cru qu'elle était sa soeur. Une garce qui a pourri ma vie à jamais.
Je ne peux pas lui pardonner, elle n'avait pas le droit de me faire ça, je ne lui ai rien fait, je ne la connaissais même pas. J'ai envie de la tuer là maintenant, de mes propres mains. Elle n'a aucune idée de la souffrance que j'ai eu, elle aurait vraiment dû pourrir en prison. Comment Fadel peut-il aimer quelqu'une d'aussi cruelle? Comment ont-ils tous réussi à lui pardonner ? J'ai tellement hâte de la rencontrer, d'enfin poser mes yeux sur elle, lui faire regretter tout ce qu'elle a fait, qu'elle me supplie pour que je lui pardonne. Lasse de penser à comment faire payer cette garce, mes paupiéres s'alourdissent et je m'endors.
Le lendemain, routine, m'occuper de mon mari et de mes enfants. Si j'avais encore mon travail, si Nabou n'avait pas fait ce qu'elle a fait, je serais là à me préparer moi aussi pour le travail. Je serais dans ma nouvelle voiture en route pour mon bureau.
Si je travaillais toujours je serais sûrement dans un plus grand bureau que l'ancien, j'aurai peut-être une promotion. Ah mais cette femme a tout gâché, c'est quand-même stupide ce qu'elle a fait, elle doit être vraiment idiote pour agir comme ça. Elle a détruit mon futur, ce pourquoi je me suis tant battue, ce pourquoi j'ai travaillé si dur. Est ce qu'elle en a aumoins conscience? Non bien-sûr parce que si c'était le cas, elle aurait su ce que ça fait d'avoir une étiquette de voleuse sur le dos, d'avoir étudier et acquis des diplômes pour chômer, de voir tout vos collégues qui vous indexent masquant leur joie par de la pitié envers moi, et quelle pitié.
#Dans la peau de Momo.
Pour la couverture du magazine d'Adja, Fadel et moi font une séance photo. Il est venu avec Nabou, Tissa voulait venir mais comme Nabou devait être là, j'ai voulu éviter un scandale alors je lui ai demandé gentillement de rester à la maison. Ces derniers jours , elle n'arrête pas de me répéter qu'elle veut rencontrer Nabou mais comme je ne sais pas ce qu'elle a en tête, je lui dis d'attendre le bon moment.
J'ai été surpris de voir Louboutin dérriére l'appareil, je ne savais pas qu'elle était photograhe et maquilleuse, elle m'a dit qu'elle avait douze métiers. Adja et elle se connaissent à ce que je vois, Adja me l'a présenté sans savoir que je la connaissais, Louboutin et moi avions fait comme si de rien était, comme si on ne s'était jamais connu avant. À vrai dire, je ne sais même pas pourquoi on fait ça, je l'ai juste suivi dans son jeu, c'est elle la premiére à faire comme si de rien était. Aprés la séance pendant la quelle Nabou se gênait pas pour dire que Fadel est trop beau, je suis sorti des locaux, soulagé, direction le parking. J'ai senti quelqu'un marcher dérriére moi, je me suis retourné pour tomber sur Louboutin encore. Elle m'a souri et m'a dit qu'elle attendait un taxi, j'ai fait un petit "ok" et je suis allé dans ma voiture. J'ai fumé un joint avant de démarrer, quand je suis arrivé devant l'agence; Louboutin attendait toujours un taxi, j'ai eu pitié d'elle.
Moi: Tu vas où ?
Elle: Sacré coeur, à ma boutique.
Moi: Je te dépose?
Elle: Euh... Vous êtes sur.
Moi: Oui montez.
Elle s'execute et je démarre, aprés un court trajet, elle me lance cette phrase.
Elle: vous fumez dans votre voiture en pleine journée?
Hein ? Comment elle a su?
Je lui lance un regard en guise de réponse, ne sachant que dire, elle me sourit à nouveau.
Elle: Moi aussi je fume mais seulement la nuit.
Elle fume? Bah on dirait pas? Er puis pourquoi les femmes fument de nos jours? Je croyais que c'était juste en France que les femmes fumaient.
Moi: Pourquoi fumes tu ?
Elle: Pour les mêmes raison que toi.
Moi: moi j'ai pas de raison.
Elle: donc tu en as juste envie?
Moi: Oui.
Elle: Moi aussi.
Elle finit par me parler de Nabou.
Elle: Tu n'aimes pas trop la femme de ton frére n'est ce pas?
Moi: c'est pas sa femme.
Elle: il me l'a présenté en disant que c'était sa femme.
Moi: c'est ce qu'il dit toujours et oui elle et moi ça ne roule pas comme sur des roulettes mais nos relations s'améliorent.
Hum dit elle. Arrivé devant sa boutique, je me gare et elle descend en me disant merci avec un sourire. Je fonce chez moi, retrouver ma famille.
Avant de descendre pour ouvrir le garage, une sonnerie se fait entendre dans ma voiture. Je fouille un peu avant de tomber sur un téléphone qui n'est pas le mien, je devine aisément que c'est celui de Louboutin car elle a été la seule à être montée dans ma voiture. Je raccroche et éteint le portable que je décide de lui rendre demain.
#l'auteur.
Tissa avait décidé elle même de connaitre Nabou et de lui faire payer. Elle pouvait attendre la soirée de l'innauguration du magazine d'Adja parce que ce qui est sur c'est que Fadel viendra avec elle mais dans ce cas elle risque de bousiller la fête de son amie et elle ne veut pas de ça. Elle préfére d'abord s'occuper de Nabou pour qu'elle n'ait même pas envie de venir à la soirée. Personne n'est au courant de ses projets, pas même sa meilleure amie. Elle n'agit plus avec raison, elle qui disait que se venger reviendrait à se rabaisser au niveau de l'ennemi, la voilà aujourdh'ui qui cherche épérduement l'adresse de l'hotel où logent Fadel et Nabou. Qu'est ce qu'elle peut bien faire à Nabou si elle la voyait? "Je veux qu'elle saigne" se dit elle. Est ce une bonne idée ? Elle ne veut pas y penser pourtant une partie d'elle lui dit que ce n'est pas la peine mais s'efforce à ne pas l'écouter pour satisfaire ses envies soudainement sanguinaires. Son mari la retrouve dans la cuisine pendant qu'elle tenait le petit Fadel dans ses bras, il le prend.
Lui: Mon fils n'a rien à faire dans la cuisine, je vais suivre un match avec lui.
Moi: lui files pas ton addiction s'il te plait.
Lui: c'est dans les gênes t'inquiétes.
Il sort et va dans le salon, elle se précipite pour aller prendre son téléphone qu'il a l'habitude de charger à sa descente. Une fois le téléphone de son mari en main, elle envoit un sms à Fadel.
"Tu es dans quel hôtel?"
Fadel lui répond rapidement
" Hotel Cristal chambre 108"
Oh ça tombe bien se dit elle, elle connait trés bien cet hôtel, elle y allait souvent avec Alou du temps où elle était ce dont elle ne veut plus se rappeler. Elle dépose le téléphone et retourne à sa cuisine, satisfaite de pouvoir enfin éxécuter ses idées.
Le lendemain vers 10h, elle dépose les jumeaux chez ses parents et fonce vers l'hôtel, détérminée d'en finir avec cette salope à qui personne n'avait appris à respecter les autres et à payer pour ses erreurs. Les feu rouges la retardent mais elle patiente et serre le volant.
Pendant ce temps, Momo et Fadel bavardaient avec leur pére au téléphone mis sur haut parleur. Aprés quoi, ils se mettent à signer des documents, Fadel brise le silence.
Lui: Tu voulais passer à l'hôtel hier ?
Moi: moi ? Non, sinon je te l'aurais dit.
Lui: Je sais, c'est ton sms qui m'a fait croire que tu voulais passer.
Momo: Mon sms.
Lui: oui, celui où tu me demandais dans quel hôtel je loge. T'as oublié ?
Momo: Non je ne t'ai pas envoyé de sms dit il en sortant son portable de sa poche. Je ne t'envois jamais de sms, tu le sais.
Lui: Oui ça m'a fait bizzarre que tu ne m'aies pas appelé.
Il fouille ses messages envoyés et tombe effectivement sur le sms dont parle Fadel, entout cas il est sur qu'il ne l'a pas envoyé car à cette heure, il regardait un match avec son fils. Qui donc a pu envoyer ce sms ? Pas besoin de chercher loin, il pense que c'est Tissa car ces derniers jours elle n'a pas céssé de répéter qu'elle voulait trouver Nabou. Il l'appelle sur le champs et lui demande où elle est quand il entend des klaxons.
Elle: Je ne peux pas te parler actuellement, je t'appelle aprés. Dit elle avant de raccrocher.
Il s'imagine tout de suite qu'elle va à l'hôtel car Tissa ne sort pas beaucoup depuis la naissance des jumeaux . Il décide d'y aller pour ne pas la laisser faire quelque chose qu'elle pourra regretter.
Tissa était déja dans le hall de l'hotel; s'aventurant doucement vers les escaliers, elle croise un homme qu'elle a bien connu, Alou qu'elle avait surnommé "guichet automatique" . Il la reconnait et viens vers elle, ils bavardent un moment.
Lui: Tissa tu deviens quoi ?
Elle: Une maman épanouie.
Lui: Tu as des enfants ?
Elle: oui et toi.
Lui: Non pas encore, Tissa en mére de famille, j'ai un peu de mal à l'imaginer.
Elle sourit, il l'invite à prendre un verre qu'elle refuse. En même temps, elle ne peut pas rester debout à bavarder si longtemps, elle lui dit qu'elle doit voir quelqu'un mais il fait la sourde oreille. Elle le connait assez bien pour savoir qu'il la suivra si elle fait un pas de plus alors elle se contraint à lui parler calmement pour ne pas exploser de colére et ça dure... Elle finit par s'asseoir autour d'une table, il lui parle de son travail pendant qu'elle consulte sa montre. Ça fait déja un bon bout de temps qu'ils parlent, il retarde son plan. Il la retarde tellement que Momo arrive à l'hôtel, il passe devant Tissa et Alou sans s'en rendre compte et monte à la chanbre 108. Nabou lui ouvre, enveloppée d'un drap et lui demande ce qu'il fait là.
Lui: est ce que tu aurais vu ma femme dit il.
Elle: Ta femme ? Qu'est ce qu'elle ferait ici.
Il se laisse tomber sur la moquette, essoufflé mais soulagé que Tissa ne soit pas là. Mais ce sentiment ne dure pas longtemps car Tissa frappe à la porte. Nabou va ouvrir mais se fait propulser à l'intérieur, elle tombe, Tissa entre dans la suite et ferme dérriére elle. Une voix qu'elle connait bien prononce son prénom.
Tissa?
Son regard croise celui de son mari, elle reste bouche bée se demandant ce qu'il faisait là avec cette femme dont le corps n'est couvert que par un drap. La premiére idée qu'elle a eu, c'est qu'ils se passe quelque chose entre eux. Le silence s'installe puis Tissa décide de partir, Momo le suit.
Arrivés chez eux, ils sont réstés silencieux, chacun ne sachant par où commencer, pourtant les idées et questions ne manquent pas.
#RebbeiL
28/06/2015 - 02:27