Stone Heart Mafia

By EAngel47

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Mia, une jeune parisienne de dix-neuf ans se retrouve, un soir, accidentellement mêlée à la plus dangereuse o... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Epilogue
Thifany-Le sort d'une dynastie

Chapitre 28

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By EAngel47


Gabriel

- On l'a trouvée.

- Où ça ?

Angelo me regarde comme si j'étais devenu fou. C'est peut-être le cas : je n'ai pas dormi depuis deux jours. Angelo me montre un endroit sur la carte de son ordinateur. Je ne reconnais rien.

- C'est dans quelle ville ?

Angelo ne me répond pas et baisse les yeux. Il y a anguille sous roche. Je dézoome pour voir la carte de France et la ville dans laquelle se trouve Mia. Je m'arrête, sidéré.

- Tu comprends pourquoi je ne t'ai pas répondu Gab ?

Oui, et c'était une bonne idée. En fait, j'aurais mieux fait de ne pas poser la question. Mia est à Zalec, en Slovénie.

Mia

Mes ravisseurs m'ont enfermée dans une sorte de cave sombre et sans fenêtres. Le clocher d'une église m'indique l'heure et je suis bien contente de pouvoir quantifier le temps qui passe. C'est étrange : dans le noir, le temps passe plus rapidement. Une fois par jour, à treize heures, on m'apporte à manger. Le reste du temps, je cherche un moyen de sortir de cette pièce. Dès que l'horloge sonne vingt heures, j'arrête de chercher et je m'endors. J'ai déniché une couverture dans un coin à mon arrivée et elle me permet de ne pas mourir de froid. Je ne sais pas où nous sommes mais les nuits sont très fraîches. Certains soirs, je me surprends à prier pour que Gabriel me trouve et me ramène chez nous. Les autres soirs, je m'endors, une main sur le ventre, en imaginant tenir mon enfant dans mes bras.

+++

Un grand bruit me réveille en sursaut. Quelqu'un a ouvert la porte en fer de la cave et des hommes habillés en noir et cagoulés déboulent dans la pièce en braquant les faisceaux de leurs lampes torches sur moi. Je mets une main devant mon visage pour ne pas être éblouie par leur lampes. Je n'arrive pas à distinguer mes ravisseurs. Soudain, une main puissante m'attrape par derrière et me relève.

- Avance.

J'obéis, une main sur le ventre. Ça fait des jours que je suis ici. Combien exactement, je ne sais pas : je n'ai pas eu la présence d'esprit de compter. On me bande les yeux et on me fait sortir du bâtiment. Je devine qu'il fait nuit parce qu'il fait très froid et qu'il n'y a pas un bruit en dehors de celui que font mes ravisseurs. L'un d'eux m'attrape brutalement par la taille et me fait basculer. Je tente de me débattre mais il me pose rapidement sur un sol en ferraille, peu confortable. Où suis-je ?

J'entends un son mat et je devine que je suis dans un fourgon du même genre que celui qu'on a utilisé pour transférer Mattias en Autriche. Avec quelques tours que m'a appris Gabriel, j'arrive à me détacher les mains. J'enlève mon bandeau et tourne la tête dans tous les sens. J'avais raison : je suis bien dans un camion. Je me demande où il va. Dommage pour moi car je n'ai pas l'intention de moisir ici pour le savoir. Je fouille le sol à la recherche d'un bout de fer pointu ou d'un objet du même genre. En vain.

- Bon, murmurais-je pour moi-même, on va se débrouiller à l'ancienne.

Ce coup-là, j'ai mis deux mois pour l'apprendre et je n'ai jamais eu l'occasion de le tester en situation réelle. Il faut d'abord attendre que le véhicule ralentisse. Gagné, il s'est complètement arrêté. En priant pour que je ne sois pas déjà au terminus, je déverrouille la porte du fourgon en un tour de main et saute à terre. Je suis en pleine rue. Je referme les portes du camion et me cache dans une ruelle. Le fourgon repart : les conducteurs n'ont rien remarqué. Je me recroqueville dans ma ruelle. Il fait nuit, autant rester là et attendre demain car, si j'en crois les inscriptions sur les vitrines des magasins, je ne suis plus en France !

+++

Une sirène de police me vrille les tympans. Je voudrais me lever d'un bond pour courir mais je n'y arrive pas : j'ai trop froid. Tandis que les lumières rouges et bleues dansent sur mon visages, deux silhouettes se penchent sur moi. L'une d'elle me secoue, sans doute pour vérifier que je ne suis pas morte. Je tente ma chance, en espérant que ces policiers sachent parler anglais :

- Help me please.

Aidez-moi s'il vous plait, en espérant qu'ils sachent ce que ça veut dire. Le policier qui ma secouée à l'air soulagé que je sois vivante. Son collègue lui dit une courte phrase dans une langue que je n'identifie pas et les deux hommes m'aident à me lever.

+++

C'est la première fois que je suis contente de me retrouver au commissariat. Il y fait chaud et on m'a donné une couverture. Une policière blonde aux yeux marrons me tend une tasse fumante en souriant et s'assoie en face de moi. Elle commence à me parler dans sa langue mais comme je ne comprends pas, je me contente de la fixer sans rien dire. Au bout d'un moment, il y a un silence. Elle a dû me poser une question. Je secoue la tête :

- I don't understand.

« Je ne comprends pas ». La policière appelle sa collègue, aussi blonde qu'elle, et semble lui demander des renseignements à mon sujet. Au final, elles s'y mettent à deux pour l'interrogatoire. L'une pose les questions, l'autre traduit en anglais. C'est quand même vachement pratique d'avoir une langue internationale. On peut se faire comprendre partout, ou presque. Je raconte ce qui s'est passé dans les moindre détails : l'enlèvement, la pièce dans laquelle j'ai été retenue et mon évasion. Etant donné l'état dans lequel leurs collègues m'ont retrouvée, les deux policières me croient sur parole. Elles me disent d'attendre un jour ou deux, le temps d'organiser le rapatriement en attendant, je resterais au commissariat.

+++

Comme j'ai le droit de passer un coup de fil, je décide d'essayer d'appeler Gabriel. Je sais que ça risque de coûter cher à la police étant donné que j'appelle à l'étranger mais je préfère devoir les rembourser plutôt que de laisser Gabi sans nouvelles en sachant que je peux le contacter.

- Oui ?

Enfin j'entends sa voix !

- Gabi, c'est moi.

Mia ? Comment c'est possible ? Attends, dis-moi où tu es.

- Je suis dans un poste de police mais dans un autre pays.

- Oui, je sais. Tu es en Slovénie, à Zalec. Je viens te chercher reste où tu es.

- Je ne bouge pas. Je t'attends.

Je retourne sur le canapé du poste et fais signe à la policière qui a traduit pendant l'interrogatoire. J'arrive à lui faire comprendre que j'ai réussi à appeler quelqu'un qui ne va pas tarder à arriver.

+++

Gabriel me serre si fort dans ses bras que je me sens immédiatement en sécurité. Je crois que c'est la première et la dernière fois que je le verrais remercier les flics. D'habitude entre eux, c'est plutôt la course-poursuite. Mais comme on dit : il faut une première fois à tout. Je ne sais absolument pas comment il a fait pour me retrouver et à vrai dire, je m'en fiche : l'important, c'est que nous soyons tous les trois en sécurité.

Gabriel

Elle respire doucement, blottie contre moi. Elle dort. Je la serre un peu plus et l'observe. Elle garde une main sur son ventre, comme pour protéger notre enfant. Je glisse une main sur la sienne, elle sourit. J'adore quand elle sourit dans son sommeil. Je trouve ça mignon. Angelo jette de fréquents coups d'œil à l'arrière. Je crois que lui aussi a eu très peur pour Mia. Il la considère comme sa petite sœur depuis le jour ou il l'a vue, coincée entre nous et le mur dans l'impasse. C'était il y a une moment déjà mais j'ai l'impression que ça s'est passé hier.

- Angelo, murmurais-je, tu crois que Paris est devenu trop dangereux pour elle ?

Mon meilleur ami prend le temps d'observer Mia avant de me répondre.

- Peut-être que c'est le cas, souffle-t-il, mais tu sais aussi bien que moi qu'elle ne partira pas sans toi.

Du coup, la solution serait de déplacer le siège et d'opérer depuis une autre ville. L'ennui, c'est que Paris, c'est mon territoire et je ne peux pas l'abandonner après toutes les générations qui y ont régné.

- Il y a une autre solution, lance Angelo qui semble avoir lu dans mes pensées, Mia et toi, vous déplacez le siège à Naples et tu délègue l'organisation du trafic à Paris.

Ça semble être une bonne idée : en faisant ça, je mets Mia et notre enfant en sécurité tout en préservant le trafic de Paris. D'autant plus que je sais exactement où emmener Mia. Il y a une villa que papa m'a légué avec tout le reste. Il faudra lui redonner un coup de pinceau mais elle devrait plaire à Mia. Et puis cette fois, elle pourra la décorer comme elle veut. Pour le manoir c'était délicat, parce que c'était la mère de Mattias qui avait choisi toute la décoration et les meubles. Mais la villa a besoin d'un bon coup de frais et je suis sûr que Mia va adorer faire les magasins. Il n'y a qu'à voir comment elle avait rénové le bar : une vraie merveille ! Il tourne toujours d'ailleurs et tous les revenus vont sur le compte de Mia. Ça commence à faire une sacré somme.

- Gab ?

- Ouais ?

- J'y pense comme ça, mais les parents de Mia...

- Oui... quoi les parents de Mia ?

- Ben je ne sais pas... tu crois qu'ils vont accepter que tu emmènes leur fille dans un autre pays ? Ils n'étaient déjà pas d'accord pour votre mariage...

- Attends, minute. Comment tu sais qu'ils n'étaient pas d'accord ?

Angelo me regarde droit dans les yeux.

- C'est une évidence Gabriel. Quel genre de parents refuseraient d'aller au mariage de leur fille ?

- Comment tu sais qu'ils ont refusé de venir ?

- Je suis allé les voir, la veille de votre mariage. Mia m'avait dit que ses parents ne viendraient pas mais elle ne m'avait pas dit pourquoi alors je voulais lui faire une surprise.

Je le vois venir. Et j'espère que Mia dort vraiment parce que ce qu'Angelo s'apprête à dire va lui briser le cœur.

- Ils m'ont dit qu'ils refusaient d'assister à un évènement avec lequel ils n'étaient pas d'accord. J'ai essayé de les raisonner mais ils ont fait la sourde oreille. Maintenant que Mia est enceinte, et je suis certain qu'à part toi et moi, personne n'est au courent, tu vas l'emmener en Italie pour la protéger, elle et l'enfant. Je me demande sincèrement si ses parents ne vont pas tenter de t'en empêcher.

Angelo n'a pas tort. Mais je préfère affronter les parents de Mia plutôt que de la mettre en danger.

- Je vais réfléchir à une solution.

Je n'ai que ça à faire de toute façon : Mia dort et il nous reste six heures de route pour rentrer à Paris.

+++

Pendant six heures ! Elle a dormi six heures d'affilées en se réveillant deux fois seulement pour boire et grignoter une pomme. Je ne sais pas ce qui s'est passé là-bas mais elle est épuisée. Angelo se gare dans l'allée et sort de le voiture avec un « Salut » exténué. Je croyais qu'il ferait des pauses mais il ne s'est arrêté que lorsque Mia s'est réveillée pour lui permettre de sortir et de marcher un peu. Le soir tombe sur la banlieue de Paris. Mia dort toujours. Je la porte jusqu'à notre chambre, elle se réveille en route.

- On est arrivés ?

- Oui ma belle, on est à la maison.

Elle a insisté pour marcher mais je la soutiens parce qu'elle ne tient pas debout.

- Il va falloir que tu me raconte ce qu'il s'est passé en Slovénie.

- Oh ça va être vite fait : ils m'ont enfermé dans une cave sombre et quand je me suis échappée c'était pendant mon transfert de ladite cave à je-ne-sais-pas-où.

Elle se déshabille tout en parlant et dévoile ses côtes : elle a maigri. Beaucoup trop. Je vais convoquer Thomas demain matin, il me dira ce qu'il en pense.

- Ils te nourrissaient ?

- Tous les jours, à treize heures. Sauf les trois derniers jours.

Je sors brièvement de notre chambre et appelle la première personne qui passe. Coup de chance : c'est Enzia. Cette dernière file dans les couloirs après avoir reçu mon ordre. Quand je reviens, Mia est allongée sur le lit, une main sur le ventre. Je me glisse à ses côtés et active la lumière tamisée. Son corps est froid et elle a les traits tirés. Je tire la couverture et elle s'enroule dedans, frigorifiée. Enzia reviens à ce moment-là. Quand elle voit Mia, elle pose le plateau qu'elle portait sur une commode et secoue Mia comme un prunier.

- Comment tu vas ? Tu es blessée ? Mais... tu es glacée ! Est-ce que...

- Enzia, intervînt-je, laisse-la se reposer. Tu lui poseras tes questions demain.

Elle obéit à contre-cœur tandis que Mia se frotte les yeux, sonnée.

- Tu as faim ?

A-t-elle vraiment besoin de répondre ? Elle lorgne le plateau avec des yeux gourmands. Normal quand on sait qu'elle n'a pratiquement rien avalé depuis quatre jours.

+++

Elle s'est rendormie immédiatement après avoir mangé. En ce qui me concerne, j'ai un coup de fil à passer, et c'est urgent.

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