Le Royaume perdu

By Sheila_Letanovsky

1.8K 242 455

Arcanya Lake vit dans le royaume d'Oriolen, où règne le roi sanguinaire Menevras Erhavsha. Chaque année ving... More

1- L'Appel
2- L'Appel partie-2
3- Verité ou Mensonge
4- Terreur et Combat
5- Plans
6- Nid de Serpents
7- Rencontre surprise
8- Course poursuite
9- Une journée en Enfer
10- Se fondre dans le décor ou faire brûler le décor
11- Eveil
12- Rituel
14- Perte de controle
15- L'aide inespérée
16- Faire le grand saut
17- Evasion
18- En cavale
19- Ratrappés
20- Démons nocturnes
21- Encore marcher
21- La grive
22- La region des Lacs
23-L'attaque
24-Ruines anciennes
Ruines anciennes 2
26- Vaenira
27- La cité des espoirs
28- La cité des espoirs partie 2
29- Liens de sang
30- La Bibliothèque
30- Reunion
31- L'arme
32-Les Liés
33- Le Haut Roi
34- L'arène
36- Bataille
37- Affrontement
38- Le sanctuaire maudit
39- Le sortilege

35- L'entrainement

26 3 0
By Sheila_Letanovsky

Je me levai tard ce matin là. Loin d'être endormie, j'avais fixé le plafond de ma chambre durant des heures. Il était arrivé un moment où j'avais simplement cessé de penser. Amorphe et complètement vide de toute émotion, je m'étais contenté de resté immobile. Au bout d'une éternité je m'étais levé et m'étais traîné jusqu'au salon ou les autres se tenaient déjà. En fait, ma mine n'était pas la plus terrible. Arik et Bellona avaient la tête de personnes qui avaient passés la nuit à boire et qui c'étaient retrouvés à se réveiller dans un endroit qu'il ne connaissaient pas. Nyx n'était pas là. Valeryan était assis à côté de Bellona et lorsqu'Arik lui avait demandé de lui passer la corbeille à fruit, une tension étouffante avait envahie la pièce. J'avais mangé sans bruit, guettant les attitudes et expressions des deux hommes. Quelque chose c'était passé entre eux cette nuit. Les épaules de Valeryan était si tendu que son dos n'avait jamais été aussi droit. Et Arik avait la mâchoire si crispée qu'il affichait des muscles jusque là inconnus pour moi. Je m'étais empressée de quitter cette salle et m'était ruée sur l'île. Je n'avais qu'une envie, m'échapper et laisser de côté mes soucis l'espace d'un temps rempli d'efforts, de transpiration et de camaraderie.

- En quoi consiste l'exercice aujourd'hui, fut la première chose que je lançais en arrivant aux Colonnes de Pierre.

- Tu choisis une seule et unique arme, me répondit Clodissia. Notre groupe se bat contre un autre groupe d'une autre légion. Une fois qu'on est éliminé on sort de la zone de combat et c'est l'équipe qui a le dernier survivant qui gagne.

- Quand une personne est elle éliminée, demanda Ivy.

- Quand elle a reçu un coup qui aurai dut lui être fatal, dit Bellona en arrivant et en haussant les épaules. Cet exercice a pour but de dévoiler les faiblesses que nous n'avons pas encore réussi à éliminer. Jouer le jeu et ne laissez pas votre ego prendre le dessus, ajouta t'elle avec un léger sourire.

- Et surtout ne laissez pas vos petites émotions prendre le dessus, lança Eines. On se bat contre le groupe du Grand Commandant en personne aujourd'hui...

Un murmure d'excitation parcourut notre groupe.

- Laisse moi deviner, ricanai je. Lukas ?

- Si tu savais, bougonna Bellona. Il faut toujours que ça se termine en flirt entre les deux. La dernière fois ça nous as coûté la victoire.

- Il était plus fort au combat que moi ce jour là, que voulez vous, se défendit Clodissia.

- J'avais parié avec Nyx, me fit Bellona.

- Que le dernier debout serai de ton équipe ?

- Ouais, et il a fallut que notre guetteuse se fasse attraper... Je suis tombé droit dans un piège.

- Je ne comprend pas, vous ne vous affrontez pas comme sur un champ de bataille ?

- Le dernier survivant encore debout dans la bataille qui consiste à rapporter la plume d'acier dans notre camp...

La plume d'acier. D'accord. Je saisis mon épée et resserrait les sangles de mon corset. Ma chemise noire me ferai déjà moins repérer dans les bois...

- Allez, s'écria Bellona et dans un énorme cri de guerre, notre groupe se mit en marche.

Ce n'était pas la légion toute entière qui participait. Nous étions une quinzaine dans ce groupe et nous formions comme une phalange. Nous sortîmes dans la nature et nous nous engageâmes dans la forêt.

- Tu vas vite comprendre, me souffla Ivy. Notre base se trouve ici. Et la leur de l'autre côté du volcan. A mi-chemin se trouve la plume d'acier.

- A quoi ressemble t'elle ?

- A une plume. Mais en acier.

- Merci Ivy.

- A ton service.

Elle m'envoya un coup de coude amical dans les côtes.

- Utilises tout les moyens possibles pour gagner. Si je peux te donner un conseil... n'oublie pas que ce sont des hommes en face de toi...

Je me concentrai. La plupart des filles formaient une ligne. Me trouvant derrière, je m'avançai.

- Arcanya, tu vas être mon arme secrète, me fit soudain Bellona en arrivant à mon niveau.

Je remarquai qu'elle avait tressé tout comme moi ses cheveux.

- Vraiment ?

- Droit devant se trouve la plume d'acier. Toute notre première ligne se rue dessus. A l'instar de la leur. C'est une diversion pour que nos équipes derrière se faufilent.

- Je fais donc partie de cette équipe ?

- Oh non, toi tu peux te faufiler bien plus vite, je me trompe ?

Elle leva son doigt vers le ciel. Je penchai la tête et compris. Les arbres. Ils étaient hauts, robustes et denses. Un sourire se dessina sur mes lèvres.

- Compte sur moi.

- Merveilleux !

Un énorme son de cor retentit soudain.

- Nyx participe ?

- Tu veux rire je l'ai vu en tenue décontractée, il y a cinq minutes, rit Eines.

- A priori non alors, cria Bellona avant de s'élancer en courant vers les arbres.

Mon sang ne fut qu'un tour dans mes veines. Je m'élançais à sa suite. Toutes les filles courraient dans la même direction. Aucun bruit ne s'élevait dans la forêt. Le simple frémissement des pieds sur le tapis d'aiguille était le signe qu'un groupe avançait. Lentement, je contournai le volcan. Je me trouvais un arbre gigantesque qui s'élevait au dessus de moi. Mes mains s'y agrippèrent et peu à peu, je me hissai au dessus du sol. Je continuai ma progression, suivant mes comparses en dessous. L'adrénaline de la liberté et de la nature déferlait dans mes veines. Je glissai contre une branche et sautait pour basculer sur une autre. Ma tressa vola dans mon dos. Rapidement, nous gagnâmes une clairière verte où trônait un rocher en son centre. Plissant les yeux, je vis alors la fameuse plume d'acier, plantée dans la roche. Même d'ici, je pouvais voir combien ses détails étaient fins, ciselé. Une clameur s'éleva soudain et le groupe adverse fit irruption. Bellona n'avait pas exagérer. Les épées se rencontrèrent et des cris envahirent l'espace. Je chassai de mes pensées, que c'était la une idée vraiment étrange que de se disputer une plume en fer. Je me laissai tomber à terre, souplement. Je me redressai et analysai le combat autour de moi. Des cris s'élevaient de partout à la fois et de la poussière volait en tout sens. Je tournai sur moi même et vis au loin, Bellona s'attaquait férocement à Lukas. Clodissia n'aurai pas la possibilité de le laisser gagner cette fois ci. Bellona n'était pas du genre à céder une victoire aussi facilement. Je courus jusqu'au rocher et grimpai dessus. Je cherchai des yeux, un éclat de métal. Mais la plume d'acier n'était nul par en vue. Puis, je vis avec horreur qu'un homme c'était échappé des combats et était en train de partir à toute allure en direction de son camp. Je plissai les yeux. Un scintillement vint attirer mon œil. Il avait la plume d'acier, réalisai je en sautant sur le côté pour éviter un coup d'un adversaire. Je pris ma décision en une seconde. Mes pieds avalaient les mètres et je filais entre les opposants sans même chercher à me battre. Je plongeai dans la forêt. Concentrée sur ma proie. J'étais en terrain familier. Je n'avais aucune idée de l'endroit de leur camp. Mais je me trouvais largement sur l'autre flanc du volcan. Il devait donc se rapprocher. Je sprintais jusqu'à lui et le plaquai par derrière en jouant tout sur l'effet de surprise. Cela marcha. Il s'effondra et nous roulâmes pelle mêle. De coups bien placés, je l'envoyai au tapis. Je lui enfonçai la tête dans la terre, sans même qu'il n'est pus me retourner un coup.

C'est vrai que je suis douée en fait, pensai je en me redressant d'un bond, le souffle court.

La plume d'acier gisait deux mètres plus loin. Je m'en saisis au moment où un bruit de fond parvint à mes oreilles. Ses comparses n'allaient pas tarder à débarquer. Je me mis en marche vers mon camp. Je me baissai et me cachait derrière un buisson. Deux hommes étaient déjà dans mon champ de vision. L'avantage était qu'ils cherchaient une personne bondissante dans les fourrés qui chercherait à passer en force. Pas une fille dissimulée au sol qui allait leur passer sous leur nez en toute discrétion. J'évoluais lentement mais sûrement, accroupie. J'étais encore loin du lieu où se trouvait initialement la plume. Mais je pouvais entendre les bruits des épées. Un craquement derrière moi me fit sursauter. Je me redressai doucement, armes en mains. Un éclair noir passa dans le coin de mon œil. Je me retournai aussitôt. Méfiante, je me mis à courir. Si j'avais été repérée, il ne servait à rien de garder l'attitude d'une biche effrayée. Sur le champ, des bruits de pas se firent entendre. Je virais sur la droite, tentant de perdre mon poursuivant dans cette forêt. Mais les bruits ne diminuaient pas. Je repartis sur la gauche et avant même que je ne me rendre compte de la situation, j'arrivais face à deux murs de pierre. Je levai la tête. C'était des pans entiers du volcan qui s'élevaient à pic de manière irrégulière. Je m'immobilisai. Je me savais acculée.

- Dommage que vous ne connaissiez pas le terrain aussi bien...

Je me retournai. Nyx se tenait face à moi. Je serrai les dents. J'avais été à deux doigts de passer sans me faire voir. Il s'avança. Je détalai sur la droite. Peut être si j'étais plus rapide... Je sentis un corps me percuter par derrière et je basculai en avant. J'étouffais un cri à m'écrasant à terre. Ma main toujours fermement serrée sur la plume, ma joue trouva le sol sableux brutalement. Le poids sur moi se souleva l'espace d'une seconde. Je roulais sur le dos en grimaçant. Aussitôt, Nyx plongea et se saisissant de ma main libre, la coinça sur le sol derrière ma tête. Je balançai mes jambes. Il s'allongea un peu plus, gardant ses cuisses autour de mes hanches. Le soleil venait frapper sa tête directement dans ses cheveux. Je plissai les yeux pour ne pas être éblouie. Il se pencha sur moi, son torse compressant de plus en plus ma poitrine.

- Donnez la moi.

Il tendit sa main libre en direction de la mienne tenant la plume.

- Pourquoi ne la prenez vous pas ?

- Je préfère que vous acceptiez cette défaite.

- Vous ne jouiez même pas au départ, rétorquai je.

- Oh mais si.

- Vous ne portez même pas votre armure, lui fis je remarquer en baissant les yeux sur sa chemise délassée.

- J'ai peut être ajouté ma candidature à cet exercice un peu tard...

- Ben voyons, fulminai je.

- Allez, donnez là moi.

Je regardai autour de moi. Personne a l'horizon. Les seuls bruits de bataille nous parvenaient de loin. Trop loin. Je forçais sur ma main entravée mais son emprise se resserra. Je ruais de toutes mes forces mais il ne fit que rire de mes tentatives. Puis brusquement, les paroles d'Ivy me revinrent en mémoire. N'oublie pas que ce sont des hommes en face de toi. Mes yeux s'agrandirent et mon cerveau réfléchit à toute vitesse. Ma main agit avant même que je ne me rende compte de mon acte. D'un geste vif, je fourrai la plume dans mon corset, pile entre mes seins. Les yeux de Nyx s'écarquillèrent. Moi même surprise de mon geste, mes joue rougirent violemment. Mais je persistai à lui tenir tête. Finalement, un sourire se dessina progressivement sur ses lèvres.

- Est ce un autre défi ?

- Un autre ? J'ignorais qu'un était déjà en cours.

- Mmh. Celui où nous nous battons pour savoir qui serai le vainqueur ? Vous avez raison nous venons d'avoir la réponse...

- Nous ne nous sommes pas battus, fis je d'un ton sec, énervée de voir combien mes efforts ne lui coûtaient aucune force.

- Si vous voulez. C'est l'autre défi qui m'importe pour le moment... C'est déloyal ce que nous avons la.

- Votre participation aussi l'est, lui retournai je. Vous ne participiez pas au début de l'épreuve.

- Vous n'en savez rien.

- Une fois de plus, vous n'avez pas votre armure.

- Oui et cette ruse a très bien marché. Votre groupe n'avez pas songé une seconde que je pouvais être une menace, simplement parce que je n'étais pas habillé de la même manière que les autres jours.

Je serrai les dents. Il avait totalement raison. Je bougeai à nouveau, quand un caillou me rentra dans le dos. L'acier de la plume était froid sur ma peau et me renvoyait des frissons. Troublée, je vis son regard tombait sur l'endroit qui cachait la plume. Aussi proche de son visage, je pouvais voir ses émotions, sous son masque neutre et les légères contractions de sa mâchoire, le plissement de ses yeux et le frémissement de ses lèvres.

- Vous arrêtez juste sur le pas de ma porte, cette nuit, ne vous a pas comblée ?

Sa voix s'éleva dans le silence qui c'était formé.

- Qu'est ce que... quoi, bafouillai je mes joue s'embrasant de plus belle.

- Vous n'êtes pas discrète quand vous êtes nerveuse, souffla t'il en penchant la tête.

Ses mèches de jais tombèrent sur son front et il me sourit narquois.

- J'attendais avec impatience que vous vous décidiez à rentrer dans notre chambre. Mais vous êtes partie bien trop tôt.

Je détournai les yeux, consciente du choix de ses mots. Notre chambre. Sa chambre voulait il dire. Je ne tomberai pas dans ses pièges.

- Comptez vous vous levez un jour ?

- Comptez vous me donner la plume ?

- Même pas en rêve.

- Vous êtes bien trop persuadée de ma bienséance. Qu'est ce qui m'empêche de m'en saisir maintenant ?

- Votre volonté de me voir accepter ma défaite, fis je en reprenant délibérément ses mots.

Je plantai à nouveau mes yeux dans les siens. Les lumières du soleil jouaient dedans. Un large sourire éclairait son visage désormais. Je prenais un certain amusement dans cette scène. Je suivis des yeux, un reflet vert qui tournait avec une volute de ténèbres dans ses iris. Il se mua en bleu et rencontra un éclat jaune. Ils tournèrent ensemble. Lentement, très lentement, je fis remonter ma jambe le long de nos corps. J'avais une main de libre depuis mon geste. Il ne l'avait pas saisie. Les deux couleurs étincelèrent, roulant et s'entremêlant de noir. Il ne me quittait pas du regard. C'était ma chance.

- Vos hommes ont bien dut voir maintenant que la plume n'était pas là, poursuivis je pour le distraire. Ils devraient tous bientôt rappliquer pour retracer son chemin. Tout faire pour la trouver.

Ma main trouva ma botte. Je souris intérieurement. La dague se posa si facilement dans ma paume. J'allais remonter ma main quand sa main libre à lui vint repousser mes cheveux derrière mon oreille. Il se pencha encore plus et ses yeux dans les miens se courba jusqu'à mon oreille.

- Ils sont déjà là, Arcanya.

Je sursautais et compris brusquement le silence qui c'était abattu. Je sentis des présences autour de nous. Je tournai la tête et vis trois hommes qui se tenaient une vingtaine de mètres plus loin. Ils avaient l'air de sortir d'une bataille mais nous regardaient silencieux, comme éberlués. Je reportais mon attention sur leur Commandant. Je n'allais pas me laisser distraire par l'éclat de ses yeux. A peine cette pensée me traversa l'esprit que les volutes dans ses prunelles tournèrent au violet. Mon souffle se coupa. Une nausée me remonta la gorge. Ma main se referma sur le manche du poignard.

- Commanda...., commença à hurler un de ses hommes.

Mais j'avais déjà abattu ma lame. Elle trancha sa chair juste sous sa hanche. Je n'avais pas mis beaucoup de force. Seulement assez pour qu'il souffre. Il grogna et relâcha son emprise sur mon bras et se recula un peu. Je lui expédiai mon front en pleine face et roulai sur moi même pour me dégager. J'entendis les cris des hommes et ne me retournai pas pour les voir. Je détalai à nouveau en direction des arbres. Je contournai le volcan au pas de course. Je dérapai sur le sol et m'arrêtai devant un arbre. Quand les hommes arrivèrent à mon niveau, j'avais déjà sept mètres de hauteur de plus qu'eux.

- J'espère que votre guérisseur est en route, criai je avant de bondir sur une branche.

Je sautais de branches en branches le plus vite possible. A mes pieds j'entendais les hommes du groupe adverses, se ruais sur moi, sous mes pieds. Certains tentaient même de grimper. Mais j'étais bien plus rapide. D'un bond final, je passai dans mon camp et me laissai glisser jusqu'au sol. Essoufflée, je levai la main bien haut pour signer ma victoire. Des cris de joie envahirent mes oreilles et je fus vite entourée des filles qui se massèrent autour de moi.

- Tu l'as, me lança Floane un air excité sur le visage.

- C'est toi qui a disparue avec?

- On a gagné ?

Un bruit de cavalcade se fit entendre derrière nous. Je me tournai pour voir arriver le détachement entier de la légion de Nyx. Les rangs s'écartèrent et le Commandant en sortit. Il se plaça devant ses hommes et croisa les bras. Son regard rencontra le mien et ne le lâcha plus. Je faillis grimacer à la vue du sang sur son flanc. Mais l'euphorie de la victoire chassa ce sentiment. Lentement, sans le quitter des yeux, je plongeai ma main dans mon corset. Un murmure monta. Puis des cris de surprise montèrent du camp adverse et des cris de victoires pour les filles de mon groupe, quand dans un grand mouvement, je brandis bien haut la plume d'acier qui étincela au soleil. Un large sourire s'épanouit sur mon visage. Un vrai qui découvrit mes dents, qui fit tomber les raideurs de mes joues et qui éclaira l'intégralité de mes traits. Je renversai la tête en arrière, pleinement comblée, entourée de mes camarades. Bientôt, nous nous mélangeâmes tous, redevant des guerriers d'une seule et même armée. J'étais en train de parler avec Lukas et Clodossia quand un changement d'air se fit sentir dans mon dos. Je me raidis, reconnaissant l'énergie du nouvel arrivant.

- Le guérisseur est venu, demandai je en pivotant.

Un léger sourire flottai sur mes lèvres. Un similaire éclaira son visage.

- Vous pensez que cette égratignure allait me laisser au sol ?

- Ça n'a pas été le cas ?

- Je n'ai pas vu venir ce coup, me concéda t'il en croisant ses bras.

- Je vous remercie de le reconnaître... Pouvons nous aussi accorder que je vous ai battu au combat ?

- Je croyais que ce n'était pas un combat.

Je reculai d'un pas, levant le menton. Dans ma main, tournait une dague. Une bien particulière. Celle incurvée. Celle avec qui j'avais promis de le planter s'il me mentait à nouveau. Au sourire qui s'étalait sur son visage, c'était exactement ce à quoi il pensait en ce moment.

- Vous êtes..., commença t'il.

Je haussai un sourcil, attendant la suite. Mes yeux allaient et venaient entre ses yeux, ses pommettes, son visage.

-... le chaos en personne, compléta t'il en me dépassant.

Il me frôla intentionnellement et je ne me décalai pas. Je restai fermement plantée sur mes pieds.

- Tout comme vous, laissai je tomber sans tourner la tête.

Je le sentis s'arrêter juste derrière moi.

- Peut être...

***

Je déambulais dans les rues de Vaenira depuis quelques heures. J'avais retiré mes habits trempés de transpiration pour en passer des plus décontractés. J'avais laissé derrière moi, Bellona, Ivy et les autres pour passer un temps seule. Le sentiment d'être à ma place dans cette ville, me perturbait. Je n'étais pas sure de pouvoir oublier un jour tout ce qui c'était passé avant. Je me laissai tomber sur un banc, au milieu d'une petite place. Les gens autour de moi, marchaient sans même s'en soucier. Un bruit soudain déchira l'air. Je m'immobilisai et tournait sur moi même. Éberluée, je vis les passants abandonner leurs activités. Certains coururent en direction de l'île. D'autres rentrèrent dans les maisons en une seconde. Les rues se vidaient à une vitesse folle. Quelqu'un cria mon nom. Bellona m'appelait depuis l'autre bout de la rue. Je courus vers elle.

- Valeryan nous appelle.

- Très bien, opinai je de la tête et nous partîmes sur le champ en direction de la montagne principale.

Lorsque nous débarquâmes dans la salle du Conseil, je sentis immédiatement que la situation était grave. Valeryan avait revêtu son armure complète et était armée jusqu'au dents. Quelque chose se passait. Bellona m'avait emmené droit a l'armurerie de la ville et m'avait fait choisir une armure et une épée. Le visage fermé, elle m'avait simplement dit qu'il c'était produit quelque chose qui avait provoqué cette convocation. Valeryan avait semblait il, appelé tout le Conseil et j'avais vu passer Nyx en courant il y a de ça vingt minutes. Valeryan se tourna vers nous et son air me fit me rappeler qu'avant d'être un roi il était un guerrier qui avait soif de vengeance. Je m'avançai avec Bellona jusqu'à la table. Une immense carte trônait dessus et une croix rouge entourait un endroit. Je n'eus pas le temps de me pencher pour discerner ce qu'elle montrait. Valeryan la balaya d'un grand geste de la main.

- Nos escouades d'espions sont partis, il y a maintenant de ça une semaine, commença t'il. Hier soir, Nyx c'est rendu au lieu de positionnement. Personne n'était là.

- Bordel, siffla Bellona en secouant la tête.

- J'ai reçu un appel à l'aide il y a de ça une heure. Je m'y suis rendu... Seulement un de nos groupes est revenu.

Il s'appuya de ses deux mains sur la grande table. Son épée posée à côté de lui, il était très impressionnant.

- Par la Déesse, souffla Bellona. Ils étaient parti pour...

Elle s'interrompis.

- L'escouade a t'elle put rendre compte des armées de Menevras ?

- Ils n'ont trouvé que des légions éparpillées ça et là dans les différents châteaux. Une est plus importante à la pointe de Skâmah, mais l'essentiel se concentre au Palais Noir.

- C'est là que nous allons directement ?, voulus je savoir.

- Couper la tête du serpent et le reste du corps ne mettra pas longtemps à s'effondrer, fis Bellona en croisant les bras. Il n'a avec lui qu'une armée composée d'humains. Les seuls enchanteurs de l'ombre sont le Cercle et c'est de eux dont nous devons nous méfier essentiellement. Nous allons prendre d'assaut son château.

- Ménévras se doute de quelque chose. Il se doute que nous sommes bien plus que des simples révoltés. Mais il ignore encore qu'il va être confrontés à d'aussi vieux ennemis, fit Arik en arrivant dans la grande salle.

Il était si imposant dans son armure qu'il occupait littéralement tout l'espace sous l'arche de pierre. Il fit glisser une énorme épée à sa taille. J'allai ouvrir la bouche pour demander où était allé ces espions quand Nyx rentra à son tour dans la salle.

Il avait abandonné tout air espiègle et rieur. Son visage était impénétrable, ses yeux deux obsidiennes dures et sa mâchoire contractée. Ses cheveux étaient repoussés en arrière. Il ne portait plus ses vêtements décontractés mais une armure intégralement noire qui lui couvrait tout le corps en soulignant chacun de ses muscles. Nulle épée ne pendait à sa taille, pour la seule raison que celle qui naissait de son pouvoir était bien plus destructrice. Une arme de ténèbres à l'état pur. L'air semblait onduler autour de lui. Je compris alors qu'il ne maîtrisait qu'à grand peine son pouvoir qui voulait sortir de toutes les pores de sa peau. Des ombres s'amassaient déjà à ses pieds.

Son regard nous balaya tous. Lorsqu'il tomba sur moi, il m'adressa un sourire qui se voulait rassurant. Il s'approcha de moi. Je vis qu'il détaillai de ma tête jusqu'à mes pieds, mon accoutrement. Mon armure était elle aussi noire. Je l'avais choisie à l'armurerie car elle m'avait aussitôt tapée dans l'œil. Elle était faites pour une femme et ma silhouette se détachait clairement. Chacun de mes poignard étaient pendus à ma ceinture et les accompagnait ma toute nouvelle épée.

- Chaotique, me murmura t'il à l'oreille et je sentis mes joues s'échauffer.

Son sourire en coin s'accentua et il rit doucement avant de se tourner vers le Haut Roi.

- Grand Commandant, lança ce dernier, vos armées sont elles prêtes ?

- Plus que prêtes, assena Nyx en redressant les épaules.

- Bien. Mon Sorcelleur est aussi prêt ?

- Oh que oui, s'échauffa Arik en se frottant les mains.

- Nous le sommes tous, dit Bellona en repoussant ses cheveux.

- J'en suis persuadé, murmura Valeryan en sortant lentement sur la grande terrasse surplombant la ville.

Chacun d'entre nous lui emboîtèrent le pas. Valeryan se tourna vers nous, alors que l'on s'avançait sur la terrasse. Une grande clameur montait de derrière lui. Mon cœur battit plus fort. Mon regard croisa celui de Nyx, vêtu de pied en cap de son armure noire. Sa main se contracta et je sus qu'il se maîtrisait pour ne pas céder à ses ténèbres qui libérait sa formidable épée. Bellona et Arik a ses côtés semblaient tous aussi sombre et déterminés. Trois incarnations de la mort, prêt à tout pour tuer.

- Nous sommes un royaume, fit Valeryan. Un royaume perdu, oublié. Nous n'existons encore que par la force de nos survivants. Mais nous nous battrons pour renaître de nos cendres. De notre chair, de notre sang, de notre sueur. Et de notre lumière. Le royaume perdu n'est pas détruit. Il est simplement en sommeil. Et il vient de se réveiller.

Nous nous avançâmes un peu plus et mon cœur rata un battement alors que je découvris les légions entières de soldats, l'épée à la main qui criait haut et fort leur rage. La marée s'étendait du pied de la montagne jusqu'au fin fond de la grande allée. Elle s'étendait sur les rues autour et bien plus encore. Leur cri de guerre retentissait de partout et bientôt tous frappaient leur lames contre leur boucliers. Le bruit assourdissant était si puissant que je sentis mon cœur vibrer. Valeryan ouvrit les bras face à eux et sourit. Les cris se déchaînèrent encore plus.  Le soleil vint frapper son bandeau d'or et ses cheveux flamboyèrent. Il se tourna vers nous:

- Nous partons en guerre.

Continue Reading

You'll Also Like

4.8K 1.1K 9
Trois ans après sa rencontre avec Hippolyte, Blanche continue à lui envoyer du courrier quotidiennement qui reste sans réponse. L'unique raison qui...
102K 7.2K 73
Léandros Alastair , Alpha suprême de la meute d'arcadys est un loup-garou froid et effrayant qui voue une haine féroce envers la gente féminine. Lor...
982 104 50
Les vampires n'existent pas, c'est juste une fiction inventée pour effrayer les enfants. Mais Masha était loin de se douter, en prononçant ses parole...
960 50 66
Sebastian et Rezel sont deux ados sans histoire qui étudient tout les deux dans la même université d'histoire. Tout deux passioné par l'histoire mil...