Stone Heart Mafia

By EAngel47

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Mia, une jeune parisienne de dix-neuf ans se retrouve, un soir, accidentellement mêlée à la plus dangereuse o... More

Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Epilogue
Thifany-Le sort d'une dynastie

Chapitre 1

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By EAngel47


J'entends la pluie fouetter les volets fermés de ma chambre. Il est deux heures du matin et un orage incessant s'abat sur Paris depuis quatre jours déjà. Malgré la douce chaleur qui m'enveloppe, je ne trouve pas le sommeil. Avec un grognement de frustration, je rejette ma couverture et attrape mon gilet préféré. Je fais quelques pas dans mon minuscule appartement sans trop savoir ce que je vais faire. Mes yeux se posent distraitement sur le frigo et je me surprends à rêver d'un chocolat chaud. Je n'ai jamais réussi à résister aux gourmandises et étant donné que je m'apprête à passer les quatre prochaines heures à me retourner dans mon lit, autant que ce soit avec un goût sucré en bouche.

Le « bip » du micro-ondes me fait sursauter, j'espère que mes voisins ont le sommeil profond car les murs de mon immeuble sont fins comme du papier. Je m'assoie sur mon canapé, ma tasse entre les mains et allume la télé en activant les sous-titrages pour ne pas déranger mon « bien-aimé » voisinage. Tandis que je zappe les chaînes dans le vain espoir d'en trouver une qui parle d'autre chose que de politique, un crissement de pneu me vrille les oreilles. Le bruit dure quelques secondes avant de s'achever dans un affreux son de carrosserie et de verre brisé. Je passe un coup d'œil rapide par la fenêtre et passe un impair et des chaussures en quatrième vitesse. Je dévale les escaliers biscornus en courant, pousse la porte d'entrée de l'immeuble et me retrouve dans la rue, face à un carnage mécanique. Une Lamborghini Aventador Roadster est encastrée dans une vitrine, des rayures pleins les portières. Le conducteur n'est pas dans les parages et j'entends au loin des sirènes de polices qui se rapprochent de plus en plus du lieu de l'accident. Mon sang ne fait qu'un tour : les flics et moi c'est une grande histoire d'amour ! J'ai beau ne pas avoir de casier judiciaire, je suis toujours soupçonnée pour ceci ou pour cela, la plupart du temps pour des affaires dont je n'entends parler que le lendemain d'un interrogatoire, en regardant les informations.

Puis je me rends compte que, même si les policiers ne me trouvent pas sur le lieu de l'accident, je passerais quand même par la case interrogatoire puisque j'habite dans l'immeuble qui surplombe la scène. Je soupire, je vais encore devoir faire face à des inspecteurs persuadés que je suis complice de je-ne-sais-quel-méfait. Je fais alors quelque chose que je n'avais jamais osé faire jusqu'à ce soir, je tourne les talons et cours me réfugier dans le cybercafé le plus proche. Lorsque je pousse le battant de la porte, je constate avec soulagement qu'il n'y a personne, pas même un serveur au comptoir. Je m'installe à une table et attends que celui-ci veuille bien apparaître. Je commande un chocolat chaud, le deuxième de la nuit, et un croissant. Je mords dans la viennoiserie avec enthousiasme en me demandant si je ne suis pas un peu folle d'avoir déguerpis de la sorte. Après tout ce n'est pas comme si j'avais quelque chose à me reprocher. La pluie continue de battre les vitres et deux personnes, trempées jusqu'aux os, entrent dans le cybercafé. Le serveur les salue d'un hochement de tête et apporte aux nouveaux arrivants deux plateaux garnis. Sûrement des habitués, me dis-je. Les deux hommes discutent à voix basse et l'un d'eux jette des coups d'œil fréquents dans ma direction. Outre le fait que cette attitude me met franchement mal à l'aise, j'ai le sentiment de ne plus être en sécurité. Je me lève un peu trop prestement et débarrasse mon plateau à la hâte. En passant à proximité des deux hommes, je retiens machinalement quelques bribes de mots dénués de sens et sors du cybercafé.

Je me retrouve aussitôt sous une pluie torrentielle. Je peste contre ma lâcheté qui m'a poussée à fuir les gendarmes et qui me vaut d'être à présent trempée jusqu'aux os. Je choisis une direction au hasard en priant 1) pour tomber sur le métro 2) pour que la pluie s'arrête. Bon, je ne me fais pas d'illusions sur le numéro deux car Miss météo a annoncé que l'orage ne cesserait pas avant deux jours au minimum. Je continue donc ma route en prévoyant de passer la nuit chez Max en attendant que l'affaire « Lamborghini » se calme un peu. Par chance, la pluie cesse d'un coup et le vent glacé d'hiver entame son laborieux travail de séchage. Quoique vu sa température, je préfère encore la pluie tiède. Un bruit de métal retentit soudain dans une ruelle peu éclairée suivit d'un gémissement étouffé. Je scrute l'obscurité, inquiète. Au moment où je décide de poursuivre ma route, trois silhouettes noires sortent des rues d'en face et se dirigent vers moi d'un pas tranquille. Je suis d'abord étonnée de croiser autant de monde au même endroit à une heure aussi tardive, puis je remarque que les trois personnages sont cagoulés et vêtus de noir de la tête aux pieds. Sans les voir, je devine des armes, et plus précisément des couteaux, dissimulés sous leurs pulls. Je me force à ne pas paniquer et décide de rebrousser chemin en vitesse, tant pis si les flics me choppent, je préfère être au commissariat plutôt qu'entre les mains de dieu-sait-qui-sont-ces-gens. Je cours aussi vite que mes jambes me le permettent vers le cybercafé que j'ai quitté une demi-heure plus tôt. Une fois à l'intérieur, ces types flippants n'oseront plus faire quoi que ce soit. Toute à mes pensées, je ne remarque pas tout de suite l'homme qui surgit devant moi et bifurque au dernier moment dans la ruelle la plus proche. Je crapahute un moment dans les rues obscures et malodorantes avant de me rendre compte que je ne sais plus du tout où je suis. J'hésite une poignée de secondes avant de choisir une ruelle qui, je l'espère, me conduira vers un lieu sûr. Je doute d'ailleurs que ce passage mérite le nom de ruelle puisque les deux bâtiments qui le forment laissent un espace tellement exigu que mes deux épaules raclent leurs murs. Au fur et à mesure de ma progression, l'espace s'élargit imperceptiblement et me permet d'avancer sans abîmer mon manteau. Je débouche sur un espace rectangulaire servant manifestement de local à poubelles. Soudain, ma tête rencontre une matière froide et dure. Je masse mon front d'une main et tends l'autre pour discerner ce qui a stoppé ma progression. Un mur. Un mur en béton aussi haut qu'un immeuble de trois étages. Impossible de faire demi-tour, je sais que les trois hommes me filent le train dès que je me suis mise à courir. Je songe alors à me cacher mais avec quoi ? Un carton peut-être ? Je tergiverse un moment avant d'apercevoir la première silhouette sortir avec difficulté de la ruelle. Une autre apparait, puis trois à la suite. Je me retrouve face à cinq hommes visiblement armés et quelque chose me dit qu'ils ne sont pas là pour parler du temps qu'il fait. L'un d'eux se détache du groupe et braque sa lampe torche sur moi. Je plisse les yeux, éblouie. L'homme à la lampe se tourne vers son compagnon et lui lance un regard désapprobateur.

- Tu t'es trompé Kyle, ce n'est pas elle.

- Et comment j'étais censé le deviner, se défend le prénommé Kyle, elle a filé tellement vite que j'ai à peine eu le temps de voir son visage.

- C'est vrai qu'elle est rapide, renchérit un autre, j'ai failli la perdre de vue plusieurs fois.

Kyle s'approche de moi, l'air menaçant. Je recule d'un pas rapide et heurte le mur de béton. L'homme m'attrape par les cheveux et braque le faisceau lumineux de sa lampe en plein dans mes yeux. Il a un rire mauvais, sans joie et se tourne vers ses collègues sans me lâcher.

- Il n'empêche qu'elle est plutôt mignonne. M'en voudrez pas d'avoir confondu.

- Ça suffit Kyle, intervînt l'homme qui m'a identifié comme n'étant pas celle qu'ils cherchaient, laisse-là. Si tu continues on va devoir l'emmener avec nous.

- J'y compte bien figure-toi.

- Kyle, menace-t-il, je te préviens que si tu ne la lâche pas sur-le-champ je te refile aux poulets dans un paquet cadeau.

Kyle grommelle une phrase incompréhensible et sors de la ruelle.

- Angelo, suis-le. Assure-toi qu'il ne fasse pas de bêtises.

- A tes ordres, chef !

- Les autres aussi, continue le chef, laissez-moi une minute avec mademoiselle, je lui dois quelques excuses.

Les deux hommes de mains restants quittèrent les lieux sans un mot et leur chef retira sa cagoule. Je reste un moment décontenancé en reconnaissant l'homme qui me zieutais dans le cybercafé. Il me lance un sourire charmeur qui, s'il me fait fondre un tout petit peu, ne me rassure pas pour autant.

- Désolé de t'avoir fait peur mais il semblerait que mon ami ait des problèmes de vue.

- Qu... qui êtes-vous ?

- J'aimerais te le dire mais ce ne serait pas prudent.

- Vous êtes des agents secrets ?

- En quelque sorte, me répond-il avec un sourire, disons que nous travaillons dans l'ombre.

Je commence à me demander si je n'aurais pas mieux fait de rester devant la Lamborghini quand un bruit de moteur se fait entendre au loin.

- Je dois partir. Mais si je puis me permettre un conseil, évite de fuir la police.

Mon sang ne fait qu'un tour : comment peut-il savoir que je me suis enfuie en entendant les sirènes de police ? Je m'apprête à lui poser la question quand il me coupe l'herbe sous le pied :

- On ne t'espionnait pas mais le coup de la Lamborghini, c'était Kyle. Il était encore dans le coin quand tu es sortie de chez toi et il t'a vue fuir en entendant les flics approcher. Ça lui a mis la puce à l'oreille.

- J'y suis pour rien si je me fais coffrer à chaque fois !

- Bien sûr que non. Mais comme il va falloir que tu rentres chez toi un jour, tu vas forcément passer par la case « poste de police » et peut-être même « détention provisoire » puisque tu as fui.

- Bof, un peu plus un peu moins...

- Oui, mais ne va pas leur raconter la course-poursuite, ça te...

- Pourquoi, le coupais-je.

- Parce que Kyle va vouloir te surveiller et je n'ai aucune raison valable de ne pas le laisser faire.

Je traduis en silence : « Si tu tiens à la vie, boucles-la ». Compris chef, no problem. « Chef » me tourne le dos et sors de la ruelle. Deux secondes plus tard, j'entends un crissement de pneus et le son d'un moteur qui s'éloigne. Incapable de bouger un orteil, je reste figée sur place, trempée par la pluie qui s'est remise à tomber. J'attends d'être sûre que je ne vais pas tomber dès le premier pas. J'attends que mon cœur retrouve un rythme normal. J'inspire profondément et me met en marche d'un pas hésitant. Je ne sais même pas où je suis et impossible de demander mon chemin puisque les rues sont désertes. Je déambule dans les rues sans trop savoir où je vais et tombe miraculeusement sur la rue principale. Je suis le trottoir et arrive chez moi plus vite que je ne l'aurais voulu. Une douzaine de policiers trempés et mal réveillés s'activent autour de la Lamborghini bleue et semblent ne pas remarquer ma présence. Je m'apprête à rejoindre mon immeuble quand une banderole jaune et noire attire mon attention. Malgré le vent qui la fait bouger dans tous les sens, on peut facilement y lire : « scène de crime, défense d'entrer ». Génial, maintenant je fais comment pour rentrer chez moi ? Une policière à la peau mate me remarque et s'approche de moi rapidement.

- Désolée Madame la zone est sécurisée.

- Et les gens qui habitent dans les immeubles ?

- On leur a donné un pass qui leur permet de franchir la banderole pour rentrer chez eux, maintenant, circulez !

- Je voudrais bien circuler Madame, répliquais-je, mais j'habite au 110, appartement 8.

- Et je peux savoir ce que vous fabriquez dehors à une heure pareille, me demande-t-elle avec suspicion.

- J'avais envie de prendre l'air.

- Mouais... allez-y.

Je la remercie d'un sourire et pousse la porte de mon immeuble. J'entends une de mes « charmantes » voisines se plaindre du tapage occasionné par le crash de la Lamborghini. Je passe furtivement derrière les policiers en priant pour que ceux-ci ne me remarquent pas quand ma peste de voisine me salue de sa voix suraigüe :

- Miiiiiaaaa, siffle-t-elle, que fabriquais-tu dehors avec une pluie pareille ?

Et allez ! Si la policière d'en bas ne m'avait pas fait d'histoires, là, je suis bonne pour le commissariat. Les policiers se retournèrent lentement et l'un deux me toisa de la tête aux pieds. Ma chère voisine venait de détruire mes espérances de passer la nuit au chaud sous ma couette. En même temps, je ne me suis pas montré bien maligne : Jessica Travers, la concierge auto-proclamée de l'immeuble, adepte de la théorie du complot, trouve toujours un moyen de me causer des ennuis. Je réponds donc avec un sourire acide, la même chose qu'à la policière :

- J'avais envie de prendre l'air.

- Par un temps pareil, s'égosilla ma voisine, mais tu vas attraper mal ma bichette.

- D'une, je fais ce que je veux, de deux, depuis quand ma santé vous intéresse ?

Du coin de l'œil, je vois les policiers retenir un rire. Je commence à me dire que c'est gagné quand l'un d'eux reprends brutalement son sérieux et me sort une phrase que j'ai déjà entendue plusieurs fois :

- Madame, nous allons vous demander de nous suivre.

Bingo ! Adieu lit douillet et bonjour les ennuis.

- Je peux quand même passer chez moi pour mettre des vêtements, dis-je en me rappelant que je suis sortie en pyjama, je risque pas de sauter par la fenêtre pour m'échapper j'habite au huitième et il y a vos collègues en bas.

Les policiers hochent la tête et je me rue dans monappartement en attrapant les premiers vêtements qui me tombent sous la main. Jesors deux minutes plus tard et suis les deux hommes vers la voiture de policesous le regard suspicieux de Madame Travers.

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