Lies Under Tension

By writewithmenow

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❝ Alors qu'elle veut profiter de sa vie pour la première fois, il veut mettre fin à la sienne. Livia et Kai... More

Avant-propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12

Chapitre 9

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By writewithmenow

« Le sentiment perpétuel d'abandon »

K A I

Le bruit des vagues me bercent, comme dans mes souvenirs. Elles m'ont toujours apaisé. Elles me rappellent des moments joyeux de ma vie, que je ne pourrais jamais oublier. Les yeux fermés, je les écoute sans cesse depuis quelques heures. En trempant mes lèvres dans mon whisky encore une fois, je ne me lasse pas de cette sensation.

Elle a beau faire partie de mon quotidien depuis de nombreuses années, l'alcool qui me brûle me fait toujours autant de bien. Pendant ces instants-là, je ne ressens ni douleur, ni chagrin. C'est quand je n'en ai plus, qu'il faut s'inquiéter pour moi. C'est à ce moment-là que les sentiments reviennent.

En ouvrant les yeux, j'admire la plage vide au vue de l'heure tardive. Il doit être trois heures du matin. Après tout, c'est ce que je suis toujours : seul. Du monde a beau être autour de moi, personne n'est vraiment avec moi. Tous ceux qui m'ont aimé un jour, ont tous fini par partir. Ce ne serait que tarder, que mes amis m'abandonnent eux aussi.

En ayant ces pensées, une larme coule le long de ma joue. Une seule. Elle aussi est condamnée à vivre en solitaire. Les autres larmes restent coincées dans mes yeux et ma vue se brouille. Je les ferme alors, et tente de me calmer en imaginant une scène de mon passé.

Nous allions à la plage tous les dimanche après midi, avec mes parents. J'adorais ces moments. Un jour, ma mère avait tout prévu. Des sandwichs, des boissons, une couverture... C'était le plus beau dimanche de ma vie. Ma mère riait aux éclats avec mon père, qui lui racontait des anecdotes sur lui plus petit. Moi, j'enchainais les allers et retours entre l'eau et la nourriture. Ma famille était soudée. J'étais heureux.

— Kai ?

Lorsque j'entends cette voix, j'écarquille les yeux. Je ne m'attendais pas à entendre cette personne ici, et à cette heure-là. En me retournant, je l'affronte et essaie tant bien que mal de paraitre normal. Mon regard, lui, me trahit.

— Mec, tu te mets une mine sans moi ?

Je n'ai pas le temps de dire un seul mot, que Logan s'installe à côté de moi, une bouteille à la main. Il fait cogner la sienne à la mienne, et avec un tchin, il se met à boire. Sa présence me surprenant toujours, je finis par me dire que c'est peut-être un signe. Que lui est là pour moi. J'essuie alors avec le revers de ma main, la seule joue humide.

— Je suis là, tu sais. On a pas l'habitude de se raconter ce qui ne va pas, mais les amis c'est fait pour ça. J'ai bien remarqué que ça allait de moins en moins bien...

Il marque une pause, puis reprend de la vodka par grosses gorgées. Puis Logan plante son regard dans le mien, et reprend la parole. Il se veut rassurant, et affectueux.

— Tu peux te confier à moi, je suis là.

Automatiquement, lorsque j'entends le « je suis là » une deuxième fois, des larmes s'échappent de mes yeux. Mon meilleur ami me prend dans ses bras, et je craque encore plus. À cet instant-là, je ne pense pas une seconde au fait qu'il puisse me juger. Non. J'en ai juste besoin, j'ai besoin de vider mon sac.

— J'en peux plus.

Réussis-je à dire entre deux sanglots. Logan me serre un peu plus fort contre lui.

C'est vrai, je n'en peux plus. Combien de fois ai-je pensé à mettre fin à mes jours, ici tout près d'où je me trouve. J'ai tellement envie de la rejoindre. Je ne me sens plus à ma place sur cette terre depuis bien trop longtemps. Ma souffrance grandi de jour en jour.

— Ma vie ne rime à rien. Je n'arrive à rien, je ne suis un bon à rien. Je ne sers à rien...

— Tu es le mec le plus bon que je connaisse Kai. Quand je suis arrivé, alors que j'étais au fond du gouffre, tu m'as accueilli et tu m'as offert la plus belle des vies. Je n'aurai jamais pensé m'en sortir un jour, avant toi. Je te dois ça, alors jamais je ne te lâcherai.

— C'est impossible de te croire après tout ce qui m'est arrivé. Personne n'a tenu sa promesse.

— Kai, je ne suis pas les autres. Je ne sais pas vraiment tout ce qui s'est passé dans ta vie, mais c'est terminé. Tu ne dois pas laisser ton passé gâcher ton présent.

Nous nous détachons et j'accepte ses paroles. Je décide de lui faire confiance car après tout, il ne m'a jamais déçu. Il a toujours accepté mon rythme, et ne m'a jamais forcé à lui parler. Logan est la meilleure personne qui me soit arrivée. Et il ne sait pas que lui aussi, m'a sauvé. Juste avant de le rencontrer, je m'apprêtais à faire une tentative.

Nous avalons tous les deux à plusieurs reprises des gorgées d'alcool, dans le silence. Soudain, je me rappelle que je ne suis pas un bon ami, pas autant que lui. Je me rappelle ce qu'il s'est passé il y a un mois.

J'ai couché avec sa petite soeur, c'est impardonnable.

C'est dur. Cette fille m'intéresse tellement. Je n'ai jamais accordé autant d'attention à une autre, avant elle. Sa manière de jouer avec ses bracelets lorsqu'elle est stressée, son sourire lorsqu'elle rigole aux éclats ou encore sa manière de m'observer la nuit en train de me mettre une mine, en pensant que je ne la vois pas.

J'ai beau essayé de renoncer à mon désir que j'éprouve pour elle, je n'arrive pas à en rester éloigné. Jamais, au grand jamais, je n'ai ressenti une telle envie envers quelqu'un. Comme si nous étions des aimants : lorsque l'on est dans la même pièce, nous crevons d'envie d'aller l'un vers l'autre. Cette fille représente tout ce que j'aime.

Je me racle la gorge, avant de me confier à mon ami. Je sens que je peux lui faire confiance, qu'il saura être la pour moi. Me livrer à quelqu'un, pourrait peut-être me faire du bien. J'accepte pour la première fois cette idée.

— J'avais une famille soudée et heureuse. Puis quand j'avais dix ans, ma mère m'a annoncée qu'elle avait un cancer. Je ne comprenais pas grand chose, mais je savais qu'elle finirait par mourir. Alors on a profité ensemble, puis un an plus tard, elle est décédée...

En marquant une pause, ma vue devient à nouveau trouble. Je lutte afin de ne pas craquer à nouveau.

— Mon père m'a promis d'être là, qu'on allait s'en sortir. Et plus le temps passait, plus il était absent. Je vivais quasiment tout seul. Un jour, je ne sais pas comment, mais les services sociaux m'ont emmené. J'avais treize ans et mon père n'a jamais cherché à me récupérer. Alors j'ai été plusieurs fois en famille d'accueil et ça s'est toujours mal passé. Je suis tombé que sur des monstres, qui me promettaient pourtant une fin heureuse.

Étant donné que mes durs souvenirs me reviennent en tête, je décide de m'arrêter là. Je ne peux pas en dire plus, et mon meilleur ami le comprend. Il respecte mon choix, et m'adresse un sourire léger en signe de compassion.

Nous passons un long moment assis dans le sable, dans le silence. Tous les deux, nous n'arrêtons pas un instant de boire. Il est cinq heure et demi, lorsque je sens l'alcool prendre possession de mon corps. Logan lui, même s'il commence à être bien amoché également, tente de ne pas me montrer qu'il est crevé. Mais un bâillement le trahit, alors je l'invite à rentrer.

Le trajet jusqu'à l'appartement est plus joyeux. Mon ami me raconte qu'aujourd'hui il a fait un plan à trois avec deux danseuses de la boite de nuit, mais que c'était catastrophique. Nous rions tous les deux, en essayant tant bien que mal de marcher droit. Ce moment me fait du bien.

Lorsque nous sommes dans le couloir, et que j'essaie d'ouvrir la porte, Logan me réprimande lorsqu'un rire sort de ma bouche. Il est vrai que je fais beaucoup de bruit, mais le fait qu'une des deux filles ait mordu son pénis me fait pleurer de rire.

Ma vue étant atteinte par mon taux d'alcoolémie, je misère à ouvrir la porte de l'appartement. Soudain la porte claque contre le meuble qui se trouve derrière celle-ci, provoquant un boucan mais aussi ma chute. Logan ne manque pas de se moquer de moi, et n'essaie pas de m'aider à me relever. Il a raison, il tomberait avec moi vu son état.

Une petite tête apparait devant nous, apparemment très mécontente. Les sourcils de ma jolie blonde tatouée sont froncés, et elle a les bras croisés. Alors que j'essaie de me faire tout petit, encore au sol, avec l'impression de m'être fait prendre à faire le mur, Logan pouffe de rire en se cognant.

— Mais chut ! Vous allez réveiller tout l'immeuble.

Lorsqu'elle nous dispute tous les deux, je ne peux m'empêcher de l'admirer. Elle porte un long t-shirt, ses cheveux sont réunis en un chignon décoiffé et ses yeux sont tout petits. Elle m'a l'air épuisée. Livia doit être furieuse après nous.

— Logan, tu vas te coucher, et toi je t'aide à te relever et tu vas au lit aussi.

Son frère exécute aussitôt, l'air pressé d'aller se coucher. Puis il s'arrête et fait demi-tour, en peinant à nous regarder dans les yeux.

— Toi je t'ai à l'oeil, je sais qu'elle est jolie mais garde tes pensées pour toi !

Et Logan repart aussitôt. Même si j'ai l'impression qu'il est au courant que j'apprécie sa sœur, je sais que c'est faux. Il n'aurait pas eut cette réaction, non. Elle aurait été bien pire. Néanmoins, Livia elle, a eu peur. Son regard est figé, elle a l'impression d'avoir été prise la main dans le sac.

En plus d'être de mauvaise humeur, elle est également frustrée. Alors elle ne me parle pas et se contente de m'adresser une main. Livia m'aide à me relever, puis repart même m'adresser la parole. Sans bouger de ma place, je décide de l'embêter.

— Tu ne veux pas me mettre au lit comme l'autre fois ?

— Tais-toi et va au lit.

Nos chuchotements me font rire. J'aime la taquiner. Elle n'a l'air visiblement pas du même avis que moi puisqu'elle m'abandonne, dans le couloir. Déçu, je gagne ma chambre en me cognant un peu à chaque chose que je trouve sur mon passage.

Lorsque je me jette dans mon lit, le sommeil me gagne en quelques secondes.

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