REVENGE ME

By franoneil_

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Elle était la lumière, maintenant elle ne broie que du noir. Ils l'ont tué de l'intérieur avec leur paroles... More

NDA
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By franoneil_

Rosália

Actuellement dans la salle de réunion, j'attends que mes bourreaux arrivent. Une partie de mon coeur à volé en éclat au moment où ces dures paroles ont quitté la barrière de ses lèvres.

« Qui êtes-vous ? »

Trois misérables mots qui ont voué mon âme dans une profonde tristesse. Une question pourtant si innocente a réussi à me retourner l'estomac. Je crois qu'il est plus facile de faire le deuil d'une personne morte, que celle d'une personne qui n'a aucun souvenir de votre existence. J'ai compris ça à mes dépends.

À mesure que l'horloge tourne, mon impatience s'accentue. Je vais être obligé de côtoyer les démons de mon passé afin d'avoir de véritables réponses. Je vais traverser les flammes de l'enfer et en ressortir brûler sur certaines parties du corps afin de revoir mon Zacharia. Il ne serait pas d'accord avec cette méthode, la sienne aurait été moins dangereuse et plus diplomate. Mais je n'ai aucune envie de faire dans les règles de l'art.

Je compte les secondes avant de les retrouver et c'est à cet instant que la carrure imposante d'Owen me fait face accompagné de la petite rouquine ainsi que Cara. Toujours ensemble ces deux-là. Puis vient au tour de Naël et sa femme Nelya de faire leur apparition, de son regard sombre elle me renvoie toute sa lassitude qu'elle ressent à l'égard de cette réunion. Je ne le veux pas non plus, sorcière.

Je les laisse s'installer tandis que je reste debout face à eux, les surplombant de mon mètre soixante-dix. Le silence s'abat dans la pièce, puis je les regarde tour à tour tandis qu'ils me scrutent de leur regard perdu. D'un coup sec, la porte en verre s'ouvre dans un fracas monstre montrant une Yoona en sueur et essoufflée. Cette vision me fait lever les yeux au ciel, alors que Octavia arrive quelque seconde plus tard dans le plus grand des calmes.

–On a tes dossiers ! Intervient Yoona toujours à bout de souffle, les dossier lever dans ma direction.

Un rictus calculateur aux lèvres, je prends les feuilles et remercie les deux jeunes femmes avec un clin d'œil discret. Elles me renvoient un bref mouvement de tête. La relation entre ces deux femmes est...étonnante. Yoona n'a jamais réussi à avouer sa sexualité à cause du manque d'ouverture d'esprit de ses parents et de son ancien lycée. Elle ne m'en a jamais parlé directement, seulement quelques indices par ci par là. Octavia est douce, calme et compréhensive tout ce dont l'hyperactivité de Yoona à besoin.

–Pourquoi sommes-nous là Rosália ? Demande Nina perdue.

Ses yeux plissés et son nez en trompette retroussé, Nina avait ce tic lorsqu'elle était stressée. Sa voix qui se voulait calme ne pouvait être prise au sérieux face à la panique qui se voyait sur son visage. Je me raclais la gorge prête à finir ce que j'avais alors commencé.

–Je préfère vous prévenir, ça ne m'enchante pas du tout d'être en votre compagnie. J'aurais préféré déguster une Sangria avec le diable lui-même.

–Tu n'as cas prendre ta Sangria et la boire devant le miroir puis tu l'auras ton date avec le diable, crache Naël au visage d'ange.

Je connais le personnage : 55% de plasma, 1% de globule blanc et thrombocytes, 10% de globules rouge et 10% de sarcasmes qui circulent dans les veines. L'humour est son deuxième prénom et pourtant aucun sourire ne s'esquisse sur mes lèvres.

–Je pensais demandé à ta femme plutôt si tu n'y vois aucun inconvénient ? Je souris de plus belle tandis que le sien disparaît à mesure que je le sonde de mon regard faussement innocent.

–Oh l'angoisse. Pouffe Yoona, positionnant sa main devant sa bouche afin de camoufler son rire.

–C'est quoi ton souci la gamine, crache Nelya.

–Toi, 마녀. (sorcière) Surenchérit ma meilleure amie.

Je ne peux cacher mon amusement devant la scène. Yoona n'arrive jamais à tourner sa langue sept fois dans sa bouche.

Depuis ma position je vois la jambe d'Owen tressauter rapidement et son regard concentré sur les dossiers caler dans ma main. J'hausse un sourcil lorsque sur mon visage se peint d'un sourire moqueur. Ses yeux sont gorgés de sang, les arcs de cercle violette qui creusent son regard me laissent apercevoir son manque de sommeil. Les deux femmes continuent de se renvoyer la pierre tandis que nos iris restent ancrés l'une dans l'autre, il me transmet tout sentiment confondu me perdant presque. Il est sur le point de craquer, sa respiration est saccadée et paraît douloureuse.

Peut-être que Naël à raison, je suis le diable en personne car voir Owen faible me procure un sentiment de satisfaction que je ne pensais jamais avoir la chance de ressentir.

–Moi au moins je ne suis pas amoureuse d'un homme avec un humour douteux !

–Eh j'te permet pas ! C'était Naël qui venait de s'indigner face au pic de Yoona

–Putain mais vous allez la fermer ! La grosse voix d'Owen venait de mettre fin à cette querelle enfantine plongeant la salle dans un silence lourd.

–Rosália tu vas nous dire oui ou non pourquoi nous sommes là, tu joues avec ma patience !

–Tu es stressé Owen, je demande calmement en jouant avec les dossiers dans mes mains.

Ce dernier concentre une énième fois son regard sur ces maudites feuilles. Et je ne peux cacher ma satisfaction dès lors que je comprends que le contrôle de ses émotions m'appartient. 

"les personnes comme nous cachons des choses bien plus sombres et déroutantes que ces conneries de faux documents. Regarde autour de toi, ils sont tellement cons qu'ils te tendent le bâton pour les battre."

Ce sont les paroles de Zacharia qui me reviennent en tête. À mesure que le temps passe, je réalise qu'il avait sûrement raison. Je devais être plus vicieuse, mature que ces gens-là. 

Cependant la haine que je ressentais au plus profond de moi me rongeait l'âme, au point où j'en étais devenue obsédée. Je pensais être capable de m'enfuir, partir sans leur dire au revoir. Mais ce sentiment égoïste qui disait que si je souffrais alors eux aussi devaient mourir, m'a fait commettre l'irréparable. Ils étaient dans mes cauchemars, mes jours heureux comme tristes, leur visage me hantait. Ils ne m'ont jamais réellement quitté. Il suffisait de regarder ces traits fins dessiné sur mes avants bras, miroir de ma détresse et mon mal-être pour comprendre que ce sont eux qui les ont créés. C'est peut-être ma main qui a pris le bout de verre pour les faire, mais ce sont leurs visages et leurs voix qui étaient maîtres de mon corps. Tout est de leur faute.

Je n'arrivais plus à me regarder dans le miroir, leur mots était écrit à l'encre indélébile dans mon cerveau. Je ne me voyais qu'aux travers de leurs yeux pervers, j'en avais même oublié le regard amoureux de Zacharia. Je crois que pour lui aussi ce n'est qu'un lointain souvenir.

Mais dieu merci j'ai  réussi à évoluer car aujourd'hui mon passé est devenu ma force. Ces cicatrices me rappellent mon combat, celui que j'ai réussi à gagner. Je n'ai plus honte de moi, fraternisant avec la femme que je deviens à chaque instant. Chaque passé est douloureux mais pour évoluer il faut tomber pour se relever, et surtout apprendre. Vivre chaque instant avec le cœur, et comprendre nos erreurs ainsi que nos souffrances grâce à notre tête. 

Je me racle la gorge en papillonnant des yeux avant que les larmes ne viennent prendre le dessus, puis me concentre sur les personnes en face de moi. Je rassemble les feuilles dans mes mains puis commence solennellement.

–Je pense que vous êtes déjà au courant que la voiture avait un soucis de fonctionnement ce qui a fait perdre le contrôle du véhicule à Zacharia, l'écran derrière moi s'allume montrant des images de la voiture. Les airbags ne fonctionnaient pas et on voit clairement que les plaquettes de freins étaient bonnes à être changer.

Je laisse un moment de silence. Cara à le regarde baissé sur ses mains que j'imagine être maltraitées par le stresse qui l'anime. Depuis son arrivée, la blonde n'a fait que d'éviter mon regard par peur que ce dernier ne le transperce. J'espère qu'elle relève la tête mais rien, elle est obnubilée par la peau de ses doigts qu'elle arrache à l'aide de ses ongles. Je travaille à longueur de journée avec cette femme, son langage corporel ne m'est plus étranger et quelque chose cloche.

–Surtout si vous savez quelque chose n'hésitez pas à en faire part... Même le moindre soupçon, je continue toujours fixée sur Cara qui a enfin relevé les yeux.

Ses iris entrent directement en contact avec les miennes, ce qui a pour effet de lui faire écarquiller les yeux. Sa respiration haletante est aussi bruyante que les rues de San Francisco un samedi soir puis cette manie de se mordiller la lèvre inférieur au sang démontre son angoisse. J'hausse un sourcil curieux, puis d'un mouvement de tête Cara me demande de ne pas chercher plus loin. Mais c'est mal me connaître.

–Alors quoi on travaille ensemble maintenant ? Demande Nelya sidérée.

Oh que non.

–Jamais de la vie, ajoute Owen tout aussi contre cette potentielle alliance. La dernière fois que j'ai travaillé avec elle, de fausses informations sur moi ont circulé dans toute la ville.

Un sourire provocateur naît sur mon visage en me rappelant de cette soirée. L'angoisse dans son regard, l'énervement et la déception dans ceux des invités...Ma discussion déconcertante avec Zacharia...Tout ceci était si jouissif que le souvenir me donne encore des frissons de plaisir.

–J'ai encore plus d'un tour dans mon sac tu veux les voir ?

–J'accepte mon sort Reyes, il se lève lentement de son siège pour se diriger vers moi. Mais je n'ai tout de même pas peur de toi.

Son visage est proche du mien, nos cœurs battent à la même allure et au travers de sa vue j'arrive à apercevoir les abysses de son âme. Cette situation est étrangement flippante et je sens les regards ahuris des autres sur nous, plusieurs mouvements de sièges se font entendre puis la chaleur des corps humains nous englobe. Je comprends qu'ils se sont tous rapprochés de nous. De son mètre quatre-vingts et de ses prunes aussi sombre que la nuit, Owen m'humilie devant tout le monde. Malgré ma taille et mes talons aiguilles je ne fais pas le poids, un duel sans violence commence laissant nos prunelles crier pour nous.  

Je te déteste.

Tu es pourri.

Enfoiré d'ange déchu.

Je voulais les lui hurler pourtant mes cordes vocales ne sortait aucun son, comme ci j'étais devenue muette face à lui. Je n'ai pas peur et pourtant mon corps se protège instinctivement de cet homme et de ses confrères. Physiquement je vais bien, mais intérieurement je pleure toujours.

Il recule d'un pas sans me quitter du regard, tandis que le bras de Naël vient faire barrière. Yoona se positionne aussi devant moi mais je la pousse.

–Si tu penses m'intimider de tes grands airs d'homme courageux, je crache en appuyant fermement mon doigt contre son torse. Alors comprend que cela ne me fait nullement peur, j'aime les défis et si détruire ton arrogance en est un...Sache que je me ferais un plaisir de t'écraser.

–Tu penses en être capable ? 

Il émet une pression sur mon doigt en s'avançant un peu plus vers moi, comme s'il ne le sentait pas assez. Je peine à croire que bientôt ce dernier se retrouvera dans sa chair là où je pourrais physiquement sentir son coeur. Si ce monstre en possède un. Il me scrute si intensément, son rictus méprisant me ferait presque détourner la loi pour commettre un meurtre. Il se moque de moi, il n'a jamais arrêté.

–Je pense que tu l'es Rosália. Me chuchote-t-il.

Quoi ?

–Je suis certain que tu es celle qui à la possibilité de tous nous détruire ici, tu as la haine, l'intelligence et le vice pour nous faire tomber. Mais–car il y a toujours un mais– ton cœur ne l'est pas.

Je pouffe de rire face à sa remarque. Ma langue vient faire pression sur l'intérieur de ma joue tandis que je le sonde de la tête au pied, insolente. Je passe ma main sur ma bouche afin de cacher mon sourire moqueur puis finit par l'applaudir, mes frappes sont fortes et pourtant lentes. J'appuie sur chaque clap afin de lui montrer de manière dédaigneuse que son discours ne me touche point, que je me fout ouvertement de lui.

–Mon coeur huh..  Je m'approche, faisant claquer mes talons contre le sol. Mais de quel coeur parlons-nous ? De celui que tu as brisé où de celui que je n'ai plus ?

Je penche ma tête sur le côté pendant que son regard retrace l'entièreté de mon visage, inspectant chaque millimètre de celui-ci par peur qu'il ne l'oublie. Qu'est-ce qui cloche chez ce mec ?

–Rosália, intervient Naël. Je sais que c'est compliqué mais écoute... Il hésite un instant. Nous sommes là pour Zacharia alors si on se concentrait sur lui ?

–Ouais Naël à raison si tu nous emmène ici pour nous faire ton petit numéro de puttana je retourne bosser, ajoute Nelya impatiente.

Je prends alors une grande inspiration.

–Si vous êtes ici ce n'est pas pour travailler avec moi sur cette affaire  mais seulement car vous êtes mes premiers suspects. Je réponds à voix haute afin que tout le monde puisse entendre chacune de mes paroles. Vous êtes du genre la pire espèce de l'être humain et je n'ai nulle confiance en vous

.القرف المقدس-

(alaraf almuqaddas, putain de merde). S'indigne au même moment les Zelmati.

Naël ne dit rien tout comme Cara et Octavia qui sont devenues muettes comme des carpes depuis le début des événements. Cara cache quelque chose et je ne donnerais pas cher de sa peau avant qu'elle ne crache le morceau, Nelya ne lui laisse aucun répit à cause de ses œillades incessantes et meurtrières. Une vraie terreure

–Ce n'est pas la première fois que nous faisons cette course. C'est un rituel entre nous, m'explique Berry. Owen, Zacharia et moi adorons faire les cons avec des défis complètement débiles, il n'y a jamais eu de soucis jusqu'à ce soir-là.

Des frissons d'effrois me parcourent encore l'échine juste en y repensant.

–Et bizarrement quand tu es là, boum il finit à l'hôpital. La voix insupportable de Nelya venait encore me blâmer.

–Retenez moi avant que je la frappe, s'énerve Yoona.

Rapidement Octavia lui attrape le bras l'emmenant loin de Nelya, pendant que les deux femmes se dévisageaient prêtes à se jeter l'une sur l'autre.

–Rien ne sert de faire des conclusions hâtives, il doit y avoir une réponse à tout ce merdier. Reprend Owen, en fusillant sa sœur du regard.

–Grave, acquiesce Naël, nous avons toujours fait attention à nos bolides avant chaque course !

Les deux hommes ont l'air au pied du mûr. Ils regardent l'écran encore allumé sur les photos de la voiture de Zacharia, cherchant une réponse. Mais j'ai analysé ces photos pendants des heures et c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Il n'y a rien.

–Vous êtes sûr que Zacharia a vérifié correctement sa voiture avant de commencer la course ? Je quémande en direction des deux amis qui approuve aussitôt.

–En plus...Il savait que tu serais avec lui pendant la course alors Zacharia à doublement vérifier qu'il n'y ait aucun souci !

Cette fois-ci c'était la voix de Cara qui avait traversé la pièce sous nos regards interloqués. Son mutisme depuis le début de cette réunion nous avait presque fait oublier son existence.

–Je pense tout simplement qu'une personne à profiter de l'absence de Zacharia pour venir ruiner sa voiture. La blonde s'était rapprochée de moi mais son regard était rivé sur l'écran. Ses bras croisés et ses sourcils froncés lui donnaient cet air sérieux.

–Alors cette personne était présente ce soir-là, j'affirme.

Ma secrétaire hoche brièvement la tête afin de me montrer son accord. Je me creuse les méninges et tente de comprendre qui voudrait s'en prendre à un homme comme Zacharia. Aimé de tous, au cœur tendre et toujours prêt à aider son prochain je doute que cet homme ait des ennemis. Je sens le regard lourd du chef d'entreprise sur mon profil mais je tente de passer outre. Cependant celui-ci devient plus intense au fur et à mesure que les minutes passent. Alors je craque.

–Tu vas me regarder comme ça encore longtemps Owen ?

–Tu penses vraiment que nous serions prêt à faire ça à notre meilleur ami ? Sa voix était brisée, presque inaudible.

Cette impression qu'il cherche du réconfort auprès de moi me traverse l'esprit un millième de seconde, puis rapidement je me souviens être en face d'un homme imbu de sa personne. Je croise les bras contre ma poitrine, ma langue claque contre mon palais alors que je réfléchis à quoi répondre à cette question. Le silence pèse dans la salle, leur regard me scrute attendant une réponse de ma part.

–Vous êtes capable du pire, c'est tout ce que je sais. Je dis dans un souffle amer.

–Mais faire du mal à notre frère ? S'offense l'agent immobilier.

–Vous n'avez eu aucune honte à détruire la femme qu'il aimait, je gronde. De vrais amis n'oserait jamais faire du mal à quelqu'un d'important pour leur frère.

Les deux hommes baissent les yeux face à mon ton sévère tandis que j'entends Nelya s'esclaffer derrière.

–Toi, Rosália Reyes, importante. Je crois avoir tout entendu, jacte-t-elle en se positionnant dans mon dos.

Son index s'enroule dans mes cheveux jusqu'à émettre une certaine poigne dans son geste. Je peux sentir son souffle dans ma nuque et sa langue de vipère caresser sa dentition parfaite jusqu'à claquer contre son palais faisant un petit bruit désagréable. Je déglutis en resserrant mes mains en poing le long de mon corps, tendu comme un piquet j'attends qu'elle me crache son venin.

–Tu as foutu sa vie en l'air Rosita. Tes problèmes de merde n'ont fait qu'aggraver sa vie, nous étions juste là pour l'aider, à présent elle avait attraper ma longueur dans sa main tirant ma tête en arrière, j'étais à sa merci. En revanche toi, tu n'étais qu'un putain de fardeau.

Assez de cette humiliation je me retournais et attrapais le col de son chemisier parfaitement repassé dans mon poing.

–Escúchame perra, il y a huit ans tu arrivais peut-être à me blesser mais aujourd'hui je ne te considère même pas assez pour être touchée par tes conneries. Cet air de petite puta capricieuse j'en ai ma claque, alors c'est soit t'apprend à parler et te tenir comme une vraie femme soit je te fais rappeler d'où tu viens.

Son regard ne me lâche pas, sa confiance se dissipait à mesure que je parlais. Son air dédaigneux c'est vite transformer en peur. Je m'approche délicatement d'elle afin d'arriver à hauteur de son oreille pour que seule Nelya puisse m'entendre.

–C'est-à-dire à la rue.

Elle se détache brusquement de moi comme si mon contact la consumait. Si seulement. La jeune femme ne perds pas une seconde pour déguerpir de la pièce les larmes aux yeux, sous le regard interrogateur de son mari qui ne prit pas longtemps avant de la rejoindre.

–C'est bien ce que je disais, la voix d'Owen reprend donc. Tu es celle qui causera notre perte.

Son sourire radieux, limite fier, me remue le corps. Cet homme est une énigme.

–On dirait que tu en es presque fier ?

–Je t'ai détesté pour une raison...Puis j'ai appris trop tard qu'elle était fausse. J'ai regretté, j'ai perdu mon meilleur pote et aujourd'hui j'en paye les frais. Il s'ouvre timidement à moi. Je n'ai pas peur de perdre face à toi Rosália, je crains de revivre ce qui est arrivé huit ans plus tôt.

Je crois ne pas avoir vécu le même passé, comme si lui et moi avions vécu la même chose mais avec un ressentis différent. Il n'était tout de même pas nécessaire d'être spécialiste en cardiologie pour savoir que mon organe vital avait été brisé et que ce dernier ne fonctionnait plus de la même manière par sa faute.

–Que s'est-il passé ? Je le questionne curieuse.

–Tu ne le sais peut-être pas mais après ton départ Zacharia à quitté San Francisco pendant cinq interminables années. Il n'avait pas supporté que tu partes et il  nous en voulait alors il a juste...disparu. Comme si les murs se refermaient sur moi, je croyais halluciner ses mots. Il est revenu il y a seulement trois ans, pour prendre soin de sa mère.

J'étais à présent convaincu d'avoir entendu un craquement au niveau de mon palpitant. Je l'ai laissé tomber. J'ai échoué et rompu mes promesses de façon ingrate sans penser aux conséquences de mes actes sur mes proches. Il avait besoin de moi comme j'avais besoin de lui.

–Ne réfléchis pas trop Rosália, le grand brun s'était rapproché de moi une main sur mon épaule. Moi-même je n'étais pas au courant. Puis il disparut de la pièce. .

Peu à peu mes émotions me submergeaient, et ma tristesse se déferlait sur mon visage silencieusement. Des larmes muettes prenaient place sur mes joues sans que je ne puisse les contrôler, je ne faisais aucun bruit, pas même un sanglot. Ma douleur était visible mais aucun son ne provenait d'elle. Aucun mot que l'homme n'aurait pu créer pourrait qualifier ce sentiment d'impuissant que je ressentais.

Je l'ai abandonné.

Toujours plongé dans ma culpabilité, deux bras fins viennent m'encercler de manière protectrice, j'accepte sans broncher l'étreinte de ma meilleure amie tandis que Octavia me caresse délicatement le dos sans vraiment savoir quoi faire. Je lui gratifie d'un sourire gêné car j'avais honte qu'elle me voit ainsi, mais son regard adoucit me rassurait un peu. Même une femme forte peut s'effondrer, de temps en temps.

Un raclement de gorge me rappelait que j'étais encore au travail, alors je me redressais soigneusement en essuyant de façon vulgaire mes larmes. Je tombais sur une Cara angoissée à l'idée d'ouvrir la bouche, ses yeux se baladaient sur l'entièreté de la pièce sans jamais se poser sur moi.

–Tu veux me dire quelque chose Cara ?

Je reniflais vulgairement, ma voix n'était qu'un chuchotis. Je n'étais plus cette femme forte au menton relevé et fière, je venais de me briser devant elles.

–Rosália il faut que tu saches quelque chose, son timbre de voix était fébrile et au vu du tremblement de ses mains, j'ai peur de ne pas apprécier la suite. Le soir de la course, j'ai vu Nelya discuter avec un homme à côté de la voiture de Zacharia.

Mon palpitant pulse dans ma cage thoracique à mesure que Cara continuait.

–Je l'ai vu donner une liasse de billets et serrer la main de cet homme puis elle est partie rejoindre la soirée à côté du feu de camp... Ensuite j'ai vu l'homme toucher la bagnole mais Nelya m'a remarqué et menacé alors j'ai paniqué...Tout est de ma faute.

Puis la petite blonde s'effondre à mes pieds en sanglots sous les regards inquiets de nous toutes. Coupable et brisé. Voilà ce qu'elle était à cet instant.

* * *

Un chapitre avec des révélations, remises en question, tensions et un peu de dose de tristesse. On aime beaucoup :)

J'espère que vous appréciez la lecture de cette histoire, j'aime beaucoup la tournure qu'elle prend. Aussi merci pour les 16K c'est ÉNORME je vous en suis infiniment reconnaissante <3

On se retrouve dans quelques jours pour la suite !

Love y'all, mes petites étoiles. 
Fran

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