Miss Darla

By TayssirOthmani

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Iram Al Andaloussi, issu d'une famille de paysans, remporte un prix pour sa thèse en sociologie, une réussite... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18 :
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 30 :
Chapitre 31 :
Chapitre 32 :
Chapitre 33 :
Chapitre 34 :
Chapitre 35 :
Chapitre 36 :
Chapitre 37
Chapitre 41

Chapitre 29

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By TayssirOthmani

PDV D'Iram

– Oui, oui oui j'arrive. Ça y est me voilà dans l'ascenseur, voilà, dis-je essoufflé.

J'ai oublié mon téléphone, c'est pour ça que je suis revenu le chercher. 21h38', je suis déjà en retard. Je vais retarder toute l'équipe ! Darla m'a appelé deux fois. Mince ! Je suis en retard. Il se peut que ce coiffeur soit professionnel, toutefois il est trop lent !

– Allez allez allez, je rouspète sans témoins.

J'ai l'impression que la cabine avance lentement, pourtant il n'y a que deux étages. Quand je suis arrivé à l'hôtel, on m'a proposé une chambre juste à côté de celle de Darla. Puis on m'a demandé la faveur de céder mon hébergement à l'ambassadeur du Congo ! La belle démarche diplomatique !

Les suites étaient toutes réservées ! C'est normal, durant un tel évènement à Paris, l'étage est habité par des sommités des quatre coins du monde. Je suis le seul étudiant, donc j'ai cédé. De toute façon, demain soir tout le monde sera à Cannes !

Les portes de la cabine s'ouvrent. J'ai pratiquement couru dans le couloir pour rejoindre Darla. Les garde-corps me soupçonnent en entendant mes pas accélérés, ils se préparent à tirer.

– Iram Andaloussi, groupe américain, dis-je en montrant mon badge.

– Iram Andaloussi, groupe américain.

J'ai répété cette phrase presque cinq fois en courant. Plusieurs portes sont hautement protégées ! Heureusement qu'on m'a viré d'ici !

La porte de Darla est ouverte.

– Je suis vraiment désolé, on y va ?

– Iram ! Entre.

Elle ne semble pas pressée ! 21h 41, nous allons arriver en retard...

– Allez, on y va, dis-je en entrant.

– On attend Matilde.

J'arrive à son niveau et ...

Mon Dieu.

Je tombe en émerveillement devant la robe en satin blanc qui épouse le corps de Darla comme une seconde peau. Une toute petite robe qui met en valeur ses hanches et sa taille fine. Aussi simple qu’élégante, elle se tient sur la jeune dame par deux bretelles tissées en tresses fabriquées dans la même étoffe. Une fente sur le côté gauche descendant du haut de la cuisse ajoute la dernière touche au tableau. Le tissu s'arrête au-dessus des genoux et révèle le galbe de ses jambes.

Elle porte des escarpins blancs à talons aiguilles d’une hauteur supérieure à celle du mont Everest. Des rubans blancs s'enroulent autour de ses membres inférieurs, ajoutant au charme de l’image féérique. Un vernis beige aux ongles des doigts minutieusement taillés; j’imagine qu’il en est de même pour les orteils qui ont dû coûter une fortune en pédicure avant d’être dissimulés sous les chaussures.

Quant aux bijoux !
Darla s’est parée d'un collier en or soigneusement ciselé ; le pendentif n’est autre qu’un serpent orné de petits diamants. Deux boucles d'oreilles, sculptées dans le même métal et rehaussées par la même pierre précieuse avec des serpents en miniature, viennent embellir les oreilles.

« Comme si elle en avait besoin », me dit une voix que je suis seul à entendre.
Quant au majeur et au poignet de la main droite, la tête de la vipère se repose tranquillement sur la phalange et la queue, s’attachant à la bague, s’enroule autour du poignet en un bracelet non moins précieux.
Je ne remarque pas d’alliance à son annulaire gauche. C’est une prémonition ?

Ses cheveux tombent comme des vagues sur ses épaules dénudés, et la bouche, finement maquillée d’un rouge à lèvre vermillon cerné d'un contour bordeaux, me donne des envies insurmontables.

Plongée dans son miroir pour s'assurer que tout est parfait, elle ne me prête aucune attention.

– Enfant, je jouais avec mes amis tous les après-midis derrière l'écurie. Il y avait un petit enclos qui contenait des motos endommagées, des vestiges de camions, de bateaux... Un jour, quelqu’un y a amené un hélicoptère, vous imaginez ? Nous nous entretuions pour prendre le volant à tour de rôle. J'ai toujours opté pour une voiture qui avait l'air d'une marque. Elle a gardé son charme malgré tous les dégâts qu'elle a subis. Il n’en restait que la carcasse et le vieux volant rigide. J'ai retiré les sièges d'autres voitures abandonnées avec la meule à disque de mon oncle. Je lui volais souvent des trucs. J'ai pu remettre quatre chaises. Puis à chaque fois que je gagnais de l’argent, je le mettais de côté pour acheter un seau de mastic et un autre de vernis noir. J'ai volé du matériel, dans le garage de mon oncle bien sûr. Je passais des heures à nettoyer ma bagnole. J'avais un ami de mon âge qui m'aidait souvent.

– Tu avais quel âge ?

– Dix ans ! J’ai d’abord nettoyé tous les déchets autour. Des pièces métalliques lourdes et coupantes. J’ai bien bossé ! J'ai enlevé les mauvaises herbes et les débris. Ensuite, j’ai planté des fleurs et des légumes tout autour de la voiture, n’en laissant qu’un seul côté vide.

– Des légumes ?

– Je n'avais plus d'argent pour acheter des fleurs, donc j'ai planté des légumes.

– Ah je vois.

– J'ai appliqué la première couche de mastic comme un pro puis j'ai mis le vernis noir. J'ai acheté un pommeau de levier de vitesse et une housse de volant. Une fois prête, tous les enfants étaient là pour la contempler. Comme si elle sortait de l'usine. Quand je m'installais sur le siège je rêvais d'avoir une femme à côté de moi ! Comme celles qu'on regardait sur les magazines. Il y avait une mannequin qui portait une robe blanche comme celle-ci.

– Ma robe est unique ! Taillée à l'occasion !

– Le même style. Je passais des heures dans cette bagnole à conduire sur place et à penser à la femme et à la vie de mes rêves. Elle vous ressemble beaucoup.

– Ce rêve sera réalisé un jour ou un autre. Tu y es presque et t'en es capable !

– Quand j'ai montré ma voiture à mon oncle ! Je n'oublierai jamais sa réaction. Son visage s’est crispé. Il a tiré mes oreilles devant tous mes amis. Il disait que j'ai gâché mon argent pour quelque chose qui ne marcherait pas ! Il disait que si j'avais gardé cet argent pour moi j’aurais pu au moins faire taire mon ventre ! A quoi ça sert d'embellir une voiture qui ne roulera jamais ?

– Ton oncle voulait juste t'apprendre la vraie valeur de l'argent.

– Et la valeur du rêve ? La valeur de l'enthousiasme ? Quand je passais des heures à cet endroit je me sentais inspiré ! Je mettais le plus beau de mes habits, vous imaginez ? Je mettais des lunettes. Avant de conduire je déposais la photo du mannequin sur le siège avoisinant.

– Tu pourras peut-être croiser cette femme ce soir. Qui sait ? Les mannequins et les célébrités ne rateraient jamais ce festival ! Tu pourras peut-être la contacter.

– Je l'ai trouvée ! La même robe, le même profil, sauf que vous êtes plus belle et plus cultivée.

– Merci...

– Mais j'ai peur de revivre la même déception. De nourrir un rêve qui ne se réalisera jamais. J'ai mis autant d'effort et d'argent dans cette bagnole et ça m'a pris quatre ans pour comprendre finalement qu'elle ne fonctionnerait jamais.

– Tu étais un enfant ! On faisait tous ces trucs.

– Je crains de mettre autant d'amour et d'effort à aimer une voisine de siège qui ne m'aimera jamais.

Elle recule en arrière en baissant le regard.

– Iram, tu demandes la main d'une femme déjà mariée...

– Etes-vous heureuse dans ce mariage ?

– Ce n'est pas une question de bonheur ! Je suis également ta prof.

Je baissais les yeux ne sachant quoi répondre. Ces réponses me serrent le cœur.

– J'aurai bientôt quarante-quatre ans. T’en es conscient ?

– L'amour ne se quantifie pas en nombre d’années vécues et ne se dépeint ni par la profession ni par la position.

– Mais moi je te souhaite une vie pleine de bonheur. Que tu aimes une fille de ton âge, que tu obtiennes de bons résultats à l'université ! Que tu fasses de ton nom une légende. Je serai toujours avec toi !

– Je veux que vous soyez à moi et non pas avec moi.

– Ecoute, tu vois en moi le profil de la femme de tes rêves. Je ne suis que la projection de tes désirs. Tu vois en moi une idole, tu respectes ce que je fais, ce que nous faisons en fait ! C'est une illusion.

– Vous pensez que mes sentiments sont éphémères ?

– Non, non, bien sûr que non, mais je suis en train de t'aider à mieux comprendre ce feeling.

– Feeling ?

Son téléphone vibre :

– Darla, je suis à la réception. J'attends Muhamet. Nous allons sortir dans une quinzaine de minutes. L'évènement ne commencera pas avant 22h30.

– Je vais te rejoindre tout de suite ma chérie, dit-elle en accrochant.

Elle se précipite vers sa coiffeuse pour ajuster sa robe, puis elle embaume mon cœur avec son parfum qu'elle applique finement sur ses poignets et son cou. Je la dévore du regard.

– Viens je t’en mets un tout petit peu.

Je me précipite sans hésitation. Bien que cette eau de parfum soit pour femmes, j'adore sentir son odeur sur moi.

– E L I X I R

– C'est un secret !

– Quel secret ?

– Tu es le premier à découvrir mon parfum. Je le garde comme secret.

– Ne vous inquiétez pas, un parfum ne sent pas pareil chez tout le monde.

– Je ne trouve pas ma bague

– C'est nécessaire ?

– Voyons, je dirai quoi à ces fous de journalistes qui ne capturent que ces détails.

Je cherche dans ce désordre, entre ses boîtes de maquillage et ses accessoires de femme élégante.

– La voilà.

– Merci.

– Non, vous me donnez votre main !

Elle rigole face à mon esprit enfantin. Je m'agenouille devant elle.

– Will you marry me ?

– Heuh, le temps presse, donc ok.

Je me lève en insérant l'anneau autour de son doigt.

– Merci, dit-elle amusée

Je la regarde droit dans les yeux. Mon cœur a loupé deux battements. Je ferme mes yeux, respire un bonne bouffée d'air en m'approchant d'elle.
Je lui vole un baiser sur les lèvres.
...

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