NEYLA :《Détestée de tous : il...

By D-Rouge

20.8M 372K 2.3M

《On ne choisit pas les circonstances de notre venue au monde, on ne choisit pas nos parents et encore moins n... More

Prologue
Présentation
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 12
Partie 13
Partie 14
Partie 15
Partie 16
Partie 17
Partie 18
Partie 19
Partie 20
Partie 21
Partie 22
Partie 23
Partie 24
Partie 25
Partie 26
Partie 27
Partie 28
Partie 29
Partie 30
Partie 31
Partie 32
Partie 33
Partie 34
Partie 35
Partie 36
Partie 37
Partie 38
Partie 39
Partie 40
Partie 41
Partie 42
Partie 43
Partie 44
Partie 45
Partie 46
Partie 47
Partie 48
Partie 49
Partie 50
Partie 51
Partie 52
Partie 53
Partie 54
Partie 55
Partie 56
Partie 57
Partie 58
Partie 59
Partie 60
Partie 61
Partie 62
Partie 63
Partie 64
Partie 65
Partie 66
Partie 67
Partie 68
Partie 69
Partie 70
Partie 71
Partie 72
Partie 73
Partie 74
Partie 75
Partie 76
Partie 77
Partie 78
Partie 79
Partie 80
Partie 81
Partie 82
Partie 83
Partie 84
Partie 85
Partie 86
Partie 87
Partie 88
Partie 89
Partie 90
Partie 91
Partie 92
Partie 93
Partie 94
Partie 95
Partie 96
Partie 97
Partie 98
Partie 99
Partie 100
Partie 101
Partie 102
Partie 103
Partie 104
Partie 105
106《L'histoire de ma『chienne』de vie》
108《L'histoire de ma『chienne』de vie》
Partie 109
To be continued

107《L'histoire de ma『chienne』de vie》

73K 1.4K 4.2K
By D-Rouge

...Ces deux grosses putes ont contribué à me pourrir la vie. J'ai appris récemment que Yousra était sans doute la plus grosse pute de l'histoire. J'ai hâte de mourir et de récupérer tous mes droits sur elle. Toutes les larmes que j'ai versé setont en partie sur son dos en plus des autres.

Leçon numéro 2 : Mieux vaut être seule que mal accompagnée...

Chapitre 9.

Ma fille a le même âge que hier qd j'ai écrit (6 ans).

Cette galérienne est allée tartiner son père de maquillage alors qu'il dormait parce qu'elle voulait le rendre "belle". Du coup j'ai du intervenir pour arrêter le massacre. J'allais pas la laisser travestir mon mari qd même, du coup j'ai interrompu mon écriture pour aller le sauver.

Elle est si innocente... je vois bien qu'elle risque d'être naïve en grandissant, en plus elle est beaucoup trop gentille pour survivre dans ce monde.

Neyla est très différente de moi au niveau de sa personnalité mais c'est encore que ce que je croyais. On se ressemble physiquement (bon pour le coup heureusement qu'elle a ma gueule sinon ça aurait été la totale) mais alors au niveau du caractère c'est lunaire.

Elle est toute souriante, joyeuse, optimiste et gentille. Incompréhensible cette enfant. Elle me perturbe.

Elle est enfermée depuis qu'elle est née, elle a pas d'amis, elle voit personne d'autre que nous, exceptionnellement des fois y'a de la "famille" qu'elle voit et en plus le pompom sur la Garonne, sa mère c'est moi la dépressive. À partir de là j'vois pas ce qui la rend aussi heureuse.

Même moi à son âge qd j'appréciais encore la vie j'étais pas aussi épanouie.

Bref. Son père voit en elle un bon coeur. Moi je vois de la faiblesse.

La faiblesse de se faire piétiné comme on m'a piétinée.

Mais je suis la seule responsable de ce qui m'est arrivé. Avec du recul, si j'avais pas donner les armes pour m'abattre à ces clochardes qui me servaient d'amies, rien ne serait arrivé.

Plus j'y repense et plus ça me rend malade. Je me déteste encore plus que je les déteste elle. Et ce qui me tue le plus c'est d'imaginer que cette petite fille qui me ressemble de plus en plus, se fasse anéantir bêtement par des gens en qui elle avait confiance.

J'ai plus la force d'écrire un seul mot de plus aujourd'hui.

Chapitre 10.

Ma fille a le même âge qu'hier et cette nuit j'ai fait un cauchemar.

À force de recenser à ces chiennes de la casse, chose que je me force à ne pas faire pour ne pas me provoquer un AVC à cause des nerfs, je crois avoir une révélation.

Dans ce cauchemar j'ai revécu tout ce qui s'était passé ce jour-là. Et j'ai revécu d'autres jours qui avaient l'air anodin mais j'ai pu constater l'anomalie. Le problème était là depuis le début.

On était au collège, j'étais jeune et naïve. Je pensais que la jalousie entre meilleures amies n'existait pas. Je pensais que le premier amour était celui qui allait durer toute la vie. Je pensais que tout ceux qui me souriaient, voulaient mon bien. En y repensant c'est à creuver de rire.

J'étais assez jolie, on me le disait souvent. J'étais jolie naturellement, sûrement grâce à ma génétique. Je n'étais pas prétentieuse pour autant et c'était pas quelque chose qui jouait en ma faveur étant donné qu'on me jugeait directement pour mon physique.

Ma mère me disait de ne pas me mettre en valeur, pour ne pas attirer l'œil des gens. J'ai écouté ses conseils mais même comme ça, j'étais victime de jugement.

J'étais aussi très intelligente. En tant que fille d'immigrés et immigrée moi-même, je voulais absolument prouver qu'on était pas plus bête que les autres. "Tu sais pas bien parler français, crois pas que tu réussiras" Cette phrase que des camarades et des profs m'avaient déjà dite mais beaucoup servie.

J'ai la fierté du peuple rif dans les veines donc je détestais qu'on me prenne de haut. J'étais forte à l'école et j'étais bien partie pour faire des études. Mes parents étaient si fières de moi et mon père m'encourageait à suivre mes rêves.

Mais dès que la puberté m'a frappée l'année de mes 10 ans, j'étais devenue une femme. Plutôt un corps de femme qui se développait pour mon âme d'enfant. À partir de là, ça a commencé à me cataloguait davantage : j'étais trop belle pour être intelligente donc j'étais conne par défaut.

Le moindre faux pas que je faisais, la moindre faute de français et n'importe qui en profitait pour me sortir cette phrase "T'es belle mais t'es conne" "Tqt tu trouveras un mari qui s'arrêtera au physique". J'avais envie de leur casser la gueule.

Ma mère me disait que les gens étaient jaloux de moi. Mon père, lui me rassurait en me rappelant que la plupart des gens qui se moquaient était moche et parlait qu'une langue alors que le français était pour moi ma deuxième langue.

J'étais encore plus motivée à tous leur fouttre la rage en devenant quelqu'un. C'est là que j'ai commencé à lire et j'ai pris le goût d'écrire. Je voulais être la meilleure et leur faire fermer leur grande gueule.

Qd j'étais petite je prenais les réflexions à coeur. J'aimais pas qu'on se moque de moi ou de mes parents. Y'avait pas bcp de rif à Marseille donc y'avait toujours un clochard illettré pour venir dire qu'on était pas rebeux et que notre langue était bizarre.

À force, j'ai développé une carapace et je me suis forcée à ne plus considérer les réflexions. J'en avais plus rien à faire. J'étais mieux que tout le monde. Les seuls personnes qui pouvaient me blesser étaient mes proches.

Parmi mes proches : mes parents dont j'étais le plus proche notamment mon père avec qui je passais énormément de temps. On était très fusionnels et on avait les mêmes delires. Il était toujours de mon côté et faisait en sorte que je sois toujours heureuse. Je l'aimais plus que tout. Ma mère aussi mais comme les femmes rifs ont assez de caractère, elle me hagarait aussi bcp pour m'éduquer.

À cette époque j'étais absolument débile parce que je pensais que toutes les mises en garde qu'elle me faisait sur les fréquentations etc c'était parce qu'elle avait eu une vie de misère et qu'elle voulait reproduire le schéma. J'étais tellement conne. Quelle mère voudrait le malheur de sa fille. Après je savais qu'au rif on fait confiance très difficilement aux gens donc ça aussi ça jouait. Je pensais que c'était culturel.

Elle me disait que j'allais attirer le mauvais œil ou pire que quelqu'un de jaloux allait vouloir me faire du mal. Elle avait raison.

Parmi mes proches il y avait Nora. Nora qui depuis qu'on est petite se comparait à moi. Il fallait qu'elle ait la meme note que moi; il fallait pas que je sois plus belle qu'elle, il fallait pas que untel me regarde, etc.

Enfaite qd c'est ça depuis un âge où on comprend pas les choses, on s'en rend pas compte. Avec du recul on capte déjà le problème.

Elle était gentille mais elle aimait bien me rabaisser des fois pour se sentie valoriser. Sauf que j'avais qu'elle comme amie donc je pensais que c'était comme ça dans toutes les amitiés. Mais ça c'est rien. Elle a montré son vrai visage avec la venue de Yousra.

Yousra ce serpent. Elle parle pas beaucoup, elle te regarde beaucoup trop souvent, te fixe des fois. Te complimente un peu trop, "j'aimerai bien être comme toi" etc. Qd tu lui annonces une bonne nouvelle, elle te sourit mais tu peux voir qu'au fond d'elle elle bouillit. Malgré ça elle reste gentille avec toi et essaie de se rapprocher le plus de toi.

Les deux ensemble c'était le combo du sheytan. Je pouvais voir qu'elles se lançaient des regards de jalouses des fois. Je sentais qu'elles parlaient dans mon dos mais j'avais personne d'autre et j'avais peur de me retrouver toute seule. Personne d'autre voulait être pote avec moi : en primaire je me faisais harceler parce d'un côté  les garçons me trouvaient belle donc les filles me détestaient. De l'autre côté : les racistes.

Du coup je suis restée seule jusqu'à ce que j'ai trouvé Nora. Je suis pas sociable en plus.

Bref. Tout ça je n'en avais jamais parlé a ma mère parce que je savais qu'elle allait "dramatiser" et m'interdir de les fréquentater. Bouffonne que j'étais.

On était meilleures amies toutes les trois. On se disait tout. Et moi comme une conne je leur racontais ma vie, mes faiblesse, mes forces, mes rêves etc. Je leur ai donné tous les éléments pour me marcher dessus. Je pensais vraiment qu'elles étaient sincères. Je ne voyais pas le vice à cette époque. J'étais niya. Je pouvais pas savoir qu'il était possible de jalouser et de vouloir du mal à quelqu'un qu'on prétend aimer.

Tout s'est passé l'année où on était en troisième. On était dans la même classe avec Yousra. Nora était dans une autre classe.

Il faut savoir qu'à cette époque, j'étais tombée amoureuse d'un gars. Younes. Ce gros clochard là. Beurk ça me goûte d'avoir écrit ça.

Bref. Ce clochard là il forçait avec moi depuis la quatrième et tout comme on était dans la même classe mais à force de le côtoyait je suis pas rester insensible longtemps. Le truc c'est que j'avais jamais eu d'amoureux ou jsp quoi, c'était pas chez nous ça.

Chez moi y'a pas d'amoureux, y'a khotoba puis mariage direct mais pas de hram. On est très pudique niveau amour etc. Donc y'avait pas moyen de faire quoique ce soit de ces sentimes.

Sauf que j'étais conne. Ce connard il est allé voir l'une de mes "meilleures amies" pour lui demander de l'arranger avec moi parce qu'il était en chien ce fdp au lieu de se concentrer sur ses cours là.

Il est allé voir Yousra la mesmouma. Elle est venue me voir et m'a incitée en forçant grave pour que j'accepte de "sortir avec lui" (c'était juste un term hein, je lui ai à peine tenu la main une fois sans sa vie à ce bouffon, Dieu merci).

Au début je voulais pas. Pour moi c'était commettre un gros péché et tout et j'avais l'impression de trahir mes parents.

Mes Yousra la sheytana était là pour faire le weswes "tqt c'est rien c'est comme ça qu'on trouve un mari" "tout le monde fait ça" "en plus un mec comme lui tu le trouves nul part" "Leyla si t'es aussi coincée tu vas jamais trouver de mari et tu pourras pas réaliser ton rêve" "suffit juste de le dire à personne".
Mon rêve... à l'époque j'avais 2 ambitions et un rêves. La première ambition : rendre fière mes parents à tout prix. La deuxième : devenir quelqu'un pour fouttre la haine aux gens qui m'ont prise de haut.

Mon rêve, celui que j'avais depuis
toujours c'était de me marier et de fonder ma propre famille... bref.

Enfaite à la base qd j'étais petite mon rêve c'était d'avoir un petit frère mais bon je l'ai jamais eu donc j'ai commencé à faire évoluer le projet. J'ai toujours aimé les enfants et je rêvais tellement d'être mère un jour et d'avoir un mari qui m'aime....

Elle m'a prise par les sentiments j'ai fini par craquer. En plus je l'aimais bien ce tdc. J'ai fini par dire oui. Yousra avait l'air un peu trop contente, plus que d'habitude. J'ai vu ça dans mon cauchemar. Je comprends pourquoi.

Cette haineuse elle avait déjà établi son plan sa grande race la chauve.

Elle m'a dit qu'on devait pas en parler à Nora parce que Nora serait jalouse et qu'elle allait pas vouloir mon bonheur comme elle le faisait. C'était la première fois qu'on aurait caché un truc à l'une d'entre nous. J'étais pas à l'aise mais elle forçait grave. Enfaite j'étais juste perchés, Sheytana elle jouait sur deux tableaux.

Leyla t'étais trop conne ça me fou la haine.

Chapitre 11.

Ma fille a toujours le même âge, ça fait 3 jours je gratte le papier, même Youcef il hésite à me demander si j'fais pas une rechute.

Si j'apprends que ma fille s'est graille ne serait-ce qu'un seul coup bas d'une personne à qui elle avait accordé sa confiance, j'vais m'arracher mes cheveux.

Bref. Hier j'ai débité, j'ai des courbatures maintenant. J'en étais où ?

À oui je sortais avec la baltringue là Younes. C'était un bg bien disquetteur qui me courait et qui voyait que moi miskine. J'crois c'est ça qui m'a un peu piquer toz.

Bref on se voyait en cachette pendant les recrés ou après le collège on rentrait ensemble des fois. On se kiffait vraiment je crois. On parlair d'avenir. On parlait de se marier, de fonder notre famille etc. Je m'imaginais déjà avec lui plus tard. L'illusion que provoque une relation illicite.

J'étais amoureuse.

La Leyla d'aujourd'hui a envie de vomir de gêne pour ce que j'vais dire après mais vas-y faut être le plus sincère et réécrire la vérité ici on sait jamais un jour j'oublie à quel point on s'est foutu de ma gueule et pourquoi j'ai autant le seum.

J'étais amoureuse et je lui faisais confiance. Il me disait que j'étais la femme de sa vie qu'il ferait n'importe quoi pour moi. Qu'il me choisirait face à n'importe qui. J'y ai cru.

Bouffonne.

Mais y'avait plein de bougs qui me couraient après sauf que moi je voyais que lui. Des clochards de toutes les catégories. Des gens de mon âge et même des plus vieux.

Ma mère me disait qu'il y avait plus d'une dizaine de personnes qui étaient venu me demander en mariage, qd j'avais que 13 ans. J'avais l'apparence d'une femme mais mes parents ne voulaient pas que je me marie tôt. Et moi non plus je ne pensais pas à ça du tout.

Je me sentais coupable d'avoir quelqu'un même si c'était une amourette de collégiens vis à vis de mes parents. Après j'étais très attachées à nos principes, on était un couple que verbalement. Aucun contact physique ni rien avant le mariage.

À chaque fois que j'allais à un mariage, bcp de darronnes harcelaient ma mère pour me caser avec leur fils, mais j'étais trop jeune donc ma mère refusait.
Mon père voulait que je fasse des études. Bref normalement j'aurais du avoir la belle vie avec le choix de me caser ou pas. À la base hein.

Donc je vivais ma vie, avec mon amoureux secret; j'étais la première de ma classe. J'avais rien à envier à personne, je faisais de mal à personne, j'étais comme tout le monde.

Mais il fallut que des gens se sentent tellement mal que je sois heureuse donc fallait me pourrir la vie.

La Yousra avait tout prévu. Elle me cuisinait à petit feu.

C'est maintenant que je m'en rend compte. Dès le début elle voulait ma perte.

Y'avait une partie de l'histoire que j'avais oubliée. Y'a un truc que fait le cerveau des fois pour survivre, il efface des parties trop douloureuse de la mémoire pour aider la personne à aller de l'avant.

Le rêve que j'ai fait a éveillé cette partie qui c'était effacé.

Et je m'en souviens très bien maintenant. Enfaite elle a eu les couilles de tout assumer en balançant la contribution de l'autre pute de Nora. Elle m'avait tout avoué qd elle était venue me voir à l'hôpital après mon "accident".  Je m'en souviens comme si c'était hier, de son sourire lorsqu'elle osait me dire que je lui faisais pitié. J'avais envie de la tuer. Heureusement que j'étais sous perfusions etc parce que sinon je l'aurais tuée.

Purée je m'étale là je sais plus quoi dire. Faut que je raconte d'abord ce qu'il s'est passé de mon point de vu avant de connaître la vérité.

Ça s'est passé un vendredi après-midi. Ce jour où je suis morte. Où j'ai perdu toute dignité, toute humanité et toute envie de vivre.

Mais avant ça, il s'était passé quelque chose la vieille. Le jeudi après les cours.

Je suis rentrée au quartier après les cours. J'étais de bonne humeur parce que j'avais vu Younes ce clochard dans la journée etc bref il en fallait peut pour me rendre heureuse. En plus avec les "copines" Yousra et Nora cracra là, on avait prévu une sortie. Enfaite ELLES m'ont supplié de venir avec elles dans une autre ville pour faire les magains mais moi je savais que j'aurais pas le droit et puis flemme mes parents se cassaient le dos pour me faire vivre j'allais pas leur rn demander trop.

Bref elles m'ont tellement retourné le cerveau et tout en me faisant croire que mes parents me privaient de liberté, que c'était pas normal de pas sortir à mon âge etc. Alors qu'ils voulaient seulement me protéger et franchement ils avaient raison.

Donc j'étais grave deter à y aller et donc je préparais mon texte pour demander à mes parents.

À l'entrée de mon bâtiment je me suis fait interpellé par un monsieur. Ce monsieur c'était un boug qui avait une femme et un enfant, je le connaissais ni d'Adam, ni d'Eve. Je savais juste que c'était le mari de l'amie de mon ex-voisine Soumia.

Donc ce double clochard, ce gros tonton détraqué il était entrain de me draguer. Mais c'était pas la première fois. Je l'avais déjà croisé et il me regardait de manière indécente. C'était pas hyper rare qu'un vieux tonton me gratte l'amitié mais pas un tonton marié dont je connais de vu la femme.

Moi je l'ai ignoré. Il me dégoutait et puis y'avait grv du monde autour, surtout des hommes. Je traçais ma route mais il m'a attrapé le bras et m'a dit quelque chose de trop bizarre : "Je sais que j'te laisse pas indifférent, deviens ma deuxième femme. C'est bien c'que tu cherches ?"

Alors bonsoir, non merci. Je lui ai jamais rien demandé à ce malade mais maintenant je comprends mieux pourquoi il a dit ça. Donc moi j'ai pété un cable je lui ai dit d'aller se gratter qu'il me dégoutait et que je voulais pas qu'il m'approche. Bon je me suis un peu emportée, j'en avais marre qu'on m'harcele, j'avais 14 ans je voulais grandir normalement.

Après ça, qd je suis montée chez moi; j'ai parlé à mes parents de cette sortie. C'était même pas la peine. Mais tellement elles m'avaient monté la tête je me suis embouccanée avec mes parents mais surtout mon père. Je regrette cette partie de l'histoire en réalité. Il avait raison. J'étais tellement suggestionnée que j'ai fini par dire à mon père que j'allais me barrer du foyer et ça lui a pas plus du tout du coup on se parlait plus.

J'ai fait une phase de gwer un peu mais c'était la première fois que mon père et moi on était en froid. D'habitude ça dure maximum une heure. Là on s'est pas parlé de la soirée.

Le lendemain je suis partie au collège tout s'est passé comme d'habitude sauf que je regrettais vraiment toutes les choses méchantes que j'avais pu dire à mes parents. Je pensais qu'à rentrer et à me réconcilier avec eux.

Mais le destin avait prévu autre chose.

Ce vendredi après-midi après les cours, il faisait nuit. On était en automne. Comme par hasard, ni Nora, ni Yousra n'étaient venues en cours, je me disais que c'était bizarre mais sans plus. Je m'empressais de rentrer mais j'avais l'impression que quelqu'un me suivait sur la chemin. Une fois arrivée au quartier; cette impression était encore plus forte.

Je sentais que quelque chose allait arriver. J'ai même pas eu le temps de faire quoi que ce soit tout est arrivé si vite. Plusieurs hommes sont arrivés de nulpart; j'ai paniqué et j'ai couru vers un échappatoire mais c'est là qu'on m'a attrapée. Ils étaient nombreux. Je voulais crier mais on m'avait mis un espèce de tissu qui puait dans la bouche. Je pleurais, je hurlais. On me frappait de partout, on me tirait par les cheveux, on me mettait des coups de pieds. Ça c'était que le trajet jusqu'à ce qu'on me ramène dans une espèce de pièce dégueulasse qui sentait la pisse et les poubelles.

Y'avait un matelas moisis au milieu de tout ça. J'avais la gerbe. Ils m'ont jetée là bas et c'est là que ça a commencé.

À l'époque, je ne savais même pas ce que c'était qu'une relation intime. J'en avais jamais entendu parlé et c'était tabou chez nous. Je ne connaissais rien de tout ça. Je n'imaginais pas du tout que ça puisse exister. Je l'ai découvert de la pire des manières.

On m'a traité comme une chienne, même animal aurait été mieux traité. On m'a déchiré toutes mes affaires, on m'a frappée, insultée, cracher dessus. Et ça non-stop pendant des jours. J'ai pas la force de détailler toute la torture que j'ai subit et j'ai encore peur de me le remémorer. Mais j'avais tellement mal partout et je me sentais terriblement sale. J'étais devenue un objet, je n'étais plus rien. Je voulais mourir. Entre les rires, les bruits, les sourires, ceux aui cachaient leur visages, ceux qui le faisaient dans le noir et ceux qui ne prenaient pas la peine de se cacher.

J'avais tellement froid. Je n'avais plus de larmes pour pleurer, plus de voix pour crier, plus de force de bouger. Je n'avais pas manger depuis, et j'avais vomis plus d'une dizaine de fois.

J'atteins que la mort vienne me chercher. J'attends avec impatience. Quelle vie après ça ? Comment ce regarder dans un miroir après avoir servi de serpillière à une bande de vieux crado ? Comment regarder droit dans les yeux mes proches et assumer ce qu'il s'est passé. La mort était plus douce. De toute façon, personne n'allait me trouver ici. Et puis personne ne m'attendait sûrement chez moi.

Ce qui me brisait le plus le coeur était de me dire que mon père allait sûrement croire que j'avais réellement fugué. Au final je n'ai même pas pu me réconcilier avec lui parce que ça n'a fait qu'empirer.

Qd ils avaient enfin fini de joué avec mon corps et qu'ils s'en étaient lassé, ils m'ont laissé pour morte dans ce trou à rat en attendant que je meurs doucement et lentement.

Pendant ce temps là je me demandais, pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'avais pu faire pour qu'on me fasse subir ça ? J'étais la fille de quelqu'un d'ici pourtant. Alors pourquoi ? Ma famille n'avait de problème avec personne, et moi non plus. Ces questions trottaient dans ma tête pendant que mon corps glacé perdait la vie petit à petit.

J'étais contente. J'allais enfin quitté ce corps souillé. Rien de pire ne pouvait m'arriver si j'étais mort. De toute façon, rien de pire tout court n'était possible.

L'ironie est que finalement si. Le pire était à venir.

Je l'ai compris qd je me suis réveillée dans une chambre d'hôpital. Je ne savais pas qui m'avait "sauvée" ou trouvée plutôt mais cette personne, je l'ai détestée. J'ai dû payé le prix d'être restée en vie. Et pas seulement moi. On était deux maintenant.

Chapitre 12.

Ma fille si un jour tu lis ce livre, sache qu'aujourd'hui j'ai de la peine pour toi.

Je vais simplement reprendre à partir de là où je m'étais arrêté hier.

Qd je me suis réveillée à l'hôpital, c'était des semaines après ce qui c'était passé. Je me souviens plus de mon état mais je sais que j'étais cassée de partout et que je morflais bien comme il faut. Physiquement, ça sert à rien de vous décrire mon état. J'étais plus que traumatisée. Je ne parlais plus, je n'avais même pas la force de passer plus d'une heure dans pleurer parce que tous mes souvenirs remontaient à la surface.

Le pire était qd mes parents sont venus me voir l'hôpital. La tristesse sur leur visage me tuait de l'intérieur, je me sentais coupable de leur infliger cette épreuve avec moi. Mon père a pleuré la première qu'il m'a vu. C'était la première fois que je l'avais vu pleuré de ma vie. Il me disait qu'il avait honte de pas avoir pu me protéger et qu'il avait perdu sa dignité lui aussi. Ça ne m'a pas aidé à aller mieux, ça m'a juste fair culpabiliser.

Ensuite j'ai reçu de la visite. La fille de nos anciens voisins, Soumia. C'était comme une grande soeur pour moi, j'ai pu apprendre grâce à elle que c'était son mari qui m'avait retrouvé et ramenée à l'hôpital. Elle m'a aidé à relativiser en me disant que c'était une épreuve Qu'Allah m'avait fait vivre car j'étais forte. Elle me disait d'être patiente. Ça m'a fait plaisir mais j'avais vraiment plus aucune force de me battre pour vivre.

Je me rappelle que je faisais des cauchemars toutes les nuits et que je criais "Faites moi mourir svp". On m'a diagnostiqué une dépression sévère post-traumatique.

Puis un jour, après la visite quotidienne de mes parents, j'ai reçu la visite inattendue de ce cher Younes. Ce clochard était enfin venu. Comme une conne j'étais contente de le voir même si ça me dégoutait de voir un homme en dehors de mon père. Il me regardait avec pitié et je détestais ça.

Il m'a dit qu'il avait appris la nouvelle et que les gens parlaient à mon sujet. Apparemment les rumeurs sont vites passées du viol à "l'excuse pour couvrir ses péchés" en gros j'étais une pute à cave qui s'est fait frappée quoi. Et ce chien est qd même venu me demander si c'était vrai. J'étais choquée mais comme je l'aimais je lui ai dit la vérité. Je me souviens qu'il pleurait pour moi. Il m'a dit qu'il était désolé, qu'il pouvait pas rester avec moi parce que les gens parlaient trop à mon sujet... mais surtout que c'était plus comme avant entre nous, que je pourrais plus jamais "être sienne".

C'est à ce moment là que j'ai commencé à détester tous les hommes sans exception. Cette race de chien sans cervelle qui pensent qu'avec leur appareil reproducteur.

Lui qui avait promis qu'il resterait avec moi, il a vite perdu la langue ce zemel. J'étais à bout, lui que je considerais comme l'amour de ma vie venait de m'abandonner et de me rejeter. J'avais vraiment plus de raison de vivre.

Pendant ce temps-là, je voyais que les infirmières faisaient beaucoup de sous entendu, que je passais des examens chelou genre des échographies et compagnie. Personne me disait rien. J'ai commencé à comptendre ce qu'il se passait qd j'ai vu ma mère pleurer après avoir entendu une infirmière lui annoncé une nouvelle.

On ne m'a pas tenue informée directement après mon réveil parce que ça allait sûrement être contre productif avec le choc. J'étais enceinte depuis le début sans le savoir.

Quoi de pire pouvait m'arriver. Ça.

Au début j'étais dans le déni je n'y croyais pas. Puis j'ai commencé à avoir des nausées, j'étais malade souvent. Au bout d'un mois je n'ai pas eu mes regles. C'est là que j'ai compris. Il me restait quelques jours avant ma sortie d'hôpital et j'étais désespérée. J'ai demandé à une infirmière si c'était possible de me faire avorter. Elle m'a dit que je pouvais pas sans l'accord de mes parents comme j'avais même pas encore 15 ans. Je sais j'allais faire une dinguerie mais il était hors de question que je laisse un monstre pousser dans mon ventre.

J'ai qd même osé demander à ma mère. Elle m'a engueulée et m'a dit que c'était Allah qui m'avait donné cet enfant et qu'il y avait une raison. J'ai éclaté de rire. Je crois que je lui ai fait peur parce qu'elle est partie sans rien dire. Je devenais folle.

Pas longtemps avant ma sortie, j'ai eu une visite. Yousra.

Avant ça; aucune nouvelle de ces pseudo soeurs.

Elle est venue me voir, avec une expression qui en disait long. On dirait quelle cachait sa joie. Je me souviens enfin de notre conversation.

Au début elle faisait semblant, elle disait quelle avait entendu les rumeurs et qu'elle était désolée pour moi etc bref une compassion à deux francs. Comme je vous l'ai dit je supporte pas qu'on me prenne de haut donc je lui ai demandé pourquoi elle avait l'air satisfaite de me voir dans cette situation.

C'est là qu'elle a tout déballé cette connasse.

Enfaite depuis le début elle supportait pas de savoir que j'avais un cerveau en plus de mon beau visage et que j'avais des parents qui m'aimaient etc. Bref elle était jalouse obsessivement. Donc elle voulait d'abord me pousser â devenir une meuf chelou, à me devergonder. Elle pensait que j'allais faire jsp quoi avec Younes mais ça a pas marché. Donc ce qu'il s'est passé c'est qu'elle a réfléchi a quelque chose qui pourrait mettre un terme à ma vie actuelle et altérer tout. Elle a monté Nora contre moi en lui disant que je me servais d'elle pour me faire passer pour la meilleure etc et qu'en plus je sortais avec Younes. Nora qui était en chien secrètement sur Younes c'était le mot clé.

Donc elle l'a aidé dans son plan chelou là. Je sais pas comment elle s'est démerdée mais elle a fait en sorte d'aller  monter tout un tas de mec contre moi en leur disant que j'étais quelqu'un de pas bien que je méritais ce qu'ils m'ont fait etc. Ou je sais pas comment elle a fait son truc mais ça a marché. En plus qd j'étais portée disparue elles se sont toutes les deux volontairement terrées chez elles pour laisser croire que j'avais fugué aller voir des gars et qu'en faite à mon retour j'ai pas assumé j'ai inventé cette histoire de viol. La rumeur venait de là.

Qd elle m'a dit ça j'ai cru que j'allais la balayer. J'avais tellement la rage que ça m'a donné une raison de vivre. Mais j'étais aussi choquée et j'avais le coeur brisé. J'avais confiance en ces gens qui m'ont juste anéantie gratuitement.

À partir de ce jour je me suis juré de ne plus jamais considerer qui que ce soit et de ne plus jamais donner de l'importance à quelqu'un d'autre que moi-même.

Je me suis retrouvée enceinte dans un quartier où ça parlait de tous les côtés. Ça a appelé mon père le "hejj père de la pute" j'avais tellement honte. C'était injuste.

Ma chère Leyla, ce n'était que le début de tes souffrances.

Continue Reading

You'll Also Like

471K 33.4K 90
« - Il y a les caméras, souris. - Mais je saigne... - Je t'ai dit de sourire. » Fiancée depuis toute petite à un homme violent et qui ne l'aime pas...
773K 22.1K 26
Tout pour la rendre fière.
2.1K 233 44
Justine est prétentieuse, insupportable et aveugle. Et ce n'est pas incompatible. Qui a dit que le fait de ne rien voir sous entendait forcément de s...