NEYLA :《Détestée de tous : il...

By D-Rouge

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《On ne choisit pas les circonstances de notre venue au monde, on ne choisit pas nos parents et encore moins n... More

Prologue
Présentation
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Partie 10
Partie 11
Partie 12
Partie 13
Partie 14
Partie 15
Partie 16
Partie 17
Partie 18
Partie 19
Partie 20
Partie 21
Partie 22
Partie 23
Partie 24
Partie 25
Partie 26
Partie 27
Partie 28
Partie 29
Partie 30
Partie 31
Partie 32
Partie 33
Partie 34
Partie 35
Partie 36
Partie 37
Partie 38
Partie 39
Partie 40
Partie 41
Partie 42
Partie 43
Partie 44
Partie 45
Partie 46
Partie 47
Partie 48
Partie 49
Partie 50
Partie 51
Partie 52
Partie 53
Partie 54
Partie 55
Partie 56
Partie 57
Partie 58
Partie 59
Partie 60
Partie 61
Partie 62
Partie 63
Partie 64
Partie 65
Partie 66
Partie 67
Partie 68
Partie 69
Partie 70
Partie 71
Partie 72
Partie 73
Partie 74
Partie 75
Partie 76
Partie 77
Partie 78
Partie 79
Partie 80
Partie 81
Partie 82
Partie 83
Partie 84
Partie 85
Partie 86
Partie 87
Partie 88
Partie 89
Partie 90
Partie 91
Partie 92
Partie 93
Partie 94
Partie 95
Partie 96
Partie 97
Partie 98
Partie 99
Partie 100
Partie 101
Partie 103
Partie 104
Partie 105
106《L'histoire de ma『chienne』de vie》
107《L'histoire de ma『chienne』de vie》
108《L'histoire de ma『chienne』de vie》
Partie 109
To be continued

Partie 102

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By D-Rouge

Précédemment:
Les secondes avaient l'air si longue et le stresse montait. L'heure était aux duhas. Une si belle soirée avait viré au cauchemars....

[ Partie 102 ]

L'ambulance était arrivée et Baba Émir a été pris en charge. Tout le monde était très inquiet mais les ambulanciers nous ont un peu rassuré en disant que ça allait aller.

Du coup Lina a proposé à Khalti et les jumeaux de rester chez elle le temps que ça aille mieux pour qu'ils puissent essayer de survivre au stresse ensemble.  Et Zakarya nous a déposé chez nous ma mère et moi pour que nous puissions nous reposer et surtout pour ne pas inquiéter les enfants même s'ils étaient un peu en état de choc tous les deux. Souheyla encore ça allait parce qu'elle ne comprends pas la notion de mort etc mais Youssef lui avait l'air très perturbé. Il est très mature pour son âge et c'est ce qui m'inquiète aussi.

Biensur j'étais très inquiète pour Baba Émir. Je l'aime vraiment comme si c'était mon vrai père et sa perte me tellement mal que je ne préférerais pas envisager cette hypothèse. Depuis son retour avec la naissance de Youssef, ils étaient redevenus une famille normale, et baba Émir avait retrouvé sa place de plein droit puisque Zak ne la contestait plus.
Maintenant, la famille ne supporterait pas de le perdre une nouvelle fois, surtout Khalti, Zak et Lina.

Zakarya avait réussi à aller de l'avant avec son père. Il ne lui en voulait presque plus et le reconsiderait enfin comme son père. Ils étaient redevenus fusionnels comme ils l'étaient au jeune âge de Zakarya et partage beaucoup tous les deux, en partie grâce à Youssef qui a réussi à briser la glace entre eux.

Suite à la prise en charge de Baba Émir, Zakarya ne parlait plus du tout. Il avait l'air sous le choc et très pensif. Ça faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu dans un tel état et honnêtement ça me brisait le coeur. On sait tous que Zak est très pessimiste et s'attend souvent au pire mais c'était horrible rien que d'y penser.

Lui ne voulait pas rentrer car il disait qu'il n'allait pas réussir à dormir. Il voulait aller à l'hôpital pour rester informé en direct. En revanche il ne voulait pas que je vienne et m'a dit de rester me reposer surtout dans mon état (grossesse) et que tout irait bien.

Avant qu'il parte je lui ai avoué que j'avais croisé baba Émir une fois à l'hôpital et il en sortait. Zak était étonné et m'a dit que même Khalti n'était pas au courant de ça. Je lui ai dit que peut-être Baba était malade et qu'il voulait pas les inquiéter... bref Zak me tenait tout de même au courant de la situation et moi comme je n'arrivais pas à dormir, j'ai décidé de prier pour le rétablissement de Baba Émir. Ma mère s'est jointe à moi par la suite et nous avions quasiment passé toute la nuit à prier. À tel point que j'ai fini par m'endormir dans les bras de ma mère après avoir un peu craquer émotionnellement (les hormones et la fatigue).

Le lendemain matin vers les coups de 6h, Zak m'a appelée pour me dire que son père n'était plus en danger de mort. Il a dit qu'il aurait pu l'être s'il n'avait pas été pris en charge mais al hamdoulilah il est sauvé.

D'après les médecins, Baba Émir souffrait d'un problème cardiaque pour lequel il était suivi depuis des années. C'est une maladie qui est liée à sa tension artérielle et elle n'est pas soignable donc le moindre écart peu coûter cher. Il avait déjà subit une opération (une de ses artères s'était bouchée par le passé) et c'est pourquoi il était suivi de près.

Cela explique pourquoi il s'essoufflait rapidement lorsqu'il jouait avec les garçons (ce qui ne l'a pas empêcher d'y jouer régulièrement qd même)

Biensur Baba Émir ne voulant pas inquiéter sa famille, il n'en a parlé à personne. Il pensait que ça ne lui poserait pas de problème. Cette fois-ci, on ne sait pas vraiment ce qui a provoqué cette crise mais il a failli y laisser la vie. Il allait donc devoir rester à l'hôpital une bonne semaine pour s'assurer qu'il ne soit plus en danger etc.

On avait le droit de lui rendre visite qu'à partir de l'après-midi.

Pour ne pas inquiéter les enfants, je les ai qd même ramener à l'école en leur disant qu'à leur sortie on irait voir Dede. Ça a un peu rassurer Souheyla puisqu'il comprennent qd même que s'ils ratent l'école c'est que quelque chose ne va pas... Youssef lui était qd même inquiet mais a tout de même joué le jeu sûrement pour sa sœur.

[....]

Le moment était venu de pouvoir rendre visite Baba Émir une fois que les petits avaient fini l'école. Khalti, Lina, Karim et les jumeaux étaient déjà sur place depuis un moment et Nihan hala lui avait déjà rendu visite.

Notre retard nous a permis de ne pas assister aux pleures de Khalti qui s'était fait un sang d'encre. Zakarya était bas là lui aussi et il nous a raconté que son père s'était bien fait hagar par sa mère pour les cachotteries qu'il avait fait.

Apparemment même Kamel y avait laissé des larmes tellement ils étaient tous soulagés que tout aille bien. Lina pleurait encore à notre arrivée (on est arrivés quelques heures après... les hormones de grossesse).

Baba Émir était branché à des machines et il était sous perfusions ça me brisait le cœur de le voir comme ça mais en grnd homme qu'il est il gardait le sourire.

Souheyla: Dede est-ce que ça fait beaucoup mal tout ça ?

Baba: Non c'est pique juste un tout petit peu

Souheyla: T'es beaucoup malade c'est ça ?

Baba: Pas beaucoup tqt pas princesse

Souheyla: C'est parce que t'as pas mis ton manteau en sortant Dede... la prochaine fois faut te couvrir comme ça tu tombes plus malade ok ?

Baba: Mdr oui d'accord

Khalti: Rigole pas tu vas empirer ton état

Baba: Je vais bien Soumia tqt pas

Khalti: Sale hmar va. Qd on va rentrer tu vas voir à qui tu caches encore des problèmes comme ça

Kamel: Mais cette fois il est resté avec nous sans se barrer donc on peut qd même féliciter l'effort, bravo

Malek: C'est pas le moment de faire des blagues le couz

Kamel: Bande de bolosses vous saisissez pas l'étendu de mon génie humoristique.

Youssef: J'ai pas compris la blague Abi

Lina: Tu veux pas grandir Kamel ?

Kamel: Wsh c'est vous vous tirez des têtes comme ça alors que le monsieur qui a fait 10 ans d'études dehors là il a dit qu'il allait bien.

Baba: Kamel a raison, faut pas être triste je vais bien

Karim: Tqt 3ami t'es encore jeune et bg tu vas vivre longtemps incha'Allah. T'as encore deux futurs petits enfants à accueillir bientôt incha'Allah

Malek: Purée j'ai complètement oublié ça tellement on est passé du sourire aux larmes là

Lina: Moi la première depuis tout à l'heure je chiale sans pouvoir m'arrêter il a fallu que Anne vienne me dire de canaliser mes hormones pour que je me rappelle

Karim: Après t'as pas attendu d'être enceinte pour chialer pour rien hein, devant tes séries là où tu lâches tes meilleurs larmes

Lina: Personne t'as demandé de m'afficher Karim et puis t'as pleuré qd ton lézard il est mort hein

Karim: Parle bien de Hamid Jérôme Allah y rahmo, j'ai toujours pas fait mon deuil. Ton frère aussi il a été touché

Zakarya: J'ai pas pleuré déconne pas frérot. Y'a que toi et Ahmed pour être autant dans l'excès.

Maman: Comment ça des grands gaillards comme ça vous pleurez pour un lézard ?

Malek: Ils ont adopté un lézard un jour y'a longtemps et il est mort y'a un an parce que la fille de leur pote l'a écrasé sans faire exprès

Kamel: Nan sah Hamid c'était un membre de la famille. C'était leur premier enfant.

Zakarya: Moi c'était mon deuxième j'ai eu un Snickers avant

Karim: Mohim. J'oublierai jamais le jour où on l'a enterré miskine.

Lina: Vous avez fini votre cinéma là ?

Maman: Décidément c'est une génération de ksos un peu là

Khalti: Oui et pas qu'un peu.

Baba: Ça fait plaisir de tous vous voir tout réunis autour de moi

Moi: Tu nous as fait si peur Baba...

Malek: C'est vous le centre de la famille en même temps

Kamel: Tata Leyla aussi elle est au centre avec los padres

Maman: Pitié m'appelle pas Tata, tu veux m'enterrer avant l'heure c'est ça p'tit turc ? Merci ça fait plaisir sinon

Kamel: Mais t'es une maman wsh ça fait pas sérieux si je t'appelle pas ton prénom alors que eux ils t'appellent grand-mère

Maman: Non ils ont pas le droit de m'appeler comme ça

Souheyla: Bah oui c'est Yemma ino pas grand-mère, grand-mère c'est pour les vieux

Kamel: Hessoul cette famille bizarre là on sait pas qui est qui, les gens ils croient encore que abi c'est mon père

Malek: C'est toi aussi qd les gens ils te demandaient tu faisais le mystérieux

Zakarya: Ah mais c'est pr sa les jeunes maman de l'école elles venaient me parler en mode j'leur faisais pitié wsh.

Karim: Kamel il aimait trop s'inventer des hayates à l'école primaire c'était trop drôle. Tout les p'tits du quartier il leur a fait croire que 3ami il était sorti de prison à son retour

Khalti: Allah y n3el yimek c'est pour ça les commères elles me regardaient encore plus de travers yek ?

Maman: Ce quartier de merde ça m'étonnera jamais... pardon c'est sorti tout seul

Karim: Khalti tu sais parler le lyonnais toi ?

Maman: Alors tu m'appelles encore moins Khalti, la racaille numéro 2. Et je sais pas en quoi c'est sensé consister le lyonnais ? On parle tous français les collègues hein

Moi: Non mais laisse-les dans leur délire

Zakarya: Les gens du nord vous vous la péter tarpin

Maman: À quelle heure c'est au nord Lyon ? Imbécile que tu es.

Zakarya: Bah tu vois ton accent il ressort qd t'as le seum. T'es l'une des notres ma grande.

Khalti: Respecte un peu ta belle-mère là, tu te crois où ?

Zakarya: Mais c'est notre collègue wsh pas vrai Mam's ?

Maman: J'ai dépassé mon quota de la journée avec toi. Réessaie de me parler demain pour voir.

Lina: Leyla t'es ma star mdr

Karim: Bien aigris la Yemma ino comme vous dites. J'comprends pas comment t'as eu une fille aussi facile à vivre

Maman: Elle tient ça de son père en tout cas

Khalti: Youcef miskine Allah y rahmo c'était un amour wAllah il était hnine avec tout le monde

Youssef: Mon Jeddi ?? Tu le connais ?

Khalti: Bah oui c'était le petit frère de ma copine Allah y rahma. Ton dede aussi il le connaissait

Baba: Oui c'était quelqu'un de bien et de très intelligent Masha'Allah

Souheyla: Eh mais c'est trop bizarre Dede il connaît notre Jeddi mais même pas nous, la chance ! Pourquoi j'étais pas là moi ?

Maman: C'est des dinosaures tes deux grands-pères hbiba

Youssef: Vous vous êtes rencontrés comment Jeddi et toi Yemma ino ? À l'école ?

Zakarya: Zinedine j't'ai déjà dit de pas poser trop de question

Maman:.... c'est un secret. J'te raconterai qd tu seras grand... qd t'auras genre 18 ans incha'Allah

Youssef: Ok ! Et Dede et Henna vous vous êtes rencontrés comment ?

Khalti: Ah wili j'ai toujours réussi à esquiver cette question fallait que ça soit toi wouldi qui me la pose.

Souheyla; Moi je sais ! Henna m'a déjà tout dit. Je vous dis pas c'est un secret.

Kamel: Ouais stp épargne nous ça c'est malaisant

Youssef: Dis moi stp

Souheyla: Bon d'accord ! Enfaite Henna elle l'a vu un jour et apparemment il l'a mal regardée du coup elle a encore plus mal regardé Dede, là elle l'aimait pas mais après elle a vu qu'il était beau et qu'il parlait pas bcp du coup ils se sont mariés.

Baba: C'est quoi cette histoire nulle elle a raconté la première fois qu'on s'est vu plutôt

Khalti: Bele3 stp y'a pas besoin de raconter quoi que ce soit là

Baba: Mais si ça les intéresse pourquoi pas ?

Khalti: Parce que c'est gênant shabi on est où là ?

Zakarya: Ouais wAllah changez de sujet de conversation là on est l'hôpital

Baba: Bon... bah qd votre Henna elle voudra je vous raconterai la vrai histoire incha'Allah.

Souheyla: Et toi Baba comment t'as rencontré Anne ?

Et c'est la chute de tension pour Zak.

Zakarya: Nan j'passe mon tour. Neyla tu dis rien nan plus.

Souheyla: Ça se voit c'était ton amoureuse à l'école mais tu veux pas me dire pour pas que j'ai un amoureux et que ça finisse comme vous

Zakarya: Si t'as un amoureux j'vais le monter en l'air lui et son père. T'as pas le droit de me trahir, on avait un accord tous les deux.

Souheyla: Je tiens mes promesses tqt pas Baba. Jusqu'à mes 35 ans pas d'amoureux.

Khalti: Yek ? C'est ça les bêtises que tu fais dire à ta fille ya l'hmar ?

Zakarya: C'est pas des bêtises j'ai un droit d'auteur j'veux qu'on me le respecte. Pas de mercato avant 2050 pour ma fille.

Karim: Ouais j'vais faire pareil si on a une fille ça va signer un contrat d'exclusivité qd elle saura écrire son prénom incha'Allah

Zakarya: Ouais fais ça et pense à signer pour une personnalité au passage, copieur. T'as de la chance ça sera ma nièce et que ça m'arrange pour une fois que tu plagies mon taff.

Lina: Vous faites mal à la tête Abi on dirait des primaires vous voulez pas grandir.

Souheyla: Tonton Karim t'as fait comment pour te marier avec notre Hala ?

Karim: Alors moi c'est simple, c'est le destin pur et dur. J'ai rencontré ton gros darron on était à l'école ensemble. Un jour au CP on s'est battus parce que y'a un gwer il a volé ma trousse, moi j'pensais c'était ton père parce que qd j'lui demandais il me regardait mal et il repondait pas. Donc on s'est castagne normal, ça a appelé nos mères, on s'est fait hagar en direct tous les deux, bien comme il faut. Après ça les deux mamans elles sont devenus meilleurs shabs du monde donc on était obligés de se réconcilier parce qu'on se voyait souvent. Et SubhanAllah nos mamans elles avaient toutes les deux en même temps nos petites soeurs dans le ventre à ce moment là donc encore plus mekthoub.

Souheyla: Si on a la castagne dans le sang je comprends pas pourquoi on continue a me gronder enfaite

Moi: Arrête de dire des bêtises jeune fille, la violence c'est mal.

Zakarya: N'empêche on est devenus shabs comme ça c'est grave

Youssef: Et donc Tonton Karim rencontré Hala qd elle était dans le ventre de Henna ?

Lina: Après comme Henna et Khalti Fatima étaient souvent ensemble, Inès et moi on est devenues meilleures copines

Malek: Elle est bizarre votre histoire là les gamins ils vous demandent comment vous avez fini ensemble vous leur racontez l'histoire de comment vos mères elles sont devenus copines wsh

Kamel: Y'en a une ici elle a encore un échec amoureux en travers de la gorge c'est rien

Malek: Tais-toi tu racontes n'importe quoi

Kamel: Nan mais tqt t'as le droit p'tite soeur

Malek: C'est toi p'tit frère ouais

Kamel: Eh vas-y c'est reparti elle s'invente des vies celle-là, Anne qui est né le premier

Khalti: Je m'en souviens pas j'avais pas la tête à regarder si le premier c'était une fille ou un garçon

Malek: Abi toi tu sais, dis nous.

Zakarya: Nan ça vous sert à rien de savoir ça, vous êtes tous les deux à égalité.

Kamel: Me3lish p'tite soeur

Maman: Tellement vous parlez comme si tout allait bien j'ai oublié que y'a failli avoir un mort là

Zakarya: Ma p'tite Leyla, toi et ton tacte légendaire

Maman: Dit-il.

Une aide soignante est rentrée dans la pièce au même moment et nous a hagar parce qu'on était bcp trop dans la pièce. Elle venait pour voir si tout allait bien pour baba Émir et comme c'était bientôt la fin des visites on s'est tous fait chasser.

Ça nous a fait mal au coeur de laisser Baba Émir tout seul dernière nous mais au moins il pourra se reposer dans le calme. Malek voulait pas partir et le laisser tout seul, elle disait que leur domicile sans lui était insupportable... les parents dans un foyer sont absolument tout SubhanAllah.

Mais bon, Khalti a invité ma mère a dormir chez elle, ma mère biensur a accepté de bon cœur pour lui faire changer les idées.

Le lendemain, les enfants étaient à l'école, ils mangeaient à la cantine. Pendant sa pause du midi, Zak est venu me chercher pour qu'on mange ensemble puis je lui ai proposé qu'on prenne à emporter quelque chose que Baba Émir aime bien pour qu'on mange avec lui à l'hôpital vit fait. Le temps des visites n'était pas encore arrivé mais comme c'était presque le cas et que Zak a un pass premium à l'hôpital, on a pu faire cette petit visite surprise à Baba Émir.

Il était trop heureux de nous voir, d'autant plus qu'on pouvait voir le plateau de nourriture de l'hôpital intact (il avait mangé que le fruit). Miskine il était sous régime sans sel... et irresponsable que je suis j'ai émis l'idée de le faire manger ce qu'il ne faut pas. Mais bon il était trop content il avait faim en plus.

Zakarya: Comment ça passe crème les kebab à l'improviste sa mère

Moi: Mais comment tu parles dit donc

Zakarya: Scuse Moliere, j'ai troublé ton repas. Tu veux goûter ?

Moi: Oui je veux bien, ça me donne envie là étrangement.

Baba: Il faut bien manger Kizim si tu veux garder la forme pour le bébé

Zakarya: Déjà SubhanAllah là elle tape dans mon kebab mais d'habitude elle fait que critiquer

Baba: Ah bon ? Ça vient de chez nous en plus ça

Moi: Je préfère les tacos Baba désolée... mais c'est vrai que les kebabs en Turquie sont excellents

Zakarya: Saha la lyonnaise. Faudra qu'on aille tous en Turquie cet été incha'Allah.

Moi: Incha'Allah, Baba Émir ça doit aussi te manquer non ?

Baba: Tu sais c'est mon pays d'origine... même si je suis venu ici qd j'étais petit, la terre de mes ancêtres est inestimable à mes yeux.

Moi: Je comprends tout à fait

Zakarya: Vous faites trop les philosophes ici.

Baba: Mdr, c'est important de le dire, au moins vous saurez où m'enterrer incha'Allah

Zakarya:...

Moi: Mais non dis pas ça Baba, tu vas encore vivre une longue vie incha'Allah.

Baba: Incha'Allah mais faut être réaliste... on sait jamais qd notre heure peut arriver. Faut être préparé à tout kizim.

J'ai toujours détesté entendre cette phrase. J'ai eu le droit ce rappel bcp trop souvent depuis mon adolescence... je ne savais pas que mon père était malade mais il me disait souvent qu'il n'était pas éternel et qu'il allait devoir me laisser toute seule un jour.

Je lui disais que non, n'importe qui peut mourir à tout moment et que peut-être ça allait être mon tour avant lui, car la pire chose que j'ai toujours redouter dans ma jeunesse était de perdre l'être qui m'était le plus cher. La vérité fait terriblement mal à entendre. C'est pourquoi les rappels sur la mort potentielle de nous ou de nos proches car nous sommes tous éphémères, sont les pires. Rien que d'y penser ça me faisait pleurer.

Moi: Tu vas guérir incha'Allah... le médecin a dit que tu allais bien

Zakarya: Pleure pas 3efek ça m'ait tarpin mal au coeur qd tu chiales comme ça

En effet, mais je pense qu'il y a avait autre chose qui lui faisait mal au coeur même s'il ne voulait pas l'admettre.

Moi: Désolée... c'est juste que j'aime pas imaginer le pire... j'ai déjà perdu un père, ça me déchire le coeur d'imaginer perdre mon deuxième père

Baba: Kizim... pleure pas désolé c'est ma faute, pleure pas s'il te plaît.

Zakarya: Toi aussi commence pas à pleurer wsh t'es un homme ou une pomme là ?

Baba: Mdr, ça me fait plaisir de vous avoir près de moi. Merci kizim de faire partie de notre famille

Moi: C'est moi qui suis reconnaissante. Votre famille m'a recueillie qd tout le monde m'a tourné le dos. Sans Zak et vous je suis rien

Zakarya: Vous avez tué mon humeur là avec votre sentimentalisme à deux balles... bref tu sors qd Baba ?

Baba: Je sais pas... il veulent pas me dire encore.

Zakarya: Pourquoi ils font les désirés comme ça ? Attends j'vais aller régler ça vit fait

Moi: Non pas toi ! Tu vas encore les traumatiser, laisse moi y aller plutôt.

Zakarya: Oh comment t'abuses c'est une dinguerie. C'est moi qui subit avec eux là ils font mal à la tête pour rien

Moi: N'importe quoi ils sont gentils les pauvres ils sont juste surchargés. Tu es trop impatient.

Ça frappe à la porte. Un médecin est entré. Il voulait parler en privé à Baba Émir par rapport à quelque chose d'important et nous a demandé d'attendre devant la porte. Zakarya avait l'air super stressé et pensif qd on attendait.

Moi: Tqt pas Zak il doit juste lui parler de son état de santé

Zakarya: En même temps il va pas lui parler de la météo, on est dans un hôpital hbiba.

C'est qd il est le plus virulent que je sais qu'il est inquiet.

Moi: Dans tous les cas tout ira bien. Kheir incha'Allah

Zakarya: Amîn. Flemme que les petits ait à le perdre aussi jeunes eux aussi.

Moi: Oui... mais ça risquerait de te faire plus mal à toi.

Zakarya: Nan moi j'suis plus un gamin maintenant... et puis il est déjà mort une fois pour moi

Moi: Mais c'est plus le cas Zak. Al hamdoulilah tu as retrouvé ton père et Qu'Allah le garde auprès de toi aussi longtemps que possible

Zakarya: T'sais que viens d'me rendre compte que j'ai jamais réussi à lui pardonner... même après le temps qui passe j'y arrive pas.

Moi: Je peux pas savoir ce qu'il y a dans ton coeur mais je sais qu'il est assez grand pour pardonner. Même si ce que tu as traversé qd il n'était pas là n'est pas facile à oublier, tu sais qu'au final aucun de vous n'a voulu ça et ne méritait ce qu'il lui ait arrivé. Tu lui en veux encore ?

Zakarya: Nan même plus... qd j'vois comme Youssef le kiffe et est heureux qd il est avec lui j'ai l'impression de voir l'enfance que j'aurais pu avoir et ça m'suffit maintenant. Mais j'sais pas j'arrive pas à dire les termes. C'est comme si sheytan voulait pas que j'le fasse.

Moi: C'est sûr qu'il veut t'en empêcher mais tu es plus fort que lui. Si jamais il arrive quelque chose à toi ou baba Émir avant que tu lui demandes pardon... et que même lui que tu le pardonnes toi-même réellement, tu le regretteras toute ta vie.

Zakarya: Hm. On verra plus tard.

Moi: La mort n'attend pas Zak.

Zakarya: Ouais j'sais. Tu penses que s'il m'a pardonné sans que j'lui demande ça passe ? Et si j'lui pardonnes sans lui dire ?

Moi: Le plus important c'est l'intention mais tu peux jamais être sûr alors autant se débarrasser des non-dits. Baba Émir a du sûrement te pardonner depuis longtemps. Il a un grand coeur et n'est pas orgueilleux.

Zakarya: J'ai plus à me faire pardonner que c'que tu crois. Putain de fierté mal placée de merde là

Moi: Oui bon après c'est pas en insultant ta fierté que ça va t'aider

Zakarya: Ok la psychologue merci pour cette séance de rappel.

Moi: Tqt je suis là pour te piquer là où il faut pour te faire devenir encore meilleur que tu ne l'es déjà chaque jours.

Zakarya: Eh ben, j'ai braqué toute la baraka du monde avec toi hein

Moi: Tu sais vraiment me toucher toi dit donc

Zakarya: Attend j'crois qu'il est sorti le toubib, viens on y va.

[....]

Zakarya: Et donc ?

Baba: Rien de spécial il m'a parlé de mon état de santé

Zakarya: C'est tout zerhma ? Et alors il est comment ton état de santé

Baba: Hamdoulilah dans tous les cas.

Zakarya: C'est-à-dire ?

Baba:... il veut que je me fasse opérer parce que sinon je risque d'avoir de plus en plus de problèmes.

Moi: L'opération te permettrait d'aller mieux et résoudrait le problème ?

Baba: Oui normalement si tout se passe bien...

Zakarya: Eh bah alors c'est bien nan ? Pourquoi tu fais cette tête ?

Baba: Il a dit que y'avait pas bcp de chances de survie à mon âge..

Zakarya: Déjà à quelle heure qd on a la cinquantaine on a autant de chances de clams, pourquoi les vieux racistes ils ont des 90 ans et ils pètent la forme ?

Baba: C'est Allah qui décide olgŭm. C'est pas grave tant mieux pour eux, ils ont que cette vie ici-bas. Nous on se prépare pour la vie d'après depuis tout jeune al hamdoulilah.

Zakarya: Ouais mais bizarre guelek pas bcp de chance de survie à mon âge.

Baba: C'est plus pas bcp de chances de survie dans mon état

Zakarya: Mais t'as l'air d'aller bien là

Moi: Zak... une opération du cœur c'est toujours très compliqué. Il y a plus de risques que de chances de réussite. La médecine c'est pas de la magie

Zakarya: Tu vas la faire ?

Baba: Je sais pas... si je la fais pas je vais pas en avoir pour longtemps de toute façon puisque mon état peut vite s'aggraver. Je vais voir avec ta mère avant de décider.

Zakarya: Bah choisi c'qui te maintient en vie le plus longtemps 3efek. Mon fils il veut devenir footballeur juste pour te faire plaisir t'as intérêt à le voir réussir.

Je pense que Zak était tellement sous le choc et dépassé par la nouvelle qu'il s'était mis à parler comme si nous avions le contrôle des choses.

Baba: Le destin est déjà écrit olgŭm... mais je pense que j'vais être courageux pour mes petits enfants incha'Allah. De toute façon tout est dans les mains d'Allah, n'est-ce pas ?

Moi: On priera pour que tout se passe bien baba tqt pas ! Tu dois placer ta confiance en Allah et tout ira bien incha'Allah.

Baba: Oui kizim. Pour l'instant n'en parlez pas aux enfants. Ni Lina ni les jumeaux. Je veux pas qu'ils stressent avant pour rien. J'en parlerai avec Soumia et on leur annoncera nous même incha'Allah.

Zakarya: Tamam mais tu nous tiens au courant nous. On va y aller j'dois reprendre le taff. On repasse demain avec les p'tits incha'Allah, ils font mal à la tête toutes les heures ils demandent après toi.

Baba: Dites leur que je pense à eux toutes les minutes. Prenez soin de vous ok ?

Moi: Oui merci Baba toi aussi !

[.....]

Zak était retourné travailler et moi je suis rentrée à la maison pour reposer (les gros coups de fatigue de la grossesse). Vient l'heure d'aller chercher les enfants l'école.

Ça faisait quelques mois que les enfants étaient scolarisés ici et je n'étais toujours pas vrai habituée aux parents qui venaient chercher leur enfant. Il faut dire que je suis assez timide et que je n'ose pas parler aux gens que je ne connais pas mais j'ai pu remarquer que beaucoup de maman se font des copines en allant chercher leur enfant à l'école.

Comme l'école était un peu plus loin de là où on habite, je ne reconnaissais presque personne et personne ne devait me connaître. Ça m'arrangeait tellement puisque l'ancienne école des petits était plus proche du quartier où on vivait tous avant et donc je croisais souvent des parents de notre âge me dévisager. J'ai même entendu "C'est pas la pute aux yeux de miel du quartier à l'époque?". Ça m'a fait un choc étant donné que ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu cette expression. C'était honteux, et dire que ces gens avaient des enfants scolarisés. Ça ne m'étonne pas qu'il y ait des harceleurs partout.

Mais bon je faisais ma vie et puis c'est tout quoi. Maintenant c'est du passé.

Donc là en l'occurrence personne n'était sensé m'aborder pour des raisons qui appartiennent au passé mais j'ai fait une rencontre bizarre ce jour là. J'attendais près du portail que les classes de Sousou et Youssef arrivent qd un homme, visiblement plus âgé que moi, est venu me parler. Et le plus surprenant c'est que j'ai cru qu'il connaissait mon prénom donc j'ai eu la peur de ma vie.

Lui: Leyla ??

J'avais mal entendu donc j'ai cru qu'il disait "Neyla"

Moi: Comment vous connaissez mon prénom ? Qui êtes vous ?

Lui: T'es sérieuse tu me reconnais pas ?

Moi:... euh je ne vous ai jamais vu de ma vie

Lui: Tu m'en veux encore ?

Moi:... je crois qu'il y a méprise sur la personne là monsieur. Je ne vous connais pas. Vous devez me prendre pour quelqu'un d'autre.

Lui: Leyla j'te jure j'ai jamais oubliée, me fais pas ça.

Moi: Comment ? Vous m'avez appelée "Leyla" ?

Lui: Ouais wsh pourquoi tu fais ça. J'avoue que tu fais tarpin jeune pour notre âge mais wAllah ça m'étonne pas t'as toujours été la plus belle

Moi: Je ne m'appelle pas Leyla...

Lui: J'sais que c'est dégueulasse c'que j't'ai fait... mais j'étais jeune et con wAllah j'connaissais rien. Toute ma vie j'ai regretté... j'aurais dû t'écouter à l'époque et être là pour toi. J'suis une vraie merde.

Moi:...

Lui: Y'a pas un jour qui passe sans que j'pense à toi. J'ai jamais pu trouver une femme comme toi. Aujourd'hui j'suis marié mais j'pense à toi tous les jours et j'suis malheureux.

Ce monsieur me faisait peur au début mais là je commençais à me rendre compte qu'il avait l'air de quelqu'un de sensé. Il me parlait avec tant d'émotions et me regardait avec des yeux ébahis. Il avait l'air si désespéré.

Moi: Écoutez monsieur.. je suis désolée pour vous mais je ne suis vraiment pas la personne que vous pensez que je suis et je suis mariée.

Lui: C'est pas possible... tu lui ressembles comme deux goutes d'eau... je sais que t'es mariée mais j'ai entendu dire que ton mari était mort.

Moi: Pardon ?

Lui: Ouais Allah y rahmo, Youcef hein ?

Mes soupçons avaient l'air avérés. Ce monsieur devait penser qu'il parlait à ma mère... cependant je ne savais pas qu'elle eut jamais connu d'homme autre que mon père dans sa vie. Ça m'a fait comprendre qu'il y avait tellement de choses que je ne connaissais pas sur la mère et son passé.

Moi: Je crois que vous vous trompez de personne vraiment... mon mari ne s'appelle pas Youcef et il est vivant.

Lui: Leyla stp... j'peux tout plaquer pour toi si tu m'le demande. Tu sais pas comment mon coeur il bat vite depuis que j't'ai vue là. C'est le destin.

Moi: Vous vous appelez comment monsieur ?

Lui: J'ai compris tu veux m'faire souffrir pour c'que j't'ai fait ? Saha j'suis près à être ton chien même si tu peux me pardonner. J'sais que tu peux pas vivre sans moi; C'est Younes et Leyla, personne d'autre.

Il était gênant sur les bords... mais bon le pauvre avait l'air vraiment abattu. J'étais curieuse de savoir si la femme dont il parlait était vraiment ma mère alors j'allais lui demander dès que j'en aurais l'occasion.

Moi: Que faites vous aux abords d'une école primaire ?

Lui: Je viens chercher ma fille... ça fait longtemps tous les deux tu sais

Moi: Non mais je suis pas votre ex copine il faut que vous le compreniez ça monsieur. J'ai pas votre âge moi, je dois avoir au moins 10 ans de moins.

Au même moment la classe de Youssef est arrivée et il est venu en courant vers moi.

Youssef: Anne c'est qui lui ??

Moi: Un monsieur qui s'est trompé de personne

Youssef: Ouais bah bougez monsieur parce que ma mère c'est la femme de mon père y'a que lui qui a le droit de lui parler

Lui: T'as eu des enfants ?

Moi: Monsieur je suis pas la femme dont vous parlez. Allez de l'avant de toute manière je pense que cette femme a du vous oublier

Lui: Moi j't'ai pas oubliée Leyla

Youssef: Je vais le castagne le vieux là, il parle de Yemma ino en plus. Vieux qui pue la cigarette, le pompom sur le Rhône.

Moi: Youssef hcheum stp.

La fille de ce monsieur arrive vers lui. Elle avait l'air plus âgée que Youssef. Sûrement une CM2.

Sa fille: C'est qui ces gens ?

Youssef: C'est qui vous plutôt ? C'est ton père qui arrête pas de daguer ma mère.

Sa fille: C'est vrai ??

Moi: Non pas de panique, il m'a juste pris pour quelqu'un qu'il connaissait. Au revoir. Allez viens You', on va chercher ta petit sœur.

Je le laisse derrière moi puis je pars avec Youssef qui lui faisait des scarefaces en se retournant jusqu'à ce qu'il soit hors de notre champs de vision. Heureusement que Souheyla n'était pas arrivée plus tôt sinon elle aurait forcément parlé de ça à Zak. Youssef n'est pas du genre à rapporter tout ce qu'il voit mais sa sœur, qd c'est quelque chose qui peut intéresser son père elle serait capable de trahir n'importe qui cette chipie.

Enfin bref, avant de rentrer j'ai qd même fait comprendre à Youssef que le monsieur ne me draguait pas, parce que le pauvre sait qu'il n'est pas rare que je me fasse aborder dans la rue et il voit comment son père réagit donc il pense que c'est la bonne manière de réagir (mais bon Zak commence d'abord par le scareface lui au moins).

J'étais perturbée par ce monsieur et cette rencontre j'y ai pensé tout le reste de la journée et je n'attendais que le moment de me retrouver seule avec ma mère.

Dans la soirée une fois les petits couchés, je suis venue la voir dans sa chambre. C'est en attendant qu'elle finisse sa prière que j'ai commencé à réfléchir à comment j'allais lui poser la question. Parce que je me suis rendue sérieuse compte que je connaissais qu'une partie de la femme qui m'avait mise au monde. Je ne sais que ce que ma grand-mère m'a raconté d'elle et c'était vraiment le stricte minimum.

Enfaite comme on a une relation assez complexe (dans le sens où je reste qd même un enfant indésiré à la base et je comprends tout fait) je n'ose pas lui poser des questions sur sa vie d'avant moi.

J'ai trop peur de réveiller une sorte de nostalgie en elle et qu'elle se rappelle qu'au final si elle n'a pas pu poursuivre sa vie par ma faute. Ça a l'air ridicule mais j'ai une phobie du rejet qui s'est développée depuis ce qu'il s'est passé à la mort de mon père. Je comprends ses raisons et je sais qu'elle a une santé mentale assez fragile donc je ne veux pas lui causer du tort... fin bref ça m'angoissait.

Une fois qu'elle avait fini sa prière. Elle m'a regardé surprise, sûrement se demandant ce que je lui voulais. Ça m'a rappelée un souvenir de mon enfance.

Qd je voulais passer du temps avec elle, je rentrais dans sa chambre et j'attendais calmement assise au bord de son lit soit qu'elle se réveille soit qu'elle finisse ce qu'elle faisait. Qd j'étais petite et que nous avions encore des interactions mère-filles, elle me regardait avec ce même regard désintéressé et me demandait ce que je voulais. Au fur et à mesure que je grandissait, elle ne répondait plus, ne me regardait plus, faisait comme si je n'étais pas là, puis j'ai fini par ne plus avoir le droit de rentrer dans sa chambre tout court.

Maman: Wah j'ai eu un flashback là, t'aimais trop faire ça qd t'étais petite.

Moi: Mdr je me suis pas rendue compte mais j'y ai pensé... je voulais passer du temps avec toi

Maman: Je suscitais tant d'intérêt chez toi ?

Moi: Tu n'imagines pas à quel point... tu sais je t'ai toujours admirée. Même sans forcément te connaître, rien que de te voir tous les jours ça me suffisait.

Maman: Déçue ?

Moi: Non pas du tout. C'est pas donné à tout le monde d'avoir une maman aussi cool. Est-ce que j'étais particulièrement chiante avec toi ?

Maman: Nan t'étais adorable. Tu l'as toujours été mais ça m'énervait. J'vais t'épargner le pourquoi du comment, c'est contre-productif à ce stade de notre relation.

Moi: Je comprends tout à fait. Tu dois être fatiguée non ?

Maman: Je sais que tu veux me demander quelque chose, vas-y dis moi

Moi:...

Maman: Pourquoi tu fais la timide là ? J'vais sortir la phrase relou type mais j'ai changé tes couches donc tu peux parler hein

Moi: Ok... est-ce que tu connais un certain Younes ?

Elle avait un leger sourire d'afficher sur son visage. Il s'est directement effacé. Son visage avait retrouvé sa froideur et son expression d'indifférence habituelle. À la seule différence que là, elle haussait les sourcils de manière dédaigneuse. Comme si elle méprisait ce prénom.

Maman: Non.

Sa réponse était d'une froideur telle que je n'ai même pas chercher à aller plus loin. Elle avait le regard vide et le visage fermé. Quelques secondes plus tard elle me demande d'un air agacé :

Maman: Pourquoi ? D'où tu sors ce prénom ?

Moi: C'est un monsieur qui m'a abordée cette après-midi à la sortie de l'école. Il pensait que je m'appelais Leyla et il disait que je lui ressemblais comme deux gouttes d'eau. Il doit être de ta génération mais il fait plus vieux et puis il a dit s'appeler Younes.

Maman: Tfou. Jamais entendu ce prénom de ma vie.

Encore une réponse très sèche. Plus ça allait et plus elle avait l'air extrêmement irritée. Comme si elle renfermait une haine envers cette personne. Je pense qu'elle ne voulait simplement pas me dire la vérité.

Maman: Il te voulait quoi ce clochard ?

Moi: Il racontait qu'il avait pas oublié sa fameuse Leyla et qu'il était trop content de la revoir. Je suppose qu'ils avaient eu une histoire ensemble.

Maman: Toz. Il a dû se tromper de personne, je connais pas ce clochard.

J'aurais pu la croire si elle avait pas l'air aussi irritée par ce personnage. Et puis elle se fatiguerait pas à l'insulter de clochard... enfin bon ma mère dit que tous les hommes sont "des chiens de la casses" et des "mange-merde sans cervelle ni coeur"... clochard c'est pas inédit du coup.

Moi: Ok... je savais pas du coup s'il me prenait pour toi où s'il parlait d'une autre Leyla

Maman: Sûrement.

Moi: Je comprends...

Maman: C'est tout c'que tu voulais savoir ?

Moi: Enfaite il a dit qu'il savait que son mari était mort et qu'il voulait revenir vers toi. Et il a dit qu'il s'appelait Youcef. Ça faisait beaucoup d'éléments qui me faisait penser qu'il parlait de toi

Maman:....

Moi: Si tu veux pas en parler je comprendrai Maman. Tu m'as l'air abasourdie et dégoûtée...

Maman: J'suis désolée Neyla mais là rien que de repenser à ça j'ai des envies de meurtres et ça me fait penser à tout le reste là.

Moi: Désolée Maman je voulais pas te mettre mal... n'en parlons plus alors. Si jamais tu ressens le besoin de parler je serai toujours là en tout cas.

Maman: Merci ma fille. Je vais essayer de me reposer là j'ai un peu mal à la tête. Sbah 3la kheir.

Moi: Sbah 3la kheir mère *je lui fais un bisou sur le front*

Je la quitte puis je vais me coucher à mon tour. Je me sentais un peu mal en sachant que j'avais mis ma mère mal à l'aise et surtout je lui ai ressassé encore une fois son pire cauchemars. J'espérais qu'elle oublierait vite mais ce soir là elle a hurlé dans son sommeil ça a réveillé tout le monde même Zak. On a eu tellement peur qu'on est allée la voir et elle était en larme dans son lit, tremblante etc... j'avais même pas envie d'imaginer son cauchemar mais je me faisais une idée sachant que je sais de quoi on a parlé avant d'aller dormir.

Ce qui était sûr c'était que je n'aurais plus l'audace de lui redemander quelque chose de ce genre. Certe j'aurais bien aimé savoir mais la curiosité est un vilain défaut. J'aime mieux mourir sans connaître le passé de ma mère que de la voir dans un tel état. Après ce quelle qu'elle vécu, je pense que personne ne guérirait complètement même après des années. Et j'avais le pressentiment qu'il y avait bien plus eu de bouleversement dans sa vie que cette histoire de viol.

Qui était ce Younes et qu'est-ce qu'il avait bien pu faire à ma mère ? Je ne l'ai appris en réalité que plusieurs années plus tard...

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