REMÈDE - PIERRE GASLY

Autorstwa _vagabondage

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Un remède est sensé guérir. Sûrement pas détruire. DISCLAIMER : Les personnes réelles mises en scène et/ou ci... Więcej

Prologue
1. Réalité.
2. Mentir.
3. Petit-déj.
4. Particulier.
5. Direction.
6. Sécurité.
7. Un été.
8. Se réveiller.
9. Gagné.
10. Tomber.
11. Sa mission.
12. Volé.
13. Origine.
14. Encaisser.
15. Se trouver.
16. Éternité.
17. Paralyser.
18. Réessayer.
19. Envelopper.
20. Remédier.
21. Victoire.
22. Échapper.
23. Guerrière.
24. Avancer.
25. Asha.
26. Remédier.
27. Choisir.
28. Promis.
29. Décider.
30. Liés.
31. Découvrir.
32. Brisé.
33. Aimer.
34. Avancée.
35. Commencer.
36. Ami.
37. Prochain.
38. Sombrer.
39. Être.
40. Choisit.
41. Jamais.
42. Coché.
43. Éphémère.
44. Hanter.
46. Entier.
47. Quitté.
48. Remède.
49. Guérison.
Épilogue.

45. Espoir.

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Autorstwa _vagabondage

7 février 2020.

Ses yeux papillonnent, s'habituant difficilement la lumière puissante renvoyée par les murs d'un blanc immaculé. Sa gorge sèche la fait souffrir. Tous son corps lui semble endolori et le coeur d'Asha se sert, désespérée à l'idée d'être replongée dans ses peurs les plus profondes.

Elle est allongée dans ce lit d'hôpital. Une vague impression d'être de retour à la case départ, quand elle existait seulement pour être le remède défaillant de sa soeur. Le seul espoir. Mais rien n'est plus pareil. Et pourtant, sa main n'est pas enveloppée dans des doigts partageant leur chaleur, comme c'était le cas dans les songes qui ont habité son esprit lors des ses dernières heures de léthargie.

La brune veut tout de suite se rendormir pour retrouver ce sentiment de bonheur, de bien-être, de plénitude. Et prier silencieusement pour pouvoir se plonger à nouveau dans ses yeux bleus qui n'ont fait que la réconforter et l'encourager. Ces pupilles d'une couleur chaleureuse qu'elle espère avoir le luxe de recroiser. D'admirer. Et même d'aimer.

Mais, à la place, elle doit faire face aux trois regards durs braqués sur elle. Asha essaye de bouger mais elle en est incapable. Ses muscles sont lourds, engourdis. Alors elle se contente d'essayer de prononcer quelques mots malgré le feu qui brûle sa trachée. Ça paraît incompréhensible car sourcils levés, personne ne vient pour l'aider alors qu'elle désigne un verre posé sur la table roulante à quelques mètres d'elle.

« Ce n'est pas trop tôt, tonne la voix de sa mère. »

La jeune femme sent sa vision se troubler face à la froideur de sa génitrice. Elle fixe désespérément ce verre d'eau pour éteindre cette incendie, né au fond de sa gorge, et qui se propage dans tout son corps. De la douleur. De la peine. De la colère. De la rage. Asha est une bombe à retardement et elle essaye de contenir toutes ses émotions qui la ravagent de l'intérieur, sans en laisser déborder une seule.

« De l'eau... s'il... essaye-t-elle de bégayer. »

Dans un soupir, Cléo se lève pour remplir le gobelet et le tendre à sa main valide qui tremble trop pour le soulever. L'aînée se résigne à le portée jusqu'à ses lèvres pour que la plus jeune puisse s'abreuver. Elle profite de la fraîcheur du liquide pour rependre ses idées bien qu'elle sait que cette accalmie ne sera que de courte durée.

« Regarde dans quel état tu es, reprend sa génitrice. Mais enfin, qu'est-ce qui t'es passé par la tête ? »

Elle entrouvre les lèvres pour s'apprêter à répondre. La benjamine veut leur expliquer ce nouveau besoin de liberté, cette rencontre qui ne fait que la chambouler, cette envie de vivre tout simplement sa vie. Mais d'un geste sec, sa mère la fait taire avant qu'elle n'ait le temps de prononcer le moindre son.

« Cléo nous a tout expliqué.

- Je suis désolée, intervient la concernée. J'aurais dû vous le dire plus tôt, dès que j'ai su qu'elle voyait ce Pierre et qu'il la poussait à faire du vélo. Ça nous aurait évité bien des déconvenues. »

Asha tique. Ce Pierre. Elle ne peut qu'admirer les talents d'actrice de sa grande soeur qui essaye de montrer un détachement le plus total pour quelqu'un qu'elle se plaisait à fréquenter il y a quelques mois et qu'elle se vantait d'avoir embrassé. Mais c'est surtout le dédain qu'elle met dans sa voix qui lui fait le plus mal. Car le pilote est loin d'être une personne comme les autres à ses yeux. Il a été si doux, si patient, si bienveillant à son égard. Il a été un vrai ami. Et peut-être même un peu plus que ça.

« Ce n'est pas ta faute ma chérie, la console son père. »

C'est le monde à l'envers, un schéma défaillant qu'Asha a toujours connu. Mais aujourd'hui, elle se rend bien compte que c'est loin d'être la normalité, et que, plus important encore, elle est loin d'être obligée de subir tout ce qu'on lui impose.

« Asha, tu as pensé aux conséquences ? demande-t-il. Et puis, on aurait pu se passer d'une anesthésie générale !

- Ce n'était pas nécessaire, souffle-t-elle en détournant le regard.

- Je te demande pardon ?

- L'opération. Ce n'était pas nécessaire. Le médecin a dit que...

- Le médecin a dit qu'il y avait un risque de déformation ou de non-consolidation de l'os ! Heureusement que ta soeur était là pour insister et pour prendre soin de toi. Manifestement, tu en es incapable, conclut-il.

- Tu te trompes, répond-elle simplement. »

Elle ne sait d'où lui vient cette assurance. Le courage de répondre, de donner son avis face à une situation où elle s'est toujours contentée de subir ce qu'on lui imposait. Peut-être les effets de l'anesthésie, des médicaments contre la douleur ou encore le résultat de ces jours passés avec le normand à se découvrir et apprendre ses limites.

Mais dans tous les cas, Asha est satisfaite. Elle aime cette nouvelle version d'elle-même qui fait froncer les sourcils aux trois personnes présentes dans la pièce, accentuant leurs rides.

« Pardon ? parvient-il à articuler alors que c'est à son tour d'être sans voix, la gorge sèche, nouée.

- Tu te trompes, répète-t-elle. J'ai plus pris soin de moi ces derniers temps que je l'ai fait durant toute ma vie. Pierre a pris soin de moi, plus que n'importe qui.

- Tu as peut-être oublié que tu étais dans un lit d'hôpital, souligne sa mère.

- Je peux sortir quand ? demande la jeune femme en détournant la conversation. Pierre m'attend à Paris.

- Tu vas aller à Paris, oui. Mais tu vas rentrer avec nous. Hors de question que tu revois ce garçon ! »

Les larmes quittent ses yeux sans qu'elle ne puisse les contrôler. Et Asha s'en veut. Elle culpabilise de pleurer devant eux. Elle se reproche de les laisser pendre la seule chose qui a un peu de valeur pour elle.

« Mais... je dois... On a... On a une liste à finir, sanglote-t-elle.

- De quoi tu parles encore ? réplique sèchement la matriarche.

- Elle a écrit la liste de ses rêves... des trucs qu'elle veut réaliser, explique Cléo. Je l'ai lue et ça va ne lui faire que plus mal.

- Asha, c'est mieux de s'arrêter là, tu ne crois pas ? reprend son père. Tu as fait une petite crise d'ado, ça arrive. Tu t'es un peu perdue mais tu vas vite revenir à la réalité, n'est-ce pas ?

- Et si je ne veux pas rentrer à Paris ? »

Sa question provoque le rire nerveux de sa sœur alors que ses parents lui adressent un air encore plus noir. Ils n'ont sûrement pas de temps à consacrer à sa petite révolution.

« Et qu'est-ce que tu ferais ?

- Je veux rester ici, dans les Landes, m'inscrire à la fac... Tester de nouvelles choses. Et puis aller voir Pierre à Milan.

- Pour faire quoi ? Coupe son aînée.

- Passer du temps avec lui, répond-elle comme si c'était évident. »

Elle veut retrouver cette sécurité, ces petits moments partagés. Elle veut découvrir tout plein de choses avec lui. Elle veut simplement en profiter.

« Et pour faire quoi ? Pierre est pilote de Formule 1 ! S'exclame celle qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Et si tu ne sais pas ce que ça veut dire, alors moi je vais te l'expliquer. Ça veut dire que dès que la saison aura repris, il sera aux quatre coins du monde, très occupé. Son quotidien sera rythmé par les entraînements, les courses, les fans et les soirées. Tu crois vraiment qu'il va avoir du temps à t'accorder à toi et à tes bizarreries ? Tu crois vraiment que tu vas supporter sa vie ? »

Bizarreries. Quel mot pour décrire ces traumatismes qui parasitent sa vie. Quel mot pour minimiser tout ce qu'il s'est passé dans cette famille à la fois terriblement soudée d'une part mais aussi horriblement désunie de l'autre. Les choses auraient pu être différentes. Et Asha sait désormais que rien n'est de sa faute.

Mais elle ne peut nier pour autant que Cléo a sûrement raison. Pierre est d'une gentillesse et d'une bienveillance incroyables. Cependant, elle ne peut pas être un poids pour lui alors qu'elle ne sait même pas ce qu'ils sont réellement l'un pour l'autre. Il a sa carrière. Et elle a besoin de lui dans sa vie. Peut-être que la réciproque n'est pas vraie. Peut-être qu'elle est loin d'être sa priorité. Après tout, la brune n'a jamais été celle de personne.

Elle avale difficilement sa salive, cherchant à peser ses mots, cherchant par où commencer pour expliquer cette relation qu'ils entretiennent, quelle qu'elle soit, ce lien inextricable qui les pousse l'un vers l'autre.

« C'est bien ce qu'il me semblait, la langue de sa sœur claque contre son palais dans un bruit insupportable.

- De toute façon, tu n'as pas le choix. Je te rappelle que tu restes à notre charge. Si tu ne veux pas retourner à Paris, comment vas-tu vivre avec tes études par correspondance à peine terminées et ta peur de sortir ? menace sa mère. Et puis pour ce garçon, ne lui réponds pas. Il finira par comprendre et il s'en remettra. »

Asha bégaye. Parce qu'elle se trouve face à une impasse. Elle leur est complètement dépendante, à leur merci. Elle est là pour jouer le rôle de la marionnette, comme depuis toujours. Ce n'était qu'une illusion de croire qu'elle pouvait être autre chose que ce pourquoi elle était destinée.

Elle doit se résigner. Elle a supporté beaucoup de choses, des interventions chirurgicales, des cicatrices indélébiles qui marquent sa peau mais rien ne fait aussi mal que son cœur qu'elle sent se briser en mille morceaux.

« Il faut que... Il faut que je lui dise au revoir... murmure-t-elle.

- Tu ne crois pas que tu exagères. Ce n'est peut-être pas nécessaire ! Rétorque sa mère. »

Et l'organe vital de la brune s'effrite un peu plus. Elle a cette sensation d'être folle. Qu'on rabaisse ce trésor qu'elle s'efforce de chérir. Qu'on lui fait croire qu'elle surestime tout ce qu'elle a pu vivre aux côtés de Pierre. Tous ces instants où rien ne comptait d'autre que leur bonheur.

« Vous n'avez pas eu le temps de partager grand chose, argumente-t-elle. »

Une lueur traverse les yeux de Asha dans lesquels les sanglots viennent de cesser. Un infime espoir. Une carte à jouer. Et tant pis si cela provoque la tempête.

« Il sait...

- Quoi donc ?

- Que je suis un enfant médicament, lâche-t-elle. »

Elle ne pensait que les pupilles de ses parents pouvaient être plus noires encore. Elle ne pensait pas être capable de voir plus de déception dans les yeux de ses parents. Et pourtant...

« N'utilise pas ce terme, prévient froidement sa mère. »

Et la brune admire cette capacité à nier l'évidence en toutes circonstances. Comme si elle avait un jour été bien plus que ça.

« Pourquoi tu lui as raconté ça ? Ce sont des histoires qui ne concernent personne d'autre que la famille, tonne son père. »

Une famille à laquelle je n'appartiens pas vraiment, pense Asha. Mais elle sait que ça ne sert à rien de polémiquer davantage, alors elle se contente de hausser les épaules et d'insister sur le seul sujet qui compte à cet instant.

« Je peux aller lui dire au revoir ? Le couple échange un regard.

- Pour t'assurer qu'il gardera tout ça pour lui ! Tu devrais sortir demain. Et après, tu rentres à Paris ! »

Et cette phrase prononcée d'une voix implacable marque la fin des négociations. C'est plus qu'elle ne pouvait espérer. Fatiguée d'avoir menée cette lutte acharnée, elle se laisse à nouveau tomber dans les bras de Morphée.

Asha rêve. Elle vole. Elle s'approche du soleil. Il est lumineux et attirant. Il est chaleureux et captivant. Ses rayons qui réchauffent sa peau. Ce sentiment de liberté. De sérénité. De sécurité.
Et puis la chute. Infinie. Le froid. Les nuages et la pluie.
Ses os fracturés.
Rêves brisés.
Tel Icare et ses ailes brûlées.

Mais il y a ce doux son auquel elle s'accroche. Un air entêtant dont elle ne peut se défaire. Et quand elle ouvre les yeux, elle goûte à nouveau à cette chaleur qui se répand dans tout son corps.

Ses doigts sont entremêlés dans une main puissante et ferme. Ses yeux croisent le regard bleu de Pierre. Il murmure les paroles de ce groupe de rock qu'elle aime tant.

Et alors qu'une perle salée roule sur sa joue, il s'empresse de stopper sa course et de réciter les vers mémorisés.

Don't cry
Don't raise your eye
Il's only teenage wasteland
Sally, take my hand
We'll travel south cross land
Put out the fire
And don't look past my shoulder
The exodus is here
The happy ones are near
Let's get together
Before we get much older

Et Asha prend ces mots comme promesse. Elle veut y croire. Après tout, son essence même est faite d'espoir.

...

J'ai réussi à savoir où je voulais aller. Ça devrait être donc plus facile d'écrire les derniers chapitres... (enfin quoique...)

...

Traduction Baba O'Riley de The Who
Ne pleure pas
Ne lève pas les yeux
Ce n'est qu'un désert d'adolescents
Sally, prends ma main
Nous voyagerons vers le sud, traversant les terres
Éteindre le feu
Et en regarde pas par dessus mon épaule
L'exode est là
Les jours heureux sont proches
Soyons ensemble
Avant que nous soyons plus vieux

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