Race against a Heartbroken

Da Alicia_cnl

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« 𝐏𝐑𝐀𝐘 𝐅𝐎𝐑 𝐂𝐀𝐑𝐒 » #1 Victoria a perdu son meilleur ami dans un accident de course. Depuis, elle a... Altro

𝐑𝐀𝐂𝐄 𝐀𝐆𝐀𝐈𝐍𝐒𝐓 𝐀 𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐁𝐑𝐎𝐊𝐄𝐍
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V I C T O R I A ' S P O V

♫ - Happier by Marshmello, Bastille

APPARTEMENT VICTORIA.

30 Mai 2021.

Monte-Carlo, Monaco.

« Les mains fermement agrippées sur le volant, je sillonne les routes en hauteur de la côte du sud qui m'offrent une vue de la mer tout simplement époustouflante.

En tant que pilote, je ne peux pas rêver mieux, ces routes sont la perfection incarnée, accordant à la fois des sensations fortes grâce aux virages vertigineux, et des paysages sublimes avec sa végétation typique et ses roches qui s'étalent du ciel aux profondeurs.

Personne à l'horizon en cette fin de journée.

Seulement moi et ma voiture.

La vitre abaissée, mes cheveux virevoltant au gré du vent qui s'engouffre dans l'habitacle, mon cœur bat à tout rompre tandis que la musique dans les enceintes est accompagnée par le bruit du moteur qui ronronne.

Je roule vers notre point de rendez-vous. Toujours à la même heure. Au même endroit.

Je ne peux pas rêver d'être ailleurs, parce qu'en ce moment, j'oublie tout, ce n'est plus moi contre mes pensées, c'est moi et le vide de mon esprit.

C'est le seul moment où il m'offre un peu de répit. Au volant d'une voiture. Rouge qui plus est, comme j'en rêvais quand j'étais petite.

Je braque mon volant et suis la courbe des virages au ras de la falaise, tout en appuyant sur l'accélérateur. Il n'y a que comme ça que je me sens réellement vivante.

Ce sentiment de plénitude qui coule dans mes veines et agit comme un tranquillisant. Ma respiration est lente et je laisse mes poumons s'imprégner de l'air boisé et iodé qui s'infiltre dans mes narines ainsi que de l'odeur d'essence qui me rassure.

J'ai grandi dedans, et si ce n'est pas près de moi je m'effondre parce que cela fait partie des seuls repères qui m'ont permis de m'en sortir quand tout s'effondre autour de moi.

Au détour d'un virage, j'aperçois enfin le rocher en forme de roue gravé dans la pierre qui surplombe la mer de la plus belle des façons. Un sourire se dessine sur mes lèvres, je sens mon cœur accéléré et des frissons me parcourent.

Il ne me faut que quelques secondes de plus pour atteindre la plateforme qui s'étend à l'extérieur du virage, et j'aperçois déjà une voiture de sport blanche garée juste en face de l'étendue bleue et de la ville qui commence doucement à s'illuminer au soleil couchant.

Je gare ma voiture à seulement quelques centimètres de la sienne, tout juste pour pouvoir ouvrir la portière, même nos voitures ne peuvent jamais bien être loin l'une de l'autre.

Mes yeux repèrent très rapidement sa chevelure blonde, il est assis sur le capot de sa voiture, et je m'empresse de le rejoindre. Il m'a tellement manqué que j'en ai les larmes aux yeux.

Mes pas me guident et au lieu de m'asseoir sur le capot de ma voiture comme nous avons l'habitude de le faire, je me colle à ses côtés pour sentir son odeur rassurante emplir mes narines.

Il détourne enfin son regard du paysage et m'adresse son merveilleux sourire. Et je lui adresse aussi un sourire, à la seule différence que celui-ci est décoré de mes larmes qui dévalent mes joues.

— Tu en as mis du temps pour me rejoindre Vic, lâche-t-il doucement.

— J'ai dû faire un détour qui m'a pris plus de temps.

Il hoche la tête et me regarde tendrement. Et je m'effondre.

— C'est trop dur Ethan, je ne suis pas sûre d'y arriver, j'ai tellement mal.

— Viens par là.

Il m'attire contre lui et je plonge dans ses bras, je le serre tellement fort que j'ai peur de lui faire mal mais il ne dit rien.

Mon corps est secoué par mes tremblements et mes larmes qui trempent son tee-shirt blanc. Je sens son menton sur le sommet de mon crâne tandis qu'il me berce doucement.

Il a toujours fait comme ça avec moi, à chaque fois que ça n'allait pas il me prenait dans ses bras et me rassurait. Les gens ne savaient pas comment s'y prendre avec moi pour calmer mes crises de pleurs, mais lui, il savait.

Il était le seul à savoir.

Après quelques minutes à avoir vidé le trop-plein accumulé dans mon esprit, ma respiration se fait plus calme et moins douloureuse, avec lui à mes côtés, je me retrouve toujours dans l'œil du cyclone.

Le ciel, les nuages blanc et le calme infini avant le retour de la tempête et du tonnerre, qui gronde comme le plus terrible des malheurs.

C'est toujours comme ça quand il finit par partir.

Ethan me redresse lentement et je m'assois à ses côtés sur le capot d'un blanc étincelant. Il m'attrape la main et la caresse en faisant des cercles tandis que je pose ma tête sur son épaule.

— Raconte-moi tes chagrins Vic. Qu'est-ce qui ne va pas ? me questionne-t-il en me fixant de ses yeux bleus.

Je plonge mon regard dans le sien, n'ayant pas peur de lui confier mes soucis en le regardant dans les yeux. Ce que je n'arrive à faire avec personne d'autre.

La lumière du soleil couchant reflète dans ses boucles dorées. Ethan ressemble à un ange. Je le lui ai toujours répété, il disait que c'était faux mais moi, j'en étais convaincu. C'est un ange, pour tous ceux qui croisent son chemin.

— Tout, Ethan. Je suis épuisé de me battre. Tu m'avais dis que tout irait mieux, pourtant ça ne fait qu'empirer, je ne sais pas si j'ai ma place en fin de compte dans ce monde...

— Pourtant tu es encore là, non ? Vic, la vie ne te fera pas endurer plus que ce que tu ne peux subir. Et je sais à quel point toutes ses années ont été dures pour toi mais tu ne crois pas que tu ne peux pas abandonner aussi proche de ton objectif ?

— Quel objectif, hein, dis-moi Ethan quel objectif ?

— La vie que tu as toujours voulue, le goût de remporter des courses, de sentir battre ton cœur toujours plus fort dans ta poitrine, de vivre comme deux, tu te souviens, murmure-t-il tendrement.

Je fixe au loin le mouvement de la mer, et ce bleu profond qui s'étale à perte de vue. Je souffle, je suis complètement perdu, noyé dans mes propres pensées depuis des années, je n'ai jamais réussi à apprendre à faire avec.

— Je ne veux pas abandonner pour toi Ethan, mais je vais complètement me détruire si je continue.

— Ne laisse pas tes pensées te faire croire que tu peux en mourir. Crois moi tu as déjà vécu bien pire et tu t'en ai toujours sorti comme une battante. Lâches toi, de quoi as-tu peur ?

De quoi ai-je peur ?

J'ai peur de ne jamais voir la lumière au bout du tunnel. J'ai peur de m'être perdu et de ne jamais pouvoir me retrouver. J'ai peur de plus jamais réussir à avancer pour être heureuse.

Je n'ai qu'une seule raison pour continuer et je ne sais pas si elle réussira à perdurer avec les années.

— J'ai peur de vivre maintenant que tu n'es plus là. J'ai peur d'être heureuse sans toi, murmuré-je en baissant la tête.

Je sens son doigt soulevé mon menton et son regard océan plonge dans le mien. Il a toujours été si beau, il est encore plus resplendissant sous cette lumière.

— Écoute Vic, je sais que tu as toujours fait comme tu as pu, mais je n'attends que ça, que tu sois heureuse sans moi. Je veux te voir aux côtés de personnes avec lesquelles tu t'épanouiras, comme nous avions l'habitude de le faire. Tu le sais déjà et je ne cesserai de te le répéter, tu mérites le monde.

J'ai envie de m'écrouler devant lui, mais je me retiens. Je me retiens depuis plus de trois ans. Durant toutes ces années, j'ai tenté de faire comme je pouvais, mais il faut croire que quand nos démons viennent nous rendre visite, ils ne repartent pas d'aussi tôt.

— Tu as toujours été là, tu as été le seul à savoir comment m'aider. Comment suis-je censée faire toute seule sans personne à mes côtés ?

— Tu le sais déjà Vic. Tu t'en sors comme une battante.

Sa main agrippe avec tendresse ma tête et il m'embrasse la joue en me collant contre lui.

— Tu n'as pas besoin de moi. Regarde comment tu t'en ait toujours sorti face à tous ces hommes ? La lumière viendra avec le temps, ne t'en fais pas et quand elle sera là, les ténèbres seront loin derrière toi.

Je n'ai jamais su quoi répondre après les magnifiques paroles qu'il me disait, Ethan avait un vrai don pour ça.

Le silence prend place mais il est loin d'être gênant, collé l'un contre l'autre, on communique tout ce que les mots ne pourront jamais exprimer. Je fixe l'horizon et le soleil est en train de terminer sa course à l'horizon, mon corps est pris de tremblements quand je devine qu'il est temps pour moi de partir.

Je n'ai pas envie de retourner là-bas, j'aimerais rester à ses côtés à observer la vue du monde qui s'offre à nous, j'aimerais l'écouter me conseiller pour le restant de mes jours parce que sans lui je suis complètement perdu.

Et comme s'il avait lu dans mes pensées, il passe une main dans ses boucles blondes avant de me regarder.

— Tu finiras par trouver ce que tu cherches Vic. Ce n'est qu'une question de temps, maintenant file, continue d'accomplir ce qu'on s'était promis, murmure-t-il en caressant mes cheveux. Si ça ne va pas, viens me voir, tu sais où me trouver...

Mes lèvres se serrent et se mettent à trembler, mon cœur me fait terriblement mal, une des plus impitoyables douleurs auxquelles j'ai pu faire face dans ma vie. Je me jette dans ses bras une dernière fois, pour ne jamais oublier son odeur et sa chaleur.

— N'oublie jamais que je serais toujours à tes côtés, quoi qu'il arrive, tu pourras toujours te confier à moi. Je t'aime fort Victoria, me glisse-t-il en m'embrassant le front. Je veillerai sur toi.

Je m'éloigne de lui, et je le fixe, essayant de mémoriser chaque trait de son visage malgré ma vue troublée par mes larmes. J'essuie mes yeux et mes joues se retrouvent mouillées à leur tour.

— Je t'aime encore plus fort, Ethan.

Il m'affiche son plus beau sourire et croise les bras en s'adossant à sa voiture de sport. Celle dont il a rêvé toute sa vie. J'esquisse à mon tour un léger sourire en faisant demi-tour pour réprimer mon envie de courir dans ses bras et d'y rester.

Avant de claquer ma portière pour reprendre la route, je l'entends crier :

— Fais attention à toi sur la route Vic, je sais que tu aimes les obstacles mais ne fonce pas dedans sans réfléchir !

Je lâche un rire et démarre aussitôt pour m'élancer à pleine vitesse sur cette route qui me semble infinie. Promis Ethan. »

J'ouvre les yeux et me redresse violemment en respirant à tout rompre. Mon cœur bat tellement fort que je l'entends résonner dans ma cage thoracique.

Le souffle court, j'observe effrayée, ma chambre plongée dans la pénombre, avec pour seule lumière, les doux rayons du soleil filtrant à travers les volets.

Ce n'était qu'un rêve. Encore et toujours.

Quand la date de sa mort se rapproche, il devient toujours plus intense, qu'il me paraît presque réel. Je cherche encore les raisons de pourquoi ça m'arrive mais je n'ai pas trouvé les réponses que je cherche.

J'ai déjà de nouveau envie de pleurer, ma poitrine me fait mal et j'ai l'impression de sentir les débris de mon cœur brisé me lacérer de l'intérieur. Je me déteste, je me déteste tous les jours pour ne pas avoir eu la force de le rendre fière.

Alors comme à mon habitude, je m'accroupis contre le mur en enfouissant ma tête dans mes genoux, tentant de maîtriser cette crise. Mes joues sont baignées de mes larmes et je prie intérieurement pour que la lame qui me lacère le coeur, celle qui me rappelle que mon meilleur ami n'est plus de ce monde, cesse cette torture et me laisse en paix.

Qu'elle me laisse me reconstruire et avancer sur le chemin de la résurrection.



Quelques heures plus tard.


La chaleur de cette fin de mai m'accueille à bras ouverts lorsque j'ouvre la portière de ma voiture. Nous sommes dimanche, et comme à notre habitude, au moins une fois par mois, avec ma famille nous nous retrouvons pour déjeuner au restaurant.

Cette fois-ci, c'était au tour de ma sœur de choisir le restaurant, et je dois dire qu'elle n'a pas fait les choses à moitié. Un majordome m'ouvre la porte lorsque je m'engouffre dans ce chic bâtiment, à la devanture très florale.

Une salle immense me fait face avec des lustres gigantesques, cet endroit a été décoré avec goût et pour mon plus grand bonheur, une baie vitrée longeant la pièce, nous offrant une vue imprenable sur la Méditerranée.

Un serveur s'empresse de me demander mon nom avant de me guider à l'extérieur, je remarque aussitôt ma famille à travers les tables à moitié remplies puisqu'il est encore tôt.

Notre table est dans un coin à l'écart, près de la balustrade en pierre décorée de lierre. De grands parasols ombragent la table, dressés d'une très belle vaisselle.

Ils ne me remarquent pas tout de suite, mais leur rire s'arrêtent lorsque j'entre enfin dans leur champ de vision.

— Victoria, ma chérie, on n'attendait plus que toi ! sourit mon père en se levant aussitôt pour me prendre dans ses bras.

Ils se lèvent tous pour venir me saluer, les voir me fait du bien, avec le rythme soutenu du championnat, notre vie personnelle devient secondaire, et voir nos proches en fait partie.

Ils ont le sourire aux lèvres et affichent une mine heureuse, et je ne peux qu'être reconnaissante de l'accueil qu'ils me m'offrent. Les retrouvailles sont toujours imprévisibles.

Je ne les ai pas vues depuis qu'ils sont venus me rendre visite durant mon premier Grand Prix en Australie. Ma grande sœur me prend soudainement dans ses bras, ce qui n'est pas vraiment habituel, ce doit être sûrement à cause du fait que je ne l'ai pas revu depuis janvier. C'est toujours dur d'être loin de sa famille avec qui on a vécu une bonne partie de notre vie.

— Toujours aussi ponctuelle à ce que je vois, me taquine-t-elle en se décalant sur le côté.

Je lui tire la langue pour lui montrer que sa remarque n'a aucune utilité.

Ma sœur a toujours été dans les règles, depuis petite, la plupart du temps, elles respectent tout et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle excelle dans tout ce qu'elle entreprend. Comme moi, elle ne se laisse pas marcher quand elle est entourée d'hommes.

Les derniers à venir me voir sont les parents d'Ethan. J'ai toujours du mal, je n'ai qu'à les regarder pour voir Ethan, il leur ressemble tellement. Sa mère a les mêmes boucles blondes qui la rendent sublime tandis que son père détient des yeux d'un bleu tellement profond qu'on voudrait plonger dedans. C'est si douloureux.

— Tu es toujours resplendissante ma puce ! s'exclame-t-elle en venant m'embrasser les joues.

— Tes courses ont été impressionnantes, sérieusement tu leur en as déjà collé pas mal des raclés à ses hommes, ricane le père d'Ethan.

Tout le monde se met à rire face à sa remarque et l'émotion de notre réunion quotidienne qui n'avait pas eu lieu depuis plusieurs mois à cause de nos emplois du temps chargé s'estompe peu à peu pour laisser un nuage de bonheur nous envahir.

Nous prenons place autour de la grande table et je me retrouve en bout de table, avec en face de moi, ma soeur et à ma droite, ma mère. Un joli vase de rose horne la table et l'air marin ainsi que l'odeur des pins se mélangent avec celle des plats arrivant à notre table.

— Tu ne nous en veux pas si on a commandé un plateau à partager ? me questionne ma mère. Ne t'en fais pas, il n'y a rien de mauvais pour ta diet, on a fait attention !

— Oui, c'est parfait, merci, vous n'étiez pas obligé, sourié-je en m'empressant de me servir de la mozzarella et des tomates.

L'ambiance de nos repas a toujours été un de mes moments favoris, nous avons toujours été en petit comité, mais ça ne nous a jamais empêché de nous amuser et de passer de bons moments. Le soleil tape haut dans le ciel et il fait bon, le paysage est tout simplement magique et signe sans doute le retour de l'été si particulier de la French Riviera.

— Comment vous allez ? Tout se passe bien ? Je suis désolé, je n'ai pas pu prendre de nouvelles, ces mois ont été intenses, ajouté-je rapidement.

— Tout roule comme sur des roulettes ! s'exclame mon père, décidément il n'a pas oublié ses expressions. Le travail n'a jamais été aussi simple ! D'ailleurs avec ta mère, on a commencé à réfléchir à prendre notre retraite en avance, étant donné que nous avons assez pour vivre tranquillement.

— C'est génial, vous avez bossé dur pour réussir à faire évoluer la boîte, je suis contente vous le méritez amplement.

Mes parents ont toujours tout fait pour moi et ma soeur. Je sais que ça n'a jamais été facile pour eux de payer mes années de kart, ils ont dû cumuler des prêts et plusieurs emplois pour que je puisse exercer ma passion. Et ça a payer alors je leur en serai éternellement reconnaissante d'avoir cru en moi.

Malgré le fait que le kart a monopolisé énormément du temps de mes parents, ils ont toujours essayé de le rendre pareil à Kelly. Ils lui ont payé son école qui ne formait que l'élite, même si elle a pu obtenir une bourse, cela restait très coûteux. Et aujourd'hui, elle est une des meilleures dans son domaine et je suis fière des combats qu'elle mène de son côté.

Elle a été mon modèle et m'a toujours montré le chemin, peu importe les obstacles, l'abandon n'était même pas une possibilité.

— Et vous ? J'espère que votre restaurant se porte bien, sourié-je en me tournant vers Sally et Armand.

— Notre bébé n'a jamais aussi bien fonctionné ! crie le père d'Ethan en levant ses couverts dans les airs.

— Les nouveaux clients affluent tous les jours, bientôt on ne saura plus où les mettre, on commence à manquer de place, rigole-t-elle.

Je souris, contente d'entendre cette nouvelle, ils méritent de trouver ce qu'ils cherchent. Après la mort d'Ethan, ouvrir un restaurant a été la meilleure décision de leur vie, au lieu de sombrer dans les ténèbres, ils ont gardé la tête haute et se sont noyés dans l'ambition de travailler. Ils disaient que c'était ce qu'aurait voulu leur fils.

Et je suis d'accord, j'en suis même convaincu, il aurait été fier de voir ses parents réussir après tous les problèmes accumulés pendant des années.

— J'étais persuadé que vous alliez faire un carton ! Vous ne méritez pas moins. Il aurait été si fier de vous, murmuré-je pour moi, mais je crois qu'eux aussi l'ont entendu.

J'aperçois un voile passé dans leurs yeux et je me sens coupable d'avoir encore plombé l'ambiance. Comme d'habitude, je ne sais faire que ça. Et maintenant c'est à moi d'avoir envie de pleurer. Un silence envahit la table et tout le monde semble s'être éteint.

C'est pour ce genre de réaction que je n'ai jamais osé rien dire. Je me suis tu dans mon propre silence ne voulant pas afficher ma peine aux yeux du monde. Je n'ai jamais voulu les déranger avec ça, je sais qu'ils ont déjà leur problème à gérer, pourquoi ajouter un fardeau inutile ?

— Á propos de ça, tente ma sœur pour éviter le malaise. On a une autre bonne nouvelle à t'annoncer.

Kelly a toujours eu le rôle de sauveuse dans ces situations embarrassantes. Je suis sûr qu'elle ne compte même plus le nombre de collègues qu'elle a aidés dans son travail.

— Ah oui, quoi ?

— Sally et Armand ont pour projet d'ouvrir un second restaurant sur le bord de la mer, et je les aide à régler tous les détails, me confie-t-elle.

— Je suis tellement heureuse pour vous, c'est vraiment génial ! m'exclamé-je dans un élan de joie.

Des sourires se dressent autour de la table face à ma bonne humeur et je suis heureuse que ce petit malaise se soit évaporé comme la brume du matin.

Les serveurs s'empressent de venir nous apporter les derniers plateaux ainsi que les cocktails et les bouteilles, nous sommes dans une ambiance festive et cela me fait du bien de voir que tout va bien dans leur vie. De voir qu'ils se portent mieux que je ne me porte moi-même me réchauffe le cœur.

— On s'est dit qu'on pourrait réfléchir tous ensemble à l'atmosphère qu'on souhaite créer, au nom, à la décoration, confie Sally en nous regardant tour à tour.

— C'est une merveilleuse idée ! lâche ma mère, visiblement très enthousiaste.

— Et si on portait un toast ?

Nous acquiesçons de bon cœur face à la proposition de mon père, qui ne rate jamais une occasion de fêter la moindre bonne nouvelle. Je saisis mon verre de champagne où les fines bulles remontent à la surface tel un feu d'artifice doré.

Nous tendons nos bras au centre de la table qui déborde de plats plus appétissants les uns que les autres. Le soleil et la chaleur sont au rendez-vous et nous offrent des rayons sublimes. La vue que l'on a du restaurant chic sur la roche et les pins qui se rencontrent avec l'eau azur est à couper le souffle. Une douce odeur de fin de printemps flotte dans l'air et je réalise que nos retrouvailles sont toujours entourées d'un spectacle de la nature.

— Santé ! Au futur restaurant ! crions-nous en cœur.

Mes parents, ma grande sœur et les parents d'Ethan ont le sourire aux lèvres et ils respirent l'amour et la joie et je n'ai jamais été aussi heureuse de les revoir.

Et je réalise soudainement que ce n'est peut-être pas un hasard si la nature nous offre toujours un si beau spectacle. Peut-être qu'un ange fait en sorte de veiller sur nous, et il ne peut s'agir que d'une seule personne, alors je n'ai qu'une envie c'est de lever la tête et murmurer au ciel : merci Ethan.



Hello les amis !

Bon, vous me connaissez maintenant la ponctualité ne sera jamais mon fort, mais j'espère que vous allez bien !

Ce chapitre m'a fait coulé quelques larmes, on voit Ethan et Vic et ça me brise le cœur. Et on rencontre aussi sa famille, j'aime leur complicité, leur combativité, ils font tout pour rendre Ethan fier et ça c'est juste trop beau 🤍

- Qu'en avez vous pensez ?

- Le rêve de Vic ?

- Le repas où toute la famille est présente ?

La semaine prochaine, je ne suis pas là, je pars mais j'essaierai de vous poster le chapitre ! D'autant plus que c'est un nouveau interlude :)

Prenez soin de vous <3

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