LUCIA
J'avais le visage mouillé et je tremblais de froid. L'adrénaline de la mort redescendait petit à petit me laissant un peu perdue. Ace me fuyait d'ailleurs. Il m'avait fait remonter sur le bateau et l'on avait vite été rejoint par Matt. Il tenait deux armes dans ses mains. Celles qui avaient servi à le tuer et celle qui n'avait pas servie.. J'avais vu ma vie défiler sous mes yeux, un nombre incalculable de fois.
J'avais été frappée.
J'avais été kidnappée.
J'avais été empoisonné.
J'avais été violée.
J'avais été poignardée.
J'avais été roulée dans la terre.
J'avais été humiliée.
J'avais été insultée.
Mais par-dessus tous, je l'avais vu mourir.
Son corps s'était échoué dans l'immensité de l'océan, et il m'avait entraîné avec lui, dans sa chute. Le regard rivé sur les étoiles, sur l'immensité du ciel. Voilà quelle aurait été ma dernière vision et pensée, car sur le moment, je me disais dans ma tête : « Comme ces étoiles sont belles », presque sans me rendre compte de ce qui m'attendait.
Après tout ce que j'avais vécue depuis mon arrivée, les humiliations, les violences, le rejet. Tous les traumatismes et la colère qui s'était dissipée après avoir récupéré mes pertes. Tout mes souvenirs... mes amies. J'avais faillit tout perdre en un seul instant. Pour quoi.... Pourquoi ? À cause de la haine injustifiée que me portait l'un des membres de ce groupe infernal.
Quand j'avais senti mon corps s'enfoncer, quand il avait percuté la surface durcit par la pression et la vitesse de nos corps, je m'étais dit que c'était fini. Je m'étais abandonnée à la mort. Sans regrets. Avec beaucoup de tristesse mais sans regrets. Ace était en vie, c'était tout ce qui m'importait.
En temps normal, j'aurais dû avoir les os broyés. Mais étant donné que le corps d'Hudson avait amorti ma chute, je lui devais mon état actuel.
J'avais ensuite senti des bras forts et musclés m'entourer. À ce moment-là, j'avais déjà les yeux fermés pour voir que l'on me tendait la main. Je m'étais préparé à mon décès, mais pas à être sauvée.
Ace m'avait tiré de là, avec brio, et m'avait laissé sur le pont, reprendre mon souffle. Il s'était éclipsé et n'était pas revenu depuis. J'avais été rejoint par Michael qui m'avait parlé. Il s'était assuré de mon état, et pour la première fois, m'avait serré dans ses bras. Ce geste m'avait surpris. Je ne m'attendais pas à tout cela.
- Bordel ! Alors toi !
Ça avait été ceux-là, les premiers mots de Matt. Je lui souri, mal à l'aise. Je ne sais avec quelle force, mais je lui avais quand même souris.
- Je salue votre courage capitaine
Il m'avait envoyé un clin d'œil doux après un salut militaire, mais à part lui retourner un nouveau sourire, je n'avais pas pu faire plus. C'est de cette façon qu'ils s'installèrent tous les deux à mes côtés. Michael prenait les choses plus sérieusement que Matt.
Je fixais Matthew pendant qu'il parlait. Je me sentais si peinée pour lui. Il avait tué son meilleur ami, pour moi. Il avait fait ce choix pour moi, pour Ace. Je n'imaginais pas ce que me coûterait le fait de tuer Daniela. Je me mis à pleurer pendant qu'il lançait toutes sortes d'absurdités et ils se turent tous les deux. Mes larmes résonnaient dans la nuit. Les alentours n'étaient plus calmes. Ma voix résonnait dans les parages.
Je me sentais si douloureuse, mentalement, physiquement, mais aussi psychologiquement parlant. Imposer à Matthew ce choix-là me remplissait de tristesse, surtout quand je savais qu'il en souffrait.
Ils se regardèrent tous les deux, et ce fut au tour de Matthew de me prendre dans ses bras.
- Je suis sincèrement désolée, dis-je épuisée en laissant mon poids tomber sur son épaule
- Et moi je suis désolée pour tout ce que l'on t'a fait subir
J'agitais la tête de gauche à droite sur son épaule. Ce qu'ils m'avaient fait, n'était rien comparé au fait de devoir tuer pour moi.
Michael restait silencieux. Matt changea le câlin et le fit passer d'un câlin distant, à un geste affectueux, et plein de bons sentiments. Au bout de quelques secondes, je m'éloignais de lui.
- Ace s'est réfugié en bas dans la salle de bain
Michael me le dit avec un sourire compatissant.
- Ça tombe bien, je reniflais, il faut que je pense à me nettoyer
Je n'avais qu'une simple serviette de bain sur moi et le froid allait bientôt avoir raison de moi. Je me levai alors avant de me souvenir de nouveau de mon état. Je grimaçais en me mordant la lèvre inférieure. Matt se leva et me fit quitter le plancher du pont. Il me porta et me fit descendre au sous-sol.
- Voilà. C'est là
Il me reposa. On pouvait voir de la lumière traverser sous la porte. J'étais ravi de ne plus être dans ce bateau maudit, aussi beau soit-il, je ne voulais plus y être. Je me sentais d'ailleurs oppressée là-dedans. Je voulais de l'air. Je n'avais jamais cru dire ça un jour, mais en une soirée, j'avais réussi à développer une phobie des engins marins.
- Eh l'abruti ! Dis Matt en frappant sur la porte
- Matthew....
Je dis doucement pour ne pas me faire entendre.
- Pardon maman. Vous pouvez y aller
Je lui souris. Il se détourna. J'avais une légère envie de rire, mais encore une fois, rien ne sortit. Je poussais la porte et pénétrais une salle de bain, aux couleurs blanchâtres.
Je boitais. J'avais si mal. Mais je voulais le voir. Il sursauta de sa place. Je le regardai. Il était assis au bord de la baignoire et en même temps qu'il s'était levé, avait fait tomber une serviette bleue imbibée de sang. Je refermais derrière moi, et m'approchais de lui.
- Désolée, dit-il
D'un geste de la main, je lui montrais que ce n'était rien en me forçant à sourire.
- Il doit y avoir des vêtements quelque part.
Il fouilla un peu partout. Je le regardais. Il avait les yeux cernés, gonflés et rouges. Les cheveux ébouriffés. Il s'agita autour de nous. Je ne savais pas ce qu'il faisait. Je le regardais fixement se balader un peu partout dans la pièce, avant de se rasseoir.
- Il n'y a rien ici. Que des pyjamas pour hommes, beaucoup trop petits
Il garda sa tête baissée, comme un enfant qui était puni, et qui devait réfléchir à sa faute. Je me rapprochais de lui en essayant de masquer ma douleur. Il n'en avait pas besoin. Je m'insérais entre ses jambes qu'il gardait fermement rapprochées.
- Les autres se sont excusés pour tout. Ça me fait tellement plaisir.
Il hocha la tête de haut en bas :
- Tu as raté le salut militaire de Matt
Il grimaça du coin gauche de sa lèvre.
- Tu peux m'aider ?
Il releva la tête vers moi, sans me toucher. Je savais qu'il l'aurait déjà fait. Il m'aurait déjà enlacée au minimum. Il m'aurait déjà embrassée, mais tout était différent aujourd'hui. Il allait mal. Il n'était plus lui-même, et il était hors de question que je le laisse ainsi.
- Je-
- Aide-moi.
Je laissais ma serviette tomber à nos pieds. Je lui montrais toutes mes blessures. Des plus petits bleus, en passant aux plus petites égratignures, jusqu'au plus joli coup de poignard.
- Il t'a violé...
- Je sais.
Sa mâchoire se contracta visiblement. Mais je me devais de me nettoyer avant de discuter de quoi que ce soit.
Je ne voulais pas en rediscuter. Je ne voulais pas me souvenir de ces moments-là. Mon corps allait me lâcher, incessamment sous peu, donc je devais profiter du peu d'autonomie qu'il me restait.
- Ça me ferait plaisir si tu venais m'aider avant
Je montrais la douche d'un geste de la tête, avant de m'éloigner de lui.
- Je n'y arriverai jamais toute seule Andrew
Il me regarda d'un air abattu et se leva de toute sa hauteur. Il se mit à nu, comme moi. Il n'avait qu'un bleu à la côte. Il devait se l'être fait quand Hudson l'avait repoussé sur le côté. Ses muscles parfaits étaient toujours aussi beaux, mais à l'intérieur, je ne voyais plus le même Ace. Je voyais un Ace déçu. Il retira son boxeur, le rejoignis et tournais le robinet d'eau vers l'eau tiède.
Il laissa un rideau d'eau s'écouler sur mon cuir chevelu tandis que je me battais pour rester debout sur ma seule jambe encore en état. Il était comme qui dirait en mode pilote automatique. Il coupa l'eau, remplit la paume de sa main d'un liquide visqueux vert clair. Il commença par mes racines. Il les frotta lentement, et je prenais le temps d'apprécier le moment quand on sentit tous les deux le bateau commencer à se déplacer. Je fermais les yeux par réflexe et me revoyais dans cette horrible pièce. Je les rouvris immédiatement et croisais le visage d'Ace qui m'observait tristement.
- Désolée, m'excusais-je
Il ne dit rien et remplit de nouveau sa main au paravant ensanglantée. Il passa aux longueurs et la troisième fois, aux pointes.
- Tu as été coiffeur dans une autre vie, c'est ça ?
Il ne dit rien, comme je m'y attendais. Très vite, il rinça mes cheveux et recommença le lavage avec le même soin, qu'il finit par rincer de nouveau.
Il me laissa là, et quitta la douche. Il s'empara d'une serviette et d'un flacon blanc qu'il déposa à mes pieds. Il se releva et enroula mes cheveux dans un chignon approximatif qu'il finit par couvrir par la petite serviette de bain rose.
- Ferme les yeux, m'ordonna t - il sèchement
J'agitais la tête. Je ne pouvais pas pour le moment. Je le revoyais à chaque fois qu'il faisait noir. Je sentais de nouveau sa pénétration et je ne voulais pas avoir à le revivre. Une larme m'échappa. Il passa son doigt sur celle-ci, avant de s'emparer du pommeau de douche qu'il ouvrit sur mon visage. Je me mis à grimacer lorsque l'eau se mit à titiller les égratignures de mon menton. Il s'arma d'un gant de toilette qu'il humidifia et qu'il imbiba de savon.
Il commença à me frotter délicatement sur mon visage. Il était doux. C'était cela que j'aimais aimé chez lui. Il n'était pas brusque. Il était parfait. C'était cela que j'avais su reconnaître en lui. Il me rinça ensuite le visage et se lança vers le reste de mon corps qu'il nettoya avec la même délicatesse. J'étais sale à force d'avoir été traînée un peu partout, et je devais certainement ne pas sentir très bon. J'avais si mal. Je me retenais de pleurer quand il s'attaqua à mes côtes droites, sur lesquelles je m'étais déchiré une bonne partie de la peau en essayant de ne pas laisser ma cuisse gauche déchirée, en contact avec le sol.
Il ne laissait rien au hasard, passa un peu partout.
Il passa dans mon dos qui en avait aussi pris pour son grade. Je me laissais alors tomber dans ses bras, de douleurs et d'épuisement. Je l'enlaçais et le laissais faire ce qu'il avait à faire. Je pleurais sur son torse chaud. Il finit par frotter toute la surface à nettoyer et m'enlaça à son tour, avant de se mettre à genoux devant moi. Son regard était toujours aussi sombre quand il se lança sur ma jambe droite.
- Serre les dents, princesse
Il passa le gant sur toute ma jambe. Je m'accrochais à la paroi de la vitre de la douche en essayant de me retenir. Je savais que pour lui, voir tout ça était déjà assez difficile. Je ne voulais pas en rajouter.
Je laissais ma tête tomber à la renverse pour tout garder en moi, car plus il descendait, plus je me revoyais traîner le long de cette foutue île.
- Tu es la personne la plus forte que j'ai rencontrée Fernandez
Il me le dit comme pour me souhaiter insidieusement bonne chance et passa à l'autre jambe. Celle qui avait été détruite par le défunt. Il passa doucement sur la plaie en essayant d'être le plus léger sur la pression qu'il appliquait. C'était horrible. La douleur était indescriptible. Je poussais un léger couinement. Il passa le gant sur mes pieds, avant de me rincer complètement.
Il s'agenouilla de nouveau devant moi.
- Je suis obligé
- Vas-y, dis-je en comprenant pourquoi est-ce que ce flacon était là avec nous sous cette douche. C'était de l'alcool. Il en versa généreusement sur chacune de mes jambes, et je pouvais enfin sérieusement attester que j'avais vécu une nuit de torture. Il me fit quitter la douche alors que cette fois-ci, je pleurais. Je n'avais pas réussi à me retenir, ça avait été plus fort que moi. J'avais senti le liquide rentrer dans ma plaie. J'avais senti cette brûlure m'envahir...
- Je me douche rapidement
Et effectivement, il lia la parole aux actes car en un clin d'œil, il était propre. Il sortit de la douche et au lieu de se sécher lui, se mit à prendre soin de moi. Il m'offrit un pyjama propre et à peine étions nous tous les deux habillés que je me jetai dans ses bras. Il se rassit au bord de la baignoire et son visage se relâcha, ses épaules suivirent et sa tête aussi. Je le pris dans mes bras et il entoura mes hanches de ses bras.
- Je suis tellement désolée
- Ne le sois pas, rien n'est de ta faute
- Pourquoi toutes les femmes de mon entourage finissent - elles toujours violées ?
- Tu n'y es pour rien, je te le promets !
- Je n'aurais pas accepté que tu partes comme ça
Il agita la tête. Je m'assis sur sa cuisse, attristée par la culpabilité qui se lisait sur son visage.
- J'ai été une idiote. J'aurais dû réfléchir avant d'y aller. Mais sache qu'aucun de nous deux n'y est pour quelque chose Ace
Il n'avait pas l'air d'être du même avis que moi car il se mit à me faire « non » de la tête.
- Je suis désolée pour Matt. Je n'ai jamais voulu le pousser à tuer son ami
- J'en parlerai avec lui. Mais pour le moment pense à toi. Je n'ai jamais voulu que tout cela te tombe dessus. Je t'ai vu partir... Je me suis vu perdre quelqu'un d'important une fois de plus et si tu savais comme je m'en veux Lucia
- Je ne t'en veux pas. Comment est-ce que je pourrais t'en vouloir...? Tu m'as sauvé la vie.
- Tu ne comprends rien
- Oh si... Je comprends. Tu m'as retrouvé, vous m'avez choisi à la place de votre ami d'enfance. Tu m'as sorti de l'eau et tu as vu comment tu as pris soin de moi plus tôt ? Ace...
Ma vue se floutta, je repris mon souffle :
- Ace tu ne pouvais pas me faire plus belle démonstration d'amour que de me sauver la vie au dépend de lui....
- C'était normal
- Beaucoup aurait préféré leurs amis peu importe leurs fautes
- Il t'a fait du mal Luchita... il valait mieux pour lui qu'il meurt
J'acquiesçais pour lui montrer que je le comprenais.
- Ne t'inquiète pas pour le sort de Matt
Il se reprit :
- Cet endroit est filmé, surtout du côté de la forêt en cas d'accident au niveau de la falaise. Ce ne sera pas difficile d'innocenter Matt
- Et psychologiquement ?
- Voilà l'une des choses que j'aime le plus chez toi. Tu t'inquiètes pour lui après tout ce que tu as vécu...
Un rire m'échappa. Pour la première fois aujourd'hui. J'en étais d'ailleurs surprise.
- Je me sens... je me sens si coupable
D'autres auraient voulu que je pleure, et c'est ce que je comptais faire... mais j'avais aussi bon cœur. Je n'avais pas été la seule impacter... Alors je me devais de me préoccuper des autres, ET malheureusement cela passait par une grande culpabilité.
- Tu n'as pas de quoi
- Tu ne t'en rends simplement pas compte... Je savais depuis longtemps qu'il était dangereux
- Mais il était ton meilleur ami, tu ne te doutais pas qu'il irait jusque-là
Et moi non plus. Je n'aurais jamais pensé que quelqu'un ressentirait une telle haine à mon égard. Une haine viscérale le poussant à vouloir me voir pousser mon dernier soupir devant ses yeux.
Un silence pesant s'installa dans la pièce. J'étais exténuée. Je voulais me reposer. Ma plaie était douloureuse et il le comprit, car au même instant, il m'informa qu'on se dirigeait vers l'hôpital le plus proche.
- Les pompiers nous attendent sur la côte. Il faudra qu'ils te prélèvent pour attester du viol, était donné qu'il ne s'est pas gêné
Je me tus et baissais la tête. Il sous-entendait que son ami n'avait pas eu de mal pour éjaculer en moi. Et même si les restes présents sur mon corps pouvaient aider pour l'enquête, il était hors de questions que je reste dans cet état plus longtemps.
Je ne voulais plus en entendre parler de cette histoire de viol. J'étais dans une grosse phase de déni, et je ne voulais pas qu'une armée de médecins m'entourent et répètent ce mot à longueur de journée. Je n'allais pas pouvoir le supporter.
- Eh...
Il commença en me forçant à le regarder alors que j'avais les larmes aux yeux.
- Tu as été très forte et courageuse, crois-moi...
Je ne lui répondis pas. Je ne pouvais pas me féliciter de quelque chose qui avait été naturel et qui s'appelait l'instinct de survie.
- Il faut que tu le saches, ce n'est pas tout le monde qui aurait réussi à le supporter. Tout ce que tu as vécu, vient de faire de toi une personne encore plus forte que la Lucia d'il y a une semaine, même si elle n'avait pas besoin de tout ceci, pour l'être.
Je souris.
- Je suis sérieux. Je ne sais pas si j'en aurais été moi-même capable.
Il se mit à lentement caresser mon dos, apaisant mes plaies. J'étais peu à peu consciente de ce qui s'était passé et de ce à côté de quoi j'étais passée.
Un lourd soupir quitta mes poumons. Ma poitrine redescendit enfin, et je me rendis compte que depuis tout ce temps, j'avais les muscles encore très crispés.
- Je suis fière de toi, me réconforta t - il
- Vraiment ?
- Vraiment, et je te remercie
J'affichais une mine perdue.
- Tu m'as ouvert les yeux sur plusieurs choses Lucia. Je suis tellement heureux de pouvoir te le dire de vive voix...
J'étais curieuse de savoir quelles étaient ces choses, mais l'heure n'était pas à la curiosité. J'étais simplement contente de pouvoir encore respirer. D'être dans ses bras. Le bateau ralentit. Je le sentis et c'était déjà beaucoup plus doux que la conduite brusque de mon ancien kidnappeur. Je souris à Ace, me sentant apaisée.
J'étais prête à défendre Matt en cas de procès pour le meurtre d'Hudson, j'étais prête à donner de mon temps, à sacrifier mes études pour ce groupe qui à présent allait devenir le mien au grand dam d'Hudson. On allait tous mettre Johnson derrière les barreaux, et tout cela allait se faire avec mon aide, qu'ils le veuillent tous ou non.
- Je t'aime, me lâcha tout à coup Ace
Je levai les yeux lui :
- Je t'aime Lucia
- Je t'aime tellement ;
Mon cœur battit la chamade. J'accueillis avec surprise ces trois magnifiques « Je t'aime » de la part d'Ace qui était un grand insensible et qui venait de s'ouvrir à moi. Il venait de me montrer son amour toute la soirée. La première fois, en me sauvant. Ensuite en prenant soin de moi sous cette douche à l'italienne. Et là... et là, avec ces trois incroyables mots qui firent fondre mon cœur et me réconfortaient si bien.
Ils me réconfortaient encore même mieux, car je savais enfin que ce que je ressentais était réciproque. Je me sentais entourée d'amour. Alors en cette nuit, j'étais certaine d'avoir trouvé le bon. Je ne voulais que lui. Pour maintenant, et pour le futur. À tout jamais.
- Moi aussi, je t'aime, je souris, la peau recouverte de frisson. Moi aussi, je t'aime Ace Scotten. De tout mon cœur.