Race against a Heartbroken

By Alicia_cnl

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« 𝐏𝐑𝐀𝐘 𝐅𝐎𝐑 𝐂𝐀𝐑𝐒 » #1 Victoria a perdu son meilleur ami dans un accident de course. Depuis, elle a... More

𝐑𝐀𝐂𝐄 𝐀𝐆𝐀𝐈𝐍𝐒𝐓 𝐀 𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐁𝐑𝐎𝐊𝐄𝐍
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By Alicia_cnl

C H A S E ' S   P O V

♫ - Escapism by RAYE, 070 Shake

PORT DE MONTE-CARLO.

2 Mai 2021.

Monaco.

Un léger sourire étire mes lèvres lorsque je vois la tête dépitée de Victoria lorsqu'elle me voit arriver avec les garçons. Son regard est aussi noir que la nuit et je prends un malin plaisir à en être la cause.

Notre haine l'un envers l'autre commence sérieusement à prendre de la place. Je crois que j'y porte trop d'attention et ça renforce le fait que je la déteste pour ça.

Bordel. Elle m'a quand même bloqué derrière le cul de sa monoplace pendant une dizaine de tours ce qui m'a sûrement coûté un podium. Et je n'aime pas rester derrière ce genre de cul, d'habitude j'ai d'autres idées en tête quand ça arrive...

— J'espère que vous nous avez laissé à boire ! lâche Damian en faisant une accolade aux deux pilotes puis une bise à Victoria.

Nous les saluons tour à tour et je suis le dernier. Je donne une tape dans le dos à Eliott et Alex que j'apprécie énormément. J'ai vécu mon enfance à me battre avec eux sur la piste alors forcément, on crée des liens. Maintenant on se retrouve jeune adulte à se battre dans la cour des grands.

Je me tourne ensuite vers Victoria, tout le monde lui a fait la bise. Je ne vais pas jouer au gamin en l'ignorant, alors même si je la déteste, je vais quand même lui dire bonjour. Et je vais peut-être même en profiter.

Son visage qui s'était illuminé grâce à toutes les conneries que débitent Damian et Levi à la minute, se ferme automatiquement en posant les yeux sur moi. Une femme ne m'a jamais regardé avec autant de haine dans le regard. En même temps, la plupart me font les yeux doux lors des événements pour espérer se trouver dans mon lit ou à mon bras la prochaine fois.

Je m'approche en faisant exprès de calculer le moindre de mes mouvements pour l'énerver. Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, même si c'est une femme avec une taille légèrement au-dessus de la moyenne, je dois quand même baisser les yeux pour la regarder.

Je mentirais si je disais qu'elle n'était pas séduisante dans cette petite robe noire. Je fais abstraction de ce détail et me concentre. Garder le contrôle. C'est ce que mon père m'a toujours répété depuis que je suis gamin.

Nos souffles s'entremêlent et lorsque je me penche pour embrasser sa joue, je fais exprès de frôler le coin de ses lèvres. Je la sens se tendre et je souris, satisfait.

Je me redresse et un souffle s'échappe de ses lèvres joliment mises en valeur par un brillant à lèvre. Elle croit se débarrasser de moi et je jubile intérieurement. Je penche ma tête et mes lèvres se retrouvent collées près de son oreille, un frisson de dégoût la parcourt... ou bien de désir ? Je n'en ai pas la moindre idée.

— La prochaine fois que tu me forces à rester derrière le cul de ta monoplace, prends au moins la peine d'en tirer avantage, glissé-je dans un souffle.

Je me décolle aussitôt d'elle laissant l'air frais du soir poser une barrière entre nous. Je peux facilement voir ses yeux brûlés de colère. Touché.

— Contrairement à toi Chase, je conduis pour le plaisir de faire la course, je n'ai pas le poids de remporter le titre de champion du monde alors les points, je les gagne pour moi et personne d'autre, me crache-t-elle comme du venin.

Touché. Mais je ne laisse rien paraître, règle numéro une que m'a appris mon père. Nos piques se terminent à égalité.

Je lui lance le plus beau de mes sourires arrogants pour lui prouver que ces paroles ne me font rien. Ce n'est pas une petite brune qui me mettra à genoux.

La gent féminine n'est là que pour combler un manque dans ma vie. Je suis sortie avec de nombreuses personnalités, le plus souvent des mannequins, nous étions d'accord sur le fait de soigner nos images et de partager du bon temps. Les relations ne duraient jamais plus de cinq mois, je n'avais rien à donner et ma concentration était déjà accaparée par la volonté de gagner le championnat pour que je puisse enfin ne serait-ce qu'obtenir les félicitations de mon père.

Et je me retrouve à l'âge de vingt-quatre ans, sans n'avoir aucune réelle relation amoureuse, seulement des relations construites sur des sentiments aussi faux et éphémères que la célébrité et la lumière des paparazzis. Le jeune ado d'il y a quelques années serait bien déçu de ne pas avoir trouvé le grand amour, une femme comme sa mère, qui porte un amour inconditionel à son mari et qui le suivrait jusqu'au bout du monde. Je crois que j'ai tout foiré. Je suis une merde. Je ne vaux pas l'amour de quelqu'un.

— Et toi Chase, t'en penses quoi ? On est d'accord pour dire que Damian conduit comme une merde dans une vraie voiture ? me questionne Levi me sortant soudainement de mes pensées

Les garçons ainsi que Victoria ont les yeux braqués dans ma direction. Je ne laisse rien paraître du fait que je suis légèrement déstabilisé.

— À part conduire sa monoplace, en dehors de la piste, c'est une autre affaire... t'as corrompu ton moniteur quand t'as passé le permis ou quoi ? ricané-je pour éviter d'éveiller les soupçons.

— Il lui a sûrement montré son tatouage secret sur le cul, plaisante Alex en lui donnant une tape sur l'épaule.

— Putain mais lâchez-moi les gars, c'est de l'histoire ancienne ! Et figurez-vous que mon moniteur a été épaté de ma conduite !

Nous explosons tous de rire, chacun renverse la moitié de sa coupe de champagne ou de sa bière mais je crois que ce n'est pas le plus important. On se marre bien. Au fil des années on s'est lié les uns aux autres, on se voyait presque tous les week-ends pour s'affronter en kart et maintenant nous formons tous une grande famille. Ennemi sur la piste, ami en dehors.

— Attends t'as vraiment un tatouage sur les fesses ? demande Victoria en se retenant de rire.

— Il est pas vraiment sur le cul... mais sur le côté. Erreur de jeunesse. Tu veux le voir ? la questionne-t-il avec un sourire pervers.

— Avec plaisir !

L'Australien commence à se retourner et baisser son pantalon sur ses hanches, laissant entrevoir un bout de son caleçon. Victoria détourne le regard avant de crier :

— Je plaisantais ! Randlet remet tout de suite ton pantalon par pitié, je ne veux pas voir de fesses aujourd'hui !

Les garçons se mettent à rire et Eliott s'approche d'elle en posant une main pour secouer avec délicatesse ses cheveux bouclés. Je préfère les cheveux lisses. Menteur, t'adorerais jouer avec ses boucles sublimes. Putain, il faut vraiment que j'arrête de réfléchir avec mon deuxième cerveau, elle est chiante et insupportable, rien d'autre. C'est une femme comme une autre.

— Ouais, de toute façon tu verras le cul de Chase dans pas longtemps pas vrai !

Mon sang se met à bouillir dans mes veines. On se déteste et pourtant le monde est contre nous, à nous rapprocher l'un de l'autre peu importe la situation. Pourquoi il s'y met ? C'est censé être mon meilleur pote bordel.

— Dans vos rêves, je préfère voir le vôtre plutôt que le sien ! contredit la brune en fronçant les sourcils.

— Excusez-nous si toutes les publicités placardées dans la moitié de Monaco prouvent le contraire, lance Loïc en buvant une gorgée de sa bière.

— Carrément, ça sentait la passion et le sexe à plein nez quand je l'ai vue, rigole Alex.

Mon regard est noir, je serre les poings jusqu'à faire blanchir mes phalanges. Pourquoi ils m'enfoncent comme ça ? Ils savent très bien que l'on ne se supporte pas, je leur ai répété combien elle m'énerve avec ses manières et ses répliques à deux balles. Mais ils font quand même allusion à cette putain de campagne pour jean. Je tourne mon regard dans sa direction, au moins elle est dans le même état et c'est sûrement le seul.

— Sérieusement les gars ? Vous faites vraiment chier, je me casse.

Je mets mes paroles à exécution et me tourne à l'opposé pour aller rejoindre l'avant du bateau, où le plus gros de la fête se déroule. Je vais sûrement trouver une distraction pour effacer les dernières minutes de mon esprit.

Je n'ai pas le temps putain. Toutes ces conneries c'est du temps gâché, je dois me concentrer. Les relations j'ai dû faire une croix dessus, encore plus cette année. Mon père a dit que cette saison était décisive et que je devais redoubler mes efforts de l'année dernière si je voulais espérer avoir une infime chance de gagner. Et il a raison.

Je m'appuie contre le comptoir du bar improvisé et demande au barman un verre de n'importe quoi, tant que ça se boit.

— Qu'est-ce qui ne va pas, Chase ? Pourquoi tu réagis comme ça ? Tu sais très bien qu'on plaisantait, résonne la voix d'Eliott en prenant place à mes côtés.

Je suis perdu. C'est tout. Je ne sais même plus ce que je veux, mais je suis sûre d'une chose, je ne veux plus avoir affaire avec Victoria, elle m'insupporte aussi étonnant que cela puisse paraître, ça ne m'est jamais arrivé de détester une femme. Quand j'étais encore gamin j'avais pour habitude de les idôlatrer mais c'est terminé, je n'ai pas le temps pour ça.

— Je veux juste que vous me laissiez tranquille, tu sais très bien que je peux pas me permettre une quelconque relation cette année et plutôt mourir que d'être avec une femme comme Victoria.

— T'abuses, elle vaut bien mieux que toutes les autres femmes que t'as pu fréquenter ces dernières années !

— Si t'ai autant fan d'elle, pourquoi tu ne flirtes pas avec elle ? Elle est tout à toi, lancé-je en buvant une gorgée de la boisson que j'ai entre les mains.

— J'ai le droit de la complimenter sans forcément vouloir la mettre dans mon lit, ricane-t-il.

— Toi ? Laisse-moi rire.

Eliott est un putain de beau gosse. Et il le sait très bien. On se ressemble énormément lui et moi, c'est pourquoi depuis qu'on a commencé le karting à la même époque, on s'est toute suite liée d'amitié. C'est important d'avoir des piliers sur lesquels on peut compter dans ce monde où la pression peut finir par vous tuer un jour.

— Je te laisse tranquille alors, je ne vais pas encore plus t'énerver, souffle le blond en me donnant une tape dans le dos. J'ai repéré une petite brune donc je vais aller m'amuser un peu. Au fait, si tu cherches les gars, la moitié sont en train de se déhancher sur la piste !

— Merci de l'indication, mais je crois que je vais faire comme toi, soufflé-je en pensant à un moyen de me vider la tête.

Il hoche la tête et s'éloigne de moi, mais il se tourne aussitôt comme s'il avait oublié de me confier quelque chose d'important.

— N'oublie jamais que je suis là si t'as besoin Chase, me glisse-t-il avec un clin d'œil.

— Je sais. Merci Eliott.

Malgré toutes les conneries qu'on se dit à longueur de journée, toutes les disputes à la con, nous savons tous les deux qu'on peut compter l'un sur l'autre quoi qu'il arrive. Je dirais même que la famille au complet, on peut compter les uns sur les autres.

— Une dernière chose, je crois que t'as déjà ta distraction de la soirée qui est en train de te mater, rigole-t-il en désignant quelqu'un derrière moi.

Sans plus de cérémonie, il tourne les talons et je me retrouve de nouveau seul, accoudé au bar. Après quelques secondes à regarder dans le vide, je me décide enfin à tourner nonchalamment la tête dans la direction qu'il m'a indiquée plus tôt. Je remarque immédiatement une blonde aux allures de mannequins me regarder comme si j'étais son prochain repas, et je n'abuse même pas. Je me dis alors pourquoi pas.

Je me redresse aussitôt avant de passer une main dans mes cheveux, je me dirige vers elle avec mon verre dans la main. Maintenant que je suis près d'elle, je peux l'observer, elle est vêtue d'une petite robe moulante bleu qui dévoile ses fines courbes. Entrant dans mon personnage de séducteur, j'affiche mon plus beau sourire.

— Je peux savoir le prénom de la femme qui me fixe depuis tout à l'heure ?

— Alexia. Excuse-moi de t'avoir fixé, c'est juste que les gens ne mentaient vraiment pas en disant que t'étais le plus canon des pilotes, sourie-t-elle en mettant ses cheveux lisses sur son épaule.

— Tu regardes les courses ? demandé-je surpris.

— Non, je t'avoue que je n'y connais absolument rien !

Comme c'est étonnant, je pensais sérieusement qu'elle ferait partie de ces exceptions mais elle est comme toutes les autres femmes auxquelles j'ai pu avoir affaire. Seulement ici pour le physique ça en devient lassant. Elles n'ont aucune connaissance dans le monde du sport automobile. En même temps, je ne sais pas pourquoi je suis exigeant, c'est ce que je cherche, je ne devrais pas me plaindre après tout, pas de lien, seulement du buzz et du sexe. Mais à la limite, je préfèrerais qu'elle ne passe pas par quatre chemins et qu'elle me dise qu'elle veut clairement finir dans mon lit. Ou que je sois dans son lit, ça revient au même.

— Et qu'est-ce que tu viens faire à Monaco ?

— Je suis venue ici pour un shooting d'une marque de luxe, je suis mannequin, ajoute la blonde comme si ce n'était pas assez évident

— Tu veux qu'on aille dans un coin plus tranquille pour faire connaissance ? On n'entend rien avec la musique.

— Avec plaisir, glisse-t-elle avec un grand sourire sur ses lèvres.

Elle se colle contre moi faisant exprès de me coller sa petite poitrine sous mes yeux. Je glisse une main dans le bas de son dos. Nous passons à côté de la piste et je remarque que les garçons sont tous en train de s'ambiancer sur le remix du DJ qui passe en ce moment, sauf Alex qui reste accoudé au bar à discuter avec des gars que je ne connais pas. J'esquisse un sourire quand je le vois jeter des petits coups d'œil dans leur direction pour les surveiller.

Je nous emmène sur le pont supérieur du yacht, car je suis sûre que nous serons tranquilles étant donné que la fête se déroule en bas. Nous grimpons les marches et je la laisse passer devant, la blonde balance ses hanches exagérément mais étrangement, je ne me sens pas le moins du monde excitée.

Arrivée en haut, elle attrape ma chemise et me colle contre elle, son dos heurte une des portes du pont droit. Alexia commence par me toucher les avant-bras puis le torse avant de murmurer sans cacher l'excitation dans sa voix.

— Bordel, t'es sacrément bien foutu. J'en ai de la chance.

En tant normal mais je devrais me sentir flatté mais je ne ressens absolument rien. Je plaque alors ma bouche contre la sienne dans l'espoir de ressentir quelque chose mais toujours rien. Elle commence à déboutonner mon jean mais je la calme ne voulant pas qu'elle soit déçue que je ne bande pas.

Et comme par miracle, des cris retentissent de l'autre côté du pont, certainement une dispute. Je me détache brusquement de la mannequin pour tendre l'oreille, j'ai peut-être halluciné. Mais non, ça recommence.

— T'as entendu ? la questionné-je en fronçant les sourcils.

— Quoi, les bruits ? Oui. Mais on s'en fout non, on a mieux à faire, soupire-t-elle en s'approchant à nouveau près de moi.

— Pas moi. J'en ai quelque chose à foutre. Descend en bas, je vais aller voir.

— On se voit après ?

— Non.

La blonde disparaît en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, probablement furieuse et frustrée. Je reste planté quelques secondes à repenser à tout ce qui ce passe en ce moment, putain je fais vraiment de la merde en ce moment.

Je secoue la tête et m'empresse d'aller voir dans le pont de l'autre côté. Les voix s'intensifient mais je n'ai toujours pas la moindre idée de qui il s'agit, mais vue ce que je parviens à percevoir, j'arrive à identifier un homme et une femme.

Je tourne dans l'angle et je ne cache pas ma surprise lorsque je vois ce qui se déroule sous mes yeux. Je me fige, Victoria est collée contre le mur tandis que Paul s'approche dangereusement tel un prédateur qui le ferait avec sa proie.

— Putain, t'es vraiment sacrément bonne, tu voudrais pas me piloter Victoria, je suis sûre que t'en as envie, lance Paul en foutant sa tête dans son cou.

— Enlève tes mains immondes de mon corps, et tu as intérêt à le faire parce que c'est mon dernier avertissement ! crache-t-elle en le repoussant.

J'ai beau la détester je ne suis pas un connard au point de laisser une femme se faire agresser sexuellement devant mes yeux. Mais je suis partagé à l'idée d'intervenir parce qu'elle a l'air de se débrouiller et qu'elle a l'air de faire partie du genre de femme à vouloir se battre toute seule sans qu'un homme ne vienne la sauvé. Alors je décide de regarder la scène de loin en me promettant d'intervenir si ça part trop loin.

— Je sais bien que t'es aussi excité que moi, regarde comment je bande, lâche-t-il d'une voix rauque en prenant sa main pour la poser sur son entrejambe.

Mon sang pulse dans mes veines et j'ai beau l'a trouvé chiante au possible, pitié qu'elle lui règle son compte sinon c'est moi qui vais m'en charger. Et ce ne sera pas beau à voir.

Sa main lui presse les couilles et il pousse un gémissement de douleur qui me fait esquisser un sourire narquois. Dans ta gueule connard.

— Je t'avais prévenu Paul. Tu me touches, tu en payes les conséquences, s'énerve-t-elle en lui foutant un coup de talon dans les couilles.

Il tombe à ses genoux accompagnés d'un petit cri de douleur. Des frissons me parcourent, bordel, une femme qui ne se laisse pas faire pourrait presque me faire bander. Mais je me reprends aussitôt et une vague de froid s'abat sur mon corps entier tandis que je m'accoude à l'angle du pont.

— Ose traiter encore une fois une femme comme tu l'as fait et je te fais la promesse que tu te retrouveras castré et devant la cour de justice. Et crois-moi, tu n'as pas envie de te retrouver contre moi pour un procès.

— T'es vraiment qu'une connasse, grince-t-il entre ses dents.

Il se relève difficilement avant de partir dans la direction opposée à grande enjambée comme un gosse qui voudrait se réfugier dans la jupe de sa mère. Pathétique. Sa silhouette disparaît enfin et je tourne mon regard en direction de Victoria. Elle est appuyée contre une baie vitrée, la tête baissée et ses cheveux bouclés couvrant la moitié de son visage.

Étant d'humeur joueuse, je décide de la faire chier comme elle l'a fait plus tôt dans la journée avec moi. Je tape dans mes mains assez fort pour que seul le bruit de mes applaudissements résonne à la place du doux bruit de la brise marine. Elle relève instantanément la tête, sur le qui-vive, et tourne son visage dans ma direction.

Son regard épuisé rencontre le mien, et l'espace d'un instant, j'ai cru me voir dans ce reflet. Le même que j'ai pu apercevoir des centaines de fois quand je me regardais dans un miroir. L'espace d'un instant, j'ai envie d'arrêter tous mes plans et de lui foutre la paix mais je me ressaisis. Personne ne m'a foutu la paix. Pas même mon père, alors je ne vois pas pourquoi je devrais le faire avec elle.

— Sympa tes soirées, tu castres souvent des hommes pendant ton temps libre ? la questionné-je en m'approchant lentement, le sourire aux lèvres.

— Dégage Chase, va t'occuper de ton putain championnat. Sérieusement, tu n'as rien d'autre à faire à part venir me parler alors qu'on se déteste ? Tu veux peut-être un de mes autographes ? Une photo ?

— Non rien de tout ça. J'ai entendu des cris, je suis venue.

Malgré la pénombre, je peux voir son regard brûlé d'une colère noire, aussi noir que la robe qu'elle porte. Je croise mes bras presque inconsciemment, comme une forme de rempart contre ses yeux qui me fixe puissamment. On dirait qu'elle cherche à trouver la moindre faille, mais je ne lui donnerais pas ce plaisir. Personne n'a eu le droit, alors ce ne sera sûrement pas elle.

— Parce que maintenant ça t'intéresse d'aider quelqu'un où c'est juste pour ton image et ton ego ? lâche la brune sur un ton qui brise l'air en deux.

— J'ai beau être un petit con arrogant comme tu aimes si bien le dire mais j'ai assez de valeur pour ne pas laisser une femme se faire agresser sous mes yeux. Et si tu te le demandes, je ne suis pas intervenu parce que je crois que tu serais encore plus en colère contre moi que tu ne l'aie déjà.

Ses épaules s'abaissent, signe que sa crispation à cause de ce qu'elle vient de vivre est passée. Je suis rassuré de voir qu'elle ne va pas finir traumatisée, je m'en serais voulu de ne pas m'être interposé.

— Pour une fois, tu as raison, je crois que tu aurais terminé castré comme lui si tu avais tenté de me sauver, s'exclame-t-elle en se redressant pour imposer sa petite carrure devant moi.

— C'est bon alors ? Tu ne vas pas faire des cauchemars comme une petite fille dans ton lit cette nuit et appeler ta maman ou ton papa pour te rassurer ? Parce que je ne jouerais pas ce rôle, rétorqué-je d'un ton dur.

— Ne t'en fais pas, je n'ai pas besoin de toi. Je sais me battre toute seule et me relever seule.

Cette phrase résonne en moi et au ton de sa voix, je sais qu'elle ne parle pas seulement du physique, elle parle aussi du mental. Une chose qui surpasse même le physique dans le sport automobile et partout ailleurs dans le sport à haut niveau. Je ne suis pas le meilleur exemple mais je sais que la plupart du monde n'en a littéralement rien à foutre de ce que l'on peut ressentir, les résultats priment sur tout.

— Tu as terminé tes beaux discours ? Je peux m'en aller ?

Je le vois bien dans sa façon de réagir que je l'énerve au plus au point et je suis satisfait d'avoir obtenu ce que je voulais. Maintenant on est à égalité.

— Je ne te retiens pas surtout ! Et puis c'est moi qui m'en vais en première, je ne peux plus supporter ton visage et ton attitude ! crie-t-elle rageusement.

Confirmant ses paroles, elle s'approche dans ma direction et n'hésite pas à me bousculer l'épaule lorsqu'elle passe à côté de moi mais malheureusement pour elle, je ne bouge que de quelques centimètres. Ses sourcils sont froncés et ses lèvres brillantes affichent une moue boudeuse.

Je me tourne pour la regarder descendre les escaliers, jetant un petit coup d'œil rapide sur sa silhouette avant d'esquisser un sourire en coin. Nos échanges sont toujours explosifs et je dois dire que jamais de ma vie une femme ne s'est comporté comme Victoria le fait avec moi ce qui me trouble et fout la pagaille dans ma tête. Je devrais arrêter de jouer et me concentrer sur le championnat.

Mais je peux dire qu'on est enfin sur un pied d'égalité et que cette soirée n'était pas trop mal, enfin pour moi plutôt, sûrement pas pour Victoria. 



Hello les amis !

Nouveau chapitre du pdv de Chase cette fois ! 

J'espère qu'il vous a plu ?

Pour moi c'est toujours un plaisir d'écrire de son point de vue, vraiment en commençant RAAH, je ne pensais pas autant adorer le sien, il a une façon de penser tellement propre à lui et j'espère de tout coeur que vous le percevez en lisant !

Sinon, votre moment préféré ?

- Victoria qui se fait agresser ? 

- Leur échange après ?

Tout avance à mille à l'heure, mais ce n'est que le début vous allez voir ;)

Prenez soin de vous <3

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