Le Royaume perdu

Von Sheila_Letanovsky

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Arcanya Lake vit dans le royaume d'Oriolen, où règne le roi sanguinaire Menevras Erhavsha. Chaque année ving... Mehr

1- L'Appel
2- L'Appel partie-2
3- Verité ou Mensonge
4- Terreur et Combat
5- Plans
6- Nid de Serpents
7- Rencontre surprise
8- Course poursuite
10- Se fondre dans le décor ou faire brûler le décor
11- Eveil
12- Rituel
14- Perte de controle
15- L'aide inespérée
16- Faire le grand saut
17- Evasion
18- En cavale
19- Ratrappés
20- Démons nocturnes
21- Encore marcher
21- La grive
22- La region des Lacs
23-L'attaque
24-Ruines anciennes
Ruines anciennes 2
26- Vaenira
27- La cité des espoirs
28- La cité des espoirs partie 2
29- Liens de sang
30- La Bibliothèque
30- Reunion
31- L'arme
32-Les Liés
33- Le Haut Roi
34- L'arène
35- L'entrainement
36- Bataille
37- Affrontement
38- Le sanctuaire maudit
39- Le sortilege

9- Une journée en Enfer

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Von Sheila_Letanovsky

Je fut réveillée brutalement par des coups frappés à ma porte. La personne à l'origine de ces bruits devaient être sacrément remontée pour vouloir enfoncer à ce point cette pauvre porte.
Je me retournai en maugréant. J'avais passé une nuit plutôt courte. Mes yeux avaient lutté pendant des heures, mon cerveau pétrifié à l'idée que le prince Maven remonte jusqu'à la porte dissimulée. Ma rétine avait sûrement imprimée chaque détails des tapisseries et du papier peint dissimulant la porte. Mon corps avait finalement capitulé de fatigue et je m'étais endormit, submergé par les événements de la journée. Les rayons du soleil avaient déjà commencés à percer à travers les lourdes teintures de mes fenêtres.
Je maudissais donc le sombre idiot qui tambourinait à ma porte seulement une paire d'heures après que je me sois endormit, tout en me levant et en me dirigeant vers la porte.

- Mademoiselle Lake, demanda d'une voix incertaine Lisathia devant moi, dès l'ouverture que l'on pourrait juger brutale de la porte. Je remarquai instantanément la servante qui m'avais délivré le message de la veille en retrait derrière Lisathia.

- Comment puis je vous aider, demandai je ironiquement avec mauvaise humeur.

- Ciel, vous avez une mine affreuse, ricana alors le prince Maven qui se tenait juste derrière elles. Il s'avança jusqu'à moi.

Je le foudroyais sur regard en tentant d'aplatir mes mèches qui tourbillonnaient autour de mon visage et d'éclaircir ma vision encore floue. Je m'éclaircît la gorge :

- Votre Altesse, fit je dans un simulacre de révérence la voix dégoulinant de sarcasme.

- Dame Lake, me répondit t'il en courbant légèrement la tête, en imitant mon ton.

Nous restâmes là à nous affronter du regard. Je notai qu'il ne portait plus les vêtements décontractés de la veille. Il avait revêtu un manteau royal aux coutures et motifs d'or et portait une couronne légère mais significative de son rang. Ses yeux étaient soulignés d'un trait de khôl qui rendait son regard encore plus perçant.

Il était donc bien dans la clandestinité hier, compris je.

- Nous devons vous préparez Dame Lake, couina alors Lisathia brisant l'étrange échange entre nous.

- Pour? demandai je sans pour autant cesser le duel de regard avec Maven.

- Mon père vous demande, me répondit t'il, il doit vous montrer certaines choses. Et puis vous devrez faire votre entrée à la cour en tant que prétendante officielle sur ma personne, ajouta t'il en souriant de manière moqueuse.

J'injectai le maximum de dégoût dans mes yeux que je le pouvais en continuant à le fixer. Ma main restait sur la poignée dorée de la porte se crispa faisant blanchir mes jointures. Pour le roi, cela été sans appel. Il y aurai certes un « tournoi » des plus malsains pour la conquête de son fils, mais la grande gagnante été déjà désignée. A la simple idée d'être liée à ce grossier personnage, je frissonnais. Et à la lueur dans ces yeux faisant écho à ma répulsion, il devait être dû même avis. Pour moi il ne serai qu'un être froid et vide de bienveillance. Pour lui je ne serai qu'une sauvageonne, comme il aimait me le rappeler, sans aucun attraits et sans l'éducation et la prestance qu'il méritait.

Je mis alors fin à cet échange en reculant de deux pas pour laisser le passage libre aux servantes devant moi. Elles s'empressèrent d'y rentrer, suffoquant sûrement de la tension qui ne cessait de monter depuis quelque minutes.

- À tout à l'heure donc, dit Maven en esquissant un faux sourire destiné à se moquer de moi.

Je lui répondit en lui écrasant cordialement la porte sur le nez. Peu m'importait le protocole, le respect ou je ne sais d'autre. Ma présence été indispensable au roi, et j'avais donc compris que rien ne pouvais m'arriver face à cet homme. Il ne pouvait rien faire. Alors autant afficher haut et fort ma pensée à son égard. Lui même ne se gênait pas pour moi.

Je me mis alors face à ma coiffeuse et j'attendis que se termine cette préparation interminable que je devais visiblement subir chaque matin et chaque soir. Je devais à tout prix trouver un moyen de parler à la servante qui commençait à s'affairer autour de moi.

La réponse à mes attentes se présenta alors sous mes yeux. Parmi les innombrables pots et flacons devant moi, un retint mon attention. Le poudrier. Il y avait dans mon village - mon ancien village- une fabrique de ces produits produits pour les habitants de la Ville Haute. J'avais maintes fois, lorsque j'emmenais certaines pièces de gibier à vendre, observait la fabrication de ces produits. Et je savais de source sure, pour l'avoir vu, qu'ils utilisaient une plante médicinale en grande quantité, qui avaient des propriétés vomitives. En administrer à Lisathia, la rendrait malade au bout de quelque minutes. Je n'aurais cas soutenir que je pouvais me passer d'une servante et aussitôt me retrouver seule avec la femme qui retenait mon attention.
Restait à trouver comment lui faire ingérer. Je cogitais pendant encore plusieurs minutes, tandis qu'elle me coiffait et tirait mes cheveux en arrière. J'entendais en arrière plan, l'autre servante préparait mon bain dans la salle derrière.
Lorsque ce fut prêt, je me levai en faisant mine de trébucher. Je pris au même moment une poignée pleine de poudre discrètement. Si je parvenais à la faire tomber dans la tuyauterie des bains, les vapeurs, au bout d'une dizaine de minutes seraient infestées. Je serai alors largement sortie et seule Lisathia serait encore dans cette salle.

Je restai silencieuse durant tout le déroulement de ma stratégie. Dès que Lisathia se détourna pour déposer mon peignoir, d'un geste vif, j'ouvris mon poings au dessus de la pompe. La  poudre se dissolue immédiatement dans l'eau et ne laissa pas de traces à sa surface. Je montai dans la baignoire et m'immergeai. J'y restai le moins possible avant d'en ressortir avec hâte. Je me dirigeai immédiatement vers la penderie dégoulinante d'eau. Et demandai à la servante toujours inconnue de venir m'aider à choisir ma tenue. Je m'éternisais inutilement sur chaque tissus et chaque vêtements en attendant un signal.
Il ne tarda pas à arriver. Lisathia fut prise d'une quinte de toux qui résonna jusqu'à dans la chambre. Je me tournai en prenant un air de surprise. Elle sortit de la salle d'eau, déjà blafarde.

La rapidité de cette plante est redoutable, pensai je en tentant de ne pas culpabiliser. Elle ne serai indisposée qu'une paire d'heures et je pourrai obtenir en contrepartie des réponses à mes questions. 

- Que se passe t'il, fis je mine de m'inquièter alors.

- Rien, me rassure t'elle faiblement , je me sens juste patraque tout à coup.

- En êtes vous sûr...

Je n'ai pas finit ma phrase qu'elle retourna  dans la salle d'eau en courant et en rendant le contenu de son estomac. Elle revient aussitôt en se confondant en excuses que je balayait d'un geste de la main. Je l'observai attentivement et regardais son teint, le rougissement de ses yeux et les crampes d'estomac qui semblaient la prendre. Cela passera aisément pour une légère infection dut au froid.

- Allez vous reposer Lisathia, je pense que nous pouvons nous débrouiller a nous deux, dit je en fixant la jeune femme à côté de moi.

Elle semblait s'être raidit, comprenant ce que je tentais de faire.

- Mais je doute que vous soyez prête à temps dans ce cas, bredouilla t'elle.

- Et moi je suis sure que si, affirmais je en allant m'assoir dans un fauteuil, lui signifiant qu'elle pouvait s'en aller.

Ses crampes durent reprendre car elle ne s'opposa pas plus longtemps à la proposition. Elle courut presque à la porte et s'empressa de disparaître prestement. Le silence retomba sur la pièce et je me tournai tranquillement vers la femme restait debout.

- Comment tu t'appelles, demandai je doucement.

- Olga, dit t'elle, je m'appelle Olga.

J'opinai de la tête et attendit qu'elle poursuive. Mais elle resta silencieuse. J'haussais un sourcil devant son mutisme.

- Très bien, soupirai je, je vais avoir droit au discours de « je ne peux rien dire car secret défense »?

- Je ne peux effectivement pas dire grand chose, dit t'elle en se balançant sur ses talons l'air embarrassée, pour la bonne raison que je ne sais pas grand chose. 

Je le levai, allait saisir une robe d'un vert foncé profond avant de lui tendre.

- Commence par le début de ce que tu sais, et après nous verrons.

- Je sais juste que je devais vous donner ce message hier.

- Qui te l'as donné?

- Un homme...

- Quel homme?

Même si je me doutais de son identité. La seule personne qui m'avait semblé prête à me parler franchement la veille.

- Un homme aux cheveux noirs, qui était sacrément sale.

Je souris discrètement de satisfaction. Je ne m'étais pas trompée. Cet homme avait réellement un réseau dans le palais qui lui permettait de rentrer en contact avec qui il le souhaitait. Mais j'ignorais toujours de quel côté se trouvait l'ancien espion qui croupissais six pieds sous terre. Et je ne pouvais guère me perdre en conjectures. Je pris la décision de retourner voir cet individu dès ce soir afin qu'il puisse terminer sa petite histoire. Ensuite j'aviserais qui je pourrais utiliser pour me sortir d'ici.

Olga termina de me préparer dans un silence lourd. Elle n'avait, à l'évidence, aucune intention de plus m'en révéler, qu'elle ne l'avait déjà fait. Son utilité touchait donc à sa fin.
Je me concentrait sur ma rencontre future avec Menevras. J'étais prête à entendre chacun de ses mensonges, à hocher la tête sagement. Tout en continuant a fomenter mon plan de fuite.

Les couloirs défilaient une fois de plus tandis qu'on me conduisait à mon rendez vous. La lourde robe viridian ralentissait considérablement mes pas et je regrettai de l'avoir choisit. Je devais être toujours à l'affût d'une fuite potentielle. Pas m'affaler dans mes jupons à la première occasion.

Le trajet fut long. Si long que je me demandais à un moment si l'on ne cherchait pas sciemment à me faire perdre mes repères. Chaque pas, m'engonçait un peu plus dans les méandres de ma colère. En arrivant je savais à qui m'attendre mais les mensonges proférés par les personnages royaux, la veille au soir, me laissait un goût amer dans la bouche. Peut être pensaient t'ils que mon intelligence, aussi basse que mon milieu social ne me permettrait pas de flairer la supercherie.
Je serrai les dents. Les cris de mon frère remontèrent à mes oreilles. J'allais tenir pour lui. Pour lui permettre de sortir de cet enfer noir.

On me fit arrêter devant des portes que je ne reconnut pas. J'étais dans une partie du château où je n'étais jamais aller. Les battants qui s'ouvrirent, laissèrent place à une gigantesque chapelle richement décorée. Les vitraux laissaient filtrer une lumière diffuse et il régnait un silence de plomb. La seule personne devait donc être le roi de dos, manifestement en train de prier. Je m'avançai et entendit les gardes sortirent en refermant les portes derrière eux.

Ou bien le roi ne voulait pas être écouté, ou bien il ne me considérait pas le moins du monde comme une menace. Sans doute pensait t'il même que j'étais désarmée. Or ma panoplie d'armes ne m'avait pas quittée parce que je portais une robe. Elles étaient, bien au contraire, dissimulés dans mes bottes, attachées à ma cuisse et à mes avant bras recouvert de velours. Prêtes à frapper.

Je me raclai la gorge. Aucune réaction. Je m'avançai de trois pas supplémentaires. Quelque chose clochait. La posture du roi ne suggérait pas une prière. Il paraissait affaissé et inerte. Le cœur battant je marchai jusqu'au corps et le contournai. Je retins un cri quand je vis la gorge tranchée de l'homme. Ce n'était pas Menevras.
Le roi était peut être partit en découvrant le corps. Où il avait peut être placé ce cadavre ici en laissant l'assassin dans la pièce. Un corps découvert assassiné soulevait beaucoup de questions quant aux motivations. Mais deux, au même endroit, sans aucun lien entre eux ? Les allégations se tournaient aisément plus vers un tueur en série.

Me sentant immédiatement en danger, je soulevai ma robe pour prendre le couteau accroché à ma jambe, et tournai sur moi même afin de déceler une quelconque attaque. Mon rythme cardiaque s'accélère aussitôt. Et l'adrénaline déferla dans mes veines. J'ignorais à quoi m'attendre. Mais le tueur pouvait encore être dans cette pièce.

Des applaudissements retentirent alors. Sursautant je me tournais vers la source du bruit. Le roi sortit de l'ombre en continuant de claquer des mains.

- Ma chère, je savais que vous n'étiez pas sans défense. Mais de là à vous balader armée... quel culot, mais quelle audace...

Je me figeai. Il était inutile de nier. Je ne pouvais le bercer d'une illusion d'innocence. Mais je pouvais toujours le mettre sur le mauvais chemin.

Je la rengainai en haussant les épaules:

- Une seule dague n'as jamais fais de mal à personne... à part si cette personne voudrai me chercher des histoires.

Par cette phrase je lui montrai que je ne cherchait pas à le tromper. Qu'il m'avait vu et que je lui concédait cette petite victoire. Je lui laissai croire que, certes je pouvais être dangereuse, mais sans être dans l'offensive. Et que je n'avais qu'une seule arme sur moi.

Il s'approcha doucement en me détaillant. Le serpent prêt à frapper. Froid et calculateur. Je ne bougeait pas d'un pouce. En fixant un point droit derrière lui. J'influai à mes poings un léger tremblement.

Je lui laissai croire que j'avais trop peur pour me laisser aller à affronter son regard. Qu'il me terrifiait assez pour que la peur me fasse trembler. Alors même que la colère qui était en train de m'envahir manquait de me consumer.

- J'espère que la nuit ne vous as pas fait changer d'avis, laissa t'il tomber.

Il était donc rentré directement dans le vif du sujet. Sans artifice diplomatique. Tant mieux, je n'y connaissais rien.

Je hochait lentement la tête. Puis donnai un coup de menton en direction du cadavre à ma gauche.

- Qui est t'il?

Des secondes s'égrenèrent.

- Voyez vous Arcanya, je suis peut être roi depuis des siècles, mais beaucoup n'ont pas encore acceptés mon règne de ce royaume. Ils contestent mon autorité de génération en génération avec de pathétiques actions toutes vouées à l'échec. Ces rebelles infiltrent chaque couches de mon peuple. Toute hormis le cercle intérieur cela va de soi. Les Révoltés s'appellent t'ils, s'esclaffa le roi, comme si leur petite rébellion changeait quoique ce soit.

Il s'approcha un peu plus.

- Regardez et voyez bien ce qui arrivent à ceux qui me défient. A ceux qui pensent qu'ils peuvent me battre. Tentez de me duper, de me nuire ou de m'échapper... et c'est ce qui vous attend.

Je me forçais à respirai calmement face à ces menaces. Je ne voulais lui montrer ma peur qui désormais était grandissante.

- N'avez vous pas besoin de moi vivante, me forçai je a articuler.

Le roi pencha la tête et fit mine de réfléchir:

- Pour un certain rituel qui commencera à la prochaine nuit sans lune et pour quelque mois après... non il me semble bien que je pourrai me passer de vous d'ici quelque années. A moins bien sûr que vous parveniez à vous faire oublier en étant sage.

Je serrai les poings. Les paroles d'Abrax me revinrent en mémoire. Le rituel avait peut être déjà commencé. Je ne savais rien de son déroulé. De ce qu'il nécessitait réellement. Et s'il commençait à la prochaine nuit sans lune cela me laissait à peine quelque jours. Mon sang se transforma en piques glacés dans mes veines. Mes chances s'amenuisaient à chaque moments passés ici. Chaque seconde qui passaient m'éloignaient un peu plus de la liberté.

Le roi sourit face à mon silence. Puis se décala.

- On vous attend, dis t'il en souriant froidement, je suis sûr que vous allez passer un agréable moment...

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