Soukaina : L'exception à la r...

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Je suis une jeune fille de 16ans qui vit comme les autres avec ses deux frères et sa sœur et qui est confront... More

Chapitre indépendant
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44

Chapitre 11

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Salam aleykoum / Coucou

Journal de Soukaina...

Résumé :

Notre conversation se trouve interrompu par un appel, Sofiane décroche, très rapidement son visage se ferme et ses sourcils se froncent directement.

Il parle très sèchement, il commence à élever la voix je remarque qu'il est en train de s'énerver, un silence de mort envahit la pièce, plus personne ne parle, on pourrait entendre les mouches voler.

Tout le monde patiente en attendant que Sofiane raccroche et explique ce qu'il se passe, j'espérais de tout coeur que ce n'était rien de grave...

Il raccroche au bout de plusieurs secondes d'appel, tout le monde le regarde attentivement moi y compris, il souffle de mécontentement et il dit seulement ses mots :

Sofiane : les gars prenez les voitures on se casse tout de suite.

                                     {•11•}

Tout le monde fronce les sourcils à l'entente des mots de mon frère, qu'est-ce que tout cela voulait bien vouloir dire ? Pourquoi devraient-ils partir aussi rapidement

Et moi je comptais faire quoi ? Allez avec eux ? Si je n'y allais pas où est-ce que j'allais bien pouvoir aller ? Rester dans cet appartement hors de question, il appartenait à je ne sais qui et si cette personne rentrait ? Ça allait être gênant.

Moi : moi je fais quoi ?

Ibrahim : j'appelle le frère de Lina pour venir te chercher et te ramener à la maison.

Moi : vous allez où ? Sofiane ce n'est pas dangereux hein ?

Sofiane : ne t'inquiète pas on va juste régler un truc et tranquille.

Je savais pertinemment qu'il mentait sinon il n'aurait pas dit qu'ils devaient partir précipitamment comme ça, son visage lors de son intervention téléphonique montrait qu'il était énervé et même son timbre de voix

Il me prenait pour une imbécile ou alors il voulait me protéger d'un stress mais s'il savait que c'était en ignorant un possible danger dans lequel ils allaient s'impliquer c'était là que j'allais réellement stresser.

Moi : je sais que tu mens...

Sofiane : ne t'en fais pas, ça sera vite réglé, juste un malentendu à régler qui m'énerve et c'est bon.

Là encore il minimisait les faits, ça ne servait à rien tout ça je le sentais au fond de moi même que la situation n'était pas aussi tranquille qu'il le prétendait, que c'était sûrement dangereux, c'était plus fort que moi je le sentais.

Je le regarde dubitative, il me fait un sourire rassurant que je ne lui rend pas, je savais que c'était qu'un sourire de façade pour essayer de me rassurer.

Ibrahim de son côté était au téléphone avec le frère de Lina et les autres garçons était en train de rassembler leur affaire etc pour s'en aller certains d'entre eux étaient déjà descendu pour rejoindre leur voiture respectives.

Ibrahim : il arrive dans 10min, je te laisse les clés tu fermes l'appartement à clé quand il arrive, il va te klaxonner pour que tu puisses descendre.

Moi : ouais.

Ils me disent tous au revoir avant de partir, je les dévisage tous en répondant très froidement et très sèchement pour qu'ils voient tous mon mécontentement face à la situation que j'ignorais, je savais qu'il n'y avait que Sofiane qui savait pour l'instant mais ils allaient tous le savoir dans les prochaines minutes alors que moi j'allais rester indéfiniment dans l'ignorance.

Ils quittent tous l'appartement et je me retrouve seule face à moi-même, le cœur serré de stress et de nerfs.

Je m'installe sur le canapé en attendant qu'on vienne me récupérer, j'avais trop la rage, j'aurais voulu aller avec eux, j'aurais voulu leur empêcher d'aller là-bas.

J'aurai tout simplement voulu qu'ils ne soient pas tombés dans leur trafic...

Plusieurs minutes plus tard j'entends des klaxons, je comprends que le frère de Lina est venue me récupérer, je récupère mon téléphone et je sors les clés de ma poche que mon frère m'a confié.

Je vais à la fenêtre je fais un signe que j'arrive puis je verrouille la fenêtre et je me dirige vers la porte d'entrée, je sors et ferme la porte à clé, je dévale les escaliers et je rejoins Mehdi à bord de sa voiture.

Moi : salam.

Mehdi : salam ça va ?

Moi : Al Hamdoulillah et toi ?

Mehdi : Al Hamdoulillah, tu racontes quoi ma soeur ?

Moi : pas grand chose et toi ?

Si tu savais Mehdi tu m'aurais tué si t'apprenais que celle que tu considères comme ta petite soeur s'est immiscée dans des activités illégales pour faire du chantage à ses frères qui sont aussi comme tes frères et qui ont décidé de vendre de la drogue alors que toi tu fais ça proprement...

Mehdi : rien de spécial hein, le taff c'est dur pour un mec comme moi.

Moi : flemmard tu veux dire ?

Mehdi : ferme ta g*eule.

Je pars en fou rire et très rapidement il me rejoint dans mon fou rire.

Moi : assez rigoler c'est quand tu maries madame ?

Mehdi : bientôt insh'Allah, je mets de côté là.

Moi : je suis trop contente pour toi vraiment, un vrai homme.

Mehdi : ça fait plaisir petite soeur.

Moi : c'est normal.

Je lui adresse un grand sourire qu'il me rend, on était déjà en train de rouler depuis quelques minutes, on venait de rentrer dans notre ville de Montfermeil.

Mehdi : t'as quelque chose à faire là ?

Moi : non pourquoi ?

Mehdi : bah viens à la maison comme ça tu vois ma soeur et ma mère ça lui fera plaisir de te voir.

Moi : Oui bien sûr, ça fait longtemps que je n'ai pas vu Khalti. ( tata )

Mehdi : bah ouais, toi aussi là tu restes enfermé chez toi.

Moi : je m'y sens bien.

Mehdi : toi qui était comme une SDF toujours dehors, ça change là.

Moi : ouais, tout a changé...

Mehdi : c'est le mektoub ( destin ) t'inquiète c'est un moment difficile mais ça finira par aller mieux pour toi, ça ne sera pas comme avant mais ça sera autrement et ça sera bien quand même.

Moi : oui, le temps fera les choses comme on dit.

Mehdi : voilà, si t'as besoin de quelque chose tu me dis, tu dis à Lina ou même ma mère c'est bon ?

Je ne suis pas du genre à parler quand ça va pas, si ça va pas et que j'en parle c'est que je ne dis pas tout, je ne dis que ce que je veux dire.

Si je vais mal, c'est moi-même qui dois gérer ça,  je n'ai jamais parlé de mes problèmes, ni de mes peines j'ai toujours tout réglé par mes propres moyens.

Je sais que les mots ne me toucheront pas, ils ne feront aucun effet sur moi-même, j'apprends à vaincre mon mal par moi-même, j'écris aussi pour libérer ça, ou je pense... et ça m'aide à évacuer ce mal.

Ça met beaucoup de temps mais j'y parviens toujours grâce à Dieu, je m'en remets toujours à lui, je lui demande qu'il m'aide, lorsque j'effectue ma prière.

Le remède aux problèmes est la prière, la prière qui tranquillise l'âme et l'esprit, qui te met en contact direct avec Dieu, qu'il écoute attentivement nos requêtes, on lui parle directement, on a une vraie interaction malgré qu'elle ne soit pas visible, elle se traduit par mes prières et mes demandes.

La vie d'ici-bas est la prison pour le croyant, je suis intimement convaincu qu'en tant que croyant on ne sera jamais vraiment heureux ici, on trouvera et connaîtra le vrai bonheur dans l'au-delà et pas ailleurs.

On n'est pas fait pour cette vie-là, je ne suis pas faite pour cette vie-là...

Pour autant je suis là et je dois vivre ma vie, le plus droitement possible, en vivant ce que Dieu m'a réservé et patienter en cas de tristesse et de  peine.

Moi : c'est gentil, je vous solliciterai en cas de problème.

Je savais pertinemment que ce jour n'arrivera jamais, je ne serai jamais la personne qui ira quémander de l'aide à quelqu'un.

J'ai déjà la meilleure aide : Allah, seul lui me suffit.

Je pose ma tête sur le rebord de la fenêtre et je ferme les yeux, je lutte contre le sommeil pour ne pas m'endormir à bord de la voiture sachant que nous étions quasiment arrivés chez lui.

Plusieurs minutes plus tard nous arrivons à la cité, il se gare en face de l'entrée de son bâtiment, je sors de la voiture, lui également il verrouille sa voiture et on se dirige vers l'entrée du bâtiment.

Nous saluons tous les deux les vendeurs dans le hall du bâtiment tranquillement installé sur les marches des escaliers ou sur des chaises pliantes.

On monte les escaliers pour arriver chez Lina, on passe l'embrasure de la porte et Lina me saute dessus, je lui souris et la prends dans mes bras en souriant, elle fait la même chose.

Lina : j'ai l'impression qu'on ne s'est pas vue depuis 20ans.

Moi : ( en rigolant ) on s'est vu vendredi t'abuse.

Lina : je sais mais tu m'as manqué !!!

Moi : toi aussi hein. ( en rigolant )

On finit par se détacher l'une de l'autre et je me dirige vers la cuisine pour y trouver la mère de Lina, Naïma.

Moi : Khalti. ( tata )

Naïma : Soukaina benti. ( ma fille ) ???

Moi : ouii ça va ?

Naïma : Al Hamdoulillah et toi ?

Moi : oui Al Hamdoulillah.

Naïma : vraiment hein ? Tu me mens pas ?

Moi : non t'inquiète ça va Al Hamdoulillah.

Naïma : tant mieux ma fille, installe toi au salon je ramène le goûter.

Moi : d'accord tata.

Je rejoins le salon, avec Lina, Mehdi et la soeur et le frère de Lina, Sofia et Isaac.

Sofia : soukaina !!!!

Moi : sofia !!!! Ça va ?

Sofia : oui et toi ?

Moi : oui, Isaac ça va ?

Isaac : oui et toi souk.

Moi : oui, tu grandis trop vite toi.

Isaac : j'ai 11ans.

Moi : quel beau gosse.

Isaac : je sais.

Je me mets à rire.

Naïma arrive au salon avec un plateau avec du jus de fruit, du thé, des gâteaux.

Moi : fallait pas faire tout ça tata.

Naïma : ah bah si, ma petite Soukaina me rend visite et je l'accueille pas comme il se doit ? T'es folle.

Moi : merci tata c'est gentil.

Naïma : sers-toi ma fille.

Je prends un gâteau, Lina sert un verre de thé à la menthe à tout le monde, je prends le goûter avec eux.

Je ne sais pas vous, mais dès que je bois du thé ça me fatigue, bon ça me fait aussi aller faire beaucoup pipi, je savais que j'allais passer ma nuit à faire des allers-retours entre les toilettes et ma chambre.

Je me mets dans le fond de leur canapé, je mets ma tête en arrière à cause de la fatigue, je n'en pouvais plus, j'étais vraiment épuisée de cette journée.

Naïma : bah Soukaina qu'est-ce qui t'arrive ?

Moi : je suis fatiguée tata, la journée a été longue.

Naïma : dors dans la chambre de Lina ma fille.

Moi : non, t'inquiète je vais rentrer à la maison dormir.

Naïma : comme tu veux, demain passez à la maison tes frères ta soeur et toi manger ici.

Moi : Insh'Allah tata.

Naïma : Insh'Allah.

Moi : bon, moi je vais y aller, je vais rentrer dormir.

Lina : je te raccompagne.

Naïma : ah bah si tu sors prend 5€ dans mon porte-monnaie et va me chercher de l'huile d'olive.

Lina : ah... moi qui voulais juste faire l'aller-retour.

Moi : ( en rigolant ) cheh.

Lina : toi tais-toi.

J'éclate de rire.

Naïma : bah tu fais l'aller-retour aussi hmara.

Lina : ça me fait deux aller-retour au lieu d'un.

Mehdi : oh ta gueule tu fais mal au crâne avec tes deux allers-retours un aller-retour je ne sais pas quoi là va et ferme là.

Lina : mais tu veux quoi toi ? Ta une tête de dela3. ( pastèque )

Mehdi : j'ai juré je suis plus beau que toi.

Lina : le mensonge est un péché.

Naïma : fermez là tous les deux.

Moi : des sauvages ceux-là.

Lina : mais tu t'ai vu ?

Moi : bah oui.

Lina : bah tu devrais savoir que t'es la plus grande sauvage ici.

Moi : mais oui d'accord Lina.

Lina : vas-y tais-toi on y va.

Moi : oui.

On s'est levé, j'ai dit au revoir à ceux que je considérai comme ma deuxième famille, on est sorti de chez Lina et on a traversé la cité jusqu'à arrivée devant mon bâtiment, Lina m'a fait un câlin que j'ai rendu évidemment.

Moi : rentre bien.

Lina : toi aussi.

Moi : il ne risque pas de m'arriver grand chose Lina je suis en bas de chez moi.

Lina : bon ta g*eule, tu veux que je réponde quoi d'autre.

Moi : ( en rigolant ) j'avoue.

Lina : ( en rigolant ) voilà aller bisou.

Moi : bisou.

Elle s'en va et je rentre dans mon hall en veillant à saluer les vendeurs de mon bâtiment, il ne faisait plus froid et pourtant ils restaient dans le hall à encombrer l'entrée, dans l'autre cité ils étaient dehors, faut croire que nos vendeurs sont des frileux

Bref, je monte en vitesse les escaliers jusqu'à arriver devant la porte, je déverrouille la serrure et je rentre chez moi, je ferme la porte derrière moi à clé, j'enlève mes chaussures et je me dirige directement vers ma chambre puis la salle de bain pour me démaquiller et faire mes ablutions et rattraper mes prières que j'avais manquées.

Je me mets en pyjama, je m'installe confortablement dans mon lit, je prends mon téléphone.

*16h19*

J'envoie un message à mes frères et ma soeur en leur disant que j'allais faire une sieste et que j'avais verrouillé la porte à clé, j'avais également dit à Ibrahim que les clés de l'appartement où nous étions tout à l'heure, était au salon.

Je pose mon téléphone et le sommeil m'emporte rapidement.

{...}

Je me réveille tout doucement de ma sieste, elle a été bénéfique et reposante pour moi, franchement j'étais tellement fatiguée, là je me sentais mieux, avec plus de forme que tout à l'heure. Je saisis mon téléphone pour regarder l'heure.

*19h37*

Je me relève de mon lit, je m'étire et je me lève de mon lit après avoir bien repris mes esprits, je n'entends personne dans l'appartement, j'entends juste le bruit de la télé, Noor est là, vu l'heure qu'il était ça devait faire plus d'une heure et demie qu'elle devait être rentrée.

Je me dirige vers la salle de bain pour laver mon visage et effectuer mes ablutions pour rattraper mes deux prières restantes.

Je retourne dans ma chambre effectuer ma prière, puis je sors de celle-ci pour aller au salon voir ma soeur. Elle était allongée confortablement dans le canapé en regardant la télé.

Moi : coucou

Noor : coucou, ça va ?

Moi : ça va et toi ?

Noor : ça va, bien dormi ?

Moi : oui et toi ta sortie entre copines ça été ?

Noor : oui trop bien, j'ai acheté quelques trucs.

Moi : je veux voir !!!

Noor : bah vas-y vient on va dans ma chambre je vais te montrer.

Moi : oui.

On se lève toutes les deux, on se dirige d'un pas rapide vers sa chambre, on y rentre et je m'installe sur son lit directement tandis qu'elle saisit ses sacs où étaient ses emplettes.

Je repère rapidement un sac H&M, Primark, nike également.

Des vêtements et du maquillage.

Noor : j'ai acheté un truc, qu'on n'a jamais acheté ( en rigolant ) je voulais trop qu'on essaye en plus c'est des faux cils.

Moi : t'as acheté des faux cils ?

Noor : oui je veux trop essayer.

Moi : même moi en vrai.

Noor : j'en ai acheté deux paires pour qu'on essaye, sinon j'ai acheté une veste nike, deux chemises chez H&M.

Moi : vas-y montre.

Elle me sort tous ses articles les uns à la suite des autres, qu'elle enfile devant moi, franchement elle avait bon goût, ma soeur s'habillait simplement mais elle avait un truc en plus, que moi personnellement j'avais pas dans mes tenues, je m'étais que des trucs basiques, rarement colorés.

Noor : vas-y on essaye les faux cils !!!

Moi : ( en rigolant ) oui vas-y.

Elle me donne une paire de faux cils que je saisis, il est vrai que j'avais toujours voulu essayer des faux cils, le rendu était beau, puis ça évitait le démaquillage du mascara le soir qui est clairement une plaie pour tout le monde disons-le franchement.

J'ouvre la boîte, j'essaye de comprendre comment j'allais devoir m'y prendre, je relève la tête et je vois déjà Noor mettre la colle sur ses faux cils.

Moi : mais t'es rapide.

Noor : bah oui suffit de mettre la colle sur la bande du faux cil puis t'attend un peu avant de les placer sur tes yeux.

Moi : ça a l'air simple dit comme ça.

Noor : oui, ça à l'air comme tu dis.

Moi : ça ne l'est pas ?

Noor : je n'en sais rien.

Moi : bon... je vais mettre la colle.

Noor : moi je vais coller le premier cil.

Moi : vas-y.

Elle colle son premier cil parfaitement, ça lui allait bien, on voyait que ça apportait un truc en plus au visage, moi de mon côté j'ai saisi la colle sur mes faux cils en attendant plusieurs secondes que la colle sèche légèrement.

Plusieurs secondes plus tard, je colle les faux cils à mes yeux, Noor avait déjà fini et le rendu sur elle était tout simplement magnifique, elle était encore plus belle, même si elle est déjà incroyable naturellement.

J'applique les faux cils parfaitement du premier coup sous le regard attentif de ma soeur, son visage s'illumine et un grand sourire se dessine sur son visage lorsque j'ai terminé d'ajuster les faux cils sur mes yeux.

Je le regarde avec incompréhension en voyant son visage, pourquoi réagissait-elle de cette façon ?

Moi : bah quoi ?

Noor : mais Soukaina ça te va beaucoup trop bien, ça te fait des yeux de biche, t'es incroyable.

Moi : oh, merci c'est trop gentil, attends, je regarde mon visage en entier.

En effet, j'avais le miroir très rapproché de mon visage pour pouvoir bien appliquer mes faux cils, j'éloigne donc le miroir et je découvre l'effet des faux cils sur moi, autant vous dire qu'à la base je ne maquille pas trop, encore moins en ce moment mais le rendu des faux cils sur moi j'aimais beaucoup.

Je préférais largement le rendu des faux cils sur ceux du mascara, j'avais des cils courts et peu fourni à la base, donc me voir avec de longs cils m'était préférable en tout cas physiquement.

Moi : je vais en mettre tous les jours, j'aime trop.

Noor : t'as vu ? C'est beau de ouf, moi aussi je vais en mettre maintenant.

Moi : fini le mascara !!

Noor : ( en rigolant ) grave.

Moi : les garçons vont être choqués quand ils vont nous voir comme ça.

Noor : je te jure, ça va être drôle, c'est sur ils ne vont même pas savoir ce que c'est.

Moi : c'est sûr, viens on leur fait une blague !

Noor : laquelle ?

Moi : on dit qu'on a testé une recette sur nos cils et qu'ils ont poussés d'un coup.

Noor : ( en rigolant ) vas-y c'est sûr qu'ils vont tomber dans le piège.

Moi : c'est obligé !!

Noor : allez viens, on va commencer à préparer le repas.

Moi : d'accord, on fait quoi ?

Noor : des pizzas ?

Moi : bah dans ce cas vient on fait des pide !!

Les pide sont comme des pizzas, c'est un plat turc, c'est trop trop bon, ma mère en faisait très souvent et surtout pendant le Ramadan, j'aimais trop ça en plus elle variait la garniture, parfois elle faisait uniquement à la viande hachée et parfois elle en faisait uniquement au sucuk, le sucuk c'est comme un saucisson, c'est turc aussi et c'est super bon !!!

Noor : la préparation ça va être long hein.

Moi : ce n'est pas grave, de toute façon les garçons ne vont pas rentrer maintenant.

Noor : comment tu sais ?

Moi : ils devaient aller régler un truc, à mon avis on en a pour longtemps et s'ils ne sont pas contents ils n'ont qu'à manger des chips.

Noor : ce n'est pas faux.

Je ne voulais pas lui dire comment j'avais su qu'ils étaient partis régler un truc, c'est pour cela que j'ai été très brève dans mes explications et que j'ai rebondi sur autre chose.

Noor avait le droit d'être en paix et de ne pas ressentir le stress et la boule au ventre que moi je ressentais et qui se faisait de plus en plus grandissante du fait que les minutes passaient et que je n'avais toujours pas de nouvelles d'aucun des garçons.

Je ne voulais pas qu'elle ressente ce que j'ai ressenti et ce que je ressens actuellement, je ne voulais pas aussi qu'elle sache le contenu de ma journée et de tout ce que j'ai fais, ainsi que les garçons même si j'avais peu d'informations sur ce qu'ils faisaient.

Moi : ah oui, j'ai oublié de te dire mais j'ai été chez Lina tout à l'heure, tata nous a dit de passer manger chez elle demain soir à 4.

Si elle n'allait pas savoir les détails les plus méprisables de ma journée, elle devait quand même savoir les bons points et ça lui permettrait de se faire une idée positive de ma journée et qu'elle ne croit pas que je lui cache le contenu de mes activités... même si en soi c'était le cas.

Noor : trop bien, comme à l'ancienne on ira manger chez elle, puis au moins demain soir on sait qu'on n'aura pas à cuisiner.

Moi : ce qui est une très bonne nouvelle.

Noor : grave !! Allez laves toi les mains, on va commencer à préparer les pide.

Moi : ouii.

Je me dirige d'un pas rapide vers la cuisine plus particulièrement de l'évier pour laver mes mains, Noor avait été se laver les siennes dans la salle de bain pour ne pas perdre de temps.

En soi ça n'allait pas être si long que ça, disons que c'était le nombre de choses à faire qui donnait l'impression que la préparation est longue, pourtant tout pouvait se faire en 20min.

En tout cas ma mère mettait à peu près 20min pour la préparation des pide, sans la cuisson évidemment.

Avec ma soeur nous nous sommes attaqués à la préparation de la pâte, elle s'en occupait de mon côté je préparais la viande hachée, dans la cuisine, ce que j'aimais le plus c'était de préparer et cuire la viande, je ne sais pas pourquoi c'est ma partie préférée.

C'est d'ailleurs pour ça que je préfère cuisiner des plats salés que sucré, bon aussi parce que je suis plus salé que sucré en terme de nourriture.

La préparation se poursuit et se termine progressivement, on met nos pide à cuire, pendant ce temps on a débarrassé le chantier qu'on avait laissé avec tous les ingrédients, les ustensiles etc, on fait également la vaisselle et une fois le tout terminé on se dirige vers le salon pour se reposer après avoir cuisiné et nettoyé.

Je prends mon téléphone, toujours aucune nouvelle de mes frères, je commençais à m'inquiéter de plus en plus, mon souffle se fait court de plus en plus, j'ai une gêne à bien respirer.

Je me lève subitement, en adoptant une allure naturelle pour ne pas inquiéter ma soeur, alors que mon souffle était court j'avais besoin de sortir respirer.

Il faut que je sorte immédiatement.

Moi : euh, Noor je sors vite fait.

Noor : qu'est-ce qui se passe ? Tout va bien ?

Moi : tout va bien, ne t'inquiète pas.

Tout ne va pas bien, ne jamais me croire quand je dis « tout va bien ».

Noor : d'accord, fais attention à toi ablacım.

Moi : oui ne t'inquiète pas abla je reviens vite.

Je prends une veste et je descends à toute vitesse, chose ridicule puisque j'ai du mal à respirer, ça s'est empiré d'ailleurs.

J'arrive dans les derniers escaliers, un vertige me prend et je perds l'équilibre, je manque de tomber dans les escaliers et devant les vendeurs.

... : wsh, ça va ?

Moi : hmmm ouais ça va t'inquiète.

... : tranquille alors

Je descends les escaliers restants mais la douleur que je ressentais à la poitrine s'est intensifié, je tiens fermement ma main sur ma poitrine en essayant de retrouver un rythme de respiration convenable, un vertige me reprend et je manque encore une fois de tomber.

Deux des jeunes hommes me rattrape et celui qui m'avait parler commence à se diriger dans les escaliers sûrement pour monter chercher mes frères.

Moi : tu... tu vas où ?

... : je vais chercher tes frères, t'es la soeur d'Ibrahim et Sofiane ?

Moi : oui...ils ne sont pas chez moi, il n'y a que ma soeur mais elle ne sait pas, je veux pas qu'elle s'inquiète, c'est bon tranquille, ça va aller.

... : je vais appeler Nordine c'est ton pote, il va venir t'aider.

Moi : ma...mais non c'est bon.

... : cousine, t'arrive même pas à respirer.

Moi : ouais mais c'est bon, je vais aller mieux là.

... : écoute la pas, appelle le.

Il l'appelle et entretient une conversation téléphonique avec lui, dans lequel il dit que j'allais mal.

Je détestais qu'on dise ça de moi, je détestais qu'on voit mes faiblesses, j'essayais de toujours les cacher, mais c'est assez difficile quand le physique prend le dessus et qu'il fait paraître tes faiblesses aux yeux de tous.

Nordine arrive très rapidement, en à peine quelques secondes, j'en déduis qu'il n'était pas si loin, sinon il aurait mis plusieurs minutes à arriver de chez lui.

Nordine : wsh Soukaina qu'est-ce qui t'arrive ?

Moi : rien de grave, juste un peu de mal à respirer et des petits vertiges ça va passer tranquille.

Nordine : non pas tranquille, je vais t'emmener aux urgences.

Moi : non, hors de question.

Nordine : bah si.

Moi : non, puis tu vas m'emmener comment ?

Nordine : j'appelle Ayoub.

Moi : il n'a pas le permis.

Nordine : mais il sait conduire.

Moi : hors de question, je refuse.

Je me détache des deux hommes qui me tenait toujours et je m'assoie sur les marches, j'étais très essoufflée, mon souffle était toujours court, je suffoquais, et la douleur à ma poitrine était toujours présente, j'avais la tête qui tournait aussi mais je ne comptais pas aller à l'hôpital je déteste du plus profond de mon âme ce lieu.

Nordine : restes pas dans le hall, ça sent la cigarette ce n'est pas ce qui a de mieux pour toi, prends l'air déjà.

Moi : ouais, t'as raison.

Je me lève, un vertige me prend, je perds l'équilibre, Nordine me rattrape de justesse.

Nordine : attends, je vais te porter jusqu'à dehors.

Moi : non, c'est bon, laisse moi juste me tenir à toi.

Il me tend son bras que je saisis pour m'appuyer sur lui, je marche doucement sous le regard des gars de mon hall.

Moi : merci les gars.

Eux : tranquille.

Je leur souris légèrement, ils auraient pu s'en foutre totalement que j'étais sur le point de m'effondrer, pour autant ils étaient intervenus en ma faveur et ça m'avait fait plaisir.

Je sors accompagnée de Nordine, on s'installe sur le muret en face de mon bâtiment, dès que je franchis la porte et que j'entre en contact avec l'extérieur, un bien-être m'envahit, le contact de l'air frais sur mon visage me faisait beaucoup de bien.

J'inspirais à plein poumon pour respirer le bon air frais et retrouver un rythme de respiration normal, ça prend plusieurs minutes à se calmer.

Nordine était à mes côtés, il ne parlait pas mais il m'observait attentivement, son regard n'était ni lourd, ni gênant.

Quelques minutes plus tard, plusieurs voitures arrivent, parmi celles-ci celle de mon frère, je comprends aisément qu'ils rentrent enfin.

Enfin, Al Hamdoulillah, je respire mieux de nouveau, néanmoins j'ai encore la tête qui tourne, je pense que la fatigue joue aussi.

Ils descendent de leur voiture, mes frères me remarquent directement, ils froncent leurs sourcils d'incompréhension, ils semblent confus en me voyant.

Ils arrivent d'un pas rapide vers moi, suivi de près par les garçons.

Ibrahim : qu'est-ce que tu fais ?

Je le regarde de travers sans répondre à sa remarque, j'étais là parce que je me sentais mal à cause d'eux, de l'inquiétude qui me procurait.

Nordine : elle se sent pas bien, elle a des vertiges depuis tout à l'heure et elle a du mal à respirer, c'est les gars de votre hall qui m'ont appelé.

Sofiane : comment ça se fait ?

Moi : je n'en sais rien, vas-y Nordine merci d'être resté, je vais mieux, il est tard rentres chez toi ta mère va s'inquiéter.

Nordine : vas-y, je passerai te voir demain insh'Allah, reposes-toi bien ma soeur.

Moi : merci, à demain Insh'Allah mon frère.

Il se lève et s'en va, me laissant seul avec mes frères et leurs amis.

Moi : qu'est ce que vous avez à tous me regarder comme si j'étais je ne sais pas quoi ?

Sofiane : tu vas parler, ça se voyait que tu voulais pas en parler devant Nordine.

Moi : il n'y a rien qui vaut la peine d'être dit.

Sofiane : parle.

Ibrahim : ouais parle.

Moi : OH VOUS ME SOÛLEZ, VOUS NE VOULEZ SAVOIR CE QUE J'AI ????? BAH QUAND VOUS ÊTES PARTI EN NE ME DISANT PAS CE QUI SE PASSAIT J'AI STRESSÉ TOUTE LA JOURNÉE ET PLUS LES HEURES PASSAIENT PLUS JE M'INQUIÉTAIS ET REFOULANT MES INQUIÉTUDES ÇA S'EST TRADUIT PHYSIQUEMENT DONC VOILÀ CE QUE J'AI.

Je me suis levée précipitamment pour éviter d'écouter leurs excuses et toutes leurs conneries qui n'allaient rien me faire à part m'énerver encore plus.

Je commence à marcher et je me sens vaciller, un vertige me prend et je m'écroule au sol juste après que ma vue s'est troublé.

Je sombre dans l'inconscience...

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Soukaina : l'exception à la règle

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