Soukaina : L'exception à la r...

By ss_ssl

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Je suis une jeune fille de 16ans qui vit comme les autres avec ses deux frères et sa sœur et qui est confront... More

Chapitre indépendant
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44

Chapitre 10

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By ss_ssl

Salam aleykoum / Coucou

Journal de soukaina...

Résumé :

Plusieurs dizaines de minutes se sont écoulées depuis tout à l'heure, j'entends quelqu'un sonner à la porte, je suis quasiment sûre que c'était Wassim qui venait me chercher.

Je me précipite vers la porte d'entrée en regardant dans le petit trou et effectivement c'était bien Wassim.

Je lui ouvre la porte et il me sourit, je le lui rends et le laisse entrer dans l'appartement.

Wassim : salam.

Moi : salam ça va ?

Wassim : ouais et toi ?

Moi : oui.

Wassim : on y va ?

Moi : oui, c'est parti.

J'ai pris mes affaires et je me dirige vers la sortie de mon appartement suivi de très près par Wassim...

                                      {•10•}

Je sors de chez moi en verrouillant la porte à clé, Wassim se tient à mes côtés et nous descendons les escaliers rapidement pour rejoindre sa voiture, on arrive dans le hall je salue brièvement les mecs qui étaient là-bas tandis que Wassim leur serre tous la main.

On sort du bâtiment et on se dirige vers la voiture, il monte côté conducteur et moi côté passager, on s'attache respectivement et il me balance son téléphone sur mes genoux, je le regarde avec incompréhension face à son geste.

Moi : pourquoi tu me le lances ?

Wassim : bah pour que tu mettes la musique ?

Moi : bah fallait le dire, tu crois je vais deviner ?

Wassim : ça me paraît logique.

Moi : si tu le dis, bref je vais mettre du Pnl je te préviens.

Wassim : parfait.

Je lui souris, il me le rend, au moins je savais qu'on était d'accord sur les goûts musicaux pour notre trajet. Rien de mieux que mettre du Pnl quand on est en voiture, personne ne pourra me faire dire le contraire.

Je mets la musique et il démarre en trombe en direction de la cité Lucien Noël qui était à 5min en voiture.

On y arrive assez rapidement, il se gare en dehors de la cité, à deux/trois rues plus loin pour que ça ne soit pas cramé.

Wassim : vas-y, je t'attends reviens dans 5min.

Moi : t'inquiète je gère.

Je détache ma ceinture et ouvre la portière pour sortir de la voiture, je me dirige vers la cité où je devais aller, j'y arrive en quelques secondes et je découvre cette cité.

Une cité tout à fait banale, rien d'exceptionnel, des enfants sont dans le parc entrain de jouer, leurs mères sont assises sur les bancs entrain de discuter avec le goûter des enfants sur leur genoux.

Le bruit des enfants qui s'amusent et les discussions des mamans fait vivre cette cité qui est plongée dans une atmosphère pesante, des bâtiments de béton, des gars qui vendent et qui ne s'en cachent même pas.

Le bruit des motos cross et des voitures assourdit l'atmosphère déjà morose de ce lieu.

Je trouve une espèce de muret sur lequel je m'assoie discrètement, il est disposé en face de plusieurs bâtiments dont celui de la fille qui connaissait Ibrahim.

Je fais mine de l'attendre, j'adopte une attitude naturelle, je regarde de temps en temps en direction des teneurs de murs.

Ils ne me calculent pas c'est tant mieux, je remarque assez rapidement qu'il y a plusieurs spots où il y a des teneurs de mur.

Je remarque aussi qu'ils se dévisagent, j'en déduis qu'ils sont en concurrence, qu'ils ne s'aiment pas.

Une Range Rover noir arrive et 3 mecs descendent de celle-ci, ils s'arrêtent devant le premier spot, et un des teneurs de murs accueille les 3 jeunes hommes et ils rentrent à l'intérieur du bâtiment.

Ils en ressortent quelques secondes plus tard, avec un sac rempli, j'en déduis que c'est soit de la drogue, soit de l'argent. Mon instinct me dit que c'est de l'argent vu la carrure des 3 hommes et leur importance, ils avaient l'air d'incarner les supérieurs des teneurs de murs sûrement ce qu'on appelle les gérants.

L'homme qui se distingue des trois est grand de taille, il a le physique d'un turc, je sais reconnaître les turcs, il est imposant et musclé, il a les cheveux long bouclés.

Mon regard se porte sur les deux autres et qu'elle fut ma surprise quand j'ai reconnu Rayan qui avait failli m'écraser l'autre fois.

Ce plouc faisait partie de l'entourage proche du gérant d'ici ? Ça me surprend pas mal je l'avoue, pour moi ce n'était qu'un larbin, un mec qu'on envoie chercher les canettes aux grands de la cité.

J'y vais un peu fort peut-être... mais je ne l'aime pas.

Il faisait trop le mec arrogant, il ne se prenait pas pour de la merde, il en faisait trop et son comportement à toujours vouloir se faire remarquer était à vomir. Il réagissait parfaitement comme les mecs qui parlait beaucoup mais qui n'avaient rien.

C'était bien son genre ça.

Bref, les 3 hommes se dirigent dans leur voiture et poursuivent leur chemins sur d'autres spots, ils récupèrent des sacs de sport remplis et ils s'en vont, la voiture passe devant moi et je baisse la tête pour éviter que Rayan me reconnaisse.

La voiture s'en va en trombe, tout en faisant un énorme bruit dû à son moteur puissant et il quitte mon champ de vision, un homme passe devant moi, il se dirige vers l'un des bâtiments, je comprends facilement qu'il allait récupérer de la drogue pour sa consommation personnelle.

Il était jeune, c'était un occidental, un peu le style d'un mec qui habite sur Paris même, ça se voyait que c'était un étudiant, j'en déduis assez rapidement que c'était soit pour une soirée étudiante, en effet, nous étions le week-end donc le bon moment pour les soirées, ou alors il consommait cette drogue pour tenir bon pour poursuivre ses études.

Il en sort quelques minutes plus tard, je le regarde passer devant moi à nouveau, il ne se rend pas compte qu'il consomme la mort, mais le pire c'est qu'il y a des imbéciles qui vendent ça tout en sachant qu'ils détruisent la santé des gens.

Celui qui s'est occupé de servir le jeune homme ressort quelques secondes après lui, un sourire aux lèvres, il sort un join qu'il met dans la bouche, il sort également un briquet qui lui a servi à allumer son join, il se met à tirer une taf en regardant avec un sourire en coin les mecs qu'il dévisageait tout à l'heure.

De la pure provocation...

J'en avais assez vu, je ne devais pas rester longtemps ça allait paraître bizarre, je me relève de ma place et je reprends le chemin inverse lorsque j'entends qu'on m'interpelle.

Je me retourne pour chercher après mon interlocuteur en fronçant les sourcils, le même mec qui avait servi le jeune étudiant s'approche de moi.

Merde... qu'est-ce qu'il me voulait exactement ?

Moi : quoi ?

? : Lamine enchanté.

Moi : ouais, bref qu'est-ce que tu veux ?

Lamine : tu faisais quoi ici ? je viens de te voir, tu ne viens pas d'ici.

Moi : je suis venue voir ma copine mais elle n'est pas là donc je rentre.

Lamine : hmm t'habites où ?

Moi : de quoi je me mêle ?

Lamine : tranquille je ne vais pas te manger, je te pose juste une question.

Moi : j'habite pas dans le 93 c'est tout ce que tu dois savoir, pourquoi ça t'intéresse ?

Lamine : comme ça, c'est qui ta copine ?

Moi : Hayat, elle habite le bâtiment là qui est derrière toi.

Lamine : je sais, je la connais Hayat.

Moi : cool.

Lamine : t'es sur la défensive.

Moi : je ne te connais pas, c'est tout.

Lamine : je comprend, vas-y tranquille.

Moi : j'y vais.

Lamine : c'est quoi ton prénom ?

Moi : inutile de savoir, salam Lamine.

Il me sourit, je ne lui rends pas, je comprenais pas pourquoi il me faisait un sourire.

Lamine : salam mademoiselle.

Je lève les yeux au ciel d'ennui devant sa remarque et je m'en vais sans me retourner, une fois que j'étais sure de ne plus être dans son champ de vision je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule pour voir s'il me suivait, on ne sait jamais et heureusement pour moi ce n'était pas le cas.

Je poursuis mon chemin, je passe devant le terrain de foot où des garçons étaient en train de jouer, au moment où je passe un ballon arrive à mes pieds et un jeune garçon pas plus âgé que 6 ans arrive vers moi.

Il me regarde attentivement et il me sourit, je le lui rends.

Moi : attend je te fais la passe.

Garçon : merci.

Je tire et lui rend la balle, il la réceptionne.

Moi : bien rattrapé.

Garçon : bien tiré, tu n'es pas d'ici ?

Moi : non ça se voit tant que ça ?

Garçon : oui. ( en rigolant )

Il rigole, je lui souris et lui dit au revoir, il me répond en souriant de nouveau et il retourne en courant vers le terrain de foot.

Pour ma part je continue mon chemin et je sors de la cité, j'arrive très rapidement au niveau de la voiture de Wassim.

Mais arriver devant, il n'était pas à bord de la voiture, je n'ai pas compris et un sentiment de panique me prend, pourquoi n'était-il plus dans sa voiture, ou était-il passé ? Qu'est-ce qui lui était arrivé ?

Je n'ai pas le temps de réfléchir qu'il arrive derrière moi et me surprend en posant les mains sur mes épaules et en criant je répond de la même façon en criant.

Moi : AHHHH SALE CLOCHARD !!

Il se met à éclater de rire face à son geste et la réaction.

Moi : qu'est-ce qui te fait rire sale c*n va !!

il continue de rire alors que je le regarde de travers.

Wassim : comment t'as sursauté je suis mort.

Moi : ta g*eule, tu m'as fais peur, t'étais passé où ?

Wassim : je n'étais pas loin de toi, je te regardais de loin pour être sûr qu'il ne t'arrive rien.

Je le regarde avec incompréhension en arquant un sourcil.

Moi : non mais je sais me débrouiller moi-même hein.

Wassim : je ne dis pas le contraire, mais je m'ennuyais seul dans la voiture.

Moi : t'as pris un risque pour rien, t'es connu ici non ?

Wassim : ouais mais j'étais caché, je pouvais juste te voir toi.

Moi : hmm d'accord.

Wassim : t'as un bon tir, tu n'a rien perdu de nos matchs de foot à l'ancienne.

Moi : ( en rigolant ) non je tire toujours aussi bien.

Wassim : ne te jette pas de fleurs.

Moi : si, bref on y va ?

Wassim : ouais, tes frères sont occupés pour l'instant donc on ne va pas les voir tout de suite.

Moi : d'accord, on va faire quoi alors ?

Wassim : je ne sais pas, vas-y monte on bouge d'ici on ne sait jamais.

Moi : oui.

Je monte dans la voiture, il fait le tour et il monte également, il me jette le téléphone dessus, je comprends immédiatement qu'il veut que je refasse le DJ, je remets du Pnl.

L'atmosphère à bord de la voiture était calme et paisible ça faisait du bien, on était tous les deux silencieux, ce n'était pas un silence gênant mais un silence reposant sur un fond de Pnl c'était parfait.

Tellement reposant et parfait que je m'endors à bord de la voiture...

{...}

*15h08*

Wassim : Souk lève toi.

Je me réveille doucement de ma sieste pas assez reposante puisque j'ai peu dormi, je me relève bien, je gratte mes yeux et je regarde où nous sommes, il est clair qu'on ne se trouve pas aux bosquets chez nous à Montfermeil.

Mais qu'on est à Paris.

Je regarde Wassim avec incompréhension et il me sourit en coin.

Moi : qu'est-ce qu'on fait ici ?

Wassim : j'avais envie de venir ici, tu viens ?

Moi : euh oui vas-y.

Il s'était garé dans une rue de Paris, il avait été payé l'horodateur puis il m'a tiré par le bras pour que je le suive.

Wassim : t'es déjà monté sur la Tour Eiffel ?

Moi : non, enfin si mais j'étais petite.

Wassim : tu veux qu'on y aille ?

Moi : je ne sais pas, j'ai un peu le vertige en vrai.

Wassim : comme tu veux, au pire viens je t'emmène à un endroit d'où l'on pourra regarder la Tour Eiffel et tu verras si tu veux y aller ou pas.

Moi : d'accord.

Je le suis de près alors qu'on marche en direction de l'endroit où il veut nous emmener, on marche pas mal de temps et je vous avoue que je commençais à être fatiguée.

On parvient à l'endroit où il voulait nous emmener plusieurs minutes de marche plus tard.

On s'est retrouvé au Trocadéro, on était en hauteur et on voyait un peu plus loin la Tour Eiffel (voir photo au-dessus) , c'était trop beau mais j'étais persuadée qu'à la nuit tombée ça devait être encore plus beau qu'en journée.

Il y avait beaucoup de monde, beaucoup de touristes étrangers surtout et aussi beaucoup de vendeurs de petites Tour Eiffel.

Wassim et moi étions en retrait, pas sûr l'esplanade mais bien sûr le Trocadéro.

On s'est tous les deux assis sur le sol à regarder l'esplanade, la Tour Eiffel.

Wassim : c'est beau t'as vu ?

Moi : de ouf, ça doit être encore plus beau la nuit en vrai.

Wassim : le mieux c'est pendant le coucher du soleil, c'est une putain de vue.

Moi : ah ouais, t'es déjà venu pendant le coucher de soleil ?

Wassim : ouais, c'était l'année dernière, l'été avant que je parte au bled, j'étais venu ici avec une meuf.

Je le regarde attentivement parler, je ne savais pas qu'il fréquentait des filles celui-là, Wassim si on ne le connaît pas il est très fermé et ce n'est pas le genre de mec qui va beaucoup parler etc donc ça m'étonnait qu'il ait fréquenté une fille.

Moi : on était au bled nous ?

Wassim : ouais, c'était le lendemain de votre départ en Turquie même il y avait ta cousine jumelle là.

Moi : oui Ahlem.

Wassim : ouais voilà.

Moi : toi t'étais parti au bled quand ?

Wassim : une ou deux semaines après vous, je fuyais chez moi parce que ma mère quand on se prépare à aller au bled elle est vénère et stressé elle passe ses nerfs sur nous à chaque fois.

Moi : c'est ça hein, les parents ils sont trop investis quand il s'agit de partir au bled.

Wassim : tout ça pour deux heures d'avion, Paris/Alger et elle stresse comme je ne sais pas quoi.

Moi : ( en rigolant ) laisse Khalti tranquille.

Wassim : t'es déjà venu à Alger ?

Moi : non jamais, je suis allée dans d'autres villes mais pas Alger pourtant mon père vient en partie de là-bas.

Wassim : un jour faut que tu viennes voir notre coin.

Moi : oui Insh'Allah j'aimerais beaucoup, l'un de mes objectifs c'est de faire un road trip de l'Algérie et de la Turquie.

Wassim : ah ouais ? En mode tu veux tout visiter ?

Moi : oui, je veux aller dans toutes les grandes villes de mes deux pays d'origine.

Wassim : ouais moi aussi je veux aller voir toute l'Algérie.

Moi : on a un si beau pays, il faut qu'on visite tout.

Wassim : ouais de fou.

Moi : en vrai...

Il tourne sa tête vers moi en fronçant les sourcils, je sens son regard sur moi tandis que je regarde la Tour Eiffel pour ne pas supporter son regard.

Moi : je ne sais pas si un jour j'aurai la force de retourner en Algérie.

Wassim : pourquoi ?

Moi : bah mes parents ils y sont allés et ils en sont jamais revenu... je ne sais pas si je trouverai la force d'y aller sans pleurer ou penser au fait qu'ils ne soient plus là...

Wassim : ouais je vois, mais Soukaina c'est le destin, il faut l'accepter qu'il soit bon ou mauvais, qu'ils soient décédés en France ou en Algérie ou même Turquie ça ne changera rien, imagine s'ils étaient décédés dans votre appartement à Montfermeil t'aurais déménagé ?

Moi : non... je ne pense pas...

Wassim : bah voilà, donc l'Algérie c'est pareil, puis c'est encore récent, je ne dis pas que cet été ça ira mieux, mais avec le temps ça va aller, puis si cet été tu pars pas en Algérie tu iras en Turquie plus longtemps comme Ahlem elle fait.

Moi : oui...

Il met sa main sur mon menton pour tourner ma tête vers lui, il me sourit et met son bras autour de mon cou pour m'approcher de lui.

Wassim : ne t'en fais pas Souk, ça va aller, moi aussi je suis passé par là, c'était dur aussi pour moi mais maintenant j'ai accepté le décès de mon père et c'est comme ça, tu les retrouveras au paradis tes parents comme je retrouverai mon père.

Il m'a fait mal au coeur, Wassim avait perdu son père il y a maintenant deux ans, son père était gravement malade et sa maladie l'a emporté, il avait vu la santé de son père se dégrader petit à petit, son père était son repère et il l'avait perdu... il a énormément souffert du décès de son père, je sais qu'une partie de lui est morte lors du décès de son père.

Wassim était beaucoup moins fermé et distant avant le décès de son père, il était toujours souriant et toujours en train de rigoler pour tout et pour rien, un peu comme Imrân, là il rigolait toujours etc mais il était moins joyeux qu'avant.

J'ai clairement remarqué l'avant/après...

Je savais que moi aussi j'allais avoir un avant/après... je le remarquais déjà, j'étais devenu plus vide qu'avant, j'étais devenu beaucoup plus sensible mais paradoxalement j'étais aussi devenu plus dure avec moi-même.

Je pense que j'étais en pleine phase de changement, le temps fera les choses...

Moi : oui tu as raison, c'est comme ça et je sais que je les reverrai à un moment ou à un autre.

Wassim : voilà, allez on y va ?

Moi : oui.

On s'est relevé et on est parti du Trocadéro en longeant l'esplanade et en passant en dessous de la Tour Eiffel qu'on a pu voir de plus près.

Wassim : tu veux toujours pas monter ?

Moi : non pas cette fois, on rentre c'est mieux.

Wassim : vas-y, tiens mon téléphone et appelle Ibrahim.

Moi : oui.

Il me tend son téléphone que je saisis et je vais dans son répertoire pour chercher après Ibrahim, je le trouve rapidement dans son journal d'appel.

Moi : allô Ibrahim ?

Ibrahim : ouais, ça va ?

Moi : oui et toi ?

Ibrahim : oui, alors ça dit quoi ?

Moi : j'ai récupéré pas mal de petites infos, je ne sais pas si elles vont te servir.

Ibrahim : vas-y dit à Wassim de nous rejoindre à l'appart.

Moi : d'accord, à tout à l'heure.

Ibrahim : à tout à l'heure.

J'éloigne mon oreille du téléphone de Wassim quand mon frère a raccroché, je lui rends son téléphone.

Moi : tiens, il a dit qu'on doit le rejoindre à l'appart.

Il fronce les sourcils intrigués par ce que je venais de dire, je comprends pas trop pourquoi il a fait cette tête, l'appartement c'est chez nous quoi pourquoi il avait l'air si surpris ?

Moi : qu'est-ce que t'as ?

Wassim : non rien, tranquille.

Moi : hmm si tu le dis alors.

Wassim : ouais t'inquiète.

On continue notre chemin en silence, j'ai repensé au moment où l'homme était venu me parler tout à l'heure, il n'était pas méchant mais pourtant je ne sais pas, je comprenais pas pourquoi il était venu me parler dès qu'il a remarqué ma présence et si c'était bienveillant comme réaction.

Je me demandais aussi si Wassim avait vu ce moment, parce qu'il n'a pas parlé de ça et ça m'étonnerait qu'il n'ait rien demandé à ce sujet, je préfère taire mes interrogations en lui posant la question subtilement.

Moi : eh Wassim ?

Wassim : ouais ?

Moi : tu m'as suivi depuis le début quand j'étais à leur cité là ?

Wassim : non j'y suis allé pour voir où t'en étais mais t'étais déjà sur le retour, au moment où je t'ai vu avec le p'tit garçon à côté du terrain.

Moi : ah d'accord.

Je me disais bien qu'il n'avait pas assisté à cette scène, il aurait sûrement dit un truc à ce sujet.

Wassim : pourquoi tu poses cette question ?

Moi : comme ça ?

Wassim : non ça se voit bien que non, dis-moi pourquoi ?

Moi : parce qu'il y avait un mec qui est venu me parler.

Wassim : hein ? quand ? Tu comptais me le dire quand ?

Moi : quand je me suis relevé pour partir, il m'a vu et il est venu me parler, c'était avant que tu me vois du coup et bah je ne sais pas...

Wassim : il t'a dit quoi ?

Moi : il m'a demandé ce que je venais faire là, où j'habitais et même mon prénom.

Wassim : t'a répondu quoi ?

Moi : que ça le regardait pas, il a insisté et j'ai dit que je venais voir Hayat, que j'habitais pas ici et je ne lui ai pas dit mon prénom.

Wassim : t'as bien fait, c'était qui le gars, il était comment ?

Moi : un grand rebeu, musclé, cheveux noirs avec un dégradé plaqué sur le côté, il vend en bas du bâtiment B12, il était habillé en ensemble du réal.

Wassim : si c'est bien lui que tu décris je vois c'est qui, je l'aime pas lui il se prend trop pour un mafieux.

Moi : ça se voit qu'il s'y croit de ouf.

Wassim : ouais c'est le cas.

Moi : je vois.

Wassim : en tout cas t'a bien répondu donc c'est bon il devrait pas capter.

Moi : oui, je n'ai pas stressé devant lui ou quoi donc c'est bon.

Wassim : tant mieux.

On arrive enfin à la voiture, on monte chacun de notre côté à l'intérieur et il démarre, je remarque assez rapidement qu'il ne se dirige pas du tout vers Montfermeil puisqu'il a raté la sortie enfin j'avais beaucoup plus l'impression que c'était voulu de sa part.

Je fronce les sourcils en me demandant où on va, je le regarde en attendant une explication mais son regard est porté sur la route.

Moi : bah on va où là ? La sortie qui nous ramène chez nous c'était celle que tu viens d'ignorer.

Il ne me répond pas, j'attends plusieurs secondes en attente d'une réponse.

Moi : bah répond non ?

Wassim : bah ce n'est pas chez nous, tu verras par toi même.

Je fronce encore plus les sourcils, je ne comprends pas ou on va, quel appartement mon frère parlait ? Pourquoi ça avait l'air de poser un problème à Wassim, comme si ça le contrariait ou qu'il ne comprenait pas pourquoi  on allait là-bas ou plutôt pourquoi moi j'y allais.

Je ne réponds pas à la remarque de Wassim, ça m'a soûlé de ne pas savoir où je vais et pourquoi il réagissait de cette façon.

J'ai posé ma tête sur le rebord de la fenêtre et j'ai fermé les yeux pour me reposer, j'étais vraiment fatiguée de cette journée j'avais qu'une hâte c'était de rentrer pour prier, manger, me doucher et dormir.

Plusieurs dizaines de minutes plus tard on arrive enfin à ce fameux appartement, c'était dans une résidence, pas une résidence privée de riche ne vous méprenez pas, juste une simple résidence, pas une cité.

Je me demandais bien à qui appartenait cet appartement, ce n'était sûrement pas quelqu'un que je connaissais, ça devait être un ami de mes frères que je ne connaissais pas et qui donc n'habitait pas dans notre cité mais ici.

Je ne comprenais pas pourquoi on avait besoin d'aller jusqu'ici, on pouvait très bien se rejoindre à la maison, puis j'allais être gênée d'aller chez quelqu'un que je ne connais pas, c'était gênant comme situation.

Je me détache en voyant que Wassim aussi et je sors sans un mot, lui non plus, il verrouille sa voiture et il commence à marcher vers l'entrée d'un appartement, je le suis de près et il sonne à l'interphone c'est Imrân qui décroche.

Imrân: ici le plus beau de sa génération j'ai nommé Imrân qu'elle est votre requête.

Je me mets à rire, il est vraiment insupportable comme mec à nous faire la secrétaire de bureau là.

Wassim : ferme ta g*eule et ouvre la porte.

Sympa notre Wassim vous ne trouvez pas ?

Imrân : pour la peine j'ouvre pas allez va te faire f*utre.

Je rigole toujours, il allait monter en pression Wassim qui allait le tuer c'était sûr.

Wassim : je te donne exactement trois secondes pour ouvrir cette putain de porte ou j'ai juré j'escalade et je te tue.

Imrân : ouais bah ouais tu vas grimper.

Wassim : c*ochard c'est au premier bien sûr je grimpe.

Moi : mais t'es malade ou quoi toi ?

Wassim : w'Allah je monte.

Imrân : bah vas-y j'aimerai bien voir ça.

Wassim : vas-y attend mais j'ai juré je vais te niquer ta race.

Moi : ( en rigolant ) des enfants !!

Wassim avait les sourcils froncés de détermination à grimper comme un singe sur le bâtiment.

Moi : mais tu vas vraiment le faire.

Wassim : bah ouais ?

Moi : j'attends de voir alors !!

Il saute sur les barrières qu'on avait de part et d'autre des escaliers et il se met à escalader, il se retrouve rapidement au-dessus de l'entrée sur la plate-forme, il s'accroche au rebord de la fenêtre en sautant et il rentre à l'intérieur.

J'étais trop choquée, ce malade mental a réussi à grimper et rentrer dans l'appartement à bout de bras, j'avais la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés de choc.

Je demande à Imrân de m'ouvrir par l'interphone et je monte en courant j'arrive devant la porte qui était ouverte je rentre rapidement dans l'appartement et je me suis dirigé vers les cris d'Imran.

Je vois Wassim en train de frapper Imran qui criait et rigolait en même temps, Wassim rigolait aussi ainsi que toutes les personnes présentes dans l'appartement.

Je remarque assez vite que toutes les têtes ne me sont pas inconnues, donc la personne titulaire de l'appartement l'a gentiment laissé à mes frères ?

Moi : c'est bon vous avez fini ?

Wassim : ouais, ça fait du bien de le frapper un peu.

Ibrahim : vas-y viens Soukaina raconte nous.

Moi : c'est à qui cet appart ?

Sofiane : d'abord raconte, on s'en fout de ça.

Assez bizarre comme réaction mais je décide de ne pas répondre et me concentrer directement sur ce que je comptais leur dire.

Moi : bon j'ai vu qu'il y avait différents spots où ça vendait en bas des bâtiments et que plusieurs ne s'aiment pas, j'ai vu aussi une Range Rover Noir débarquer pour récupérer des sacs remplis sûrement d'argent, c'était 3 gars, dont un mec qui se différenciait des autres je pense que c'est le gérant il a une tête de turc, il est grand imposant avec les cheveux longs, avec lui il y avait deux mecs dont un c'est Rayan que j'ai eu l'occasion de rencontrer quand il a manqué de m'écraser.

Ibrahim : ouais c'est serhat Rayan et faycal, serhat c'est un turc kurde, c'est le gérant mais il va arrêter parce qu'il va se marier de ce que j'ai entendu.

Moi : faut que j'en sache plus sur ça alors.

Ibrahim : ouais, si c'est le cas ça va s'embrouiller entre Rayan et Faycal pour reprendre la place de serhat.

Moi : ce clochard de Rayan serait capable de gérer un réseau ? Impossible.

Wassim : ce gros b*uffon ferait tout foirer leur business, j'espère qu'il va reprendre comme ça il y aura moins de cafard qui nous casse la tête.

Sofiane : ouais de fou mais ça nous arrangerait.

Sékou : Serhat va jamais laisser Rayan reprendre le business ne soyez pas c*n.

Kassym : c'est sûr il va vouloir que ça soit Faycal.

Ibrahim : ouais mais ça va se taper, Serhat même s'il décide d'un truc ça se passera pas forcément comme il veut, Rayan c'est un fils de pute, il serait capable de faire un coup de pute à son propre pote pour prendre sa place.

Wassim : c'est sûr, je peux pas me le voir c'est une dinguerie.

Moi : moi aussi je ne l'aime pas pourtant je n'ai eu affaire à lui qu'une fois.

Kassym : une fois de trop.

Sofiane : personne là-bas est venu te parler ?

Moi : si un mec, je l'ai décris à Wassim il pense savoir c'est qui.

Sofiane : Wass c'est qui ?

Wassim : je pense c'est Lamine.

Ibrahim : il t'a dit quoi ce c*nnard ?

Moi : il m'a demandé ce que je faisais là, j'habitais où et mon prénom mais genre au fil de la discussion ce n'était pas un interrogatoire, j'ai répondu tout naturellement, j'ai dit que j'étais venue voir Hayat, j'ai dit que je venais pas du 93 et je n'ai pas dit mon prénom.

Ibrahim : c'est bon c'est carré alors.

Moi : oui, j'y retourne quand ?

Ibrahim : pas demain mais dans quelques jours, demain tu vas aller surveiller un autre truc.

Moi : c'est quoi ?

Ibrahim : des mecs vont faire une transaction, je veux que tu vois il ya combien de personnes, que tu me les prenne en photo et si t'arrive à voir le contenu de la transaction.

Moi : d'accord, ça va se passer où ?

Ibrahim : à La Défense vers 22h/23h.

Moi : mais je vais devoir aller là-bas la nuit ?

Sofiane : ouais.

Moi : d'accord.

Ibrahim : tu ne seras pas seule, il y aura Wassim avec toi.

Moi : c'est mon assistant RH ( ressources humaines ) ou quoi ?

Imrân éclate de rire.

Imrân:  elle a dit assistant RH.

Moi : mais quoi ? ( en rigolant )

Wassim : j'ai l'impression d'être une nourrice.

Moi : ferme ta g*eule je suis plus mature que toi.

Kassym : ah ouais ça ce clash ici.

Wassim : ferme ta g*eule.

Ibrahim : c'est ton binôme c'est tout.

Moi : carrément bah p*tain.

Notre conversation se trouve interrompue par un appel, Sofiane décroche, très rapidement son visage se ferme et ses sourcils se froncent directement.

Il parle très sèchement, il commence à élever la voix je remarque qu'il est en train de s'énerver, un silence de mort envahit la pièce, plus personne ne parle, on pourrait entendre les mouches voler.

Tout le monde patiente en attendant que Sofiane raccroche et explique ce qui se passe, j'espérais de tout coeur que ce n'était rien de grave...

Il raccroche au bout de plusieurs secondes d'appel, tout le monde le regarde attentivement moi y compris, il souffle de mécontentement et il dit seulement ses mots :

Sofiane : les gars prenez les voitures on se casse tout de suite.

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Soukaina : l'exception à la règle

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