Soukaina : L'exception à la r...

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Je suis une jeune fille de 16ans qui vit comme les autres avec ses deux frères et sa sœur et qui est confront... More

Chapitre indépendant
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44

Chapitre 8

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Salam aleykoum / Coucou

Journal de Soukaina...

Résumé :

On est arrivés, on s'est garé et on s'est dirigé avec notre grand groupe d'akhy ( frères) et oukhty ( sœurs ) au kebab de notre quartier, on a tous mangé.

Après avoir fini de manger j'entends une conversation entre Ibrahim, Sofiane, Wassim et de manière générale les garçons.

J'ai vaguement entendu « rdv 19h au même endroit j'ai déjà prévenu les filles ».

J'ai compris qu'il y avait une « mission » évidemment qu'il ne m'a pas convié mais vous vous doutez bien que moi vivante je n'allais pas les laisser faire leurs petites affaires sans y assister.

{•8•}

Inutile de perdre du temps à raconter ce qui s'est passé après être rentré du kebab à part vous dire que j'étais extrêmement énervée et déçu que mes frères ne me prennent pas au sérieux quand je leur disais que j'étais déterminée à vouloir rentrer moi aussi dans leur business pour les faire sortir de là.

J'allais devoir y mettre du mien encore plus pour leur montrer ma détermination sans failles.

*18h42*

Je m'apprête à descendre rejoindre mes frères ainsi que leurs potes, ils n'allaient pas être prêts de me voir arriver.

J'imagine déjà leur air ébahi en me voyant assister à la réunion. Je les vois déjà se regarder les uns les autres pour savoir qui m'avait mis au courant alors qu'ils manquaient juste de discrétion et que j'ai soutirée les informations que je voulais moi-même.

Mes frères étaient déjà dehors depuis un bon bout de temps donc aucun risque de me justifier auprès d'eux pour devoir sortir donc de ce côté là j'étais tranquille.

Depuis tout à l'heure j'étais allongée à penser à ce qui allait se passer durant cette réunion et s'ils allaient oser réellement parler devant moi de leurs activités illégales ou s'ils n'allaient rien dire.

Autant qu'ils parlent parce que je ne compte pas céder devant eux à m'en aller et leur laisser ce plaisir-là d'abandonner mes positions.

Je me relève de mon lit et j'enfile un ensemble de jogging Nike noir composé d'un jogging et d'une veste, en dessous de celle-ci je portais un t-shirt noir Nike simple.

Je me retrouve rapidement au salon et confrontée au regard interrogateur de Noor.

Moi : je sors vite fait.

Noor : d'accord, t'en a pour longtemps ?

Moi : non pourquoi ?

Noor : pour qu'on commence à préparer à manger.

Moi : ah bah non ça devrait pas mettre trop de temps et si c'est le cas je te préviendrais d'accord ?

Noor : tamam. ( d'accord )

Moi : bisous abla ( grande soeur ) à tout à l'heure.

Noor : bisous ablacım. ( petite soeur )

Je lui souris et elle me le rend immédiatement et je m'empresse de sortir de chez moi et de dévaler les escaliers rapidement pour ne pas rater NOTRE réunion à laquelle je n'ai pas été convié mais je m'invite toute seule.

J'arrive assez rapidement au point de rdv mais je préfère m'assoir sur mon banc habituel dans le parc en ayant une vue sur mes frères et Wassim qui était déjà là-bas.

Je prends mon téléphone pour voir l'heure, plus que quelques minutes avant de faire mon entrée théâtrale dans la réunion.

Les garçons arrivent petit à petit et même Sabrina et deux autres filles dont une que j'avais déjà aperçues avec Sabrina la dernière fois.

C'est donc elles mes collègues de travail... remarque totalement ironique de ma part j'espère que vous l'aviez compris.

*19h00*

Tout le monde semble être là enfin il manque une personne, MOI, il est temps de rentrer en piste.

Je sors du parc pour me diriger d'un pas rapide vers eux, ils ne m'avaient pas remarqué, quand je me suis approché vraiment près d'eux suffisamment près pour qu'ils entendent mes bruits de pas je les ai vu se retourner vers moi les yeux grands ouvert et stupéfait de me voir.

C'était exactement ce que je voulais comme réaction, leurs têtes étaient bien celle que je m'étais imaginé.

Moi : alors on ne m'attend pas pour la réunion ? J'avoue que je suis déçue qu'on m'ait oublié mais maintenant je suis là donc allons y gaiement.

Imrân : gay ? Genre les gay là ?

Moi : non hmar gai avec un i ça veut dire joyeusement.

Imrân : bah dis joyeux et ferme ta g*eule.

Moi : ( en rigolant ) ce n'est pas de ma faute si tu n'as aucun vocabulaire.

Imrân : je suis parfait sans ça.

Moi : évidemment !!

Je pose mon regard sur mes frères et le reste des invités de la réunion qui me regarde tous sans un bruit, avec la réaction d'Imran j'avais presque oublié que j'étais le centre de l'attention.

Il n'empêche que c'était exactement ce que je voulais mais j'avoue que tous leurs regards posés sur moi me gêne un peu enfin surtout parce que personne ne parle.

Moi : bah quoi il y a un problème peut être ?

Ibrahim : qu'est que tu fais là ?

Moi : tu me poses encore la question ? Je pensais avoir été très clair la dernière fois.

Sabrina : de quoi est ce que vous êtes en train de parler là ? Soukaina tu fous quoi ici ?

Moi : bah je suis dès votre mais il semblerait que mes frères ne m'aient pas invité.

Sabrina : comment ça des nôtre ?

Moi : bah je travaille avec vous tous quoi.

Sabrina : euh Ibrahim ta soeur elle a fumé ou quoi ?

Moi : non je ne fume pas.

Ibrahim : ne te mêle pas Sabrina, vas-y Souk rentre.

Moi : non, je vais t'expliquer comment ça va se passer, TU as prévu une réunion à laquelle je vais assister et je ne vais absolument pas partir donc au lieu de perdre ton temps bêtement à nous faire attendre en espérant que par miracle je m'en aille à la maison tu devrais nous expliquer la raison de cette réunion.

Je lui lance un regard rempli de défi et de détermination, je sais qu'il va céder parce qu'il sait qu'à l'inverse c'est peine perdu je ne céderai jamais devant lui, quand j'ai une idée en tête je la maintiens et personne ne me fera changer d'avis sauf moi-même.

Sofiane : ne commence pas Souk.

Moi : toi non plus ne commence pas tu sais très bien que je ne compte pas partir même si je suis forcé alors ne me soûlez pas et parler de ce que vous deviez nous dire.

Les garçons ne parlaient pas, pas même Wassim ce qui est très rare je vous l'accorde, tandis que Sabrina et les deux filles nous regardaient sans comprendre ce qui se passe.

Ibrahim : pfff...

Sofiane : pffff...

Ibrahim : bref, pour la faire courte....

Je souris de satisfaction, ils avaient cédé à ma demande je pense qu'ils se rendaient compte petit à petit que j'étais vraiment sérieuse quand je leur disais que je voulais rentrer dans leur domaine d'activité illégale pour les faire sortir de là.

S'ils cédaient à ça je savais pertinemment que l'idée que je sois dans ce genre d'activité allait les rendre fous et ils allaient sortir d'eux-mêmes, y compris moi de cet engrenage rempli de péché et de vice.

Le plan était en marche, il n'y avait plus qu'à réussir, ça prendra le temps que ça prendra mais je réussirai par n'importe quel moyen de les faire sortir de là, je me le promets, je leur promets.

Ibrahim : les gars du quartier à côté ils commencent sérieusement à me casser la tête, particulièrement deux p'tits cons qui commencent à monter en grade mais faut les faire redescendre avant qu'ils pensent pouvoir nous marcher dessus je ne suis pas leur petit.

J'écoute attentivement ce que mon frère est en train de dire il ne faut pas que j'en perde une miette pour savoir dans quoi j'allais m'embarquer et de quoi il en ressort de cette réunion.

Ibrahim : on va mettre Célia et Inès sur eux.

Sabrina : pourquoi pas moi ?

Sofiane : t'es connu là-bas t'as déjà parler avec des gars de là-bas, si tu te mets dessus ils vont les mettre au courant, on ne prend aucun risque sur ça.

Ibrahim : en plus tu parles déjà à l'un d'entre eux imbécile.

Sabrina : pfff...

Moi : et moi ?

Ils me regardent tous comme si j'avais dit la pire des horreurs.

Moi : bah quoi pourquoi vous faites tous cette tête avec des gros yeux là on dirait des hiboux ?

Ibrahim : il y a déjà les filles sur eux, et je t'ai déjà dit que tu ne feras pas ça.

Moi : bah vas-y donne moi autre chose à faire, tu sais très bien que je ne vais pas lâcher l'affaire.

Ibrahim : non je ne te donne rien à faire je te l'ai déjà dit.

Moi : est-ce que tu crois franchement que je vais t'écouter là ? Ibrahim ne me chauffe pas le crâne et donne moi un truc à faire je ne suis pas en train de rigoler avec toi.

Il me regarde mal et je le regarde mal aussi, on se foudroie du regard, j'en oublie même qu'on était entouré lui et moi, je ne vois que lui et ma haine grandissante envers lui.

Il ne se rend pas compte qu'à cause de leur connerie de trafic on est à deux doigts de s'embrouiller alors qu'on ne s'embrouille quasiment jamais lui et moi et de manière générale entre frères et sœurs on s'embrouille très rarement grâce aux enseignements de nos parents qui nous disaient toujours de préserver nos liens fraternels et d'éviter les conflits inutiles. Puis en évitant les conflits inutiles on évitait aussi les gros conflits.

Ibrahim : je t'ai déjà dit non tu ne comprends pas quoi dans cette putain de phrase Soukaina ?

Moi : eh bah j'en ai rien à foutre, t'as voulu rentrer dans des activités illégales et bah tu vas assumer jusqu'au bout ou alors t'en sors et tout le monde est gagnant. Si tu m'écoutes on gagne tous, si tu ne m'écoute pas on perd tous, tous autant qu'on est.

Ibrahim : je t'ai pas impliquée pourquoi tu t'impliques.

Moi : t'es mon frère, Sofiane aussi donc si vous vous mettez dans la merde bah je vous suis aussi c'est comme ça.

Ibrahim : on fait ça justement pour que Noor et toi vous soyez pas touchés par ça et que vous ne manquez de rien.

Il ne fallait pas qu'il dise ça parce que jusqu'à présent je ne m'étais pas énervé ou très peu mais là il avait dépassé les limites, comment pouvait-il juger qu'on ne manquait de rien et qu'on n'était pas touché par ce qu'ils faisaient tous les deux.

Moi : ON NE MANQUE DE RIEN TU AS DIS QUAND VOUS PASSEZ LA JOURNÉE DEHORS ET QUE VOUS NOUS CALCULEZ PRESQUE JAMAIS TU CROIS QU'ON NE MANQUE DE RIEN VOUS ME MANQUER ET J'AI PEUR QU'ILS VOUS ARRIVENT QUELQUE CHOSE ET PUIS TU OSES DIRE QU'ON N'EST PAS TOUCHÉS TU TE FOU DE QUI A PARTIR DU MOMENT OÙ VOUS ÊTES TOMBÉS DANS ÇA VOUS NOUS Y AVAIT IMPLIQUÉS ET SURTOUT S'ILS VOUS ARRIVENT QUELQUE CHOSE OU QU'ILS NOUS ARRIVENT QUELQUE CHOSE.

Ils me regardent tous avec des gros yeux choqués que je me mette dans un état pareil et que je libère le fond de ma pensée, j'avais la voix qui flanchait parce que je me retenais de pleurer mais jamais ils ne me verront pleurer pour eux j'ai une trop grande fierté pour pleurer.

Je les regarde avec haine et ma respiration est saccadée j'ai du mal à reprendre un rythme de respiration normal, j'ai les nerfs contre eux j'ai perdu le contrôle sur moi-même mais j'ai été quand même assez lucide pour ne pas péter un plomb comme je suis capable de le faire.

J'étais très colérique et je pouvais être très violente dans mes propos ou dans mes actes, j'avais su fermer ma bouche avant de dire des paroles blessantes et avoir une certaine allure avant de dégénérer et de m'attaquer physiquement à mon frère.

Sofiane me regarde tristement puis il s'approche de moi.

Sofiane : vas-y c'est bon Soukaina viens...

Moi : dégage de là, ne me touche pas tu es pareil que lui.

Sofiane : viens on va parler.

Moi : non recule je ne veux pas te parler.

Imrân : viens Soukaina.

Moi : non.

Imrân : mais si viens te calmer.

Moi : non tu ne comprends pas quoi ? ÇA AUSSI ÇA M'ÉNERVE VOUS ME PRENEZ JAMAIS AU SÉRIEUX QUAND JE DIS NON C'EST NON ET PAS AUTREMENT.

Wassim : vas-y laissez la se calmer toute seule et arrêtez de lui parler.

Je le regarde, toujours avec mes sourcils froncés et mon regard rempli de haine, les autres hochent la tête en comprenant qu'il n'avait pas tort.

Wassim : si elle veut se mettre dans la merde bah laissez la se mettre dans la merde elle en sortira toute seule quand elle verra ce que c'est ce monde-là.

Moi : TU CROIS JE SUIS UNE FAIBLE OU QUOI ?

Wassim : je n'ai jamais dit ça mais tu verras par toi-même, tu crois que nous ça nous fait plaisir d'être dans ça ? On espère vite en sortir. On ne mène pas la vie de Pablo Escobar ou de grands mafieux.

Je le regarde attentivement mais toujours avec haine, je sais très bien que ce n'est pas la vie des mafieux qu'on voit dans les films qu'ils vivent et c'est ça qui me fait encore plus peur, un mafieux de la taille de Pablo Escobar s'était fait abattre sauvagement sur un toit lui qui se pensait intouchable alors eux, qu'ils ne sont pas à ce niveau, ils étaient bien plus facilement atteignables.

J'avais vraiment l'impression qu'il n'y avait que moi qui comprenais la gravité de la situation, eux l'aggravait quand celle-ci me concernait mais pas quand ça les concernait ce qui m'énervait encore plus.

Wassim : tu veux baigner dans ses activités ? Bah voilà ce que je te propose.

Je tends particulièrement l'oreille en attendant ce qu'il allait me proposer, j'espérais que c'était mieux qu'être donneuse de go mais j'espérais que ce n'était pas plus dangereux non plus.

Wassim : tu as un bon sens de l'observation et de la déduction donc je te propose que tu pistes des gens pour nous.

Mes frères le regardent avec incompréhension, personnellement je trouvais que cette idée était plutôt pas mal puisqu'elle rentrait parfaitement dans mes cordes.

Ibrahim : attends attends comment ça ?

Wassim : ta soeur a réussi à capter que vous vendiez juste en regardant vos comportements et en vous pistant et en se renseignant un minimum sur vous, elle a aussi capté cette réunion sans que personne ne l'en informe, elle a un bon sens de la déduction vous-même vous le savez et elle ne sera pas exposée au danger elle agira dans l'ombre comme elle l'a fait avec vous et c'est une meuf qui passe inaperçu, elle est simple, n'attire pas l'attention sur elle donc ça passera bien, elle sera un bon éclaireur.

On le regarde tous se rendant compte de la dinguerie qu'il venait de sortir mais surtout la pertinence de ce qu'il venait de dire.

Ibrahim : je ne veux pas qu'elle soit mêlée à ça.

Je lui lance un regard noir qui lui intime de ne pas recommencer ce débat à la con qui n'aura jamais de fin, il avait sa fierté et j'avais la mienne, on avait la même, c'était de sang, c'était un héritage de nos parents transmis à travers eux par nos origines.

Moi : ne recommences pas, il n'y a rien de dangereux là.

Sofiane : vas-y on essaye ça mais hors de question que tu fasses ça à pied et que tu sois seule.

Moi : quelle merveilleuse idée pour se faire cramer ça tu crois que je vais y aller en hélicoptère, et puis c'est quel quartier d'abord ?

Ibrahim : Lucien Noël.

Moi : ça va c'est 15min d'ici à pied.

Wassim : tu n'iras pas à pied c'est loin.

Ibrahim : et s'il t'arrive quelque chose, être à pied n'assurera pas ta sécurité.

Moi : mais vous abusez je ne suis pas une princesse qu'il faut protéger.

J'observe du coin de l'œil Sabrina, elle s'était éloignée et n'avait pas participé à la suite de la réunion après qu'on l'est mis de côté. D'ailleurs elle semble être énervée ou tracassée d'un truc je ne sais vraiment pas ce que c'est mais elle a l'air bizarre.

Sofiane : on n'a pas dit que tu étais une princesse mais c'est loin tu vas pas y aller à pied.

Moi : hmm si vous voulez.

Ibrahim : Célia et Inès je vous mets en contact ce soir avec eux et vous vous débrouillez mais il faut que rapidement on leur mette une raclée.

Célia et Inès : d'accord.

Ibrahim : vas-y carré les filles.

Elle finit par revenir quand elle a vu que je l'observais et que je lui ai fais un signe pour qu'elle vienne.

Sabrina : du coup pourquoi moi je suis venue ? Puisque t'as besoin de tout le monde sauf moi.

Ibrahim : tu en es où avec l'autre connard ?

Sabrina : ça avance doucement.

Ibrahim : dès que tu sens que c'est bon tu nous dis.

Sabrina : ouais.

Sofiane : tarde pas trop.

Sabrina : ouais c'est bon, on peut se barrer ?

Sofiane : ouais.

Ibrahim : vas-y soso, Sékou, Imran on doit y aller.

Je les regarde avec un regard noir, ou est-ce qu'ils allaient aller encore ceux-là.

Moi : vous allez où ?

Je l'ai dit très sèchement, je me cachais pas de la haine que je ressentais à cet instant précis à l'entente des mots de mon frère.

Ibrahim : on doit aller régler un truc avec des mecs.

Moi : je viens avec vous.

Sofiane : alors là tu peux peter ta crise, t'arracher les cheveux et même te rouler par terre, tu n'iras nul part.

Je fronce les sourcils, s'il disait ça c'était qu'il y avait sûrement un gros danger, je ne fronce pas les sourcils de colère mais d'interrogation.

Moi : il y a quoi ? C'est dangereux ?

Sofiane : non mais c'est des gars bizarres.

Moi : j'espère que tu dis vrai, si vous vous mettez en danger et que je l'apprends je vous tue.

Sofiane : même si c'était le cas on gère on n'est pas c*n.

Si vous êtes c*ns.

Moi : hmmm d'accord.

Ibrahim : vas-y Soukaina rentre à la maison, nous on y va.

Moi : ouais.

Ils sont partis, le reste des gars et les filles aussi et moi je suis restée là, Wassim était avec moi, je relève la tête et je le regarde en arquant un sourcil.

Moi : bah tu t'en vas pas ?

Wassim : non, rentre d'abord.

Moi : je n'ai pas envie, j'ai besoin de rester seule.

Wassim : bah rentre ou je reste avec toi, il est 19h passé.

Moi : pourquoi tu veux rester je peux être seule.

Wassim : non j'aime pas ça peut être dangereux le soir.

Moi : ouais, j'ai envie d'aller marcher.

Wassim : vas-y je t'accompagne.

Moi : vas-y viens alors.

Nous avons commencé à marcher pour sortir de la cité, on marchait sans but précis, sans destination.

Ça m'aidait à aller mieux, le contact de l'air, de marcher pour s'évader ça me faisait énormément de bien, ça reposait mon esprit et ça me plongeait dans mes pensées mais j'avoue que si j'avais été seule ça aurait été mieux mais la compagnie de Wassim ne me dérangeait pas plus que ça.

A vrai dire, sa présence m'apaisait, il était gentil et assez calme, c'était le seul qui me comprenait plus ou moins ou du moins qui prenait en compte mon avis.

Il était bienveillant j'avais toujours été proche de lui mais beaucoup moins qu'Imran par exemple mais pour autant Wassim je l'aimais bien parce qu'il était protecteur avec moi comme l'était Ibrahim avec moi.

Je sors de mes pensées quand je sens son regard sur moi, je me retourne vers lui et je le regarde.

Moi : qu'est-ce qui a ?

Wassim : viens on va à Lucien Noël comme ça tu te repère un peu.

Moi : oui vas-y.

Wassim : tourne là à droite.

Moi : oui, eh Wassim ?

Wassim : quoi ?

Moi : merci d'avoir trouvé cette alternative, pourquoi tu fais ça pour moi ?

Wassim : parce que t'es trop têtue comme meuf et que je sais que ça allait partir loin pour rien, je vous préserve d'une embrouille en plus vos parents paix à leur âme détestaient quand vous vous embrouilliez.

Je le regarde choquée par ce qu'il venait de dire, ça m'a fait trop plaisir qui pense à nos parents plus que nous, il est vraiment trop bienveillant.

Moi : merci beaucoup...

Wassim : c'est normal, vous êtes ma famille.

Moi : et t'es la nôtre.

Je lui souris il me sourit aussi et il met son bras autour de mon cou.

Wassim : allez viens ma p'tite.

On a continué notre chemin et au bout d'une dizaine de minutes on est arrivé à Lucien Noël.

Moi : c'est là alors ?

Wassim : ouais, il pue sa mère ce quartier de merde.

Moi : c'est une cité quoi.

Wassim : la nôtre est mieux, les bosquets c'est bien mieux.

Moi : ah ouais tu es un fan des bosquets ou quoi ?

Wassim : toujours être fier d'où l'on vient.

Moi : oui, mais je te rappelle que les cités ça a été créé pour dégager les immigrés dans les banlieues pour pas qu'on ne salisse Paris et qu'on reste entre communautés venues d'ailleurs.

Wassim : je sais, mais vivre à la cité c'est bien mieux que de vivre dans le 16eme arrondissement de Paris, crois moi que nous on a vécu des trucs qu'ils nous ont vraiment rendu heureux et eux ils ne connaîtront jamais ça.

Moi : oui c'est vrai, mais il n'empêche qu'on nous a mis de côté comme si on était des parias de la société.

Wassim : ouais mais on sait qu'on ne l'est pas.

Moi : oui pas faux.

Wassim : tu veux rentrer dans le quartier voir de plus près ?

Moi : euh oui vas-y mais faut qu'on soit discret alors.

Wassim : bah ouais on ne va pas aller crier youhou les gars on vient visiter.

Moi : ( en rigolant ) tu soûles.

Wassim : si ça nous voit ça va dire « ouais les gars ça vient d'où ».

Moi : ce n'est pas un mythe ça ?

Wassim : pas du tout c'est vraiment réel.

Moi : putain... je ne pensais pas.

Wassim : eh ouais.

Je sors mon téléphone pour voir l'heure.

*20h03*

Je me rappelle immédiatement que je n'ai pas prévenu Noor que ça prenait plus de temps que prévu ma sortie...

Moi : oh putain de merde...

Wassim : quoi ?

Moi : j'ai oublié de prévenir Noor que j'allais prendre un peu plus de temps que prévu.

Wassim : vas-y appelle la.

Moi : oui.

J'appelle Noor, elle décroche assez rapidement j'espérais qu'elle n'allait pas me défoncer pour mon oubli.

Moi : allô...

Noor : oui, tu rentres bientôt ?

Moi : je ne rentre pas encore, je rentre d'ici 30min je pense.

Noor : je commence à préparer à manger ou je t'attends ?

Moi : t'as prévu de faire quoi ?

Noor : hamburger maison avec des frites.

Moi : ah bah ça va ça ne met pas beaucoup de temps de préparation, donc vas-y attend moi comme ça on fait ça à deux et c'est bon.

Noor : d'accord, ça va toi ?

Moi : evet abla Peki sen ? ( oui grande soeur et toi ? )

Noor : evet Al Hamdoulillah. ( oui )

Moi : Al Hamdoulillah.

Noor : Görüşürüz. ( à tout à l'heure )

Moi : Görüşürüz.

On a raccroché et je regarde Wassim qui me regardait fixement depuis le début de mon appel avec ma soeur.

Moi : qu'est-ce qui t'arrive ?

Wassim : rien, je t'écoutais parler turc.

Moi : t'aimes bien ?

Wassim : je préfère l'arabe.

Moi : oui l'arabe c'est la plus belle langue mais le turc c'est aussi incroyable.

Wassim : on dirait de l'Allemand mélanger à de l'arabe.

Moi : respecte le turc.

Wassim : sinon quoi ?

Moi : sinon tu vas avoir à faire aux turcs, tu savais qu'il y a beaucoup de turc qui sont armés ?

Wassim : ouais je sais.

Moi : à tout moment j'ai un 9mm dans ma chambre.

Wassim : ça m'étonnerait beaucoup.

Moi : il ne faut pas se fier aux apparences mon cher Wassim.

Wassim : Il ne faut pas non plus être stupide ma belle Soukaina.

Moi : Ma belle ?

Wassim : j'ai menti c'était pour paraître sympa.

Moi : ouais, je retiens que tu me trouves belle.

Wassim : non, personne est beau sauf moi.

Moi : Imran déteint sur toi là.

Wassim : j'en ai marre de traîner avec ce gosse.

Moi : c'est le meilleur.

Il fronce les sourcils sûrement irrité par ma remarque, je le regarde en riant légèrement face à sa réaction.

Moi : ( en rigolant ) il t'arrive quoi ?

Wassim : c'est lui le meilleur ?

Moi : oui ?

Wassim : vas-y ok hein.

Moi : qu'est-ce qui a ? T'es jaloux ou quoi ?

Wassim : même pas.

Moi : menteur, c'est chou t'as la rage.

Wassim : tu dis n'importe quoi.

Moi : ( en rigolant ) si tu le dis, allez on y va j'en ai marre d'être ici et je dois rentrer aider ma soeur.

Wassim : pourquoi faire ?

Moi : faire à manger ? Qu'est-ce qui a ? Je vais te manquer ou quoi ?

Wassim : pff vas-y toi jamais de la vie ça me fera des vacances plutôt.

Moi : bien sûr Wassim, on y croit tous t'as vu.

Wassim : ta g*eule et avance on y va.

Moi : oui.

On prend le chemin inverse pour rentrer chez nous, on avait 15min de marche, le soleil commençait à se coucher.

En effet, on était en mars à ce moment-là, il ne faisait plus froid mais il faisait plutôt frais le soir mais assez bon la journée, le soleil se couchait dans les alentours de 20h.

Je regardais progressivement le soleil se couchait et Wassim aussi.

Wassim : c'est trop beau.

Moi : grave, j'aime trop les couleurs du coucher de soleil.

Wassim : même moi.

Moi : je pourrai passer mon temps à observer le coucher de soleil, dommage que ça ne dure que quelques minutes.

Wassim : les meilleurs moments sont les plus courts...

Moi : c'est vrai... j'aime bien regarder le coucher de soleil de mon balcon.

Wassim : ah ouais ?

Moi : oui on le voit trop bien de mon balcon.

Wassim : intéressant...

On arrive assez rapidement au quartier. En effet, la discussion que j'avais avec Wassim faisait passer le temps hyper rapidement également le fait qu'il soit de bonne compagnie passait aussi le temps.

Il me raccompagne devant mon bâtiment, je le tchek et je lui souris, il me le rend également et je monte chez moi.

Je rentre dans l'appartement, je retire mes chaussures et ma veste de jogging je rejoins le salon pour y trouver ma soeur.

Moi : coucou, ça va ?

Noor : ça va et toi ?

Moi : ça va.

Noor : ça été ?

Moi : oui ça va, tu ne t'ai pas trop ennuyé ?

Noor : non, j'ai fais tout mes devoirs, j'ai fais un peu de ménage aussi.

Moi : ah bah tant mieux, je suis contente que tu ne te sois pas ennuyé.

Noor : non ne t'inquiète pas j'ai fais la lessive ça m'a pris pas mal de temps.

Moi : d'accord alors, bon on s'y met ?

Noor : oui vas-y, laves toi les mains et on commence.

Moi : attend je vais rattraper la prière du Maghreb.

Noor : oui vas-y.

Moi : ça va être rapide, j'ai mes ablutions.

Noor : vas-y.

Je pars dans ma chambre, je me change et j'effectue ma prière, une fois terminée je vais dans la salle de bain me laver les mains puis je retourne au salon, je ne trouve pas ma soeur qui était dans la cuisine donc je la rejoins rapidement.

Noor : c'est bon ?

Moi : oui.

On commence à préparer le repas avec ma soeur, mon esprit était ailleurs, j'étais dans mes pensées pendant que je préparais le repas, j'étais en train de penser au repérage que j'allais devoir faire pour mes frères.

Je préférais largement ça qu'être donneuse de go, puis j'espérais que mes frères allaient se rendre compte de ce que ça impliquait et qu'ils allaient tout faire pour sortir de ça rapidement.

Je savais que je ne connaissais quasiment rien de leurs activités et qu'il fallait que je me renseigne par moi-même parce qu'ils n'allaient jamais parler de ça et surtout à moi.

On termine de préparer le repas assez rapidement et j'en profite pour aller me doucher comme ça je n'aurai pas à me laver avant de dormir comme d'habitude.

Je sors de la douche j'enfile mon pyjama et je rejoins ma soeur dans le salon qui avait mis 90 minutes enquête, on aimait trop regarder ça quand on s'ennuyait elle et moi.

{...}

*21h17*

Mes frères rentrent enfin, il faut dire que je pensais à eux, je m'inquiétais mais Al Hamdoulillah ils étaient vivants et de retour à la maison.

Sofiane : waw ça sent trop bon.

Noor : on a préparé des hamburgers maison.

Ibrahim : trop bien, c'est prêt ou pas ? Parce que j'ai trop faim là.

Moi : oui c'est prêt.

Noor : vas-y viens souk on va poser le repas.

Je me lève et je vais dans la cuisine avec ma soeur pour aller poser la table pendant que les garçons étaient parti dans la salle de bain sûrement faire leurs ablutions pour rattraper leur prière.

Ça me faisait chaud au coeur que malgré qu'ils baignent dans des activités illégales ils gardent quand même la prière chose que beaucoup de garçons qui vendaient de la drogue avait arrêté.

Un péché sur longue durée détruit forcément la foi et la personne...

C'est une affirmation que je vous fais...

Nous avons tous mangé ensemble et on a traîné dans le salon chacun sur différentes activités, pour ma part je lisais une chronique sur Wattpad, ma soeur lisait un livre et mes frères jouaient à la play.

Nous sommes restés tous tard, vers 1h du matin Noor est partie dormir, j'allais la suivre pas longtemps après mais Ibrahim m'interpelle.

Ibrahim : oh souk ?

Moi : oui ?

Ibrahim : je vais te mettre en relation avec une fille que je connais qui habite au quartier que tu dois aller guetter demain, c'est une pote à moi, tu feras genre d'aller chez elle si on te demande pourquoi tu es là-bas c'est bon ?

Moi : d'accord.

Sofiane : au moindre problème tu nous appelles, demain Wassim t'accompagne en voiture et il restera aux alentours pour intervenir s'il y a un problème c'est bon ?

Moi : d'accord, donc j'appelle l'un de vous 3 ?

Ibrahim : le choix le plus intelligent c'est que t'appelle Wassim qui sera bien plus près de toi.

Moi : d'accord mais ça devrait bien se passer de toute façon.

Ibrahim : ouais.

Moi : eh Ibrahim je peux te poser une question ?

Ibrahim : ouais ?

Moi : tu sors avec Sabrina ?

Ibrahim : non.

Moi : pourquoi elle avait dit ça alors ?

Ibrahim : parce qu'elle me kiffe, moi je ne suis pas intéressée par elle, je m'en fous je veux juste qu'elle travaille pour moi, si j'étais avec elle jamais elle ferait donneuse de go à aller gérer des gars je ne suis pas un dayouth.

Moi : jure le ?

Ibrahim : w'Allah je ne sors pas avec elle, c'est une meuf hyper possessive donc dès qu'une meuf s'approche de moi elle est sur la défensive en disant ça.

Moi : bah remballe la.

Ibrahim : non, elle est instable et j'ai besoin d'elle elle est trop efficace en donneuse de go

Moi : en vrai, je ne la sens pas, elle a l'air beaucoup trop imprévisible.

Ibrahim : je suis bien d'accord avec toi.

Sofiane : pareil.

Moi : vous avez pas peur qu'elle vous la mette à l'envers ?

Ibrahim : pour des raisons particulières elle ne le fera pas.

J'arque un sourcil mais je n'allais pas en dire plus.

Moi : faites attention les garçons, méfiez-vous.

Sofiane : méfie toi aussi et ne tente pas d'être sa copine ou ce genre de connerie.

Moi : oui ne t'inquiète pas, bonne nuit mes frères.

Mes frères : bonne nuit.

Je regagne ma chambre et m'installe dans mon lit, mes pensées se dirigent directement vers Sabrina, elle avait l'air vraiment instable et son comportement envers mon frère était particulièrement étrange, je ne la sentais pas mais bon je ne la connais pas plus que ça mais d'un autre côté mes frères n'étaient pas indifférents à mon opinion la concernant.

Mon petit doigt me dit qu'il faudrait garder un œil sur elle, elle est trop imprévisible comme fille...

Sur ses pensées je m'endors paisiblement...

{...}

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Soukaina : l'exception à la règle

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