Magnus était en train de travailler sur son prochain roman quand il entendit la porte menant au cabinet de sa tante s'ouvrir. Ce n'est pas la première fois, même si en général elle passe par la porte d'entrée quand elle rentre. Pour dire la vérité, elle ne vit plus avec lui depuis qu'elle a rencontré son mari, mais elle refuse de vendre cette maison. Magnus lui paye un loyer pour pouvoir y vivre et en attendant de trouver mieux. Il ne prêta pas attention à ce qu'il se passait jusqu'à ce qu'il entende des bruits ressemblant à des vomissements. Il fronça les sourcils et se dirigea vers la cuisine, qui se trouve être l'origine des vomissements. En entrant, il vit un homme en train de vomir dans la poubelle. Des patients de sa tante se sont déjà trompés de porte, mais jamais pour venir vomir dans sa poubelle... La plupart bafouille des excuses avant de refermer la porte, et il en rigole ensuite avec sa tante.
- Je peux savoir qui vous êtes et pourquoi vous venez de vomir dans ma poubelle ?
Alec sursaute et relève vivement la tête vers Magnus. Ce dernier le trouva beau, malgré son teint blafard, mais ne compris pas pourquoi il restait figé sans parler. Est-ce qu'ils se connaissent et qu'il ne s'en souvient pas ? Il entend les talons de sa tante approcher, elle regarde l'intrus avec beaucoup de compassion mais aussi beaucoup d'appréhension. Avec tous ce qu'elle voit tous les jours, c'est rare qu'elle laisse autant ses émotions être visible.
- Alec ? Monsieur Lightwood ? Vous vous sentez mieux ?
En voyant le jeune homme s'enfuir en courant, Magnus se retrouve encore plus plongé dans l'incompréhension.
- Je suis désolé Mags, j'ai vu à sa réaction qu'il allait vomir et je lui ai indiqué les toilettes, mais je crois qu'il a mal compris.
- Non, c'est rien. J'ai été surpris au début, et je crois bien lui avoir fait peur, d'ailleurs...
- Je ne sais pas. Sa réaction est peut-être liée à ce qu'il a vécu, ou parce qu'il vient de vomir dans la poubelle d'un inconnu. J'essayerai d'en discuter avec lui lors de notre prochain rendez-vous.
- Comment tu as dit qu'il s'appelait ?
- Je ne te l'ai pas dit à toi, mais à lui. Monsieur Lightwood.
- Oui, Alec Lightwood... Je crois que je sais pourquoi il a réagis comme ça.
- Ah oui ?
- Tu te souviens que je t'ai dit que je travaillais en exclusivité avec un illustrateur pour mes romans ? Dorian Scott ?
- Oui, je me souviens. Quel est le rapport avec mon patient ?
- Et bien, une fois, il m'a envoyé un mail avec son adresse perso... Ne le répète à personne, mais le vrai nom de Dorian Scott est Alec Lightwood.
QUELQUES JOURS PLUS TARD
Alec commençait seulement à se remettre de sa rencontre inattendue avec Magnus. Il avait travaillé sur les dessins officiels et attendait d'enfin trouver le courage de les lui envoyer. Il a peur de la réaction de Magnus, il s'est quand même enfui devant lui alors qu'il ne lui a strictement rien fait. Il a rendez-vous avec sa psy dans l'après-midi, mais il a peur d'y aller et de croiser Magnus. Et puis, que va-t-il penser de lui en sachant qu'il va voir une psy ? Alors certes, ce n'est pas une honte, mais engager un illustrateur/dessinateur qui ne va pas très bien, pour illustrer des romans sur des sujets sensibles... Beaucoup refuserait. C'est l'une des raisons pour lesquelles Alec ne dévoile jamais sa vraie identité. Il panique rien qu'à l'idée que quelqu'un pourrait faire des recherches sur lui.
Il a eu une longue discussion avec Jace hier soir, et pendant cette discussion il a longuement hésité à lui avouer son homosexualité, mais il ne supporterait pas de se faire jeter par son seul et unique ami. Il a trop besoin de lui dans sa vie.
Il jette un œil à sa montre et constate qu'il est l'heure de partir pour son rendez-vous. Il prend son téléphone, enfile son casque sur ses oreilles, et sort de chez lui en prenant bien soin de fermer à clé. Plusieurs vols se sont produits dans le quartier ces derniers jours, et ce qui se trouve chez lui est bien trop précieux. Il y a peu de risques que les voleurs viennent en plein jour, mais il préfère être prudent. Il marche tranquillement jusqu'au cabinet en écoutant sa musique. Il entre, inscrit son nom sur le registre des présences et patiente ensuite en salle d'attente. Il a de l'avance, comme d'habitude, il en profite donc pour regarder son instagram professionnel. Il n'y trouva que de la bienveillance et beaucoup d'avis élogieux sur son travail, mais depuis qu'il s'est crée un compte pro, il n'a pas à se plaindre de quelconque « haters », même si il sait que cela risque de lui arriver un jour. Il scrolle pendant quelques minutes et mets des likes sur presque toutes les publications avant d'entendre sa psy l'appeler. Il verrouille son téléphone et suit la femme qui entre dans le cabinet. Comme à son habitude, il va s'asseoir sur le canapé et regarde autour de lui, même si il sait que la déco n'a pas changé depuis son dernier rendez-vous.
- Alec ? Est-ce que vous souhaitez continuer à me parler de ce que l'ami de votre père vous a fait ?
- Non, je n'en ai plus le courage, pour le moment. Est-ce que vous trouvez ça normal que je sois gay ? Je veux dire, avec ce que Mickael m'a fait, je ne devrais pas aimer les hommes. Surtout que je ne serais jamais en couple avec un homme. Je refuse même qu'un homme me touche.
- Non, ce n'est pas anormal d'aimer les hommes, et si ça peut vous rassurer, ce serait exactement la même chose si cet homme ne vous avez pas violé. C'est votre cœur qui a choisis d'aimer les hommes, et votre traumatisme ne changera rien à votre orientation sexuelle. Vous dites que vous ne laissez pas les hommes vous toucher, qu'en est-il de votre meilleur ami ?
- Jace ? Il peut me toucher, il a toujours pu. Parce que je sais qu'il ne voudra jamais rien de plus que mon amitié. Son toucher ne me dégoute pas.
- Et si un jour vous tombez amoureux ?
- Cela ne risque pas d'arriver, docteur. Je ne parle à aucun homme.
Alec ne pût s'empêcher de penser à Magnus après avoir prononcer cette phrase, parce que si, il est bien en contact avec un homme. Certes, uniquement dans un but professionnel, mais un contact reste un contact, non ? Il secoua la tête pour chasser le jeune homme de ses pensées. Il refuse de penser à lui d'une toute autre manière que professionnelle.
- Vous ne pouvez pas prédire l'avenir, Alec. Peut-être que dans 6 mois, vous serez fou amoureux d'un homme avec qui vous aurez envie d'aller plus loin. De découvrir le plaisir charnel. Je ne peux que vous le souhaitez, Monsieur Lightwood. Après un traumatisme comme le vôtre, trouver la personne qui vous comprends et qui vous correspond ne peut qu'être bénéfique.
Alec ne répondit pas, à quoi bon essayer de lui faire entendre raison ? Elle avait l'air sur de ce qu'elle dit, et il n'a pas envie d'entrer dans un débat.
- Je sais que je ferais une crise de panique dès qu'il essayera de me toucher l'épaule, alors imaginé laisser un homme me toucher de manière plus intime ? Ca n'arrivera jamais, docteur.
- Laissez-vous le temps. Je ne vous dis pas de lui raconté votre passé directement, mais faites lui comprendre qu'il faudra du temps pour instaurer une relation de confiance entre vous. Il faudra poser vos limites rapidement et lui faire comprendre que même pour vous prendre la main, il lui faudra votre consentement. Je ne connais pas encore toute votre histoire, mais je peux vous promettre qu'on travaillera ensemble pour que vous puissiez guérir et vous donner la permission d'être heureux.
Alec hocha la tête, peu convaincu. Cela fait plus de 10 ans qu'il vit avec son traumatisme, pour lui une vie où il n'y pense pas chaque seconde est impossible.
Pendant le reste de l'heure, ils parlèrent de banalité, la psy aillant bien sentis qu'Alec finirait en panique si elle continuait à évoquer un futur qu'il ne pense pas mériter. La conversation fut plus légère et Alec ressortit du cabinet bien moins stressé qu'à son arrivée. Il sortit son téléphone pour parler par message avec Jace et Isabelle. Il ne regardait pas ou il allait et fut stopper net dans sa marche. Il venait de foncer dans quelqu'un. Il se recula bien vite pour s'éviter la crise de panique, mais honteux, il ne releva pas la tête.
- Excusez-moi, je ne regardais pas où j'allais.
- Ce n'est rien, Alec.
Bonsoir. Alors, ce chapitre, vous aimez ? Je devais poster hier, mais jour de St Valentin, j'ai passer du temps avec mon amoureux ! Enfin bref, j'espère que ce chapitre vous a plu. A samedi pour le suivant.