Dans La Chaleur De L'hiver ❄︎

By dinky_cherries_

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- « Comment oses-tu désobéir à ton maître !» hurlais-je à l'homme impassible se trouvant face à moi. J'arriva... More

~Introduction~
~ Chapitre 2 ~

~ Chapitre 1~

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By dinky_cherries_


❄️

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L'air se faisait de plus en plus frais à l'extérieur et des milliers de feuilles brunes recouvraient maintenant le sol. Les arbres dévêtus donnaient un air triste et sans vie au domaine des Fontenay.

De l'extérieur, le manoir était imposant et élégant avec ses façades parées d'éléments floraux sculptés. Le jardin était immense et pouvait perdre quiconque étranger au domaine qui s'y aventurait. C'est cette époque de l'année qui fait resplendir le plus la nature, elle fait ressortir notre vulnérabilité au temps mais elle attribue aussi une certaine témérité face à cette volonté de renaissance quelque temps plus tard.

La brise automnale est agréable quand l'on sait comment la ressentir, cette douce sensation de fraîcheur qui frôle la peau avec les dernières notes de chaleur de l'été qui s'évanouissent dans un souffle pour mener vers un hiver rude et glacial. Cette saison est de loin ma préférée.

. . .

- " Jeune maître, vous ne devriez pas rester si longtemps dehors, au risque d'attraper un mauvais rhume...si jamais il vous arrive quoique ce soit, je ne sais ce qu'il pourrait m'arriver ?!"


Toutes ces paroles...j'en ai assez. Toujours les mêmes reproches superficiels, qui ne font qu'accroître la véracité de mes dires au rapport de la société. Comme si ma santé les importait réellement, ce qu'il veulent en réalité n'est autre que rester dans les bonnes grâces des familles puissantes et fortunées qui leur permettent de vivre un tant soi peu convenablement et gagner en notoriété auprès des autres.

- "Théodore, pourquoi ne pourrais je pas rester dehors et profiter de cette agréable brise automnale...minute, ne me réponds pas je n'ai que faire de tes dires. Je ferais ce qui me chante sans avoir besoin de ton avis!

- Mais...jeune maître, il se fait tard et le dîner va bientôt débuter. Si jamais votre père apprenait que je ne fais pas mon tra...

- Mon bon Théodore, le coupais je, mon père n'en sauras rien et ne t'avise certainement pas à lui rapporter quoi que ce soit ! Est-ce clair ?

- Tout à fait, monseigneur. Puis-je me permettre une question cependant...vous ne comptez pas rentrer et vous joindre au dîner !?"

Quelle question, il n'attendait point de réponse, il l'a connaissait déjà et savait ce qui allait lui arriver s' il venait à rentrer sans moi à ses côtés. Il n'avait d'autre choix que de me suivre dans mon excursion à la belle étoile dans le jardin. Les parterres de fleurs semblaient vides, cependant les chrysanthèmes et les pensées étaient fleuris et donnaient alors un dernier soupçon de vie à cette fin de saison.

Cette soirée au clair de lune pourrait être ma dernière pensais je.

. . .

Il ne fallut qu'une petite heure aux gardes du domaine pour nous retrouver, et nous escorter au manoir tout en laissant à la traîne mon serviteur Théodore qui avançait d'un pas lent et la tête vers le sol, lançant parfois des regards abattus vers le ciel étoilés.

A peine ai-je effleuré l'entrée du manoir que mon père se jeta sur moi, et me gifla la joue pour me punir de ma désinvolture. Sous son regard coléreux et répugné, il détourna son regard de moi pour le laisser glisser sur mon serviteur qui se tenait derrière moi en retrait. Ne laissant aucun répit, mon père ordonna qu'on me conduise dans ma chambre et qu'on s'assure que j'y reste jusqu'au lendemain.

C'est ce à quoi rime ce quotidien monotone qui échappe à mon contrôle malgré mes efforts pour m'en défaire.

Un peu plus tard dans la soirée, ma mère frappa à ma porte et vint s'assurer que j'allais bien. Elle prit place sur le bord de l'immense lit aux draps de soie dans lequel j'étais et demanda à ce qu'on lui apporte de l'eau claire et une serviette propre. Elle se rapprocha de moi, trempa la serviette dans l'eau froide et la tamponna sur ma joue enflée.

- " Y a-t-il quelque chose dont tu voudrais me parler ? Je sais que tu trouves ton père dur avec toi, mais je t'assure qu'il l'a été tout autant avec ton frère. Il ne veut cependant pas que tu fasses les mêmes erreurs que lui et aimerais que tu sois digne de porter son nom.

- Bien sûr, il veut que je sois le fils parfait qui ne lui fera jamais honte devant la haute société, qui soit digne de lui. Il veut me faire à l'image responsable, et bienveillante de mon frère sans pour autant être un débauché. Je ne peux me résoudre à devenir ce fils, coincé entre les quatre murs de ce maudit manoir.

- N'as-tu pas assez de liberté ? Je m'excuse mon fils, je pensais être une meilleure mère, mais je me rends compte que j'en oublie de penser au bien être de mon propre enfant."

Suite à ce court échange, elle disposa, me laissant seul dans cette chambre aux dimensions grandiloquentes face à mes pensées.

Ma mère a tort sur toute la ligne, elle n'a jamais cessé de prendre soin de moi, et de s'opposer à mon père lorsqu'il le fallait, et ce n'est pas parce qu'elle n'a pas vu mon envie grandissante de liberté, que cela fait d'elle une mauvaise mère.

. . .

Une semaine plus tard.

J'étais aux anges, plus de cours de bienséances de ce professeur aigri, plus de chaperon pour me surveiller, et enfin de la liberté! Depuis, mon échange avec ma mère, mon quotidien s'est alléger. Il a été convenu que mes cours soient interrompus pendant deux semaines me laissant le droit de circuler librement dans le domaine et même en ville.

Et je n'allais guère manquer une si belle opportunité pour sortir loin de ce manoir qui représente à mes yeux un éternel cachot. Je ne perdis alors aucune seconde, je hélais un majordome pour qu'il m'apporte des vêtements discrets pour aller en ville. Je voulais éviter à mon père un nouveau scandale ne voulant point que sont cœur ne lâche car malgré tout cet homme se rapprochait plus de la mort que de la vie. Même si à mes yeux il paraissait comme un immortel démon.

Bien évidemment je ne déteste aucunement mon père au point de le vouloir mort. Cet homme faisait ce qu'il pouvait pour se battre dans cette société écrasante. Si l'on voulait survivre il fallait se battre et ça ce n'est pas indéniable mais cela restait éreintant. Surtout lorsque vous aviez déjà eu affaire à un scandale.

Mon père se battait pour que l'on ne manque de rien et il était juste extrêmement maladroit avec ses enfants. Devrais je pourtant lui en vouloir de n'espérer que le meilleur pour moi ?

Bien sûr que non... Sans doute lui en voulais je pour la façon dont il avait traité mon frère. Et le savoir dans ce lieu exclu de la société, ne faisait qu'alimenter cette colère que j'éprouvais envers mon père. N'étions nous pas libre d'aimer celui ou celle que notre cœur avait choisi ?

. . .

Située peu loin du domaine des Fontenay, la ville était en effervescence. Comme chaque année, une fête était organisée pour célébrer le passage d'une saison à l'autre, ici de l'automne à l'hiver. La saison idéale pour ressortir les parures fait de tissus nobles, et ornementées de broderies et autres orfèvreries plus luxueuses les unes que les autres à l'occasion des grands bals hivernaux de la haute société.

Ce qui en l'occurrence m'insupportait, de par l'ampleur des festivités mais aussi car je ne comprenais toujours pas cette société qui poussait ces jeunes nobles à exhiber et prouver leur richesse au yeux de tous.

Bien sûr, mon avis importait peu car il m'était obligatoire d'y participer du fait de mon statut, ce qui ne m'enchantait guère.

M'éloignant quelque peu de cette effervescence, je me dirigeais vers une petite boutique qui faisait l'angle de la rue.

Sa façade rosée aux moulures dorées lui apportait un certain charme et mettait en évidence une certaine richesse, que l'on pouvait retrouver aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de par la présence des multiples parfums qui se dégageaient de chaque petite tasse de porcelaine fleurie.

Chaque fois que je m'y rend, je me sens pousser des ailes. J'ai l'impression de ne plus avoir de pression sur mes épaules et plus aucuns devoirs à remplir, me libérant de ce monde superficiel qui m'entoure.

Je franchis la porte et une clochette se mit à retentir. Un homme d'une cinquantaine d'années aux cheveux grisonnants et le visage chaleureux se retournait pour me faire face.

- " Quelle belle surprise, jeune duc ! Cela faisait fort longtemps que je ne vous avais pas vu. Que me vaut votre visite ? Votre père a-t-il enfin daigné vous libérer de toute cette bienséance ?

- J'aurais tant aimé que ce soit le cas mais malheureusement non. J'ai eu le droit à deux bonnes semaines de liberté et l'autorisation de sortir de ce maudit manoir.

- Et bien voilà une offre charitable de votre père !!!

- Je ne vous le fais pas dire !!! J'espère cependant qu'il n'en profite point pour m'assigner un nouveau serviteur car je ne le supporterais point. Si c'est le cas, il ne fera pas long feu, je me ferais un plaisir de lui mener la vie dure !!!"

Je me dirigeais vers ma table habituelle, dans le coin de la boutique me permettant d'être au calme et de savourer ma tasse de thé préférée: la Rose de Pékin, un thé noir aromatisé à la pêche de vigne et aux pétales de roses. Je ne me lasserais jamais de boire ce thé aux arômes doux et sucrés qui rend mon temps libre d'autant plus agréable.

Une fois ma tasse terminée, je saluais amicalement le boutiquier et repris le chemin vers le domaine des Fontenay. Le trajet, bien qu'il fut court, me fut insupportable, l'idée qu'en rentrant au manoir je trouve un nouveau serviteur à mon service me mettait hors de moi. Mon père n'avait toujours pas compris après les maintes et maintes serviteurs à mon service que je faisais tout pour me débarrasser d'eux.

A mon arrivée, je fus accueilli par les majordomes qui me guidèrent à l'intérieur, à peine ais je franchi le seuil de la porte d'entrée que mon père m'interpella:

- " Léandre, dans mon bureau, de suite !!!"

Ca ne sentait rien qui vaille, mon inquiétude que mon père déniche un autre serviteur se confirmait. Je me dirigeais vers le bureau de mon père, les poings serrés et l'estomac noué. Prenant mon courage à deux mains et légèrement tremblant, je frappais à la porte et entrait lorsque que l'on m'en donna l'ordre.

La pièce était spacieuse et décorée richement de trophées et de livres sur la plupart des murs. Au centre trônait le large bureau de mon père et un fauteuil au piètement doré sur lequel il était assis.

En rentrant, je n'y avais pas fait attention mais un jeune homme aux traits fins et à la carrure imposante se tenait debout dans un recoin de la pièce comme pour se faire discret, attendant sans doute que mon géniteur prenne la parole.

Cet homme est sans doute mon prochain serviteur attitré, et je ne sais pas pourquoi mais je pressentais que j'allais avoir du mal à m'en débarrasser !

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Voici la suite, enfin le premier chapitre. N'hésitez pas à laisser des commentaires si ça vous a plu ou bien des remarques. Merci de lire !

La suite au prochain chapitre ;)

Hosea & Chat ♡

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