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By Lyria-C

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Une période de quatorze minutes est infiniment courte dans toute une vie. C'était le temps qu'il fallait à Le... More

Je suis de retour !
Chapitre 1 - Lena
Chapitre 2 - Valentin
Chapitre 4 - Valentin
Chapitre 5 - Valentin
Chapitre 6 - Lena
Chapitre 7 - Valentin
Chapitre 8 - Lena
Chapitre 9 - Valentin
Chapitre 10 - Lena
Chapitre 11 - Valentin
Chapitre 12 - Lena
Chapitre 13 - Valentin
Chapitre 14 - Lena
Chapitre 15 - Valentin
Chapitre 16 - Lena
Chapitre 17 - Valentin
Chapitre 18 - Lena
Chapitre 19 - Valentin
Chapitre 20 - Lena
Chapitre 21 - Valentin
Chapitre 22 - Lena
Chapitre 23 - Valentin
Chapitre 24 - Valentin
Chapitre 25 - Lena
Chapitre 26 - Valentin
Chapitre 27 - Valentin
Chapitre 28 - Valentin
Chapitre 29 - Lena
Chapitre 30 - Lena
Chapitre 31 - Lena
Chapitre 32 - Valentin
Chapitre 33 - Lena
Chapitre 34 - Valentin
Chapitre 35 - Lena
Chapitre 36 - Lena
Chapitre 37 - Valentin
Chapitre 38 - Valentin
Chapitre 39 - Lena
Chapitre 40 - Lena
Epilogue - Lena
C'est la fin !

Chapitre 3 - Lena

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By Lyria-C

 Je me réveille seule dans un grand lit ce matin. Valentin n'est pas là. Je me lève, m'habille rapidement et quitte la chambre. Dans le couloir, je m'arrête devant la porte où est inscrit le prénom « Mélodie ». Je l'ai vu la dernière fois, mais je pensais que c'était une petite fille de peut-être trois ou quatre ans. Pas plus. Mais je me suis trompée. Sa fille a quinze ans. Je suis à peine plus âgée qu'elle... Je ne pensais pas qu'il avait plus de trente ans. Ça m'a surprise d'apprendre son âge et de constater une telle différence entre nous. Je ne suis qu'une gamine à côté de lui.

J'avance un peu plus jusqu'au salon et je le vois. Il est assis sur une chaise sur la terrasse. Je vais dans la cuisine me servir un verre d'eau et le rejoins. Je m'assieds près de lui.

— Bonjour.

— Bonjour, Lena. Tu ne t'es pas enfuie... remarque-t-il en souriant.

— Pas cette fois. Tu aurais pu me repérer bien trop facilement.

— Tout à fait. Tu veux un café ? Ou du thé ? Ou même du jus de fruits si tu veux.

— Je me suis servie, je te remercie.

Il jette un œil à ma boisson.

— C'est ça ton petit déjeuner ? Un verre d'eau ?

— Ça me suffit.

J'observe la terrasse et remarque un cendrier sur la table.

— Tu fumais la dernière fois, mais je ne t'ai pas vu le faire hier.

— Je ne suis pas vraiment un fumeur. Je fumais étant plus jeune, mais j'ai arrêté lorsque je suis devenu père. J'ai seulement la cigarette sociable, comme on dit.

— Ce n'est pas sain.

— Je sais, rigole-t-il. C'est pour cette raison que ma fille n'est pas au courant. Je ne veux pas lui donner de mauvaises idées.

— C'est mieux.

La conversation pourrait paraître légère, mais je le sens tendu.

— Est-ce que ça va ? lui demandé-je curieuse.

— Je vais bien. Et toi ?

J'acquiesce, mais j'ai l'impression qu'il ne me croit pas. Je n'aurais jamais dû balancer ça avant de m'endormir hier soir. Il doit me prendre pour une folle. Mais je me sens tellement en confiance avec lui que je baisse toutes mes barrières. Je ne le connais pas, ce n'est pas normal que je me dévoile autant. Le contact de sa peau contre la mienne me rend si vulnérable...

C'est vraiment effrayant.

— Je vais m'en aller, déclaré-je en me levant.

Il pose immédiatement ses mains sur mes hanches et me fait retomber sur ses cuisses. Il me regarde dans les yeux tandis qu'une de ses mains se pose sur ma joue et me caresse tendrement.

Je ferme les yeux et savoure ce contact physique. Apprécier un geste si simple ne m'était pas arrivé depuis si longtemps. Voilà pourquoi je le laisse s'immiscer dans ma tête alors que je ne l'ai vu que deux fois. Sa peau contre la mienne me réchauffe alors que n'importe quel contact d'une autre personne me ferait crier d'angoisse. Pourquoi n'y a-t-il que lui ? Je ne comprends pas.

Valentin m'embrasse avec douceur, puis il attire mon visage contre son cou. Blottie contre lui, je me sens bien malgré la fraîcheur de ce début d'après-midi qui s'annonce pluvieux. Je profite de chaque minute près de lui avant de le quitter dans quelques instants.

— Tu voudrais bien qu'on apprenne à se connaître ? dit-il après de longues minutes de silence. On pourrait faire les choses dans l'ordre et commencer par un rendez-vous au restaurant pour pouvoir discuter tranquillement. Qu'est-ce que tu en dis ?

Je me redresse et lui souris.

— J'ai quinze ans de moins que toi. Je ne suis qu'une gamine extrêmement ennuyeuse pour toi.

— Tu es bien plus mature que les femmes de ton âge et même si ton passé me paraît très sombre, j'ai envie de te faire sourire. Et peut-être même un jour de tomber amoureux de toi.

— Tu vas trop vite, rigolé-je. Ne parle pas d'amour alors que tu n'as pas rencontré ma deuxième personnalité.

— J'ai hâte de faire sa rencontre, plaisante-t-il.

— Tu ne devrais pas. C'est effrayant pour moi, et ça l'est encore plus pour les autres qui assistent à ça. Il m'arrive de ne plus contrôler mon corps ou mes gestes.

— Ça ne freine toujours pas mon envie de te connaître.

Il me fait signe de me lever afin de pouvoir se lever à son tour et nous entrons dans le salon avant qu'il ne referme la porte coulissante. Je le suis jusqu'à la cuisine où il se sert un café et je décide d'en boire un moi aussi finalement. Nous nous installons ensuite sur le canapé.

— Mes aveux d'hier soir te font culpabiliser ? demandé-je sans détour.

— Non, mais ça me fait de la peine, je l'avoue. Je ne te connais pas encore, mais ça me brise le cœur de savoir que tu as vécu ça. Davantage encore quand tu en parles de manière si détachée, comme si ça ne te faisait rien et que ce n'était qu'un détail.

— Je devrais me mettre à pleurer à chaque fois que j'y repense alors ?

— Je n'ai pas dit ça.

Nous nous regardons durant un long moment avant que je déclare que je ne souhaite plus parler de ça. Ça le met mal à l'aise, je le vois. De plus, je ne veux pas me confier davantage à lui. J'en ai déjà trop dit.

— Tu es étudiante en quoi ?

Je souris, le remerciant implicitement d'avoir changé de sujet.

— Je suis en troisième année de licence en fac de langues.

— Pour être prof ?

— Non. J'ai l'intention de devenir traductrice indépendante. Je voudrais pouvoir choisir avec qui travailler, quand travailler, et le sujet de mon travail.

— Cool ! C'est un projet intéressant. Tu maîtrises combien de langues ?

— Pour le moment, anglais, espagnol, italien et allemand. À la fin de l'année, j'aurai le portugais en plus et les deux prochaines années, je compte ajouter l'arabe et le japonais. Je verrai à quelle vitesse je réussis à apprendre ces deux langues et si je m'en sors bien, je pourrai en apprendre une autre à côté de mes cours, mais ça me paraît compliqué.

— Waouh ! Impressionnant. Tu sembles t'en sortir parfaitement bien.

— C'est vrai, je m'en sors bien. Je fais tout pour. Vu le temps que je passe à étudier, heureusement que j'ai de bons résultats, lui souris-je. Je passe des heures chaque jour à réviser, apprendre une nouvelle langue, ou travailler.

— C'est donc certain que tu vas réussir.

— J'y compte bien.

— Tu pourras traduire mes contrats avec mes clients étrangers alors.

Je secoue négativement la tête.

— Je veux traduire des choses intéressantes...

Ça le fait rire, tandis que je me lève pour poser ma tasse dans l'évier. Je le sens alors me prendre dans ses bras, plaquant son torse contre mon dos.

— J'ai envie de te revoir, Lena. Donc j'ai entré mon numéro dans ton téléphone pendant que tu dormais et je me suis envoyé un message pour avoir le tien.

— Psychopathe.

— C'est de ta faute. Tu n'avais aucun code de verrouillage.

— Je maintiens ce que je pense. Tu es un psychopathe.

Il rigole contre mon oreille puis dépose un baiser dans mon cou avant de me tourner face à lui pour m'embrasser.

— Je dois vraiment y aller. J'ai du travail qui m'attend chez moi.

— Quel genre de travail ?

— Mes devoirs, dans un premier temps. Je devrai ensuite terminer une traduction si je veux être payée.

— Tu commences déjà ton futur métier ?

— Officieusement, oui. Je dois bien payer mes factures et mon loyer...

— Donc tu vis seule, remarque-t-il.

Je le repousse en souriant avant d'enfiler ma veste.

— Tu notes tous les détails, c'est dingue.

— Seulement ceux qui sont intéressants. Et je note aussi que tu n'as pas refusé qu'on se revoie donc je garde espoir.

Je hoche la tête, embrasse sa joue et m'avance vers la porte d'entrée.

— Passe une bonne journée, Valentin.

— Tu veux que je te dépose ?

— Pour que tu puisses voir où j'habite ? comprends-je rapidement. Certainement pas.

Je l'entends rire lorsque je me détourne pour ouvrir la porte et quitter l'appartement. Je sais que j'ai envie de le revoir, mais je ne sais pas si c'est une bonne chose de me lancer dans une relation de quelque nature que ce soit avec cet homme. Il me plaît beaucoup, c'est indéniable. De plus, il n'y a qu'avec lui que je me sens sereine et apaisée.

Je ne comprends pas pourquoi j'accepte son contact, pourquoi mon corps ne réagit pas de la même manière qu'avec les autres. Je ne parviens même pas à serrer la main de quelqu'un qui me reçoit en entretien, ou à faire la bise à mes parents. C'est impossible pour moi. Un simple contact physique peut provoquer une montée d'angoisse. Je suis déjà allée à l'hôpital plus d'une fois à cause de crises bien trop puissantes.

Mais lui... Valentin. Il dégage une aura protectrice et bienveillante. Je ne l'ai quittée que depuis quelques minutes, mais je regrette déjà. J'aurais voulu rester avec lui, mais ça me fait peur. Le pouvoir attractif qu'il a sur moi me terrifie.

Ce n'est pas un gamin, c'est un homme de trente-cinq ans qui est père d'une adolescente. Qu'est-ce qu'une gamine étudiante pourrait lui apporter de plus dans sa vie ? Je sais que lui, pourrait m'apporter énormément. Peut-être même pourrait-il me guérir. Il me fait déjà sourire, il peut me toucher, m'embrasser et j'ai déjà confiance en lui pour réussir à lui parler de moi. Donc il serait capable de tant d'autres choses ! Alors que moi... Je ne lui serais d'aucune utilité. Je serais seulement une femme de passage dans sa vie de célibataire.

J'ai peur de m'attacher.

J'ai peur d'être déjà attachée à lui alors que je n'ai été avec lui que quelques heures.

Assise dans le fond du bus, je vois une dizaine de jeunes monter et se précipiter dans ma direction, alors je descends et décide de marcher. Je marche beaucoup lorsqu'il y a trop de monde dans les transports en commun.

Je ne fais que quelques pas avant qu'il ne se mette à pleuvoir, mais peu importe. J'aime la pluie. J'aime être seule.

Mais depuis peu, j'aime la présence de cet inconnu.

Qui est-il pour être capable d'un tel miracle ?

Je suis perdue...

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