Ce sont de tendres baisers de plus en plus appuyés contre mon cou qui me réveillent. Harry... Passé la surprise, un immense sourire étire mes lèvres alors que je garde les yeux fermés et bascule sur le dos.
- J'aime ce genre de réveil, je murmure, la voix un peu rauque alors que sa main passe dans mon boxer.
- Mmh... Bon anniversaire, il chuchote tout près de mes lèvres avant de les embrasser.
Je réponds aussitôt à son baiser en glissant mes doigts dans ses boucles folles. Naturellement, nos corps bougent pour changer de position. Harry s'installe entre mes jambes, me surplombant sans trop peser sur moi. Mes doigts effleurent ses bras, remontant lentement jusqu'à ses épaules alors que son bassin bouge sensiblement mais agréablement contre le mien. Un léger gémissement m'échappe et ça me ramène un peu à la réalité.
- Faut que j'aille... j'ai encore pas mal de commandes à terminer ce matin, je souffle en essayant de garder les idées claires même si je m'accroche au chanteur.
- Je sais... c'est pour ça que je t'ai réveillé un peu avant pour que j'ai le temps de te souhaiter un bon anniversaire.
Je gémis en me cambrant involontairement contre Harry après une caresse légèrement plus appuyée.
- Tu m'as privé de quelques minutes de sommeil pour...
- Je te promets que tu ne le regretteras pas, il murmure avant de descendre ses baisers dans mon cou, puis sur mon torse.
Je ris avant que mon souffle ne se coupe brusquement lorsque sa bouche arrive bien plus bas...
D'accord. Non, je ne vais clairement pas regretter ces quelques minutes de sommeil en moins.
* * *
Je sors de la salle de bain en glissant mes doigts dans mes cheveux pour terminer de me coiffer et souris en voyant qu'Harry s'est déjà rendormi. Je m'assois au bord du lit pour le regarder. Je détaille ses traits détendus, la ligne virile de sa mâchoire... et ce léger sourire qui étire ses lèvres. Il ne dort pas.
- Tu ne dors pas, je souris aussi en caressant son épaule nue.
- Si, presque... mais toi c'est très flippant ce que tu fais.
- Je ne te regardais pas dormir, je ris en devinant ce qu'il veut dire.
- Non, bien sûr.
Son bras m'enlace et alors qu'il m'attire contre lui, son portable sonne sur la table de nuit. Il gémit et enfonce son visage contre l'oreiller.
- C'est qui "Jeff" ? je demande en jetant un coup d'œil à l'écran de son portable.
- Mon manager, il soupire en récupérant l'iPhone.
- Il t'appelle avant 8 heures le 24 décembre ?
- Il appelle dès qu'il se passe quelque chose.
Harry pousse un dernier soupir avant de décrocher et demande directement la raison de cet appel. J'ai ce mauvais pressentiment, cette impression bizarre qu'il commence déjà à m'échapper alors qu'il est encore là.
Je n'écoute même pas ce qu'il dit à son manager, je préfère aller travailler.
Je me mets debout et sursaute en sentant ses doigts entourer mon poignet.
- Une seconde Jeff, il lui demande avant d'éloigner son portable et de plonger son regard dans le mien. Ma mère veut que je lui donne un coup de main aujourd'hui... on se verra ce soir ?
J'acquiesce en forçant un sourire.
- A ce soir.
Je me penche pour embrasser sa joue avant de me reculer. C'est difficile, même si cet appel m'a bien refroidi après ce tendre réveil... mais j'ai encore quelques commandes à faire et Lottie aura certainement besoin d'un restock en début d'après-midi.
Je prends mes affaires avant de descendre à l'atelier. J'allume les lumières et la radio avant de lancer les fours. Je me lave les mains, puis attaque mes préparations... même si mon esprit est un peu ailleurs.
Harry repart la semaine prochaine. Je sais qu'après son concert du 31 il aura une petite pause... mais de combien de temps ? Aucune idée.
Alors que mes cupcakes cuisent et que le lave-vaisselle tourne, je me pose un peu avec mon portable et un thé. J'hésite un peu avant de taper mon prénom dans la barre de recherche de Google. Je descends un peu, ne trouvant d'abord que des articles étalant sa soit disant vie privée.
Je précise un peu ma recherche, cherchant ses dates de tournée... et ça me refroidit d'un coup.
Fin janvier il doit assurer des dates qu'il a dû reporter cette année.
De février à fin mars, il fait le tour de l'Australie et de l'Asie.
Avril il n'a rien, mais je crois me souvenir qu'il a parlé d'un tournage en France à cette période.
Ensuite, de mai à fin juillet c'est l'Europe.
En août, il a deux festivals.
Et à partir de septembre jusqu'à la fin de l'année, il a plusieurs résidences en Amérique du Nord et du Sud.
C'est un planning de dingue... et je réalise qu'il ne sera jamais là. Je passerai toute l'année à l'attendre, à vérifier les fuseaux horaires, à grappiller quelques heures par-ci par-là pour être avec lui.
J'avoue que je ne m'attendais pas à ça... et je me sens vraiment bête.
* * *
- On va être en retard, insiste Charlotte. Et ton chéri doit s'impatienter.
Je lève les yeux au ciel en transvasant ma dernière fournée de cupcakes dans la boîte. Je ne cherche même pas à la contredire car oui, Harry s'impatiente. La dizaine de message que j'ai reçu de sa part cette dernière heure le prouve. Pour le "chéri" par contre...
- Donc c'est bien ton chéri, tu ne nies pas.
- Est-ce que ça servirait à quelque chose que j'essaye ? Tu ne m'écoutes jamais.
- Je t'écoute lorsque tu ne me mens pas et que tu ne te mens pas à toi-même. Alors... ça y est, vous êtes à nouveau ensemble ?
Je pose la plaque de cupcakes maintenant vide un peu plus loin sur le plan de travail pour attaquer la dernière plaque de biscuits, me perdant brièvement dans mes pensées avant de lui répondre.
- Non, on n'est pas ensemble.
- Pourtant...
- On n'est pas ensemble, j'insiste en fermant la dernière boîte de biscuit. Harry s'en va la semaine prochaine. Il va reprendre sa vie, sa carrière... et on arrêtera là.
Ma sœur m'observe, elle ne sourit plus.
- Mais je pensais que vous... que vous vous laissiez une chance.
- Il faut qu'on soit réalistes. Il sera tout le temps sur les routes, sur des tournages... moi je serais ici. Je ne peux pas et ne veux pas le suivre. Alors quand est-ce qu'on sera ensemble ? La distance ça n'a pas fonctionné la première fois. Pourquoi ça changerait maintenant ?
- Vous n'en avez même pas parlé ?
- Je vais le faire...
- Louis... C'est vraiment dommage de gâcher bêtement cette nouvelle chance.
- Elle n'est pas gâchée. J'y ai beaucoup pensé aujourd'hui... peut-être qu'on avait besoin de ces derniers jours pour vraiment tourner la page.
- Je ne suis pas vraiment sûre que vous soyez sur la même longueur d'onde sur ce sujet.
- Pourquoi tu dis ça ? je demande en fronçant légèrement les sourcils.
- Parce qu'il est encore dingue de toi... et toi aussi tu l'aimes encore. Je m'en doutais déjà avant qu'il ne revienne. Louis, ça fait dix ans et tu n'es pas passé à autre chose, alors je ne comprends pas pourquoi tu...
- Lottie, je soupire en passant la cordelette rouge et blanche autour des boîtes de biscuits. Laisse-tomber, s'il te plaît.
- Mais...
- Je n'attendrai pas qu'il se décide à prendre sa retraite et je ne lui demanderai pas non plus.
- Ça fait dix ans que tu l'attends... on sait très bien tous les deux que tu n'arrêteras pas.
Je noue la corde pour faire un joli nœud sur les boîtes que je dois amener à Anne ce soir et attrape mon manteau, ignorant la remarque de ma sœur.
- On y va ?
* * *
- Et voilà, désolé pour le retard, je m'excuse en déposant les boîtes sur le comptoir de la cuisine.
- Ne t'inquiète pas, on vous attendait, me sourit doucement Anne en m'aidant à ouvrir les boîtes. Bon anniversaire, Louis.
- Merci beaucoup, je lui rends aussitôt son sourire. J'espère que tout est comme tu le voulais, je...
- Hé, hé, hé, elle rit en décalant ma boîte vers elle. Tout est parfait. Alors laisse-moi m'occuper de ça. Va te servir un verre et détends-toi, d'accord ?
Elle caresse brièvement ma joue avant de me pousser en douceur hors de la cuisine.
- Profite de ta soirée, me lance Anne avant de retourner dans la cuisine.
- Ce n'est pas ma...
Je me tais lorsqu'Harry apparaît devant moi et m'enlace aussitôt.
- Bon anniversaire... encore, il rit en embrassant ma joue. Tu m'as manqué, il murmure tout bas, juste pour moi.
Je profite de quelques secondes de son étreinte avant de me reculer. Ça me gêne un peu qu'il l'ait fait si près de sa mère, même si je suis sûr qu'elle se doute de quelque chose... je suis aussi certain qu'elle ne serait pas contre.
- J'ai quelque chose pour toi, sourit Harry en prenant ma main.
- Le père Noël n'est pas encore passé, je tente de plaisanter nerveusement.
- C'est pas un cadeau de Noël. C'est plutôt un cadeau d'excuse.
- D'excuse ? je demande en fronçant les sourcils.
Il m'entraîne vers la véranda qui est vide vu que tous les invités sont rassemblés dans le salon. Il n'allume pas la lumière car les guirlandes accrochées au plafond nous éclairent suffisamment.
- Un cadeau d'excuse parce que je suis bien conscient de ce que je t'impose... encore. Et pour que tu saches que cette fois ça sera différent. Je ne peux pas imposer mon planning à mon management pour l'instant... mais je peux être avec qui je veux, contrairement à il y a dix ans. Je pense que c'est en partie pour ça que ça n'a pas marché la première fois, je n'avais pas le droit de...
Il a l'air si emballé... ça me serre le cœur mais il faut que je le calme un peu.
- Je ne suis pas sûr que ce soit la seule raison...
- Non, bien sûr que ce n'est pas la seule, mais... enfin bref. On pourra en reparler. Là, ce soir, le plus important c'est que c'est ton anniversaire et le réveillon. Le reste on verra plus tard, mais je veux juste te donner ça.
Il sort une enveloppe de la poche arrière de son slim pour me la donner.
- Donc... ton cadeau d'excuse, je chuchote en ouvrant l'enveloppe.
Je sors plusieurs invitations assez chics avec le nom d'Harry écrit tout en haut, datées au 31 décembre. Son concert du nouvel an...
- Qu'est-ce que c'est ?
- Des invitations pour mon concert de fin d'année. Je ne sais pas si tu as déjà des projets, mais j'aimerai beaucoup que tu y assistes. Et ensuite il y a une after, on pourrait y aller ensemble et je te présenterai à mes amis.
Oh là. Oh là. Oh là.
- Qu'est-ce que tu en dis ?
- Je... autant d'invitations ? je bredouille en étalant les tickets.
- Je me suis dit que ça plairait sûrement à tes sœurs, à Lewis... J'suis sûr que ma mère serait ravie de s'occuper de Lucky.
- Oh bah là... c'est sûr qu'elles vont adorer, je ris nerveusement. Je ne peux pas... c'est trop...
Ma voix s'éteint lorsqu'il prend mon visage entre ses mains avec douceur.
- S'il te plaît... je veux vraiment bien faire les choses cette fois.
Son regard plongé dans le mien, je sens qu'il essaye de me convaincre de sa sincérité, de sa détermination... mais je n'arrive pas à contenir ma panique.
Je ne vais pas y arriver. Je ne vais pas pouvoir faire semblant que tout va bien devant les invités, ou de faire comme si Harry et moi nous laissions vraiment une chance.
- Les garçons, vous... Oh, pardon ! s'excuse Anne en s'arrêtant à l'entrée de la véranda. Je ne voulais pas vous déranger. Vous venez trinquer avec nous ?
- On arrive, répond Harry en me relâchant.
- Prenez votre temps, elle sourit avant de s'éloigner.
- On en reparlera plus tard si tu veux, décide Harry en reposant son regard sur moi. Allons célébrer cette soirée si spéciale.
Il m'enlace et embrasse ma joue, puis mes lèvres. Mon cœur bat extrêmement vite et je sens les larmes me monter aux yeux. Je ne peux pas lui faire espérer quelque chose en quoi je ne crois pas.
- Je suis désolé, je murmure en prenant sa main. Je suis vraiment désolé. Le moment est extrêmement mal choisi, j'en ai conscience... mais je ne peux pas... je n'arriverai pas à faire semblant.
- De quoi tu...
- Je suis désolé, je répète encore. Je ne sais pas comment ça pourrait fonctionner cette fois. Ton travail te prends encore plus de temps qu'il y a dix ans... et je suis vraiment content pour toi, tu as une carrière incroyable... mais je ne peux pas m'empêcher de me demander quelle place j'aurais et je ne veux pas non plus être celui qui t'empêche de faire ce que tu veux, ni celui qui te retiens ici alors que tu as encore tellement de choses à faire...
Les mots sont sortis d'eux même, j'ai étalé toutes mes peurs alors que son visage se décomposait petit à petit.
- Tu auras toute la place, il murmure en se rapprochant un peu. Louis, je te jure que je te laisserais toute la place dont tu auras besoin, je te promets que...
- Et quand est-ce qu'on se verra ? je le coupe avant qu'il ne continue ses promesses qu'il ne tiendra pas. Ou quand est-ce qu'on sera sur le même fuseau horaire ? J'ai vu toutes les dates de tournées et tu m'as dit que tu avais encore deux films de prévu l'année prochaine, plus les albums en préparation... Je ne peux pas affronter tout ça, je suis désolé. Je ne dis pas que les relations à distance ne marchent pas, mais moi je sais que c'est quelque chose que je ne peux pas supporter. Je n'y arriverai pas.
- Mais... tu es en train de rompre ?
Sa voix tremble un peu, même si je vois bien qu'il essaye de gérer le choc.
- Non... Harry, on a déjà rompu il y a dix ans. J'ai adoré ces derniers jours à nous remémorer à quel point on était bien tous les deux... et je suis sincèrement désolé de ne pas avoir la force d'endurer tout ça. Tu es un homme incroyable, Harry. Et tu mérites qu'on fasse ce genre de sacrifice pour toi. J'aimerai pouvoir y arriver, mais je sais que ce n'est pas possible pour moi alors il ne vaut mieux pas qu'on se donne à tous les deux de faux espoirs.
Il baisse la tête en silence, m'épargnant la vue de son regard qui se remplit peu à peu de larmes. J'ai mal au cœur... mais une partie de moi est quand même soulagée de lui avoir dit tout ça. J'en avais besoin. Je sais que ce n'est absolument pas le moment... mais je n'étais pas capable de faire semblant plus longtemps.
- Je suis vraiment désolé, je répète encore en caressant son poignet.
Mes doigts remontent le long de son bras, jusqu'à enlacer sa nuque. Son corps se fond aussitôt contre le mien et ses bras m'entourent automatiquement. On reste tous les deux silencieux pendant un petit moment alors que je retiens difficilement mes larmes. C'est un soulagement de lui dire tout ce que j'avais sur le cœur, mais ça n'en reste pas moins douloureux. Je piétine notre dernière chance... et j'espère ne pas le regretter.
- Je comprends, finit par murmurer Harry contre mon cou, la voix légèrement plus rauque. Et moi aussi je suis désolé.
Je ferme les yeux pour retenir mes larmes. Au moins, il comprend.
Notre étreinte dure, on n'arrive pas à se séparer l'un de l'autre.
- Tu resteras toujours mon premier amour, il chuchote.
J'esquisse un douloureux sourire et resserre légèrement mon étreinte.
- Et tu resteras le mien.
On profite encore quelques secondes de notre câlin, puis on se sépare lentement. Nos regards se croisent et je lève la main pour essuyer sa joue humide.
Pourquoi c'est si compliqué entre nous ? L'amour, il est toujours là. Vu la vague que je me suis prise ces derniers jours, je dirais même qu'il est plus fort... mais ça reste compliqué. Sa vie est trop chargée et intense.
Je lui rends ses invitations et je vois bien qu'il hésite avant de les reprendre.
- Tu prives tes sœurs d'une super soirée quand même...
- Offre-leur alors, je souris. Elles peuvent y aller sans moi.
- D'accord. Mais si tu changes d'avis...
Je secoue tristement la tête et il force un sourire qui semble bien faux.
- Oui, oublie ça.
Il remet l'enveloppe dans sa poche arrière sans me quitter des yeux... C'est vraiment plus difficile que je n'aurais cru.
- Je crois que je vais vous laisser et rentrer chez moi.
- Quoi ? murmure Harry. Non, reste. Je...
- Je n'ai pas envie que ça soit bizarre, ou...
- Ça sera encore plus bizarre si tu t'en vas.
Son regard ne se détache pas du mien, essayant de me convaincre de rester. Je retiens un soupire et acquiesce.
- Ma mère t'a placé à côté de moi, mais... on peut échanger si tu préfères.
- Ça serait peut-être mieux, j'approuve avant de le suivre à l'intérieur.
Ce dîner va vraiment être très étrange... surtout que lorsqu'on rejoint tout le monde dans la salle à manger, tous les invités sont assis autour de la table, ne laissant que deux places côtes à côtes. Oh... génial.
* * *
C'est vraiment le réveillon le plus bizarre que j'ai jamais vécu. Harry est assis à côté de moi, mais on ne se parle pas vraiment. Sans vraiment se concerter, on s'est débrouillés pour discuter avec les personnes autour de nous. Mais je ne peux pas m'empêcher de le regarder, d'essayer de voir si ça va, malgré les circonstances. Harry est malheureusement très fort pour cacher ce qu'il ressent... aux autres. Moi je vois bien que ça ne va pas, et Anne aussi. J'ai senti son regard sur nous tout le long du repas.
Entre le fromage et le dessert, il y a un moment de flottement. Les quelques enfants quittent la table pour jouer, certains sortent fumer ou se dégourdir les jambes pour essayer de faire passer l'excellent repas qu'Anne nous a préparé. La pièce est bien plus calme, on entend enfin les musiques de noël qui sortent de l'enceinte depuis qu'on est arrivés.
Anne se lève et s'approche de nous. Harry l'a vu aussi, on échange un regard un peu paniqué. Sa mère s'appuie contre le dossier de sa chaise et l'enlace en douceur, posant son menton sur son épaule.
- Ça va, mon chéri ?
- Oui, c'était délicieux maman.
Il force un sourire qui ne dupe aucun de nous deux. Anne caresse doucement son bras avant d'embrasser sa tempe.
- Tu viens m'aider avec les bûches ?
Harry ne peut pas refuser. Il se lève pour suivre sa mère et je sais déjà qu'il va se confier à elle. De là où je suis assis, j'ai une petite visibilité sur la cuisine. Anne l'empêche d'ouvrir le congélateur et prend doucement ses mains pour l'obliger à lui faire face. Je n'entends pas ce qu'ils disent, mais Harry semble céder. Il lui parle, déballant certainement notre seconde rupture. Anne semble surprise, elle cligne plusieurs fois des yeux et l'expression d'incompréhension sur son visage est flagrante. Harry continue de parler, en essuyant les quelques larmes qui coulent sur ses joues. Je ne peux pas en regarder plus. Je prends mon verre et me lève pour aller sur la terrasse afin de prendre un peu l'air. Il fait froid, mais je m'en fous, ça m'aide à me concentrer sur autre chose.
Je m'en veux de lui infliger ça ce soir, de l'avoir laissé espérer qu'on puisse se remettre ensemble... mais lui aussi m'a fait espérer inutilement. En fait, j'ai bêtement cru que s'il revenait vers moi, c'est qu'il avait de la place et du temps pour moi. Alors que non, c'est tout l'inverse. Il a encore moins de temps qu'il y a dix ans.
Peut-être que l'ambiance des fêtes de fin d'année nous a mutuellement aidé à nous bercer d'illusion pendant ces derniers jours. On a brièvement envisagé un nouvel avenir à deux qui ne sera malheureusement pas possible...
***
Promis, promis... c'est bien une happy end !
J'espère que cette partie vous a quand même plu...
A demain !