IVAN
Quand je m'extirpe des bras de morphé ce matin, je ne sens pas la présence de Raven à mes côtés.
Un frisson parcourt mon corps quand je me lève encore nu. J'entends l'eau de la salle de bain couler, ce qui me rassure.
Je passe la main dans les cheveux en repensant à hier. Son corps contre moi, nos peaux suantes, elle. Tout était parfait. Rare sont les fois où elle baisse sa garde. Et la voir aussi sensible la veille m'a encore une fois prouvé qu'elle m'aime.
Même si elle ne me le dit pas.
J'entre dans la salle bain -qui n'était pas verrouillée- et me retrouve immédiatement face au corps de mon алмаз. (diamant)
Elle lève sa tête pour croiser mon regard pendant que l'eau coule au-dessus de sa tête. Un sourire espiègle se dessine sur son visage.
- Salut, dit-elle simplement.
RIen ne sort de ma bouche. Ma langue est sèche et pâteuse. J'ai l'impression d'être retourné cinq ans plus tôt. Un adolecent qui ne sait pas contrôler ses sentiments. Et comment le faire quand la femme qui se tient devant vous est la personne dont vous avez toujours rêvé.
Revenant à moi même, je m'avance vers la douche pour y entrer à mon tour. La vapeur chaude m'enveloppe en même temps que mes lèvres enveloppent les siennes.
Elle ne proteste pas quand je passe ma main derrière son cou et que je l'attire légèrement pour la coller à moi. Au contraire, elle presse avec son ventre, mon membre entre nos deux corps.
Je me détache de ses lèvres et la regarde dans les yeux. Rien ne s'y reflète à part une froideur glaciale et le vide des émotions qu'elle cache si bien.
- Salut, répondé-je enfin.
Nos deux têtes se tournent vers la porte alors que des coups martèlent sur celle-ci.
Raven fronce directement les sourcils alors qu'on sort de la douche pour enrouler des serviettes autour de nous.
J'ouvre le placard sur l'étagère de la salle de bain et y sort une arme.
- Rester en arrière, ordonné-je à Raven.
Je désactive le cran de sécurité avant de sortir de la salle de bain et d'attraper le cou de la personne en le plaquant contre le mur.
Mon regard se raffermit encore plus en voyant que c'est Niguel.
- Qu'est-ce que tu fous là, demandé-je d'un ton tranchant.
Il a les yeux grand ouverts alors que Raven est adossée sur l'encadrement de la porte.
Je desserre légèrement ma prise pour le laisser respirer.
De quel droit a-t-il pénétré notre chambre ?
Igor... On a un énorme problème.
Je fronce les sourcils l'incitant à poursuivre.
- Plusieurs personnes... Ils ont été empoisonnés... Cade entendu.
Je sens Raven bouger derrière moi alors que je lâche immédiatement Niguel, essayant de paraître le plus neutre possible.
- Ce matin, plusieurs personnes sont venues se plaindre auprès Navaya en lui disant qu'ils avaient mal au cœur. Elle les a donc ausculté et à retrouver du cyanure dans leur organisme. Igor... Ils sont en train mourir.
Raven maintenant habillé, ressort de la salle de bain en courant vers la sortie. On en fait de même alors que dans l'ascenseur l'ambiance est tendu.
- Navaya ne pourra pas tous les sauver.
La respiration de Raven se crispe alors qu'on sort au premier étage où les cris de Cassian se font entendre.
- COMMENT ÇA TU SAIS PAS D'OU PROVIENT CETTE MERDE ?
On arrive dans la salle alors que Cassian est de dos, Navaya face à nous, désemparée.
- Je. Ne. Sais pas Cassian, répète-t-elle comme si c'était la millième fois qu'elle le disait.
RAVEN
Mon coeur bat à la chamade alors que je vois le corps de Cade sur un lit, inerte, blanc et suant.
Quand le regard de Navaya croise le mien, ses sourcils se tordent comme pour s'excuser.
Cassian lui se retourne, son visage décomposé et rempli de larmes.
Ivan passe devant moi et va vers Cassian. Le jumeau sanglote comme si on venait de lui arracher le cœur.
- Navaya, commence Ivan et je ne reconnais pas sa voix. Est-ce qu'il y a un moyen de sauver Cade ?
Le regard de Navaya passe du corps de Cade à celui de Cassian et elle passe les mains sur son visage.
- Oui, finit-elle par dire. Je l'ai déjà mit sous traitement de vitamine mais il a été trop infecté. Il n'y a que le temps qui nous dira s'il pourra s'en sortir ou non...
Un frisson parcourt mon dos a ses paroles.
Cassian s'effondre à genoux alors que je me précipite vers lui pour le rattraper. Sa tête tombe sur mon épaule alors que je sens doucement les larmes monter en moi. Mais je me retiens, levant les yeux vers Ivan qui garde les lèvres pincées. Je sais qu'il se retient aussi. Il est la tête du serpent, il ne peut pas faiblir.
Pourtant il brûle de l'intérieur.
- Et les autres ? demandé-je, prenant la parole pour la première fois depuis le début.
- ...Trop tard, avoue-t-elle.
Qu'est-ce qu'il se passe...
- C'est lui... dit Ivan.
Vassili.
À genoux, mon bras se resserre autour du corps de Cassian qui laisse échapper un sanglot contenant une douleur que je reconnais bien.
- Il faut se préparer... Une guerre est sur le point de commencer, prévient Niguel.
- Attends, l'arrête Ivan. À quoi est dû cet empoisonnement ?
Ivan à l'air préoccupé. Comme s'il savait que quelque chose clochait.
Navaya regarde Niguel puis revient sur Ivan avant de répondre simplement :
- Par des piqûres... C'est comme si quelque chose les avait piqué.
Je me lève doucement. Il y a quelque chose qui ne va pas ce qu'elle dit.
- Des piqûres ? Le cyanure est un composant chimique, il ne peut pas être transféré par un être vivant. C'est forcément une personne qui a dû les piquer...
Je continue en m'avançant vers le corps de Cade et commence à toucher sa peau gelée.
- Sachant qu'une quantité de deux cents milligrammes peut tuer en moins d'une minute, la personne a dû diluer le poison pour qu'il l'affecte en plus de temps... Comme s'il essayait de retarder le processus...
Je retourne la tête de Cade et tout s'éclaircit dans ma tête quand je vois un point rougeâtre sur sa nuque.
Il y a un traître.
Je masque rapidement ma réaction et me retourne vers les autres comme si de rien n'était.
Je regarde d'abord Ivan pour chercher à savoir s'il était au courant. Mais rien ne me laisse paraître ça.
- C'est exactement ce qu'il a dit avant que vous veniez, explicite Niguel en s'avançant vers Cassian.
Je regarde mon ami qui me regarde lui aussi, ses pleurs toujours en train de le ronger.
Ça ne peut pas être lui... Il n'aurait pas fait ça à son propre jumeau...
- Je veux que quelqu'un reste pour veiller sur Cade. Les autres commencez à préparer tout ce qu'il faut préparer.
Tout le monde hoche la tête.
DEUX SEMAINES PLUS TARD
Le corps de Cade n'a pas bougé.
Pas une seule fois...
Et tout comme son frère, Cassian n'est plus le même depuis deux semaines. Il ne sourit plus, ne rit plus, ne passe plus de temps avec personne.
Tout le monde semble affecté par ce qui arrive à Cade. Même Ivan... Il est constamment en train de demander des nouvelles des jumeaux.
Noël et le nouvel an sont passés depuis plus d'une semaine maintenant mais il n'y a eu aucune festivité. Tout le monde se prépare à une quelconque attaque de la part de Vassili. Il est en train d'éliminer le plus de pions chez nous pour être en supériorité numérique.
Et ça a marché à merveille puisqu'on a perdu plus d'une trentaine de personnes en l'espace d'une semaine. Navaya a donc décidé d'injecter de l'hydroxocobalamine à tout le monde pour les immuniser d'une possible intoxication.
J'entre sans toquer dans la chambre des jumeaux qui est plongée dans le noir. J'entends les pleurs de Cassian d'ici alors qu'il est sous la couverture. Sentant ma présence, il arrête tout mouvement alors que je m'approche du lit.
- C'est moi...
Hésitante, je pose ma main sur sa tête. Ça m'étonne moi même de montrer autant d'affection mais j'en ai envie.
Il est dos a moi quand je me glisse sous la couverture et que j'enroule mes mains autour de sa taille.
Il recommence à pleurer doucement alors que j'hume son odeur familière. Je déteste le voir comme ça... Malgré moi, ce garçon est devenu comme un meilleur ami... Le frère que je n'ai jamais eu.
- Je suis là...
Tout son corps tremble alors qu'une larme glisse de mon œil pour couler sur mon nez et tâcher l'oreiller.
- Il ne peut pas me laisser... Pas après tout ça, dit-il en articulant comme il peut.
- Il ne va pas nous laisser.
Il se tourne enfin vers moi et me laisse voir ses yeux gonflés et rouges. Je souris doucement alors qu'il cligne des yeux plusieurs fois comme pour être sûr que je sois là.
Et il recommence. Son visage se tord, luttant contre l'envie de s'effondrer plus bas encore.
- C'est toujours la même chose... Est-ce qu'un jour on va s'en sortir ? Je vais devenir fou Raven ? Pourquoi vouloir lui faire du mal ?
Ces questions qui me sont posées, sont pourtant destinées à une autre personne.
J'attrape sa main en dessous l'oreiller et dis fermement :
- La vraie folie, c'est de tout le temps faire la même chose et s'attendre à un résultat différent. Il ne lui arrivera rien...
C'est la phrase que je me répète depuis cinq ans. Pour garder mon esprit encore un minimum lucide.
La vraie folie, c'est de tout le temps faire la même chose et s'attendre à un résultat différent.
Mes yeux restent accrochés aux siens alors que je sens qu'il se retient de dire quelque chose.
- Raven... Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un mauvais pressentiment...
Je déglutis.
Moi aussi... J'ai un très mauvais pressentiment. Surtout après le cauchemar que j'ai fait il y a deux semaines.
- Pourquoi tu dis ça ?
Ses yeux me disent d'arrêter de faire semblant. Il sait que je sais.
- Quoi qu'il arrive Raven... Promets moi que tu feras le bon choix.
Mon cœur loupe un battement à sa demande.
Pourquoi me dit-il ça ?
- J'ai sacrifié énormément pour pouvoir te retrouver... Je me sacrifierai toujours pour toi, continue-t-il.
Je ne sais pas quoi dire. Je secoue la tête de droite à gauche alors qu'il sourit tristement.
- Je te le promets, dis-je.
Les larmes me montent aux yeux sans que je le veuille et je me sens horriblement empathique.
- Tu sais... Je n'ai jamais vraiment eu d'ami. À part Ivan... Mais lui c'était spécial... Je savais qu'il m'aimait et d'une certaine manière, je l'ai toujours aimé aussi... Mais je n'ai jamais eu de relation platonique avec personne. Je crois bien que t'es la première personne avec qui je me sens bien comme ça...
- Pour de vrai ?
Mes épaules s'affaissent alors que je hoche la tête sachant pertinemment que je vais regretter ses paroles le lendemain.
- J'aurais voulu te rencontrer plus tôt, avoue-t-il.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas...
Je ne dis rien. Pas certain de pouvoir formuler une phrase cohérente.
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Hello !
Alors ce chapitre ?
Je suis de retour !!! ENFIN ! J'ai passé mon oral blanc de français qui c'est d'ailleurs très bien passé ! J'ai eu 17 ! Ensuite, je dois vous avouez qu'il ne reste plus beaucoup de chapitre d'IGOR... Peut-être une dizaine ? Quinzaine ? J'ai hâte et en même temps je n'ai pas du tout hâte de finir d'écrire cette histoire qui me tient énormement à coeur. Vous m'excuserez des fautes sur ce chapitre... Je n'ai plus mon portable pour me corriger ( on me l'a volé... oui... mais ne vous en faites pas j'en ai un autre très bientôt.).
Sur ce on se retrouve très vite !
Kiss <3