Highway to Hell [ EN PAUSE ]

By Luxxiaomeng

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Un château de cartes qui s'écroule. Un empire qui s'effondre. Le temps passe. L'espoir s'amenuise. Mais... E... More

Highway to Hell
00. Prologue
01. You're the only friend I need
02. Run, Freya
03. I'm begging you
04. Live fast, die young
05. I'm alone
06. Hide & Seek
07. Special gift
08. Toy Story
09. Just give me a reason
10. Who are you ?
11. Aimed to kill
12. Jealousy, jealousy
13. Birthday party
14. Magic trick
15. Little thief
16. Fascination
17. Where are you ?
18. Liar
20. I've got my eye on you
21. Sorry

19. Cat got your tongue ?

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By Luxxiaomeng

Yo les potos !

J'espère que vous allez bien. Courage c'est bientôt les vacances.

On se retrouve dans un nouveau chapitre. Je croise les doigts pour qu'il vous plaise mdr.

Sorry s'il y a des fautes, je suis crevée.

Vous m'avez manqué.

Quand vous terminerez ce chap, soit vous me haïssez de toute votre âme, soit vous m'adorez. Je penche pour la première option 😭.


Je n'en dis pas plus et je vous souhaite une bonne lecture.

On se retrouve à la fin.

____________________________



⚠️ CW

Soundtrack :  The Wall - PatrickReza

Freya

Distraction. Distraction. Distraction. Ce n'est pas compliqué. Allez, Frey.

J'ai beau me creuser les méninges, rien ne vient. Je ne cesse de faire des allers-retours entre l'homme qui envahit mes pensées et un bouquin que j'ai emprunté à son cousin. Nous sommes tous les deux dans la bibliothèque en train de lire. Enfin, lire est un grand mot étant donné que je ne comprends pas le russe. C'est pour cela que je préfère observer Hadès. L'étudier est largement plus intéressant que cet ouvrage à la con.

Pendant sa lecture, il arbore une expression neutre. Pas le moindre sourire, pas de froncement de sourcils, pas de plissement des yeux. Rien. Que dalle. Ce mec est une véritable armoire à glace.

— Tu sais que t'es flippante à me lancer des œillades.

Merde.

Il m'a repérée.

T'étais tout sauf discrète, abrutie.

Je me racle la gorge, gênée.

— Je...

Cherche une excuse potable.

— Tu ?

Réfléchis.

— Je me demandais comment est-ce que j'allais procéder pour te tuer.

Il pose son roman sur la table à côté du sofa avant de planter ses prunelles dans les miennes.

— Comment comptes-tu t'y prendre ? Énormément de gens ont essayé, tu sais. Ils ont pour la plupart échoué lamentablement. Sauf un qui a presque réussi son coup. Dommage pour lui, j'ai survécu. Alors, dis-moi, petite, quel est ton plan ? me questionne-t-il.

— C'est en cours de réflexion, avoué-je. Néanmoins...

Je me lève, range le livre dans une des étagères et m'avance vers le russe. En une fraction de seconde, mon genou droit s'insère entre ses jambes, ma main gauche tient fermement le dossier du canapé et l'autre parvient à extirper le canif de la poche de son pantalon. Je le déplie puis vise son organe vital. Ses billes obscures remplies de désir me sondent avec intensité.

— J'ai toujours en tête l'idée de t'enfoncer une lame en plein cœur.

Malgré le risque qu'il court, Hadès est impassible.

— Je vais te révéler un secret. Tu me les brises. Je te trouve insupportable. T'es la personne la plus chiante que j'ai connue, me confie-t-il. Mais t'es tellement belle quand tu me menaces avec une arme que ça compense le fait que t'aies un caractère de merde.

Ah. Super.

Je suis supposée le prendre comment ?

Bien ou mal ?

D'un côté, il me tacle et de l'autre, il me complimente.

Il est gentil ou méchant ?

— C'est réciproque, craché-je. Tu me fais également chier. Contente de voir que nous sommes sur la même longueur d'onde.

Nous nous toisons en chiens de faïence, mon souffle s'échoue sur son visage. Ma respiration est erratique contrairement à la sienne. Un sourire en coin étire ses lèvres et cela a le don d'accroître la rancœur que j'éprouve en moi.

Il mérite de souffrir comme j'ai souffert. Ce n'est pas parce que je ressens une forte attirance pour lui que j'oublie ce qu'il m'a infligé. La marque sur ma peau me rappelle jour et nuit le monstre qu'il est.

N'empêche que ton cerveau doit être vachement endommagé pour le désirer.

Sans crier gare, sa paume vient caresser avec délicatesse l'arrière de ma cuisse. J'écarquille les yeux, mes joues chauffent.

Preuve à l'appui que ta cervelle est détériorée. Il te touche, tu te désintègres. C'est pitoyable en sachant qui il est et ce qu'il a fait.

— Henriksen, je te suggère de t'éloigner, me conseille-t-il. Te voir uniquement vêtue de ce maudit tee-shirt est nocif pour ma santé.

Et être avec toi au quotidien est nocif pour moi.

Pyjama de merde. Pourquoi n'ai-je pas pensé à porter un jogging ?

Ses doigts s'ancrent dans ma chair à la fin de son avertissement, j'aurai probablement des traces. Je suis tentée de l'écouter puis je repense à notre pari.

Option numéro une, je fuis. Option numéro deux, je lui fais perdre la partie.

Je choisis l'option numéro deux. Hors de question que je parte.

Je jette son couteau par terre puis reporte mon attention sur Romanov. J'agrippe les cheveux à la base de sa nuque, il déglutit. J'humecte mes lèvres tout en m'approchant de plus en plus. Ses phalanges quittent ma cuisse et s'accrochent à ma hanche, remontant au passage mon haut. Ma bouche finit par s'écraser timidement sur son cou, il se raidit à mon contact. Ses muscles se contractent brutalement, l'oxygène devient rare dans cette pièce. Je dépose un sillon de baisers sur sa chair tendre, il froisse mon vêtement dans sa paume et émet un son étouffé.

C'est la première fois de ma vie que je prends les devants avec un garçon. Quand je fréquentais mon ex, c'était lui qui faisait à chaque fois le premier pas. Je n'allais jamais vers lui pour l'embrasser. Cet élan de courage m'étonne. J'ai l'impression que depuis que je côtoie Hadès, je fais des choses qui ne me ressemblent pas. C'est terrifiant et en même temps c'est plutôt...agréable.

— Putain, jure-t-il entre ses dents serrées.

N'ayant pas terminé cette douce torture et me sentant plus confiante, je décide d'enclencher la vitesse supérieure. Je mordille son lobe, sa poitrine s'abaisse et remonte à un rythme effréné, je souris. Il ne cédera pas, c'est trop tôt, bien que ça ne soit pas l'envie qui lui manque.

— Tu m'ensorcelles, Henriksen, murmure-t-il d'un ton dangereusement bas.

Tant mieux.

Savoir que je ne le laisse pas indifférent me procure un immense sentiment de satisfaction.

— Perturbé ? demandé-je, d'humeur joueuse. Tu désires quelque chose peut-être ? Tu sais, il suffit simplement de demander.

Un grondement guttural résonne dans sa gorge, je jubile intérieurement.

Subitement, il empoigne ma chevelure et m'oblige à reculer.

Enfoiré, je ne suis pas une vulgaire poupée que tu peux maltraiter.

Pourquoi est-ce que nos interactions finissent toujours de la même façon ? C'est-à-dire lui et moi se faisant délibérément du mal.

— J'aimerais que tu la fermes. T'en es capable ?

Tu n'es pas drôle. Sale rabat-joie.

Je tire une moue boudeuse, vexée qu'il ne rentre pas dans mon jeu.

Quoique si j'étais dans sa position, j'aurais réagi de la même façon. Pour ne pas perdre le contrôle, il nous faut avoir l'ascendant sur l'autre. En y réfléchissant, je m'aperçois que nous sommes plutôt semblables sur certains points.

Bon, c'est ma dernière chance pour qu'il abdique. Je tente le tout pour le tout et croise les doigts pour que cela fonctionne.

— Sinon quoi ? le défié-je.

Sa mâchoire tique, il résiste. Un orage impétueux éclate au fond de ses pupilles, signe qu'il faut que je me prépare à recevoir la foudre à tout moment.

— Sinon je me chargerai moi-même de cette petite bouche insolente qui a besoin d'une bonne leçon pour apprendre à se taire.

J'ai hâte de voir comment il procédera.

— Prouve-le alors. Prouve que tu es capable de me réduire au silence, Romanov.

Il ricane, ce son me hérisse le poil. Il a deviné mon stratagème.

Sa réaction n'étant pas celle à laquelle je m'étais préparée, je panique.

Ça sent mauvais pour ma personne.

Ma conscience tire la sonnette d'alarme, le danger rôde autour de moi. J'ignore ce qu'il se passe dans sa tête, mais je ne le sens pas. Mon intuition me dit que je n'aurais pas dû le provoquer. À cause de mon foutu esprit de compétition, je me suis volontairement jetée dans la gueule du loup. Je dois, à présent, en assumer les conséquences.

T'es la reine des idiotes, Frey.

Il dégaine rapidement son pistolet qu'il garde précieusement sur lui, mon faciès doit certainement lui renvoyer un mélange de stupeur et d'effroi.

Bordel.

Je suis sur le point de décamper, il me retient, ses ongles s'enfoncent violemment dans mon bras, et il me force à être à califourchon sur ses genoux. Il me maintient en place en s'accrochant à ma taille avec sa main gauche. Nos bassins se frôlent, je veux prendre mes jambes à mon cou.

— Ne pars pas, малышка. C'était ton idée. Figure-toi que si tu m'avais écouté, si tu t'étais tue, on n'en serait pas là.

Complètement tétanisée, je ne peux que l'écouter. Je ne suis plus maître de la situation qui vient de dérailler en un éclair. Quand il colle le canon de son arme à feu sur ma tempe, je tressaute. Ma bouche s'ouvre et se referme sans qu'aucun son n'en sorte.

Il n'a pas enlevé la sécurité donc il ne compte pas me tuer. Normalement.

Ça va aller, Freyfrey. Inspire. Expire.

— Tu as déjà perdu ta langue ? C'était rapide.

— Non, dis-je à voix basse.

Je ne sais même pas s'il a entendu ma réponse. Qu'importe.

Son arme glisse le long de ma mâchoire, j'ose à peine respirer. Il continue son chemin jusqu'à mon buste, il se stoppe entre mes seins. Mon palpitant loupe un battement. La peur qui loge dans mon estomac grandit au fur et à mesure que les secondes s'écoulent.

Note à moi-même : tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler.

Nos iris se rencontrent, il me scrute attentivement, guettant la moindre de mes réactions. Je ne craquerai pas. Je dois faire un effort surhumain pour camoufler le fait que j'ai la frousse et que je suis à deux doigts de me faire dessus. Je suis une putain de bonne actrice à ce niveau-là. Qu'on me donne un Oscar.

Remarquant que je ne me comporte pas comme il le souhaite, son pistolet descend plus bas et se faufile sous mon t-shirt, à l'intérieur de mes cuisses que je presse de manière instinctive. Carrière d'actrice ratée. Elle a duré trois secondes, chronomètre en main. Mon tortionnaire esquisse un rictus narquois qui me donne des envies de meurtre. Bon sang, je vais l'étriper.

Fils de chien.

Il pousse l'arme un peu plus loin, elle touche mon intimité par-dessus ma culotte, mes membres se crispent. Je sors de ma torpeur et riposte enfin en enroulant mes doigts autour de son poignet. Je lui adresse une œillade meurtrière.

— Utilise des mots, Henriksen. Si tu veux que j'arrête, il suffit de me le demander.

— Arr...

Il commence à dessiner des cercles sur le tissu de mon sous-vêtement, ma phrase reste en suspens. Je suis incapable de prononcer la fin, trop déroutée. Dites-moi que je rêve et que je vais bientôt me réveiller. Ce qui se déroule sous mes yeux ne peut être réel. Impossible. C'est juste impossible.

Et pourtant, pour toute réponse, un délicieux frisson parcourt mon échine. Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer. C'est une sensation imprévue qui me cause un choc. Je ne devrais pas être habitée par les émotions qui m'assaillent actuellement. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas bien. C'est insensé et inapproprié. Mais au lieu d'être terrorisée, j'attends avec impatience la suite des événements.

Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

Où est donc mon bon sens ?

Ses caresses s'intensifient. Ma température corporelle grimpe en flèche. Emportée par une vague de plaisir, mes bras se nouent naturellement derrière sa nuque et mon visage se niche aux creux de son épaule. L'esprit embrumé, je ne discerne plus le bien du mal. Au diable la morale et la raison, c'est trop bon pour que l'on cesse tout de suite. La chaleur dans mon ventre gonfle, je n'en peux plus. J'ai besoin qu'il me libère de la tension qui menace de déchirer mon corps. Je ne saisis pas vraiment ce que nous faisons ni pourquoi je me soucie d'un foutu orgasme alors qu'il me touche avec son flingue. Tout ce que je sais, c'est que j'en veux plus.

Son flingue, bordel de merde ! Reprends-toi. Tu déconnes, ma pauvre fille.

À l'instant où un gémissement s'apprête à m'échapper, je mords ma lippe. Le goût métallique du sang se répand dans ma cavité buccale. Heureusement que je réussis à me contenir, sinon Irina et Ivan auraient su, sur le champ, ce qu'il se trame dans leur bibliothèque.

Possédée par un tas de sensations nouvelles et grisantes, mes mains s'emmêlent dans ses cheveux et je tire légèrement sur ses mèches sombres. Un râle rauque jaillit de sa gorge. Face à face, je fixe sa bouche et m'insulte mentalement pour avoir pensé à l'embrasser. Je ne perdrai pas.

Merde !

Je déteste ce jeu parce que je crève d'envie de céder à la tentation.

Les pupilles d'Hadès sont dilatées et vacillent entre le désir et la haine. Je crois que je ne suis pas la seule à maudire ce pari de mes deux que nous avons fait.

Un jeu à la con. Deux joueurs avec un putain d'esprit de compétition. Vous obtenez forcément des étincelles.

Je n'imaginais pas, en m'engageant dans la partie, que ça allait être aussi compliqué de remporter la victoire. C'est un adversaire redoutable qui parvient aisément à foutre le bordel dans mon cerveau.

Je suis au bord du précipice. La chute est inévitable, je le sais. Il n'y a pas de retour dans le passé possible.

Soudain, sans prévenir, son arme ne frotte plus contre le fin tissu de ma culotte et il la remet dans la poche arrière de son jean comme si de rien n'était. Le vide me submerge et l'adrénaline qui déferle dans mes veines s'évapore.

— Pourquoi est-ce que tu...

— La leçon est terminée, petite, me coupe-t-il.

C'est une vaste blague.

Game over pour Freyfrey. Prends ça dans ta tronche, ma vieille.

Je chute, toutefois, ce n'est pas la chute que j'espérais.

Chaque centimètres de mon corps est douloureux. Frustrée qu'il m'ait interdit de jouir, je le traite intérieurement de tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables. Le fumier s'est joué de moi. J'étais persuadée que mon plan allait être une réussite, je me suis faite avoir en beauté.

L'arroseur arrosé. Hadès : 1. Freya : zéro.

Nous nous dévisageons en silence, seul le bruit de nos respirations est perceptible.

Je vais t'étouffer pendant ton sommeil, connard.

— Le dîner est prêt, vous ve...Oh mon Dieu ! Excusez-moi. Je ne voulais pas vous interrompre, surgit Irina qui évite à tout prix de regarder dans notre direction.

Hadès me relâche, je me précipite pour rejoindre la brune. Plus je suis loin de lui, mieux je me porte. C'est ce que je m'évertue à me répéter.

Un calme olympien règne pendant que nous mangeons. Depuis l'incident avec Vladimir, quelques tensions sont apparues. Je suis incapable de les regarder dans le blanc des yeux, en particulier Hadès. La scène de la bibliothèque est gravée dans ma mémoire jusqu'à ma mort. Menton baissé, je me focalise sur ma nourriture. Je suis mal à l'aise, je veux enfouir ma tête dans le sable telle une autruche.

Est-ce que ça s'est réellement produit ?

C'est impensable.

Le déni, mon meilleur ami. Constamment présent pour me soutenir dans mes décisions plus que bancales.

— Vous partez quand ? nous interroge Irina.

— Demain soir. Notre vol est à 18 heures, répond Hadès.

Enfin !

Cela ne fait même pas une semaine que nous sommes en Russie et pourtant, on dirait que je suis ici depuis un mois.

J'ai hâte de quitter ce pays.

~

Je m'extirpe de la douche puis me sèche. J'efface avec ma paume la buée sur le miroir et m'observe. Par inadvertance, mon index trace les contours de sa marque. À l'époque, je trouvais que ma vie n'avait aucun sens. Mauvaises fréquentations, mauvais choix. J'étais sûre d'avoir touché le fond. Visiblement, j'avais tort. Si je prends du recul sur tout ce que j'ai vécu, ces derniers jours étaient horribles. La scène de nécrophilie me hante. À l'instar d'une mauvaise herbe, elle a ancré ses racines dans ma tête et ne compte pas s'en aller de sitôt. Je me sens sale et souillée.

Quand on tombe dans de la boue, on se relève et ensuite on se lave afin de se débarrasser de la saleté. Je ne suis pas tombée maladroitement dans la gadoue. On m'a poussée et on m'a forcée à y rester. Je n'ai pas pu me nettoyer. J'ai dû garder ma crasse pour moi.

J'ai honte et cette culpabilité que je pensais avoir caché dans un coin de mon cerveau refait surface et me ronge les entrailles. Des larmes embuent ma vision, un nœud se forme dans ma gorge.

T'es pathétique. Tu me répugnes.

Je regarde les cicatrices au niveau du pli de mon coude, je grimace. J'aurais dû crever ce soir-là. J'ai été cliniquement déclarée morte. Un cadavre n'est pas censé revenir dans le monde des vivants. N'est-ce pas ?

Dans ce cas, pourquoi te tiens-tu debout en chair et en os face à ton reflet ?

Une seconde chance. La vie m'offrait une seconde chance, m'ont-ils dit.

Mensonges. Encore et toujours des mensonges.

Ce sont des professionnels, mais je ne leur ai jamais accordé ma confiance. Ma résurrection n'est pas quelque chose de miraculeux ou de magique. C'est une punition. Une punition pour ce que j'ai commis. Pour me faire souffrir comme elle a souffert. Pour me remémorer matin, midi et soir que je suis un monstre, que mes mains sont tachées de sang. De son sang.

Assassin

Assassin

Assassin

Je ne vaux pas mieux qu'Allan ou Hadès.

— HADÈS ! s'écrie une voix que je reconnais instantanément et qui me sauve de mes pensées parasites.

Lina.

J'entrouvre la porte et aperçois le russe tenant son portable devant lui. La fillette l'a appelé sur FaceTime et il a décroché. Si ça avait été Alex ou Allan, il n'aurait pas pris la peine de leur répondre.

— Salut, Linette.

Il s'adosse à la tête de lit et place un coussin derrière son crâne pour plus de confort.

— T'es où ? Tu reviens quand ? Tu m'achètes un souvenir, s'il te plaît ?

Il gratifie la petite d'un sourire en coin, je suis attendrie par leur relation.

Et un peu jalouse, avoue-le.

Mon père faisait comme si je n'existais pas et ma mère évitait de croiser mon chemin.

Les parents de l'année, finalement. Applaudissez-les bien fort.

J'ai eu de la chance qu'elle soit là et qu'elle se soit occupée de moi comme si j'étais sa propre fille. Elle me manque tellement. Et puis, il y eu lui quelques années plus tard.

Qu'est-il devenu ?

Travaille-t-il encore pour mon géniteur ?

— Je suis en Russie. L'avion décolle demain soir et promis, je te rapporte un souvenir de Moscou.

— TROP CHOUETTE ! Est-ce que ta princesse est avec toi ?

Son attention se dirige automatiquement dans ma direction. Soit il a de très bons yeux, soit je suis très nulle pour l'épier.

Tu n'es pas nulle, tu es une catastrophe.

Je soutiens ses orbes d'encre qui sont semblables à deux trous noirs prêts à m'engloutir dans leur aura mortelle. Et je me prépare psychologiquement à ce qu'il m'envoie une pique ou à ce qu'il la reprenne en lui disant que je ne suis pas sa princesse.

— Oui, elle est là. Tu veux la voir ?

Il ne l'a pas corrigée. Hadès n'a pas corrigé Lina.

Il est incompréhensible, purée.

Déconcertée, je me balance d'un pied sur l'autre et me triture les doigts.

— OUI !

Il m'ordonne d'approcher et je m'installe à ses côtés. Nos épaules s'effleurent, je ne laisse rien paraître.

— COUCOU FREY !

— Salut bichette. Que fais-tu de beau ?

Elle prend le téléphone et nous montre le plan de travail où règne différents aliments et ustensiles. Oeufs, beurre, farine, sucre, fouet, saladier et j'en passe. Ils sont en plein atelier cuisine.

— Avec Allan, on fait des cupcakes ! Regarde comment il est trop méga giga sérieux !

Le brun est en train de verser la pâte dans les diverses caissettes contenues dans le moule. Il a de la farine sur les cheveux et sur le bout du nez. Il est mignon.

— Allan, c'est Hadès et Frey, dis leur bonjour, ce sont tes copains ! le gronde l'asiatique.

J'adore cette gamine.

Depuis quand t'aimes les gosses ?

— Bonjour, bougonne l'américain. Dépêchez-vous de rentrer, je n'en peux plus de cette môme. Elle est tout le temps dans mes pattes à attendre votre retour. Je suis au bout du rouleau. Elle m'épuise. Même Joey est fatigué d'elle. Vous vous rendez compte ! Son propre père ne la supporte plus.

Hadès ricane face à la mine désespérée de son bras droit.

La frimousse de la Chinoise apparaît de nouveau sur l'écran.

— Papa m'a offert une peluche, se vante-t-elle. Bouge pas, je cours la chercher !

Trois minutes plus tard, la revoilà avec un gros doudou.

— T'as vu ! C'est la licorne d'Agnès dans Moi, moche et méchant ! Elle est trop belle et elle est toute douce !

Ses yeux pétillent, elle la serre contre elle tout en la reniflant.

Adorable.

Elle la met sur le comptoir pour aider Allan sauf qu'elle renverse un verre de jus de fruit. Le liquide se répand de partout et tâche la licorne.

— Putain ! Lina ! Merde ! se plaint Allan.

Lina affiche une mine outrée et choquée.

— T'as dit des gros mots. C'est pas bien. Papa ne serait pas content d'apprendre que...

Allan apparaît sur le mobile et fourre, sans prévenir, une sucette dans la bouche de la gamine qui manque de s'étrangler. Quelle délicatesse.

— Chut. Je ne veux plus t'entendre, morveuse. On va jouer au roi du silence. D'accord ? Le premier qui parle a perdu. Si tu gagnes, je t'achète une robe de princesse. Ok ?

Lina hoche vivement la tête et l'ami de mon ravisseur raccroche. Bien évidemment c'est impossible de calmer cette pile, à moins que tu ne lui promettes de la gâter. Avec un cadeau à la clé, elle devient sage comme une image. Un suppôt de Satan.

Faites que je n'ai jamais d'enfants, je vous en prie.

Hadès pose son iPhone sur la table de chevet et se lève du matelas.

— Je pense que tu seras plus douée que moi pour choisir un cadeau à Lina donc tu m'accompagneras faire les magasins.

Ça nous changera les idées d'être dans des boutiques de jouets.

— Ok.

— Dors bien, Henriksen, me lance-t-il en rejoignant le canapé.

Je me faufile sous la couette et avant d'éteindre la lumière, je lui réponds :

— Toi aussi, Romanov.

____________________________


Alors, vous me détestez ou vous m'adorez ? 😂

Sinon qu'en avez-vous pensé du chapitre ?

Bisous les copains.

- Lu 🐥

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