VISCÉRALE

By OkeanosS__

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// DISPONIBLE SUR AMAZON // Jada a une vie bien rangée dans les forces de l'ordre. Pourtant, un tueur qui sév... More

CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

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By OkeanosS__




JADA


AIE PUTAIN ÇA FAIT MAL, BORDEL DE MERDE.

Un hurlement rageur sort de moi sans que je puisse l'endiguer. Elle vient de me mordre et telle une chienne avec son os, elle ne les lâche pas.

Je lâche son bras pour venir attraper ses cheveux, je tire avec force, grimaçant quand elle serre encore plus mes doigts. La douleur est insupportable, mais elle n'a aucune idée de ce qu'elle vient de déclencher. La douleur me rend puissante et me met dans un état d'excitation dur à calmer.

Je tire encore, jusqu'à ce que ma bouche vienne se coller à son oreille. Ma voix sort dans un souffle.

- La chienne mord enfin à ce que je vois. Je prends une grande inspiration pour pouvoir continuer, je ne sens plus mes doigts. J'en connais une qui va devoir aller faire une radio pour voir s'ils ne vont pas tomber. Tu m'étonnes de plus en plus, si tu aimes le gout du sang, il fallait me le dire plus tôt chaton. Maintenant, je te conseille de me lâcher, sinon je t'explose ta putain de gueule de chienne en chaleur sur le bureau avant de t'emmener au poste.

J'ai de plus en plus de mal à la maintenir en place, la douleur me fait voir des étoiles, si elle ne lâche pas, je ne vais pas tarder à m'évanouir. Je pousse mon corps dans ses retranchements depuis des jours et ça va me porter préjudice.

J'avoue que cette fois-ci, j'ai peut-être légèrement cherché la bagarre. Avec la serveuse que j'ai sciemment insultée, le défi silencieux que j'ai lancé en rentrant dans ce bureau et évoqué ce que j'ai découvert en fouillant dans les dossiers médicaux auquel j'ai eu accès de manière... pas très légal. Mais, pas besoin d'être aussi susceptible. Je voulais voir jusqu'à quel point je pouvais pousser avec mon petit corbeau.

Mon ?

Putain non. Rayan a tort. Je ne deviens pas obsessionnelle avec elle. Je m'amuse juste un peu. Je ne reproduirai pas ce qui s'est passé quelque mois auparavant. C'est fini. Je ne laisserai pas mes obsessions me contrôler.

Voyant qu'elle n'est pas décidée à lâcher, je décide de mettre ma menace à exécution. Ses cheveux toujours en main. Dans une forte impulsion, j'amène sa tête à gentiment embrasser le bureau. Elle n'a pas le temps de hurler que son corps s'effondre sous le choc.

Ok. J'ai peut-être merdé.

- Putain de merde !  Mon hurlement rageur résonne dans la pièce. Mes doigts enfin libérés, je les secoue dans l'espoir de refaire circuler le sang dans les extrémités. La trace de ses dents est bien visible, du sang à certains endroits coule doucement. Ma peau violace, j'arrive à les bouger. Douloureusement, mais au moins, ils ne sont pas cassés.

J'observe son corps moue étendu sur le sol, je vais potentiellement avoir des problèmes, mais au moins mes doigts me serviront d'alibi. Je m'assois sur le bureau, les jambes pendues dans le vide avec mes pieds sur les hanches de cette femme que je ne comprends pas.

Je n'aime pas les problèmes, je n'aime pas ne pas comprendre les gens. Je finis toujours par résoudre les énigmes.. Ou et les détruire au choix.

Et, elle c'est un sacré problème, mon père veut me forcer à la côtoyer. Il pense qu'elle peut nous mener à certaines pistes dans cette enquête. Je pense tout le contraire, comment une gamine colérique pourrait savoir quelque chose sur ce tueur.

Je saisis mon téléphone avant de composer le numéro de mon collègue. La sonnerie me parait bien longue dans le silence du bureau.

- ALLOOOOO ? JADA ? (...) hurle au téléphone, la musique qui en sort du combiné est assourdissante. Tu t'es faite la petite dominante ?

- Putain, ferme ta gueule est monte dans le bureau, on rencontre une difficulté !

- Qu'est-ce que tu as foutu, tu l'as tuée ? Il rigole en prononçant cette phrase, mais en voyant que je ne réponds pas, il panique légèrement.

- MERDE, bouge pas, j'arrive immédiatement ! Il raccroche après avoir hurlé sur la foule pour que tout le monde se pousse.

Je décide de l'attendre patiemment tout en continuant mon observation. Je bascule avec mon pied son corps sur le dos, une plaie s'est formée sur son front. Elle saigne, mais heureusement pour moi pas assez pour que ce soit un signe grave, l'écoulement reste minime. Je descends du bureau, enjambant son corps, je mets un genou de chaque côté pour pouvoir la voir de plus près. Elle semble tellement inoffensive, posé au sol, sa respiration douce, complétement différente de la chienne enragée que j'ai eue en face de moi quelques minutes plus tôt.

Elle est vraiment idiote de s'être mise dans cette position de faiblesse. Son corps étendu sans défense pourrait attirer plus d'un détraqué... ou une. Qui sait ?

J'entends des éclats de voix me sortant de mes pensées.

- MON DIEU ! JE VAIS APPELER LA POLICE, Qu'AVEZ-VOUS FAIT ? Je reconnais la voix de la pitoyable serveuse de tout à l'heure. Mon collègue,  lui, s'empresse de calmer la situation avec son calme et sa bonne humeur légendaire.

- Nous sommes la police mademoiselle et je suis sûr qu'il y a une explication à toute cette situation. Par conséquent, tout le monde respire, Jada sort de derrière ce bureau et explique.


Je me relève doucement, je vois la serveuse les larmes dans le regard et (..) me faisant les gros yeux cherchant à comprendre la situation.

- Je me suis simplement défendu. Votre patronne m'a sauvagement attaqué et j'ai neutralisé la menace. Pour appuyer mes dires, je montre ma main avec mes doigts dans un état pitoyable, la sensation lancinante ne fait qu'augmenter de plus en plus. La sensation de nausée, elle devient urgente. Si je ne fais pas quelque chose rapidement, je rendrai bientôt mon dernier repas, ce qui ne correspond à pas grand-chose.

- Attaqué ? Athénna n'aurait jamais fait ça ! La voix de la serveuse tremble, elle s'approche du corps évanouit avant de se mettre à terre et de prendre la tête de sa patronne pour la mettre sur ses genoux. Beaucoup trop mélodramatique à mon gout.

- Jada ? Il faut vous amener à l'hôpital toutes les deux. Vos deux blessures peuvent être grave.


Je souffle d'exaspération, hors de question que je termine ma nuit aux urgences.

- Je l'arrête, je te préviens. Je ne laisse pas cette situation dégénérer. Elle m'a attaqué et elle a avoué pour la voiture. Ça me suffit pour porter plainte contre elle. Donc, on va aller à l'hôpital, mais elle sera menottée pour la sécurité de tout le monde. Bon, j'ai peut-être abusé pour la voiture, mais même si elle ne l'a vraiment avouée, elle ne l'a pas niée.

- Vous êtes sérieuse, elle est évanouie ! Il n'y a aucun risque qu'elle soit dangereuse. Il faut appeler les urgences.

- Mes doigts prouvent le contraire, excusez-moi de devoir vous contredire, mais moi, je ne me sens pas en sécurité, j'apprécierai qu'elle soit menottée.


Les éclats de voix et l'agitation ont rameuté du monde à l'entrée. Monde que mon collègue endigue difficilement.

- S'il vous plaît, tout le monde se calme, je suis de la police. La situation est sous contrôle.


Il ferme la porte à toutes ces personnes. Avant de se tourner vers moi, je hoche la tête pour lui faire comprendre qu'il peut appeler les secours.

- Tara, est-ce juste ? Je vous assure que toute cette situation est un accident, j'ai juste cherché à me protéger.. Ma voix se teinte d'un remords que je ne ressens pas, mais il faut qu'elle me croie afin d'éviter encore plus les problèmes.


Les larmes coulent sur son visage alors qu'elle maintient le corps de sa patronne contre elle. Même si à ce que j'ai compris leur relation va plus loin que ça.

Il faut agir en attendant l'arrivée des secours, Josh au téléphone explique la situation.

- Avez-vous une trousse de premier secours ? Il faut nettoyer la plaie et l'installer sur le canapé. Je suis entrainée, j'ai seulement voulu l'assommer sans faire de dégât, si j'avais voulu la tuer, croyez-moi, elle ne serait plus de ce mon..

- Ça n'a rien de rassurant bordel ! Elle s'énerve de plus en plus, à supposer que tout le monde est mélodramatique dans cette boite.

- Il faut de l'eau et du savon ou du sérum physiologique pour nettoyer la plaie, vous devez bien avoir ça quelque part ? Allez me chercher ça. Voyant qu'elle ne bouge pas, je m'énerve un peu.

- TOUTE DE SUITE ! Elle sursaute avant de me lancer un regard mauvais, mais en voyant que je ne rigole pas. Elle décide de se lever en posant délicatement la tête d'Athénna sur le sol pour aller chercher, je ne sais où de quoi nettoyer la plaie.


Je respire un grand coup, j'ai la tête qui tourne et des taches noires apparaissent progressivement dans mon champ de vision. Je me tourne vers Josh qui a dû finir avec l'appel puisque je ne l'entends plus. Mais, je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche que la pièce se met à tanguer.

Le sol se rapproche beaucoup trop vite pour que cela soit normal. Je sens ma tête percuter le sol et j'entends au loin, la voix de mon collègue paniqué. J'avoue que se retrouver dans la pièce avec deux femmes évanouies, ce n'est pas la meilleure des situations.

Je me place sur le dos en respirant profondément. Putain pourquoi tout mon corps est douloureux. Le karma est une belle pute même si je n'y crois pas.

- Jadou, qu'est-ce que tu es en train de me faire ! Josh se précipite à mes côtés.

- Va te faire mettre, je déteste ce surnom... Ma voix sort dans un souffle tremblant. Ne pas manger pendant deux jours et enchainer les séances d'entrainement avant le début d'une enquête ne sont pas les meilleures conditions pour réussir celle-ci.

Mais, c'est à chaque fois ainsi, je n'arrive pas à avaler quoi que ce soit. Je deviens obsessionnelle avec les enquêtes que je dois résoudre. J'ai toujours été comme ça, aucun psy ou psychiatre n'ont pu donner des solutions à mes parents.

Quand j'étais enfant, je passais des heures à compter inlassablement les carreaux de toute la maison, pleurant et entrant dans des crises de colère extrême si une personne avait le malheur de vouloir m'en empêcher. En grandissant, j'ai eu plusieurs animaux, surtout des chats. J'aimais les chats, mais ils finissaient tous par vouloir m'abandonner alors, j'ai fait en sorte qu'ils ne partent plus.

- Arrête de paniquer, je vais bien, j'ai juste besoin de me reposer quelques minutes. Je pourrais me relever après. Il faut juste...

- Tu vas te taire Jada, elle t'a pratiquement arrachée les doigts et...

- Je ne l'aurais pas laissé faire, tu me connais. Je n'avais pas prévu qu'elle me mordre la furie d'accord.


Je n'avais pas prévu qu'elle se rebelle comme ça, je la voyais comme une grande gueule, menaçant de mordre, mais incapable de passer à l'attaque. Mais, je compte bien lui faire payer cet affront.

Une fois que je pourrais me relever. Dans mon champ de vision, je la vois qui bouge alors que la serveuse fait son entrée en catastrophe une trousse de secours à la main.

- Thénna ? Bordel, tu va bien, ne te déplace surtout pas, je dois nettoyer la plaie.

- Aïe... Je... ma tête me fait mal...


Je ricane intérieurement, bien sûr que tu as mal, je t'ai explosée la tête contre ton bureau idiote. Je me remets sur mes genoux doucement, en respirant le plus longuement possible.

- Pourquoi est-ce que vous rigolez espèce de tarée. Je vais porter plainte contre vous. La douleur qui transperce dans sa voix m'apporte un peu de réconfort et de baume sur cette envie de vengeance.

- Vous m'avez pratiquement les doigts, si une personne doit porter plainte ici, c'est moi. Ce qui va être le cas. Les secours arrivent et vous, vous allez y rentrer, menotter.

- Quoi ? Mais, mais.. Elle se relève d'un coup, je souris d'autant plus en sachant ce qui va se passer.

- Josh, sac en papier et vite. Elle va vomir.

- JE NE VAIS PAS VOM.. Avant qu'elle est eu le temps de finir la fin de sa phrase qu'elle rend l'intégralité de son estomac sur les mains de Tara qui recule prestement en pestant.


La porte s'ouvre sur une équipe médicale, deux hommes et une femme avec un brancard. Josh se lève pour aller à leur rencontre et surement expliquer la situation. Je vois un des hommes s'approcher d'Athénna pour analyser la blessure et prendre ses constantes.

- C'est votre petite amie ? Je me retourne dans l'incompréhension vers la voix masculine à mes côtés. Un bel homme d'une trentaine d'années me regarde avec compassion.

- Non, pourquoi dites-vous ça ?

- Vous regardez mon collègue comme si vous souhaitiez le frapper pour cette approchée de votre chérie.


Rien d'aussi louable.

- C'est une suspecte que j'ai dû assommer à cause de son comportement violent.

- Comment ça je suis une suspecte ? L'éclat de voix d'Athénna est vite calmé par mon collègue qui cherche à la calmer le temps du contrôle du médecin. Je pense qu'il commence à l'amadouer pour qu'elle ne se débatte pas au moment de lui passer les menottes. Ce que je vais me faire un malin plaisir à faire.


Une douleur vive m'électrocute quand l'urgentiste me touche les doigts. Une radio va surement être nécessaire. Je vais me trainer une attelle ridicule pendant quelques semaines. De quoi bien faire rire tout le poste.

- La contusion est importante, mais vous n'avez rien de cassé. Il va falloir faire une radio pour vérifier que rien d'autre n'a été endommagé.

- J'aurais dû mordre plus fort ET TE PETER LES DOIGTS SALE TARÉE. En tournant la tête j'aperçois Athénna qui tremble de colère alors qu'après vérification de ses constantes et en train de se faire passer les menottes par un Josh contrit.

- Mademoiselle Pearson, n'aggravez pas votre cas s'il vous plaît, la situation est déjà assez complexe.


Je me relève enfin, ma tête me tourne encore, mais c'est bien plus supportable que la douleur de mes doigts. Nos regards se percutent sans pouvoir se détacher, la haine qui transperce le sien est viscérale. Elle alimente le monstre en moi, je refuse de la laisser gagner. C'est notre seconde rencontre et pourtant j'ai l'impression de m'être battue avec elle, toute ma chienne de vie.

Elle peut se draper dans son hypocrisie de civilité, ça ne prend pas avec moi. Je trouverai le coupable de ses meurtres, elle m'aidera qu'elle le veuille ou non et ensuite elle m'appartiendra. C'est extrême, mais c'est inéluctable. Personne ne m'avait jamais confronté comme cela, personne n'avait jamais osé se dresser contre moi. Elle pourrait être de taille.

Si je la pousse dans ces retranchements, la partie la plus malsaine d'elle pourrait parfaitement coller avec mes envies. J'ai vu les dossiers, les enquêtes qui l'ont concernée.

Je sais de quoi elle est capable si on la pousse à bout et c'est putain de magnifique.

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