JADA
3 jours après la dernière crise et l'annonce de ce meurtre horrible, commencer une journée en vomissant n'est pas le meilleur moyen d'être de bonne humeur. La tête encore dans la cuvette, je tire la chasse d'eau pour faire disparaître les dernières traces de ce que mon estomac a régurgité. Je m'essuie la bouche à l'aide du dos de ma main avant de fermer la cuvette et de poser le front sur le plastique frais.
Les spasmes de mon organisme peinent à s'arrêter depuis quelques heures. Me scotchant dans ma salle de bain et plus particulièrement au pied de mes toilettes. Très sexy tout ça.
J'inspire et j'expire profondément en espérant faire disparaître ma nausée. Il est 6h30, je devrais être partie courir il y a plus d'une heure. Je déteste quand tout se décale dans ma journée. Je dois être au poste à 8h, je n'aurais pas le temps de rattraper cette séance de cardio. Mais, dès que j'essaye de me relever, mon estomac décide de me rappeler à l'ordre et me fait vomir encore une fois. Enfin vomir est un grand mot, il tente de me faire régurgiter quelque chose qui n'existe pas. Je ne mange pas le matin.
Je tremble de froid, la fièvre a repris cette nuit. J'aurais dû prendre au moins du paracétamol, mais même ça j'évite. Je me suis dit que tant que je n'aurais pas une balle logée dans mon putain de corps. Plus rien de chimique ne rentrera dans mon organisme.
Je relève doucement ma tête, en expirant bien fort, mes bras prennent appui sur le lavabo présent près des toilettes et je puise dans les maigres forces qui me restent après la crise pour me relever. Ma tête pulse dans une douleur lancinante qui va me suivre toute la journée.
L'eau sur mon visage est agréablement fraîche, je me déshabille avant de rentrer dans la douche. L'eau brûlante agresse ma peau. Des brûlures commencent à apparaître sur ma peau claire. Mais, la douleur m'aide à respirer et à m'ancrer dans la réalité. Après avoir rincé mes cheveux, je reste encore quelques minutes sous l'eau.
En sortant, je grimace en sentant la texture rêche de la serviette sur ma peau meurtrie, j'ouvre le placard pour saisir ma crème hydratante, au vu de ma peau, je suis obligée à chaque sortie de douche de l'étaler en couche épaisse, sinon les taches rouges ne disparaissent pas et me plonge dans l'inconfort avec l'uniforme qui frotte par-dessus.
En refermant la porte, je croise mon regard dans le miroir. Je parais fatiguée avec mes cernes et mes yeux injectés de sang. Mais, avec le stress du travail en ce moment, personne ne pose de question.
Un meurtre avec un rituel autour qui laisse penser aux autres que ce ne sera pas le seul. Et, l'affaire des Atramans qui n'a toujours pas de dénouement, j'ai beau retourner cette affaire dans le sens je ne comprends pas. Comment une famille, tout ce qui a de plus paisible, peut se retrouver avec la gorge tranchée par leur propre couteau de cuisine, sans aucune trace d'effraction. Les portes, les fenêtres, rien, tout était fermé à double tour. Pas de trace de lutte, ni de violence. Le plus bizarre dans cette affaire, c'est qu'il n'y a aucune trace d'ADN autre que celle de la famille.
Je soupire en mettant les dernières touches de maquillage sur mon visage, j'y songe toujours en me dirigeant vers mon dressing, cette affaire est incompréhensible. Comme à mon habitude, le choix est vite fait. Toute ma garde-robe se résume à des pièces basiques, noires ou blanches, mais classe. Pantalon droit, jupe noir, chemisier. Je n'aime pas l'extravagance, j'aime me fondre dans la masse, cela fait partie de mon métier.
Le grand miroir du dressing me renvoie enfin l'image de ce que je dois être. Droite et forte. Pantalon noir évasé avec un chemisier blanc, les cheveux attachés. Cela peut paraître strict, mais j'apprécie cette apparence-là. Elle est stable et inspire la confiance.

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VISCÉRALE
Romance// SOUS C ONTRAT D'ÉDITION - SORTIE 2025 // Jada a une vie bien rangée dans les forces de l'ordre. Pourtant, un tueur qui sévit dans les rues de new-York va venir tout bousculer. Les crimes horribles perpétrés ont un seul point commun. Un club secr...