" Achille, mon amour."
Les étoiles sont roses comme mon coeur. Elles ont l'air juteuses— des cerises, des framboises. J'ai envie de croquer les étoiles, les bouffer, les avaler, faire briller mon estomac ( serais-je incandescent?).
" Ach'. Depuis toujours tu me fascines. Toujours un peu rapide, un peu court ( les mots s'échappent de toi comme d'une trousse trop remplie, quand enfin tu te laisses vider d'un coup ils cascadent). Je crois qu'au début tu me reprochais mon bonheur. Tu me l'as dit, une fois, entre deux verres, tu m'as dit à quel point mon bonheur était une menace pour toi, une moquerie, ironie du sort. Tu me répétais les mots de Jacques Pater " Icare s'envoyait en l'air dans le plus simple appareil." Tu me disais que tu étais un hybride de lui et Sisyphe, que tu répétais une punition tous les jours et que tu tombais vers les flots à une rapidité déconcertante. En découvrant ton prénom, j'avais été avare de mots: " Joli." J'y repense, souvent, en boucle. Je repense à notre rencontre, à notre histoire. Nos doigts entremêlés, mon canapé, le café, le parc, tes questions, tes yeux immenses, passionnés d'apprendre. Tu étais un mystère à déchiffrer, à décoder, que j'ai appris à apprécier. ( Je dis ça comme si je n'étais pas tombé amoureux dès notre premier regard, comme si je n'avais pas su que je tomberai pour toi plus qu'Icare pour les flots.) Ach', mon amour, tu es la meilleure rencontre, la meilleure personne, la seule personne qui comptera à jamais. Tu es ma flamme, mon âme, mon coeur, mon esprit. Tu es tout de qui compte ( et jamais je n'arrêterai de compter). Je t'aime. Je sais que ce qu'on a mérite de durer, que ce qu'on a est fondement d'une famille, de quelque chose de plus. Tu es un poète, je prétends à être un artiste. Ensemble, je veux peindre un tableau éternel. Je veux que t'y laisses tes mots, tes mots sur mes courbes dessinées. Ach', Ach', Achille mon amour, veux-tu m'épouser?"
Je croque dans les étoiles et je vibre, poète cosmique.
" Oui, je le veux."