Pour le mois de juillet, quoi de mieux qu'une histoire qui se déroule durant l'été ? Plus Fort que ça, écrit par alam-al-mithal comprend 46 chapitres en plus d'une playlist, d'un mot de l'auteur, d'un chapitre bonus et d'un chapitre de remerciements (à venir sous peu). De plus, le premier tome est maintenant terminé et un deuxième tome est prévu.
Résumé
« 𝐂𝐢𝐧𝐪 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐯𝐨𝐢𝐫. Les secousses de mon corps, mes larmes qui se suicident le long de mes joues, la cigarette qui se consume entre mes lèvres, mon fantôme et le néant qu'est devenue ma vie.
𝐐𝐮𝐚𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐭𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞𝐫. Le vide, mon cœur qui frappe aux portes de ma cage thoracique, le mur en équilibre entre la vie et la mort, puis le démon qui resserre ma gorge entre ses griffes.
𝐓𝐫𝐨𝐢𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞. Le silence des non-dits, leurs moqueries et enfin les hurlements de mon âme.
𝐃𝐞𝐮𝐱 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫. Le tabac froid et la peur comme parfum.
𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐩𝐞𝐮𝐱 𝐠𝐨𝐮̂𝐭𝐞𝐫. Vincent. Je veux goûter Vincent. »
Quand partir à la découverte de soi signifie y trouver plus de nous-même dans un autre corps que le sien.
Interview
Je vous laisse maintenant lire une interview dans laquelle l'auteur a gentiment accepté de répondre à quelques questions.
1. Peux-tu commencer par te présenter ?
Je m'appelle Elio, je suis transgenre (ftm) et ce mois-ci je pars pour ma vingt-septième année d'existence. Originaire de Nancy, j'ai entamé l'écriture lorsque j'étais au collège. Les études que j'ai faites en grandissant n'ont aucun rapport avec l'homme littéraire que je suis, bien que j'aie toujours été un grand lecteur et que je n'ai jamais cessé de noircir le papier. Étant également un grand amateur d'art, vous aurez des chances de me trouver dans des expositions éphémères ou encore dans des musées. Mais, pour être certain de me rencontrer, il faudrait sans aucun doute traîner dans un rayon de mangas. Je suis un grand fanatique de ce que certains qualifient de « faux livres qui se lisent à l'envers ».
L'année dernière je me suis lancé dans un petit business de commandes de dessins et de marque-pages que je crée moi-même, le réseau social Tiktok m'a d'ailleurs beaucoup aidé pour me faire connaître. Que ce soit du réalisme, du manga ou encore de la peinture sur toiles, depuis presque un an, j'ai eu toute sorte de demandes personnalisées ou non pour mes clients. Depuis peu, je touche tout autant au digital et, d'ailleurs, le projet de créer un webtoon est en construction dans ma tête. J'aimerais pouvoir mélanger ma passion du dessin et de l'écriture pour en faire quelque chose d'accessible à tous. Comme par exemple, publier mes romans écrits pour les amateurs de lectures et en version roman graphique pour ceux qui sont plus à l'aise avec les dessins.
Hypersensible, on peut facilement me qualifier de décharge émotionnelle. Pour ma part, je dirais que je ne suis qu'un simple être humain, un rêveur qui fait ce qu'il peut dans un monde trop réel. J'ai les pieds sur terre et la tête dans les nuages, sans juste milieu.
2. D'où t'es venu l'idée d'écrire cette histoire ? Quelles ont été tes inspirations ?
Plus fort que ça n'a pas toujours eu ce titre. Je l'avais nommé « Après toi », car ce livre devait parler du dur cheminement qu'est la reconstruction lorsque l'on perd un être cher. Mais, avant cela, c'était surtout une histoire crash-test. Il y a trois ans, j'étais en rendez-vous avec un conseiller d'orientation, lui expliquant pour la toute première fois de ma vie que je souhaite travailler dans l'artistique et le littéraire. Ce charmant monsieur m'a ri au nez en m'affirmant que je ne gagnerai jamais ma vie en faisant cela. Lorsque je suis ressorti de son bureau, je me souviens avoir murmuré « c'est ce qu'on verra ». Le soir même, un samedi, j'ai créé Plus fort que ça. Le tout, en huit minutes. J'avais besoin d'avis extérieur pour m'améliorer, ce roman n'était là que pour ça. C'est d'ailleurs ce même soir où je me suis inscrit sur Wattpad. Au fur et à mesure, je me suis pris au jeu d'Allan (mon protagoniste), Vincent et leurs amis.
L'inspiration fut une période de ma vie dont je suis maintenant sorti, mais qui était, à l'époque, mon quotidien. Je faisais de graves crises d'angoisses. J'étais en crise existentielle : qui suis-je ? Suis-je capable de réaliser mes rêves ? Suis-je légitime d'être ? Et tutti quanti. J'ai placé chacun de mes doutes, de mes peurs et de mes émotions en Allan et je lui ai donné un objectif : celui de guérir. C'est le seul ordre qu'il ait reçu de ma part. Vincent, quant à lui, est une version améliorée de moi-même. Je l'ai confectionné en imaginant l'homme serein que j'aurais aimé être à cette période. Entre autres, à deux, ils représentent celui que j'étais et celui que je voulais être. Il me serait impossible d'écrire quelque chose qui ne me parle pas, je m'arrache beaucoup de moi-même à travers mes écrits.
En fin de compte, je me suis laissé porter pour une histoire qui raconte la difficulté d'être soi-même dans une société qui attend de vous que vous soyez, parfait. Nous parlons de la pression que cela est d'avoir la sensation de ne pas pouvoir avoir droit à l'erreur.
3. Quelle est la plus grande difficulté que tu as rencontré lors de l'écriture de ce livre ?
Guérir. Je ne pouvais pas prétendre aider les autres sans m'aider moi-même. Il m'est souvent arrivé de ne plus écrire durant une période plus ou moins longue, car je n'arrivais pas à surmonter une angoisse dans ma vie privée. Alors, comment Allan aurait pu le faire ? Si j'écris, autant que ce soit vrai. J'ai très souvent versé des larmes en écrivant cette histoire, parce que je suis le genre d'auteur qui laisse ses personnages tourner en roue libre. Leurs seules conditions étant d'arriver à l'objectif imposé. Allan, tout comme les autres, m'ont fréquemment montré des chemins à prendre pour que je puisse moi-même, leur auteur, guérir de mes blessures. Ils m'ont montré des lumières qui m'ont permis de devenir, un peu plus chaque jour, la meilleure version de moi-même. Je ne me suis pas tout de suite rendu compte qu'ils m'ont offert l'opportunité de retrouver foi en la vie. Ils m'ont aussi laissé comprendre que j'avais le droit de faire des erreurs, de me tromper et de chuter sans que cela soit grave.
La plus grande difficulté rencontrée lors de l'écriture de ce livre fut de lâcher-prise sur beaucoup de mes peurs pour être le plus vrai possible. Surmonter des obstacles n'a jamais été simple pour personne, mais, avec Plus fort que ça, j'ai dû me forcer à être... plus fort que ça.
4. Une des forces de ton livre est, sans aucun doute, qu'il réussit à faire vivre des émotions. Était-ce quelque chose d'important pour toi, de transmettre toutes ces émotions au lecteur ?
Les émotions sont une énergie. Il nous est tous arrivé de raconter un moment passé avec un sourire qu'on ne peut retenir, ou bien des larmes qui montent subitement, car nous revivons le moment en le décrivant. Je pense que les livres fonctionnent de la même manière. Je le dis déjà dans mon avant-propos, mais les gens ont besoin d'être touchés. Nous avons besoin d'être compris et de ressentir des choses. Chaque auteur à sa façon de fonctionner, la mienne étant de saisir mes blessures et d'en faire quelque chose qui m'aide moi, mais aussi les autres à travers une histoire.
Lorsque j'ai commencé à écrire ce roman, j'étais incapable de sortir avec des amis, j'étais incompris, malade, seul. Je me sentais comme enfermé dans une prison sans serrure, et donc, sans clés de sortie. Mais, petit à petit, j'ai reçu des commentaires et messages de lecteurs qui me remerciaient ou me partageaient leurs angoisses, cela m'a permis de me rendre compte que je n'étais pas seul à me battre. J'ai été très ému par toutes les rencontres passagères (ou non) que j'ai vécues grâce à ce récit. J'ai pu transmettre des techniques pour calmer l'angoisse, et cela, à des gens de tout âge. Car, même si ce livre est destiné à une tranche d'âge entre 16-30 ans, j'ai eu des retours de personnes plus âgées. Elles m'ont confié les bienfaits de leur lecture et cela est la plus belle récompense qu'un auteur puisse recevoir.
J'espère sincèrement toucher les gens, non pas pour les torturer, mais, parce que je sais que pleurer, rire ou toute autre émotion est là pour aider à évacuer ce que nous gardons au fond de nous. On ne doit pas négliger nos émotions et j'espère sincèrement pouvoir aider d'autres individus qui sont ou ont été dans une situation similaire à la mienne.
5. J'ai vu récemment, qu'une maison d'édition est entrée en contact avec toi au sujet de ton livre. Que peux-tu nous dire à ce sujet ? Publier ton livre a-t-il toujours été un rêve pour toi ?
Effectivement ! Petit, Elio à bien grandi en très peu de temps. Cette histoire est un très bon souvenir, car j'ai eu l'occasion de rencontrer des amis et confrères Wattpadiens. Nous nous sommes rendus au Festival du livre à Paris, chacun avec un objectif différent. J'avais préparé une soumission de projet afin de proposer Plus fort que ça à divers éditeurs. Puis, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai finalement été à leur rencontre. Ce fut très angoissant au début, je n'aurais jamais pensé être capable de faire ça trois ans en arrière, ce qui est d'ailleurs très émouvant, car mon livre prenait tout son sens.
J'ai bien évidemment eu quelques refus tels que « Nous préférons recevoir votre soumission de projet par Internet », et je dois avouer qu'à un moment donné j'ai failli me mettre à pleurer. Je tremblais comme une feuille. Mais j'ai insisté et c'est Robert Laffont qui a été le premier à s'intéresser à moi. Petit à petit j'ai fait le tour et je n'ai plus eu aucun refus. Ils l'ont tous accepté avec beaucoup de gentillesse.
Trois jours plus tard, toujours pas remis de mes émotions, un mail est arrivé. Celui-ci disait qu'une maison d'édition que j'avais démarchée (dont je tais le nom, pour le moment) est fortement intéressé par Plus fort que ça. Après un petit moment au téléphone, je leur explique que je préfère d'abord faire une réécriture avant l'envoi du manuscrit. Ils ont accepté sans problème, glissant qu'ils avaient hâte de me lire.
Être publié est un rêve. Je n'ai pas de doute sur le fait qu'il le sera, j'ai confiance en moi et en ce que j'ai créé. Les lecteurs de Wattpad n'auront pas la version réécrite afin de pouvoir les laisser découvrir les changements lors de la version papier. Cependant, je peux confier que c'est très enrichissant de se relire entièrement, car j'ai constaté mon évolution et j'ai pu améliorer ce livre qui me tient tant à cœur.
6. Pour finir, y a-t-il quelque chose d'autre que tu aimerais partager avec nos lecteurs ?
Vos peurs sont vos prisons, et vous êtes la seule clé qui peut vous mener à la liberté. Ne doutais jamais qu'il existe une lumière en vous qui ne demande qu'à briller, soyez l'essence qui vous permettra de dominer l'ombre. Vous avez le droit à l'erreur. Tomber n'est pas un échec, mais une chance de pouvoir donner le meilleur de vous-même, chutez autant qu'il vous le faudra afin de parvenir à marcher convenablement jusqu'à ce qui vous est destiné. Le bonheur est un jardin qui se cultive par soi-même, il ne se trouve nulle part ailleurs que dans votre cœur, toutes les réponses à vos questions y sont logées et attendent d'être entendues et comprises. Ayez des conversations intelligentes avec vos émotions, elles ne sont pas vos ennemies. Et, peu importe la difficulté, vous êtes capable. Croyez en vous et considérez-vous comme un autre. Donnez-vous ce que vous donnez aux autres et la vie sera un feu d'artifice.
Merci de m'avoir lu à travers cette interview et un immense merci à l'équipe de Wattactu pour m'avoir offert l'opportunité de m'exprimer dans ce numéro.
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N'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil à ce chef d'oeuvre ou à l'ajouter à votre liste de livres à lire, vous ne le regretterez pas.
━━━━ article écrit par SteGraphique