Bellamy Blake
« Que s'est-il passé avec Wells ? Si ce n'est pas indiscret, je me permets de la questionner.
- C'est assez long, déclare timidement la blonde.
- J'ai tout mon temps. »
Son petit rire envahit la pièce puis elle se lance :
« L'Arche est en danger, il ne lui reste plus énormément de temps. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous sommes là, trouver un nouveau chez-nous. Mon père l'a découvert et a souhaité faire partager l'information mais ma mère, elle, ne voulait pas au risque qu'il se fasse exécuté. Wells était mon meilleur ami, il est logique que je lui ai tout confié. Je n'aurais jamais dû !
- Je suis désolé pour toi, Wells n'est qu'un enculé. »
La tête dirigé vers le sol, elle sourit légèrement. Il s'agit d'un sujet sensible et pourtant nous sommes en train d'en discuter tous les deux, deux ennemis.
« Changeons de sujet, je propose pour détendre l'atmosphère.
- Les gens pensent que nous sommes ensemble alors, elle s'exclame.
- Ouais, du moins c'est surtout un gars qui l'a pensé à voix haute quoi. »
Encore un rire de sa part. Je crois que notre relation s'améliore nettement quand nous sommes sur cette planète.
« Tout le monde doit le penser alors.
- Pas forcément, Wells est de la concurrence aussi, j'ironise en souriant.
- Il était mon meilleur ami et maintenant il est mon ennemi. Il t'a carrément dépassé, et pourtant je te jure que c'est difficile de te doubler.
- Je fais un très bon ennemi je sais.
- Et un très bon protecteur. Tu parles de moi qui pense beaucoup aux autres avant moi-même mais tu me ressembles sur ce point.
- Cela dépend, je ne suis pas non plus un monstre. Surtout avec mes proches, ma sœur. »
Un silence chaleureux envahit la navette, ce qui nous pousse à l'extérieur. Toutes les couleurs nous réduit en enfant, surtout Clarke qui part en courant vers les arbres.
Un silence agréable rempli la navette, puis nous sortons dehors. Clarke semble aussi émerveillée que je le suis. Regardez-moi les arbres et les fleurs multicolores. La jolie blonde était une enfant durant quelques minutes, elle courrait dans tous les sens, examinant chaque partie de la forêt. Mes yeux bloquaient sur elle, jusqu'à l'arrivé de Wells.
« Alors, c'est quoi le plan ? il nous demande.
- Construire, histoire de dormir à l'abri. »
Il hoche la tête et prend la décision de rassembler tout le monde, pour faire un vote là dessus. Certes, lui et moi avons les mêmes avis et mêmes idées mais je garde mes distances quand même. Je l'apprécie pas vraiment, sans doute en lien avec l'histoire de Clarke. Pour moi, il n'est clairement pas digne de confiance. S'il la trahit, il fera de même avec moi ou alors avec Octavia, il faudra que je lui en touche deux mots.
« Bon les gars, je commence. Tout le monde sera d'accord avec moi je pense, il nous faut un abri, un camp, un endroit quoi. »
J'aperçois chacun acquiescer, même si certains seront peut être contre que je prenne la parole comme ça.
« Je propose que nous y mettons tous du sien pour participer à sa construction. Sinon nous n'allons pas nous en sortir, clairement.
- On fait comment sans chancelier, pour décider les rôles ? s'exclame une fille depuis la foule.
- Est-ce que nous en avons réellement le besoin ? On peut juste vivre entre nous, nous ne sommes pas si nombreux. On partage nos idées et on se met d'accord. Je me permets d'imposer une règle, qui est la même la haut, pas de violence, il faut se serrer les coudes parce que si nous sommes là c'est que l'Arche nous a abandonné. »
Quelques uns sont remontés tandis que d'autres écarquillent les yeux, surpris. Je me tourne vers Clarke, à côté de moi, qui décide d'intervenir :
« Il faut que vous sachiez la vérité. Si nous sommes ici ce n'est pas pour seulement nous faire payer, mais aussi surtout pour sauvez ces cons là haut, ils sont en danger. L'Arche est en danger !
- C'est ta maman chérie qui t'en a parlé je suppose, commente un blond assez costaud.
- Pas exactement, crache-t-elle sèchement, la mâchoire serrée. C'est mon père, il s'occupait de vérifier l'état de notre chère maison. Il a découvert qu'il ne lui restait que quelques mois encore avant que nous mourrions tous. Et c'est la raison pour laquelle il est mort, on l'a tué pour avoir avoué la vérité. »
Un grand brouhaha apparaît, les gens marmonnent entre eux en apprenant tout ça. O et moi nous lançons un regard complice, surpris à notre tour de son aveu.
« Nous sommes là pour eux, ils nous sacrifient pour qu'eux vivent, elle continue.
- Ces bracelets le prouvent, j'ajoute en levant mon poignet. Ils servent à connaître notre état de santé, et si nous restons en vie alors ils oublieront nos crimes. »
Les murmures se transforment en cris de joie tandis que Clarke me lance un regard dubitatif. Je secoue positivement la tête, signifiant que mes dires sont véridiques. J'étais un garde, j'étais au courant de tout ce qui se tramait. Sinon je ne serais pas ici pour protéger ma petite sœur.
« Il se passera quoi une fois qu'on découvrira que la vie est possible ou non ici ? demande une fille, effrayée.
- Nous respirons, je la rassure, nous pouvons habiter ici. Il faut maintenant savoir comment. Pour les contacter, je pense que la navette contient des matériaux qui nous le permettrons.
- Nous prendrons contact avec eux, peut être, s'élance à nouveau Griffin. Mais je ne considère plus l'Arche comme chez moi, c'est ici que je vais le construire. Je risque ma peau comme vous risquez la vôtre, seulement pour leur confort à eux. Je me fous qu'ils crèvent ou bien qu'ils souffrent, c'est mérité ! »
Je comprends son avis et je la soutiens, je les ai toujours haïs là haut. J'ai perdu ma mère par leur faute, mais Clarke a sa maman encore. J'aurais cru que pour cette raison elle aimerait les sauver, mais apparement je me suis trompé.
La foule acquiesce ces paroles, tous se tapent dans la main. Griffin et moi nous regardons un moment, elle sourit en même temps que moi. Pour ce coup là, on a bien réussis à convaincre les cents.
« Il nous faudrait quand même un chancelier, ou des représentants pour échanger nos idées » lance Octavia, un sourire malicieux aux lèvres.
Je rigole discrètement, je comprends qu'elle nous vise, Clarke et moi.
« Vous ne pensez pas ? »
Plusieurs flux de conversations s'éparpillent, j'entends que des réponses positives :
« Oui des représentants c'est une bonne idée. »
« C'est mieux qu'un chancelier, comme ça nous décidons ensemble. »
« Comme Clarke et Bellamy viennent de faire oui. »
J'interromps les conversations en tapant dans mes mains, pour proposer mon idée :
« Je suis d'accord avec cette idée, je pense que le mieux est de procéder à un vote. Je dis un nom et ceux qui souhaitent le désigner lèvent la main, non ?
- Oh frérot, je pense que nous les avons déjà. »
Octavia se tourne face aux cents, comme Griffin et moi, avant de crier :
« Qui souhaite que Bellamy et Clarke soient nos représentants ? »
Toutes les mains se lèvent chacune à leur tour, je souris bêtement en observant la démarche de ma sœurette. Clarke devient rouge comme une tomate, gênée de cette situation. Octavia se retourne dans notre direction, fière d'elle puis réplique :
« Alors, on fait quoi maintenant, chef ? »
Clarke et moi distribuons les rôles pour la construction du camp, certains se charge de chercher du matériel et d'autres de le faire. Pour le moment, nous faisons juste de quoi tous nous abriter pour la nuit surtout, avec les tentes fournis dans la navette. Maintenant, nous allons devoir vivre tous ensemble, comme une famille.